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Après Léo Grasset, visé par deux enquêtes préliminaires concernant des accusations de viol et de harcèlement sexuel, c’est au tour du célèbre Youtubeur Norman Thavaud de se retrouver dans le viseur de la justice. Le vidéaste aux 12 millions d'abonnés est placé en garde à vue depuis lundi à la brigade de protections des mineurs de la police judiciaire de Paris. Il est entendu dans le cadre d'une enquête pour viol et corruption de mineurs. La procédure, ouverte en janvier 2022, compte six plaignantes. Selon Libération, cinq d'entre elles l'accusent de viol, deux étaient mineures au moment des faits.
Les premières accusations envers le célèbre youtubeur remontent à 2018 pendant la vague #BalanceTonYoutubeur à la suite d'un tweet de Lucas Hauchard, alias Squeezie. Le numéro 1 du “YouTube game” français (17,6 millions d'abonnés à ce jour) avait à l'époque dénoncé le comportement inapproprié de certains vidéastes qui “profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels”. Deux ans plus tard, une jeune québécoise avait publiquement accusé Norman Thavaud de l'avoir manipulée pour obtenir des photos et vidéos à caractère sexuel alors qu’elle avait 16 ans. A partir de sa plainte, les enquêteurs français ont entendu d’autres jeunes femmes qui, elles, dénoncent des viols.
Les YouTubeurs sont-ils rattrapés par la vague #MeToo ? Dans le sillage de l’affaire Weinstein aux États-Unis et le mouvement #BalanceTonPorc en France, nombre de victimes ont dénoncé acteurs, journalistes, sportifs, hommes politiques, artistes, écrivains… Et les accusations continuent de se multiplier, dans tous les secteurs et tous les milieux sociaux. Après une accalmie en 2020, année marquée par le premier confinement, les dépôts de plainte pour violences sexuelles sont ainsi repartis à la hausse en 2021. Et ce de manière fulgurante, avec 33 % de plaintes en plus par rapport à l’année précédente. Au total, près de 75.800 faits de viols, tentatives de viols ou agressions sexuelles ont été comptabilisés selon le bilan “Insécurité et délinquance” du service statistique du ministère de l’Intérieur, contre 57.100 en 2020 et 28.000 en 2012. Mais si le nombre de plaintes augmentent fortement, celui des condamnations reste très bas. En 2020, son taux ne dépassait pas les 1 % selon les associations et 76 % des plaintes pour viol sont classées sans suite.
Alors comment policiers et magistrats travaillent-ils dans ce type de dossier ? Pourquoi y-a-t-il si peu de condamnations pour viol ? D’autre part, un récent rapport d'information parlementaire dénonce les violences systémiques envers les femmes générées par l'industrie pornographique et liste vingt recommandations pour lutter contre ces pratiques et protéger la jeunesse. Quelles sont-elles ? Comment les adolescents sont-ils exposés à la pornographie ? Enfin à l’heure où de plus en plus de victimes de pédophilie prennent la parole et que la population prend de plus en plus conscience de l'étendue des actes de pédophilie. Quelle prise en charge pour les pédophiles ?
Invités :
- Damien Delseny, rédacteur en chef adjoint en charge du service police-justice - Le Parisien
- Emmanuelle Anizon, Grand reporter - L’Obs, co-auteure Un si long silence
- Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie
- Serge Hefez, psychiatre
diffusé le 06/12/22 à 17h46 disponible jusqu'au 05/01/23
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé