POLITIQUE Parti pris - 743 commentaires
Au cœur de l’été, l’ampleur des manifestations contre la politique sanitaire face à la pandémie du Covid-19 est le prix à payer de son incarnation et de sa confiscation par une présidence autoritaire, mensongère et irresponsable. La question démocratique est plus actuelle que jamais.
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... les premières mesures de protection sanitaire, parmi lesquelles le port obligatoire des masques, furent d’abord décrédibilisées par les gouvernants eux-mêmes, cachant leur imprévoyance par un mensonge d’État ... Jamais reconnue, encore moins sanctionnée, cette faute initiale a, en retour, définitivement ruiné la crédibilité de la parole officielle.
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en France, l’enseignement principal d’un an et demi de lutte contre le Covid-19 : un retour en arrière durable et systématique qui se surajoute aux autres régressions démocratiques que marque la récente cascade de lois sécuritaires (prévention du terrorisme, contre le séparatisme, sécurité globale – lire ici le récent billet de Paul Cassia).
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la voie qu’il aurait fallu suivre pour créer de la solidarité et de la fraternité, autrement dit de l’entraide. D’autant plus qu’elle était prophétique sur le risque de formation d’une « contre-société » sur Internet face à la crise, « révélatrice de la sensibilité d’une partie de la population aux contre-discours, fausses vérités, rumeurs et propos complotistes », réactivant ainsi « l’opposition entre le peuple/élites, gens d’en bas/gens d’en haut, en associant une partie du monde médical et du monde scientifique aux élites parisiennes ».
Pour éviter ce piège, le président du Conseil scientifique recommandait de susciter « l’adhésion de la population », de compter sur « l’expertise sociale » et de parier sur « les réponses locales ». Enfermé dans sa tour d’ivoire (et de courtisanerie), l’autoproclamé épidémiologiste en chef Emmanuel Macron a fait exactement l’inverse, ignorant superbement cette idée de bon sens que « même en situation d’urgence, l’adhésion de la population est une condition importante du succès de la réponse » : « La confiance des citoyens dans les institutions suppose que celles-ci ne fonctionnent pas exclusivement par un contrôle opéré d’en haut (élus, fonctionnaires, experts) mais puissent aussi assurer une plus grande implication de la société. »
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C’est peu dire que, depuis un an et demi, l’incohérence a été au poste de commande. Un an après l’immense mensonge cachant la pénurie de masques, Emmanuel Macron a pris, seul, la décision de ne pas reconfiner en février 2021, à l’encontre de tous les avis scientifiques, épidémiologiques et médicaux (lire l’avis du Conseil scientifique du 29 janvier). La lucidité que lui ont alors prêtée ses thuriféraires eut un terrible coût humain, évalué à plus de 14 000 morts (lire notre article ici), tandis qu’elle n’empêcha pas un troisième confinement, hélas trop tardif.
Mais, dans ce tableau peu enviable où l’irresponsabilité semble régner en maître, on peut aussi ajouter l’insuffisante priorisation des populations à risques pour la vaccination ainsi que le ciblage discriminant des quartiers populaires durant les confinements. Ou, encore, l’incohérence toute récente qu’il y a à ne plus imposer le port des masques dans les lieux soumis au passe sanitaire, ce qui revient à privilégier la surveillance plutôt que la prévention, autrement dit à lâcher la proie (les protections et gestes barrières) pour l’ombre (la coercition administrative et policière).
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