Vendredi 6 octobre
Matin
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12h15 : Concrétiser la transition : les apports des sciences sociales et de l’accompagnement au changement
L’Association négaWatt - avec le projet Fulfill - et l’Institut négaWatt - avec l’accompagnement au changement - investissent ces champs depuis quelques années et partageront leurs retours d’expérience.
Avec :
- Laure Charpentier, accompagnatrice de transition à l’Institut négaWatt
- Aurore Flipo, chargée d’études au sein de l’Association négaWatt
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Vendredi après-midi
Ateliers thématiques
Atelier 1. Découvrir le scénario européen CLEVER - Animé par Nicolas Taillard
Atelier 2. Quelle place pour l’hydrogène dans l’industrie en 2050 ? Animé par Stéphane Signoret, membre de la Compagnie des négaWatts
Atelier 3. Écrouler les consommations énergétiques du patrimoine public : planification et accompagnement au changement - Animé par Rémi Bonvalet, responsable du pôle Dynamiques de changement à l’Institut négaWatt, et Damien Jannot en charge de l’accompagnement des collectivités chez Enertech
Atelier 4. Quelles stratégies de développement pour le photovoltaïque en France ? - Animé par Marc Jedliczka, porte-parole de négaWatt et directeur d’Hespul, et Simon Cossus, ambassadeur négaWatt et directeur d’Enercoop Languedoc-Roussillon
Atelier 5. Quelle mise en œuvre de la sobriété par les territoires ? L’exemple de la Ville de Grenoble - Animé par Vincent Fristot, adjoint au Maire de Grenoble en charge des finances et de la transition énergétique, et Samuel Martin, pôle mesure et mise au point à Enertech et membre de la Compagnie des négaWatts
Atelier 6. Energie Mix - Animé par Louise Balmer, animatrice du réseau Énergies citoyennes locales et renouvelables en Occitanie
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Samedi 7 octobre
Matin
9h30 : La sobriété tuera-t-elle la croissance ?
Le concept de sobriété heurte de plein fouet la dynamique de notre société capitaliste fondée sur l’hyperconsommation et la croissance à tout prix. Néanmoins, la transition écologique ne se fera pas sans entreprises. Comment ces dernières peuvent alors intégrer la modération des besoins dans leur modèle économique ? Cette table-ronde réfléchira à la nature d’une nouvelle démarche entrepreneuriale qui intégrerait la sobriété, et de sa capacité à rendre la société prospère. Elle interrogera la façon de sortir des politiques de compétitivité, des manières d’orienter à la baisse les consommations (par exemple par les low-tech), de redéfinir l’utilité sociale des entreprises et leur gouvernance, de mobiliser de nouveaux modèles de comptabilité. Il s’agit de trouver comment la sobriété peut nourrir une économie de la post-croissance.
Avec :
- Vincent Wisner, directeur général de Prophil, entreprise à mission,
- Benjamin Brice, docteur en Sciences Politiques et auteur de La sobriété gagnante. Pouvoir d’achat, écologie, déficits : Comment sortir de l’impasse ?
Animation : Stéphane Signoret, membre de la Compagnie des négaWatts
11h : Pause
11h30 : La transition énergétique, par et pour la démocratie ?
La transition énergétique doit, pour advenir, devenir un projet de société. Mais ce constat se heurte à un paradoxe : l’impératif d’intérêt général que constitue l’urgence climatique, la planification et la régulation forte que la transition implique semblent en appeler à un dirigisme incompatible avec le respect démocratique des réticences que cette transformation suscite, et des libertés.
Derrière les choix sur le nucléaire, les renouvelables ou la sobriété se cache peut-être, au fond, un rapport différent à cette question : d’un côté, la reconduction assumée d’un choix technocratique, vertical et centralisé, défiant vis-à-vis de la capacité de la société à s’approprier les enjeux ; de l’autre, le pari au contraire d’une appropriation beaucoup plus horizontale, et diffuse, des enjeux et des solutions.
À la lumière de l’expérience française, on s’interrogera sur les solutions pour mettre le moteur démocratique, de plus en plus fragilisé, au cœur de la transition énergétique.
Avec :
- Michel Badré, président de la Commission particulière du débat public sur l’EPR2,
- Yves Marignac, membre de la Compagnie des négaWatts.
Connu / TG du 28/11/22 à 08:23 - Andris Piebalgs /Stock.Adobe.com
Mots-clés
crise énergétique ; sufficiency ; modération ; Consommation ; modèle du « Donut » ; Démocratie ; Inégalités ; transports ; justice sociale ; abondance ; Transition énergétique ; changement climatique ; gouvernements
Sophie Dubuisson-Quellier, sociologue, membre du Haut conseil pour le climat, revient pour CNRS Le Journal sur le concept de sobriété, ses objectifs et ses verrous.
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Il y a quelques mois encore, le terme était considéré comme tabou car il évoquait l’écologie punitive. La sobriété à laquelle les Français sont appelés aujourd’hui, et les Européens plus largement, s’est imposée dans un contexte particulier, qui est un contexte de crise énergétique lié à la guerre en Ukraine ; il s’agit d’une modération des consommations d’énergie, qui vise surtout le consommateur final et repose sur la responsabilisation des individus.
