note
« Revisiter l’histoire de la construction européenne : le poids des structures et des conjonctures internationales »
par le département de relations internationales
Revisiter l’histoire de la construction européenne : le poids des structures et des conjonctures internationales, Paris, Sciences Po, 2022.
Marlène Rosano-Grange est docteure en relations internationales de l’Institut d’études politiques de Paris. Elle y mène actuellement ses recherches sur l’évolution de la conflictualité dans la mondialisation de l’économie.
La construction européenne : une histoire mondiale
Partant d’une démarche de sociologie historique des relations internationales, ce travail redéfinit le temps et l’échelle d’analyse de l’intégration européenne. En la situant dans l’histoire mondiale, il montre qu’elle est un processus mettant en mouvement non seulement des forces européennes, mais aussi extra-européennes, et ce, de manière inégale.
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Clés : Genre, Sociologie ; Agriculteur, Agricultrice, Jouet, Sexisme, Terrain
Au sein de la catégories des jouets associés aux mondes agricoles, on trouve des animaux de ferme, des outils et des machines agricoles, des figurines représentant des agriculteur.trice.s ou un mixte des trois. Dans le cadre de mes études sur le genre dans les milieux agricoles je me suis plus particulièrement intéressé aux jouets qui associent à la fois des outils ou des machines, des animaux et des personnages d’agriculteur.trice.s.
Questionnement
Quels outils ou machines et quels animaux sont associés avec un agriculteur ou une agricultrice dans le monde du jouet ? Et lesquels sont (quasi) absents ?
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Les concepteurs de jouets agricoles, les responsables de ces entreprises comme leurs représentants commerciaux connaissent-ils vraiment le monde agricole dont ils sont censés offrir une représentation relativement fidèle aux enfants, garçons et filles, pour jouer sur un tel écart entre la réalité de terrain et ce qu’ils proposent à la vente ?
Si les inégalités et le sexiste existent toujours dans les mondes agricoles, il existe aussi d’autres modèles de relations sociales, égalitaires, non discriminantes, non sexistes… Faut-il alors continuer à consolider dès le plus jeune âge l’apprentissage et le modèle des premiers au détriment des seconds ?
Mise à jour (2022) :
Deux ans après cette publication, Playmobil vient de mettre en avant une agricultrice associée avec un tracteur. Une première semble-t-il !
Connu / TG le 16/12/23 à 20:22
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"Le dogme c'est : Les services publics doivent être gérés comme le privé, voire passer au privé"
J'ai reçu le professeur André Grimaldi afin de l'interroger sur l'hôpital public. Sociologue de la Santé, militant pour l'hôpital public, nous avons pu nous entretenir avec lui sur le devenir du service public, sur les rémunérations des infirmiers et des infirmières...
Entretien — Politique
Manifs partout, veillées aux flambeaux, blocages de routes et de gares, coupures d’électricité... Il faut rendre le pays ingouvernable, selon le sociologue Geoffroy de Lagasnerie.
Geoffroy de Lagasnerie est sociologue, philosophe et professeur à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il est l’auteur de Sortir de notre impuissance politique (Fayard, 2020) et La Conscience politique (Fayard, 2019).
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J’entends parfois dire que les manifestations servent à faire entendre à Macron « la colère du peuple » et que nous devrions être plus nombreux pour qu’il l’entende enfin. Mais Macron entend très bien. C’est juste qu’il est en guerre contre les forces progressistes — et je pense même qu’il jouit littéralement de ces moments d’affrontement avec la gauche. Pour moi, ce qui se rapprocherait le plus de la macronie, ce serait la figure du chef de guerre sociale. Ces gens mettent l’État au service d’une guerre sociale contre les classes populaires, ils exposent leur corps à la souffrance, la blessure, la mutilation, la mort, pour en tirer le plus de profit. Le gouvernement est composé de nombreux millionnaires et actionnaires. Il existe un rapport concret entre leurs positions sociale et politique. C’est un pouvoir de guerre, un pouvoir en guerre. Ils voudraient bâtir un État caserne (on le voit avec le SNU, Service national universel), obéissant (on le voit avec la loi Séparatisme), où les individus seraient forcés de suivre la ligne décrétée par un chef autoritaire (En marche !) pour produire de la valeur qu’ils s’approprient ensuite ou qui, s’ils résistent, seront mutilés.
