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Le 6 avril, les électeurs du Groenland ont rejeté un projet minier de terres rares et d’uranium. Le fruit d’une évolution profonde au sein de la population qui, néanmoins, pose encore le problème du modèle économique et politique de ce territoire.
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Le 6 avril, les électeurs de ce territoire largement autonome du royaume de Danemark ont envoyé un message clair contre un projet de mine d’uranium et de terres rares dans le sud du pays. Toute la campagne avait tourné autour du lancement de l’exploitation de cette mine à Kuannersuit (Kvanefjeld, en danois), dans le sud du pays, par une société australienne, Greenland Minerals, dont un conglomérat d’État chinois, Shenghe Resources, détient 11 % du capital.
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Le principal parti d’opposition de gauche, Inuit Ataqatigiit (IA, « La Communauté du peuple »), qui avait mené la fronde contre ce projet, est arrivé en tête avec 37 % des voix et a emporté 12 des 31 sièges de l’assemblée législative locale, l’Inatsisartut.
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Depuis 2008, en effet, le gouvernement de Nuuk, la capitale du Groenland, dispose du contrôle des ressources naturelles
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niveau de vie en parité de pouvoir d’achat de 37 600 dollars par habitant, soit une situation comparable à celle du Portugal. Ce chiffre cache cependant de grandes difficultés sociales, un taux de suicide élevé, une violence notable et des difficultés de logement alors que l’urbanisation s’est accélérée
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cette région est la seule région agricole du Groenland ... Les habitants ont eu le sentiment d’être humiliés et méprisés. La compagnie n’a, par exemple, pas pris la peine de traduire en groenlandais ses documents, même si la loi l’y obligeait. Elle s’est montrée fuyante sur ses engagements. Le risque de voir le sud du Groenland ravagé par ces exploitations n’était donc pas mince ... les Groenlandais perdent confiance depuis plusieurs années dans la classe politique et dans les cadres administratifs ... territoire de 56 000 habitants ... Le territoire s’est déjà engagé dans des activités touristiques haut de gamme, mais plus respectueuses de l’environnement que le tourisme de masse. Mikaa Mered cite plusieurs autres pistes d’un développement industriel : l’aquaculture à la norvégienne, qui se répand aussi en Islande et pourrait intéresser les communautés de pêche groenlandaises, l’exploitation du sable qui est libéré par la fonte des glaces alors que les gisements asiatiques s’épuisent face à la demande chinoise, l’industrie de l’hydrogène renouvelable et l’installation de datacenters qui intéresse les géants du numérique en raison à la fois de l’abondance de l’électricité, de son faible prix et de la recherche d’un « rafraîchisseur » naturel pour ces machines ... améliorer le niveau de formation de la population ...