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Nouveau rebondissement dans l’élaboration chaotique de la stratégie française sur l’énergie et le climat pour 2030 : la suppression par l’exécutif du volet programmatique du projet de la loi sur la souveraineté énergétique.
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Dans ce 170ème numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur le discours de Gabriel Attal à l'Assemblée nationale.
Il critique la manière dont le Premier ministre utilise sa jeunesse et sa supposée modernité comme une façade, pour masquer des politiques à l'encontre des principes de liberté et d'autorité. Il l’accuse de faire l'apologie de la suppression des lois et règlements. La politique fiscale du gouvernement ne sert que les plus riches.
Jean-Luc Mélenchon aborde la notion de liberté. Il critique les propositions d'Attal qui semblent affaiblir le code du travail, mettant en garde contre les conséquences sur les salaires, la concurrence, et la qualité de vie des travailleurs. Les annonces de Gabriel Attal sur les logements sociaux, présentées comme une extension de la liberté, conduisent en son amoindrissement pour tout ceux qui attendent un logement décent.
Il poursuit sur la concurrence dans le secteur agricole, soulignant les conséquences négatives de la liberté du commerce sur les producteurs locaux. Il dénonce la remise en question des normes, qui peut être un outil pour l'agriculture locale face à la compétition déloyale qui détruit des exploitations agricoles.
Jean-Luc Mélenchon critique ensuite la vision de l'autorité présentée par Attal, affirmant que l'autorité ne doit pas être confondue avec l'usage de la force. Il met en garde contre les mesures autoritaires qui peuvent créer de la résistance et éloigner la société du modèle démocratique.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon évoque la situation au Moyen-Orient, affirmant que les médias français entérinent sans vérification les récits du gouvernement israélien. Il appelle à la résistance contre la désinformation et à la défense du droit international dans un contexte de conflits ethniques et religieux.
SOMMAIRE
00:00 : Introduction
00:35 : L'offensive néolibérale du gouvernement Attal
20:17 : Traitement médiatique de la situation à Gaza
25:44 : Constitutionnalisation de l'IVG
LES LIENS
- Le journalisme français, un danger public (Le Monde Diplomatique) : https://www.monde-diplomatique.fr/2024/02/HALIMI/66560
Durée de lecture : 8 minutes - Agriculture Luttes Politique
Alors que les agriculteurs multiplient les actions destructrices, l’impunité totale dont jouit la FNSEA tranche avec la brutalité de la répression contre les écologistes, les quartiers populaires ou les Gilets jaunes.
On connaissait le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, martial et autoritaire, gonflant les muscles à chaque mouvement social. On l’a découvert jeudi 25 janvier sur TF1 empathique et laxiste devant la mobilisation des agriculteurs. « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS », a-t-il affirmé dans un élan de lucidité. Refusant de condamner les violences, le ministre a assumé de laisser faire « à la demande du président et du Premier ministre ». « Les agriculteurs travaillent (...), ce sont des patriotes », a-t-il ajouté. « S’ils respectent les règles de la République, il n’y a aucune raison de faire intervenir les policiers et les gendarmes. »
Cette stratégie du maintien de l’ordre et l’impunité dont jouissent la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et la Coordination rurale interroge. La tolérance soudaine du pouvoir tranche avec la brutalité avec laquelle le gouvernement a réprimé ces dernières années les Gilets jaunes, les syndicalistes opposés à la réforme des retraites ainsi que les quartiers populaires. Elle contraste aussi avec ses diatribes contre les « écoterroristes ».
Routes bloquées, arbres abattus
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Destruction de bâtiments publics
Certains vont encore plus loin en *détruisant des bâtiments publics. À Carcassonne, le bâtiment de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a été soufflé par une explosion, revendiquée par le Comité d’action viticole. À Narbonne, un bâtiment de la Mutualité sociale agricole a été incendié.
