Nous nous rebellons pour remplacer le système actuel qui mène à l’extinction du vivant par un système qui mette en son cœur le vivant et sa régénération. C’est pourquoi nous voulons créer une culture au service du vivant sous toutes ses formes et de ce qui est vivant en chacun·e de nous. Nous pensons que culture du soin et changement de système vont de pair car il ne suffit pas de demander à le changer, il faut en construire un nouveau, sain, résilient et adapté aux chocs des effondrements écologiques et sociaux à venir.
... nous travaillons ainsi à :
- Permettre à chacun‧e de se sentir inclus‧e dans le mouvement et de trouver sa place
- Prendre soin les un·es des autres
- Régénérer nos rapports au pouvoir
- Prévenir et guérir les conflits
- Encourager la reliance des un·es aux autres, à la nature et à plus grand que soi
Au sein d’XR, un groupe de travail s’attelle à faciliter l’émergence et le développement de ces cultures régénératrices.
Du développement durable aux cultures régénératrices
Le modèle du développement durable reste bloqué dans le récit du progrès technologique et de la maîtrise de la nature par les humain‧es.
... notre place est au sein de la nature, non à côté, et que nous avons notre part à faire pour permettre sa régénération, sa stabilité dans le futur.
... la croissance, les extractions des ressources naturelles, leur « consommation » inévitable dans le cadre d’un développement, qu’il soit appelé « durable » ou « vert », met en danger la capacité de la nature à se régénérer, autant que notre vie, notamment la vie de celles et ceux qui sont exploité‧es par ce modèle de développement économique.
... remplacer la notion de développement par celle de cultures, c’est-à-dire des manières radicalement différentes de vivre et de penser notre rapport à la nature, rendant possible la régénération et la stabilité des systèmes naturels.
En fondant nos cultures sur ce modèle de la régénération, nous choisissons un mode de vie en harmonie avec la nature fondé sur une économie et des techniques régénératrices, qui répondent à nos besoins essentiels dans tous les domaines d’activité humaine, de l’alimentation au transport, de l’habitat aux outils, de la santé à la sécurité, tout en prenant en compte les limites planétaires.
De la séparation à la réunion
La séparation, en nous-mêmes, et d’avec la nature est une violence que nous nous infligeons. Elle est portée et transmise par notre modèle économique, social, culturel et politique. L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations. Cette opposition stérile a abouti à une série de séparations à l’origine de notre inaction écologique, et plus largement de toutes les violences et oppressions systémiques.
... nous revendiquons la réunion de la nature et de la culture : nous ne sommes pas en dehors de la nature, nous en faisons partie. Nous ne sommes pas indépendant‧es de la nature, nous en avons un besoin vital. Nous ne sommes pas supérieur‧es à la nature, mais nous en sommes égaux‧ales, et nous y avons une responsabilité particulière. Nous sommes interdépendant‧es. Nous dépendons des autres, de la nature et réciproquement.
En nous-mêmes, la séparation est celle d’avec nos émotions, nos intuitions, nos élans, ce qui est vivant et dialogue avec le vivant en nous. Toute fermeture en nous sépare, et fait obstacle à ces cultures régénératrices qui nous invitent à nous relier à nous-mêmes, aux autres, à la nature et au monde.
Vers un militantisme relié
La culture régénératrice est un acte politique. En travaillant à prendre soin au sein même du militantisme, nous cherchons à tester et incarner une nouvelle façon de « vivre ensemble » de l’intérieur. Nous portons une attention soutenue aux moyens utilisés tout autant qu’aux buts poursuivis. Nous pensons que les sociétés durables et joyeuses que nous voulons voir advenir naîtront du soin que nous portons aux blessures de notre société actuelle.
Extinction Rébellion n’est pas un mouvement isolé de la société et souffre des mêmes maux, que ce soit le burn-out qui touche aussi les militant·e·s, les relations de domination entre groupes sociaux divers ou encore les troubles de l’éco-anxiété qui affecte les personnes sensibles à l’effondrement écologique et sociétal.
Les cultures régénératrices proposent une diversité de moyens de soigner ces maux, en posant la question de ce qui nous relie – plutôt que de ce qui nous sépare – et de comment le partager : nos émotions comme nos « communs », nos conflits comme nos besoins, nos rapports de pouvoir comme nos vulnérabilités.
Nous voulons agir maintenant, à travers une non-violence active, une culture régénératrice et un activisme radical dans le sens où il prend les problèmes à la racine.