Mais en réalité, la notion de sobriété existe dans la recherche en sciences sociales depuis une vingtaine d’années déjà. Elle a fait l’objet de nombreux travaux, principalement chez les chercheurs anglo-saxons, sous le terme de « sufficiency » – un concept repris par le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) pour la toute première fois en 2022, et qu’on pourrait traduire par « ce qui est suffisant », « ce qui suffit ».
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la modération de la consommation, mais aussi, plus en amont, de nouvelles orientations de la production et des services. Elle pose la question de la soutenabilité de notre mode de vie, de ce qui est « suffisant » ou « assez » (« enough »), et suggère l’introduction de limites. Plusieurs modèles ont été développés en ce sens, comme le modèle du « Donut » proposé par l’économiste Kate Raworth. Avec des limites basses, qui sont le socle minimum correspondant à la satisfaction des besoins de l’individu et à une vie décente, et des limites hautes, qui figurent le plafond à ne pas dépasser afin de préserver les ressources et l’habitabilité de notre planète (voir schéma ci-dessous). Le « suffisant » se trouverait entre ces deux limites.
Le modèle du « Donut », avec sa forme de beignet, désigne l'espace dans lequel l'économie peut se déployer sans nuire à la planète, ni au bien-être des individus.
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redéfinir les niveaux de besoins et de bien-être, et pose la question des modalités à utiliser pour décider de ce qui est suffisant et de ce qui est de l’ordre du « trop ». Les questions de sobriété, on le voit, relèvent d’un problème d’organisation sociale avant tout – une notion absente de la réflexion actuelle en France. Elles posent aussi un vrai problème de démocratie : derrière, se profile la question de la juste répartition de ressources limitées, dans des sociétés déjà profondément inégalitaires.
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la recherche en sociologie montre bien que les contraintes qui pèsent sur chacun d’entre nous sont très inégales, et conditionnent fortement notre capacité à agir. C’est pourquoi les travaux sur la sufficiency insistent sur le fait que les dimensions de justice sociale doivent être au cœur des politiques de sobriété. Cela implique d’engager des actions structurelles comme la rénovation énergétique des bâtiments, notamment, afin que les changements de comportements soient véritablement accessibles à tous.
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... comment atteindre la sobriété dans nos sociétés dites « de consommation » ?
S. D.-Q. C’est ce qui s’appelle une injonction contradictoire : on nous demande d’être sobres dans une société qui est tout entière organisée autour de l’abondance.
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C’est le collectif qui mettra en mouvement les individus, en se donnant des objectifs clairs et des moyens pour les atteindre, pas l’inverse.
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Quel est le bon niveau collectif pour agir selon vous ?
S. D.-Q. Les autorités publiques – gouvernement, collectivités territoriales – ont un rôle crucial à jouer, en agissant sur le cadre réglementaire et en montrant une direction, en planifiant et en organisant la transition. Mais d’autres niveaux d’action sont possibles, dans les entreprises et les organisations professionnelles, dans les associations de quartier, les copropriétés, etc. Chacun de ces collectifs peut réfléchir à ses usages et produire de nouvelles normes.
Dans le monde de la recherche, par exemple, nous sommes amenés à prendre régulièrement l’avion, pour assister à des colloques internationaux notamment. Est-ce à chaque chercheur de s’interroger sur ses pratiques, ou bien ne pourrait-on pas en discuter tous ensemble ? Réfléchir au niveau collectif ne signifie pas forcément édicter une règle unique pour tous : on pourrait ainsi considérer que de jeunes chercheurs en début de carrière ont davantage besoin de voyager pour rencontrer leurs pairs.
La société ne bougera que si nous sommes sur une trajectoire collective, dans laquelle chacun prend sa juste part. Aujourd’hui, les autorités peuvent avoir l’impression que les contraintes qu’exige le changement climatique sont trop lourdes pour les individus ; mais en réalité, certains groupes sociaux, comme les agriculteurs, sont déjà dans des situations difficiles et ont besoin dès maintenant de ce changement collectif.
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Les sciences du climat ont permis de comprendre les mécanismes et les impacts du changement climatique, mais ce changement climatique est dû aux formes matérielles et institutionnelles qu’ont prises nos organisations économiques : au caractère central qu’y tient le recours aux énergies fossiles, à la façon dont sont organisés les circuits financiers, aux choix d’aménagement des villes et des systèmes de transport, ou encore au mode de définition de nos objectifs de prospérité.
La transition passe par des changements profonds de nos organisations économiques, politiques et sociales, et nous avons besoin des sciences sociales – sociologie, science politique, économie, anthropologie... – pour la faire. ♦
Notes
- Directrice de recherche au CNRS, au Centre de sociologie des organisations (CNRS/Sciences Po Paris).
Guillaume Deloison a retweeté Gregoire Simpson @GregoireSimpson · 11 août
Qu’est-ce que les sciences sociales nous disent du mouvement des gilets jaunes ?