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Il faut partir de la réalité. Sur les trente dernières années, les mouvements qui ont pris la forme rituelle de la manifestation de masse et de la grève défensive ont tous perdu. Le seul qui a gagné, c’est la grève contre le plan Juppé en décembre 1995. Les deux seuls autres mouvements qui ont fait reculer les gouvernants, ce sont les Gilets jaunes, qui n’étaient pas un mouvement syndical et traditionnel, et le CPE [contrat première embauche], qui était un mouvement étudiant à la base. Donc, sur trente ans de mouvements sociaux, il y a une seule réussite et une quinzaine de défaites. C’est un constat sociohistorique. Une vérité objective. On pourrait presque dire que le taux d’échec de la forme manifestations nationales-grève défensive est de 95 %. Il ne faut donc pas s’étonner de perdre. La question devrait plutôt être : pourquoi a-t-on recours à des pratiques routinisées et attendues alors que l’on devrait savoir que l’on va perdre ?
Des centaines de personnes ont installé des barricades et bloqué le périphérique à Rennes contre la réforme des retraites, le 20 mars 2023. © Quentin Vernault / Reporterre
C’est une erreur des syndicats, selon vous ?
Disons que les syndicats ne sont pas vraiment imaginatifs. Ils ont critiqué les professeurs qui voulaient bloquer le bac [entamé lundi 20 mars] et dénoncé la stratégie de La France insoumise à l’Assemblée nationale [une soi-disant « culture de l’outrance »] par exemple. Il y a une notabilisation du monde syndical avec une approche très domestiquée, le respect des processus parlementaires et une critique des formes d’action venant de la base. Certains se comportent comme des apparatchiks du Parti socialiste, donc toujours prêts à trahir.
Tous les syndicats ?
Les principaux, du moins, des membres de la CGT, de la CFDT… Les grands leaders qui organisent la lutte.
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il n’y a pas eu en France depuis trente ans un seul mouvement national conquérant. Jamais la CGT et la CFDT ne se sont mises en grève pour la 6e semaine de congés payés, pour la semaine de 28 heures ou le Smic à 1 600 euros. Les conquêtes sociales, nous les devons pourtant à ce type de mouvement comme ceux de 1936 ou de 1968. On a perdu la capacité à faire le temps politique. Cela a été fait sous de Gaulle, pourquoi ne pourrait-on pas le refaire ?
L’énergie politique dégagée est beaucoup plus grande si l’on se bat pour souffrir moins, que si l’on se bat pour souffrir à l’identique. Aujourd’hui, l’objectif de la grève n’est plus une conquête, mais un mouvement de conservation. Insidieusement, on détruit son caractère offensif.
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Il y a néanmoins eu des grèves efficaces ces derniers jours, notamment dans les raffineries ou chez les éboueurs. Le problème est que beaucoup d’outils de lutte sont devenus des droits conditionnés. Notre droit est structuré par une logique du « sauf si », qui le mine de l’intérieur : le droit de se rassembler est total — sauf si le préfet décide que non ; le droit de grève est constitutionnel, sauf si le préfet réquisitionne. Peut-on encore parler de droit quand l’exercice de celui-ci présuppose l’autorisation de la police ?
Une des mesures de gauche serait de redéfinir un droit de grève inconditionnel, de revenir sur les lois de droite qui empêchent les grévistes de s’exprimer : l’obligation de déclarer sa grève en avance pour les cheminots, les possibilités de réquisition, etc.
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À court terme, dans le contexte actuel, que faire ?
Nous devons d’abord mener la guérilla juridique au Conseil constitutionnel. Il faut que les professeurs de droit, à gauche, se mobilisent pour sensibiliser avec des arguments forts les membres du Conseil. Il faut concevoir la mobilisation du Conseil constitutionnel comme aussi importante qu’une occupation de gare.
Quid de la rue ?
J’ai été à presque toutes les manifestations déclarées ; très sincèrement, je les ai trouvées faibles en intensité. Avec les Gilets jaunes ou le comité Adama Traoré, à chaque instant, l’on vivait une forme d’intensité politique même si l’on était moins nombreux. Le seul moment fort que j’ai vécu est sur la place de la Concorde, le jour de l’annonce du 49.3.
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le développement d’actions sporadiques, tous azimuts, qui rendent le pays de plus en plus ingouvernable avec des manifestations partout, des veillées aux flambeaux, des blocages de routes et de gares, des coupures d’électricité sont l’un des outils pour faire pression sur le pouvoir et recréer de l’enthousiasme, refaire de la lutte un moment fort.