Les responsables de ces actes vont-ils être poursuivis en justice comme d’autres paysans en colère, à l’instar de Daniel, membre de la Confédération paysanne du Tarn ? En mai 2023, il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir alimenté un simple feu de bois devant le portail de la préfecture d’Albi en mars 2023 à l’occasion d’une manifestation contre la loi sur les retraites. « J’ai été interpellé à 6 heures du matin à mon domicile, menotté devant les enfants et mis en garde à vue trente-neuf heures. C’est déjà une sanction alors que je n’avais pas encore été jugé. Pourquoi être ainsi humilié ? »
Daniel est loin d’être le seul paysan à subir les foudres de la justice à cause de son militantisme. Le 17 janvier dernier, de lourdes peines ont été prononcées à l’encontre d’activistes antibassines, incluant des syndicalistes de la Confédération paysanne. « Quand nous allons défendre un bien commun en marchant dans des champs avec des familles, on se retrouve réprimés dans la violence et on finit au tribunal », déplore Amandine Pacault, porte-parole de la Confédération paysanne des Deux-Sèvres.
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Même quand l’action reste symbolique, la sanction est sévère. Le 6 novembre dernier, sept activistes de Greenpeace ont été interpellés, placés en garde à vue durant quarante-huit heures. Leur tort : avoir accroché une banderole sur la façade du ministère de l’Écologie pour dénoncer la « trahison écologique » du gouvernement.
« C’est quand même étonnant de voir que, dans notre pays, quand on défend l’intérêt général, on est immédiatement sanctionné et quand on défend des intérêts corporatistes – qui sont légitimes aujourd’hui – on n’a pas les mêmes réponses que la FNSEA », a déclaré Yannick Jadot, sénateur écologiste. « On aimerait bénéficier de la même indulgence et pouvoir exprimer notre colère sans se prendre des coups de matraque, sans être gazés et sans finir en procès », dit Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac.
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Les convois de tracteurs ont pu se frayer un chemin jusqu’aux préfectures et aux bâtiments de l’administration au cœur des centres-villes sans rencontrer de difficulté, et sous le regard amorphe des forces de l’ordre. Parfois, elles escortaient même le cortège et les conduisaient droit sur leur cible, comme à Agen.
Dans ses consignes aux préfets, Gérald Darmanin appelait à « une grande modération des forces de l’ordre ». « C’est en dernier recours que les effectifs de maintien de l’ordre déployés aux abords de bâtiments publics seront autorisés à intervenir, et dans le seul cas où l’intégrité des personnes serait menacée ou les bâtiments exposés à de graves dégradations. »
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Pour le sociologue Bertrand Hervieu, spécialiste des mondes agricoles, cette indulgence s’explique par « les grands rapports de proximité entre les responsables agricoles et les autorités, les maires et les préfets », dit-il à France info. « C’est l’inverse des Gilets jaunes, qui n’avaient pas de leaders. Il y a peu de professions qui ont une relation quasi quotidienne avec le gouvernement, d’abord avec le ministre de l’Agriculture, mais aussi avec le Premier ministre. Il y a donc une proximité avec l’État ». Une collusion dénoncée par Julien Le Guet, le porte-parole de Bassines non merci : « Il y a des représentants de la FNSEA qui vont à la préfecture pour organiser les actions
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ils arrivent à être escortés sur certains lieux. Si ce n’était pas validé, il y aurait des interventions des forces de l’ordre ».
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Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, est à la tête d’une grosse exploitation de céréales et président du groupe agroalimentaire international Avril. © AFP / Arnaud Finistre
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Cela fait près de soixante ans que la FNSEA multiplie les destructions de biens publics, blocages, opérations coups de poing, menaces contre des militants écologistes et des élus comme l’ont rappelé les journalistes de Basta. Cela lui a permis d’imposer une agriculture qui supprime des paysans, détruit les sols et la biodiversité.
Portrait — Agriculture : Arnaud Rousseau, « pompier pyromane » à la tête de la FNSEA
Connu / TG le 28/01/24 à 10:30
Cause commune avec le mouvement des agriculteurs - 25.01.2024 / Melenchon.fr
La mobilisation actuelle des agriculteurs me vaut des questions posées en mode privé par de nombreux amis dans l’expectative.