Les 5 grandes questions auxquelles nous cherchons des réponses :
- Comment aider les personnes à s’engager dans un collectif et passer de la sidération ou de l’impuissance à l’action juste pour chacun·e ?
- Comment avoir un mouvement dont le militantisme est « soutenable », dans lequel les militant·es prennent soin d’eux et elles, sans s’épuiser, comme on épuise les ressources de cette Terre ?
- Bien que les tensions soient inévitables et normales dans un groupe, comment aider aux gestions de celles-ci pour passer des conflits interpersonnels à un apprentissage qui fait grandir et émerger l’intelligence collective ?
- Comment éviter de reproduire les systèmes d’oppression, les déconstruire et apprendre une nouvelle manière d’être ensemble ?
- Comment nous reconnecter et resserrer la toile du vivant qui a été distendue afin de pouvoir faire face aux impensables effondrements actuels et à venir ?
Connu / TG le 20/10/23 à 16:00
Ndlr : super sauf pour :
- "Prévenir et guérir les conflits" : le conflit, c'est la vie, il y a donc une contradiction avec le propos général ici centré sur la vie et sa régénérescence. Le souci ne serait-il pas "Comment accueillir les conflits en maintenant une posture non-violente ?" Je propose donc de travailler ici "Prévenir et guérir les passages à actes violents" plutôt ? PROPOSER ACT
- "Encourager la reliance" : encourager ou questionner la reliance ? avec qui être en lien et pourquoi et pour quoi ? Quel sens donner au lien que j'ai ou non avec autrui ? PROPOSER ACT
Et des questions sur :
- "L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations" : quels sont les éléments historiques qui le prouvent ? ACT
Soutenance de thèse Virginie Boelen | 26 Octobre 2021 - 7 janv. 2022 / Centr'ERE
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Virginie Boelen, chargée de cours et candidate au doctorat à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, a soutenu sa thèse : « Éducation, nature et spiritualité : développement d’un modèle éducationnel holistique », le mardi 26 octobre 2021, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Jury d'évaluation :
Madame Lucie Sauvé, professeure associée au Département de didactique de l’Université du Québec à Montréal
Madame Geneviève Messier, professeure au Département de didactique de l’Université du Québec à Montréal
Madame Christiane Gohier, professeure associée au CRIFPE-UQ à l'Université du Québec à Montréal
Madame Diane Léger, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Rimouski
Monsieur Marc Boutet, professeur au Département d’enseignement au préscolaire et au primaire de l’Université de Sherbrooke
Plus de détails : https://centrere.uqam.ca/quoi-de-neuf/avis-de-soutenance-de-la-these-en-ere-de-virginie-boelen-26-octobre-2021-a-9h30/
Centr'ERE
Terminer >4:42 ACT
Résumés Français English
Après avoir soulevé la présence de deux approches épistémologiques contrastées du vivant en éducation, soit l’approche scientifique positiviste dominante et l’approche holistique, cet article propose une réflexion sur la pertinence de privilégier la seconde approche, plus spécifiquement dans le cadre d’une éducation relative à l’environnement. Une telle approche intègre de façon transversale une composante fondamentale de notre humanité, souvent mal comprise : il s’agit de la dimension spirituelle, dont nous tenterons de cerner les contours. Laisser place à la subjectivité de l’apprenant dans son rapport au vivant est de nature à susciter chez celui-ci le développement d’une éthique du lien et de la reliance. Il importe par cette voie de contribuer à la conscientisation et à l’émancipation du sujet face aux conditionnements culturels qui entretiennent la crise écologique, et de promouvoir ainsi une mobilisation écocitoyenne soucieuse de la communauté du vivant.
Mots-clés : éducation au vivant, éducation relative à l’environnement, éducation holistique, transversalité, spiritualité, subjectivité, reliance, pensée critique, mobilisation écocitoyenne
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Référence électronique
Virginie Boelen, « Réflexion sur une approche holistique d’éducation au vivant intégrant la dimension spirituelle du sujet », Éducation relative à l'environnement [En ligne], Volume 15 - 2 | 2020, mis en ligne le 15 novembre 2020, consulté le 06 septembre 2023
Auteur Virginie Boelen
est candidate au doctorat en éducation et assistante de recherche au Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal. Elle est fondatrice des ateliers L’Arbre de Vie, ateliers multidisciplinaires depuis 2009, dont elle enseigne la pédagogie aux animateurs du Centre Écologique de Port-au-Saumon (Québec) depuis 2017. Ces ateliers favorisent la reliance à travers le rapport esthétique à la nature selon une approche holistique.