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Cela suffira-t-il ?
Sur le terrain politique, La France insoumise et plus généralement la Nupes ont un rôle majeur à jouer. ... l’enjeu est de rendre le macronisme impossible, de cultiver le refus de cette gouvernementalité. Le groupe LFI doit continuer à rendre l’Assemblée ingouvernable. Elle a les moyens de la faire dérailler, en rendant les lois invotables, en faisant exploser le temps d’examen, en faisant des rappels intempestifs aux règlements, en ciblant les ministres. Et comme les affects de colère et d’indignation sont très répandus en ce moment, même si cette stratégie rencontre l’hostilité de tout le champ médiatique et de la politique domestiquée, elle est susceptible de créer une dynamique politique puissante.
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si un manifestant mourait en manifestation, Macron en serait presque heureux, en se disant « Bien fait pour lui ». Il ne faut jamais sous-estimer les affects de cruauté à l’œuvre dans la politique qu’il mène, qui est une des formes que prend aujourd’hui la haine de classe — l’insensibilité aux récits qui sont faits de la pénibilité au travail en est la preuve. Nietzsche disait qu’il y avait toujours chez l’Homme un certain plaisir à voir les autres souffrir ; je pense que cet affect sadique est profondément inscrit dans le macronisme.
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multiplication des images de comportements extrêmement choquants de la police : nasses, arrestations, gardes à vue massives, coups, utilisation de chiens, gazage… L’État mène aujourd’hui une opération de communication pour mettre en image la puissance de la police, la rendre visible et faire peur. Cela dit aux manifestants « Si vous allez dans la rue, vous finirez en garde à vue ».
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les stratégies pour que La France insoumise l’emporte dans quatre ans ou s’il y a une dissolution, plus vite. Investir notre énergie pour faire une campagne électorale permanente et transformer notre manière de faire de la politique, pour la faire de façon plus autonome. Les syndicats doivent arrêter avec cette coupure mythologique entre syndicalisme et parti politique, et présenter clairement la victoire future de la Nupes comme une autre manière de mener la lutte actuelle. Désormais, une élection présidentielle se joue à quelques centaines de milliers de voix près. À 25 % de voix, on passe au second tour. On ne peut pas imaginer que la France soit un pays gouverné à droite tout le temps.
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jonction à faire entre le mouvement de masse, les syndicats et la politique plus institutionnelle. J’y vois la préfiguration d’une future alliance, l’horizon d’une victoire électorale. C’est cette espérance, à moyen terme, qui doit nous faire tenir. Si nous l’emportons dans quelques années, nous pourrons non seulement revenir sur la réforme, mais aussi instaurer un autre système.
Philosophe, anthropologue et sociologue des sciences et des techniques à la renommée internationale, Bruno Latour est mort dans la nuit du 8 au 9 octobre. Chercheur multiple, il avait 75 ans et ses idées inspirent très largement ceux et celles qui se réclament de l’écologie, mais pas seulement.
🌱 Article : 4 minutes
... il a renouvelé la pensée écologique en plaidant pour le retour des « non-humains » en politique. Bruno Latour était malicieux. Rien de pontifiant ...
Jean-Marc Le Hunsec a retweeté Ulysse Lojkine @ULojkine · 15 oct.
J'ai eu la chance de participer à la traduction de ce petit livre, et je le recommande vivement ! je trouve que Burawoy et Olin Wright, dans leur œuvre et dans ces deux textes, donnent des exemples remarquables de marxisme non dogmatique
Citer le Tweet Les Éditions sociales @Ed_Sociales · 12 oct.
Le 15 octobre sort, en librairie et sur notre site internet, notre nouveau livre Pour un marxisme sociologique !
Vous pourrez notamment y retrouver la conférence de Michael Burawoy qui a eu lieu au Séminaire "Lectures de Marx" @ArmesCritique
Index pointant vers la droite https://editionssociales.fr/catalogue/pour-un-marxisme-sociologique/
Photo du livre Pour un marxisme sociologique, de Michael Burawoy et Erik Olin Wright publié aux Éditions Sociales. - 1 - 8 - 42
Le point de non-retour a été dépassé pour l’humanité. Nous ne pourrons pas plus faire marche arrière en matière de réchauffement climatique, qu’en matière d’épuisement des terres rares, ou de recul de nos vertus les plus anciennes. Tout est à revoir de fond en comble, sans quoi la fin du monde interviendra « dans quelque temps » et ce ne sont pas les transhumanistes à la Elon Musk qui nous en sauveront. Un texte pessimiste et superbe du sociologue Alain Accardo pour QG
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la mondialisation capitaliste, avec tous ses effets, que les théoriciens du social avaient commencé à subodorer au XIXe sans pouvoir encore les imaginer en vraie grandeur, comme nous en avons le triste privilège.
