L'Autorité française des marchés financiers a annoncé lundi matin que le groupe informatique est en mesure de contrôler 53,57 % du capital et au moins 53,41 % des droits de vote d'Altran. Opposé à la direction, le fonds Elliott n'a apporté aucun de ses titres à l'offre de Capgemini.
Paul Hermelin a réussi son dernier gros coup chez Capgemini. A moins de cinq mois de céder son poste à la tête du groupe de services informatiques et numériques français, le patron vient de conclure avec succès l'offre publique d'achat (OPA) que Capgemini avait lancée sur le groupe d'ingénierie Altran, tout en affrontant les critiques du fonds d'investissement activiste Elliott.
390 vues - 31 - 8
Une vague verte qui ne finit plus de déferler. Il y a une semaine, liste Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) créait la surprise aux élections européennes en terminant en troisième position, derrière Le Rassemblement national (23,3%) et La République en marche (22,4%). Ainsi, avec 13,47% des voix, EELV fait mieux que son résultat des européennes 2014 où elle avait terminé à 8,95%. Le bon score des Verts cette année n’est pas notable qu’en France puisque les partis écologistes ont fait encore mieux en Finlande et en Allemagne. Mais dans l’Hexagone désormais, les regards se tournent vers Yannick Jadot. Sa campagne pro-européenne, située "ni à droite ni à gauche", a porté ses fruits. Au lendemain du scrutin, l’eurodéputé de 51 ans déclarait sur France Inter : "L’écologie est en train de devenir le centre de gravité du paysage politique européen. (…) Notre responsabilité est la construction d’une alternative afin de conquérir le pouvoir pour sortir la France du face-à-face entre le libéralisme et le populisme".
Et cette semaine, le leader écologiste a été auréolé d’un nouveau signal positif. Selon un sondage Odoxa, publié jeudi 30 mai, Yannick Jadot est devenu la personnalité politique préférée des Français. Au total, il cumule 32% d’opinions positives, ce qui constitue une progression inédite de + 20 points en un mois.
Quand on regarde les chiffres des européennes de plus près, on remarque que le score d’EELV a été largement porté par les jeunes électeurs. D’après un sondage Ipsos/Sopra Steria, la liste verte est arrivée en tête du scrutin chez les 18-24 ans avec 25% des voix. La tendance est encore plus vraie chez les 25-34 ans (28%). Des scores qui s’expliquent, sans doute, par "l’effet Greta" (du nom de Greta Thunberg, la jeune militante suédoise contre le réchauffement climatique), c’est-à-dire de la montée des préoccupations environnementales, ces derniers mois, notamment chez les nouvelles générations. Fin mai, une grève scolaire internationale pour le climat avait réuni au moins 1,6 million d'étudiants, de lycéens et de collégiens dans plus de 120 pays. Cette seconde manifestation faisait suite à celle du 15 mars dernier qui, elle, avait rassemblé près de 1,8 million de jeunes, un record. En France, lancée par quatre ONG, une pétition en ligne appelant à une action en justice contre l’Etat pour "inaction climatique" a récolté plus de 2 millions de signatures.
Ces préoccupations environnementales et la percée verte n’a évidemment pas échappé aux autres partis qui veulent séduire Yannick Jadot. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a multiplié cette semaine les appels du pied envers les écologistes pour envisager des rapprochements entre La République en marche et EELV dans l’hémicycle de Strasbourg et en vue des élections municipales de mars 2020. De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé au micro de Sud Radio que "la social-démocratie doit maintenant se marier avec l’écologie politique".
Outre EELV, les élections européennes ont révélé une autre surprise. Pour sa deuxième participation à un scrutin, le Parti animaliste a recueilli près d’un demi-million de voix (2,2%). Ainsi, le jeune parti créé en novembre 2016, qui n’a été invité à aucun des débats télévisés entre candidats, a presque fait jeu égal avec le Parti communiste (2,49%). Et sa tête de liste, l’avocate Hélène Thouy, qui a notamment défendu l’association L214, peut se targuer d’avoir réalisé un meilleur score que des candidats plus médiatisés comme François Asselineau (1,17%) ou Florian Philippot (0,65%).
Sans alliance, les écologistes peuvent-ils transformer l’essai lors des élections municipales, en mars 2020 ? EELV peut-elle devenir une force centrale à gauche ? Y-a-t-il une fracture générationnelle sur la question environnementale ?
Invités :
- Cécile Cornudet - Éditorialiste politique aux Echos
- Daniel Boy - Politologue spécialiste de l’écologie politique
- Jean Garrigues - Historien de la vie politique
- Chloé Morin - Politologue et directrice de Projets chez Ipsos
Catégorie Divertissement