Un gros thread qui vous propose un bilan sur la question, ce qui vous permettra peut-être de comparer en connaissance de cause les GJ avec les mouvements anti-pass actuels. Triangle pointant vers le basTriangle pointant vers le basTriangle pointant vers le bas
Image - 20 - 402 - 955
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@GregoireSimpson · 11 août
Le premier truc frappant, c'est à quel point ces lieux de politisation sont venus combler un manque de sociabilité, en particulier dans le monde rural où ce genre de lieux de rencontre se fait de plus en plus rare. - Image - 2 - 2 - 51
Du coup, les ronds-points emblématiques du mouvement ont été des lieux restauration de l'estime de soi, de revalorisation sociale et politique grâce aux liens et aux solidarités qui s'y sont noués.
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En tout cas qui s'est construit ce sont bien des agoras hors des institutions politiques. Ou autrement dit, des pratiques politiques autonomes et autogérées, dans lesquelles les aspirations à la démocratie était très fortes.
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Si vous voulez lire l’article en entier, vous pouvez cliquez ici pour le télécharger : https://www.docdroid.net/6UUq34i/pox-132-01771-pdf
LES SCIENCES SOCIALES EN GILET JAUNE Deux ans d’enquêtes sur un mouvement inédit Zakaria Bendali, Aldo Rubert De Boeck Supérieur | « Politix ». © De Boeck Supérieur | Téléchargé le 11/08/2021 sur...
Clés : GJ, mouvements sociaux, politisation, recension
Le peuple palestinien vit dans l’oppression depuis 73 ans au rythme des bombardements continus, de restrictions multiples et d’un nettoyage ethnique. En témoignent la récente attaque sur Gaza sous blocus depuis 15 ans et l’éviction en cours des familles de Jérusalem.
Nous, collectif de chercheur-se-s francophones solidaires de la Palestine, lançons une série de webinaires pédagogiques portés par les voix des Palestinien-ne-s. Nous inviterons des chercheurs-se-s, artistes, entrepreneur-se-s, activistes, à partager leurs trajectoires, expériences, récits de vie, ainsi que leurs luttes et résistances au quotidien.
Rejoignez-nous le jeudi 10 juin, à 18h00 (heure de Paris) pour notre premier webinaire de la série de rencontres "Récits de vies palestiniennes" :
"Trajectoire d'une enseignante-chercheuse palestinienne en sciences sociales"
avec Nour Alrabie, chercheuse associée à VU Amsterdam et Queen's University-Belfast
Modérateur: Olivier Germain, professeur à l'Université de Québec à Montréal
Pour contacter l'équipe organisatrice: reexister@protonmail.com
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Pour le chercheur en sciences sociales, en revanche, le complot est la manifestation d’un conflit, qui porte justement sur la remise en cause de l’autorité des pouvoirs. Toute élaboration complotiste indique la perte de confiance dans la bienveillance de ceux qui dirigent le monde, et se traduit par la remise en question des récits établis. Décrire ces récits comme des croyances, c’est manifester leur caractère construit et instiller le soupçon. Dans cette logique, le problème est moins de croire que la Terre est plate que de douter qu’elle est ronde, voire de montrer qu’on doute. Contester l’un des faits les plus indiscutables correspond au choix de s’attaquer aux fondements mêmes de la rationalité dominante. Le sentiment de scandale éprouvé par les gatekeepers devant cet irrespect vient apporter la preuve du caractère sacré d’une connaissance imposée.
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Dans l’univers de pénurie et de mensonge brusquement révélé derrière le décor de la «sixième puissance économique mondiale», la réponse ne pouvait venir que d’un franc-tireur, un outsider, en froid avec les «décideurs parisiens», incarné par un personnage de savant excentrique et fort en gueule, un mage à la coiffure à rebours des modes et à la barbe évocatrice.
Même s’il s’avère que la chloroquine, au terme des essais cliniques, fournit une réponse thérapeutique à la pandémie, le succès rencontré en France et aux Etats-Unis par le récit complotiste d’une substance magique, administrée en dehors de tout protocole, est la marque d’une profonde perte de confiance dans la capacité des autorités à répondre à la crise. En dépit des appels à l’union sacrée, le récit officiel s’est avéré si inconsistant qu’une mythologie d’opérette a paru plus convaincante pour affronter les peurs. La barbe du Dr Raoult est le signe de la désillusion, de l’effroi et du sentiment d’abandon qui nous étreint.
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Commentaires ... -> https://www.mediapart.fr/journal/france/070420/chloroquine-pourquoi-le-passe-de-didier-raoult-joue-contre-lui?onglet=full
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La Fondation pour les Sciences Sociales organise une Journée des sciences sociales 2019 sur le thème « “Crises de confiance » le vendredi 22 novembre de 9 à 17 heures à Sciences Po, Paris Salle Goguel, où les lauréats présenteront leurs travaux dans une version française accessible à un large public.
Transcription :
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aller du côté des expériences, des pratiques, des interactions, pour améliorer ce fait. Et ainsi contribuer à réparer ce lien social entre institutions et population.