En effet, tant que de par le monde, au long des siècles, l’état d’arriération et de sous-développement des populations premières, de morcellement et de désagrégation des royaumes et des empires, avait laissé encore une possibilité de confrontation entre fractions « barbares » (moins évoluées) et fractions « civilisées » (plus évoluées) de l’espèce humaine, ce processus dialectique avait entretenu l’apparence d’un « progrès » civilisationnel lié à une diversité effective des modes de vie et d’organisation des peuples. Il y avait toujours, quelque part dans l’oekoumène, des populations décrétées « primitives », qu’il convenait de tirer de leur « primitivité » (ou de leur « sauvagerie », ou de leur « retard » de développement), en profitant de l’occasion pour les spolier de leurs biens, de leur liberté et de leur identité, pour le plus grand bonheur des impérialistes et esclavagistes, de toute envergure.
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Alain Accardo
Sociologue, professeur émérite à l’université de Bordeaux, proche de la pensée de Pierre Bourdieu, Alain Accardo a notamment participé aux côtés de celui-ci à « La Misère du monde ». Collaborateur régulier du Monde Diplomatique et de La Décroissance, il est notamment l’auteur de : « Le Petit-Bourgeois gentilhomme » et « Pour une socioanalyse du journalisme », parus aux éditions Agone
Wikipédia fête cette année son vingtième anniversaire. À cette occasion, Wikimédia France vous fait découvrir quelques-unes des nombreuses personnalités françaises qui participent à cette aventure collaborative.
... travail de Léo Joubert, sociologue qui se penche depuis plusieurs années maintenant sur le fonctionnement de la communauté wikipédienne. Après la publication de sa thèse intitulée Wikipédia: la fabrique d’une encyclopédie à l’ère du logiciel libre. Sociologie d’un commun numérique de masse https://lest.fr/fr/etudier/doctorats/these-ed355-leo-joubert-2020, Rémy Gerbet, délégué opérationnel de l’association, l’a interviewé pour vous.
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Deux ans après la première contribution, les contributeurs qui restent sont ceux qui ont développé des interactions amicales mais aussi conflictuelles avec d’autres contributeurs ... tension dialectique très difficile. Dans un commun, les participants doivent pouvoir changer les règles lorsqu’ils s’engagent : l’encyclopédie leur appartient un petit peu même si on ne peut pas parler de propriété au sens strictement économique. Mais, si les règles changent tout le temps et à chaque fois qu’un nouveau s’engage, on comprend bien qu’il va être un peu difficile de faire une encyclopédie.
De cette tension découle en permanence un conflit entre des « anciens », ceux qui sont là, et des « modernes », ceux qui arrivent avec une autre manière de faire ... le mot tension dit ce qu’il dit : les communautés numériques ne sont pas des havres de paix. Elles vivent, peut-être plus que les autres institutions sociales, du conflit. C’est en fait tout le mystère de communs comme Wikipédia : comment des règles aussi fortement consensuelles ont pu être adoptées alors que les contributeurs font souvent le récit de leur participation comme une suite de conflits ?
Pour moi, les wikipédiens ont été capables de se mettre d’accord sur des règles qui cadraient leur désaccord. Puisqu’on est d’accord ce sur quoi on n’est pas d’accord, on peut enclencher des dynamiques de conflits très puissantes qui s’avèrent paradoxalement intégratrice. Beaucoup des contributeurs que j’ai interrogés disaient par exemple être passionnés par le conflit au début de leur carrière, puis ont ensuite pris leur distance pour mener une activité plus calme et cadrée par un rôle bien défini. On aura donc toujours des conflits, mais on aura des dynamiques intégratrices qui répondent à ces conflits. Voilà ce que j’ai voulu formuler avec mes recherches sur Wikipédia : l’idée que le conflit ne s’oppose pas à l’intégration mais que ces deux termes sont en interaction très complexe. »