Il est frappant de voir de quel soutien bénéficie le mouvement dans l’opinion. Mais la récupération de la parole publique sur les chaines d’info, pour réclamer « moins de normes » en agriculture crée du doute chez mes interlocuteurs. Car souvent, ils expriment à leur manière la demande inverse, par exemple contre la diffusion de l’empoisonnement par le glyphosate et les autres pesticides. Sans oublier la dernière décision de l’Union européenne « libérant » de toute contrainte la propagation des OGM. Bref l’opinion générale a bien intégré les exigences écologiques qui s’imposent de façon vitale à notre époque. Mais à mon avis c’est justement sur ce point que se trouve actuellement l’opportunité politique la plus grande avec le mouvement paysan contrairement à la crainte qui peut s’exprimer.
Commençons par le plus simple. Les agriculteurs demandent à être payés suffisamment pour vivre dignement de leur travail. Comment le monde salarial pourrait-il contester une telle revendication ? Ne formule-t-il pas exactement la même pour lui ? Plus de 8 français sur 10 partagent ce ras-le-bol d’un monde où tout augmente, de l’essence à l’électricité, sauf les salaires. Le mouvement actuel contribue donc directement à la diffusion de l’exigence du juste partage qui est à la racine de la pensée insoumise en économie.
Il faut bien comprendre qu’une telle aspiration ne se résume pas à une question de survie. Elle touche plus profond. C’est l’exigence de reprendre le contrôle sur son existence. La misère, l’impasse économique sont vécues à juste titre comme des confiscation de soi, des soumissions à des contraintes injustes imposées de force. Ici est en jeu un fondamental des processus de révolutions citoyennes partout dans le monde. Le mouvement des gilets jaunes avait la même racine : reprendre le contrôle de son existence. Revendication moderne s’il en est.
Mais cela n’est pas la seule conjonction à observer. Il y a des raisons très profondes de soutenir et même de prendre appui sur le mouvement paysan pour porter et faire avancer très loin des objectifs généraux de grande portée en matière d’idéal de société. Nous sommes dans l’ère des mouvements opposés aux aspects fondamentaux du libéralisme. Au-delà des apparences il faut savoir le discerner pour construire du futur collectiviste. Le libre-échange, la « concurrence libre et non faussée », le marché en tout et pour tout sont ici mis en cause de plein fouet avec les mots simples de la vie quotidienne d’un double point de vue autant écologique que social. Les deux dimensions fusionnent en un processus unique dans cette mobilisation au-delà des mots, des postures, des modes d’action.
Les campagnes se vident à force de maltraitances sociales contre la partie la plus menacée du monde agricole soumis délibérément à la concurrence sauvage du marché mondial pour ses productions. La population totale des agriculteurs a été réduite à quatre cent mille personnes, 1,5 % de la population active…. Ce nombre s’interprète mieux par comparaison du nombre des autres catégories de population, quand on est dans un pays qui compte par exemple trois millions d’étudiants. Le retour à une agriculture vivrière, produisant les fruits et légumes dont nous avons besoin (pour ne citer que cela), est une urgence. La relocalisation de ces productions de fruits et légumes est le moyen essentiel d’une politique d’exigence sanitaire. Mais aussi une question de souveraineté et de sécurité des approvisionnements. Car en période de risque de guerre généralisée et de coupure des chaînes d’approvisionnement mondialisées (on l’a vu pendant l’épidémie de Covid-19) notre sécurité collective passe aussi par notre souveraineté alimentaire. Cela nécessite une classe agricole assez expérimentée et nombreuse pour être capable de porter cette bifurcation de la production. Liquider le monde paysan actuel comme le font les politiques européennes néolibérales est un contre sens.
Pourtant la politique néolibérale en cours y conduit directement. Le lobby agro-industriel n’y voit que des avantages. La libre disposition d’espaces arables immenses dédiés aux productions vers le marché mondial et complètement intégrée au commerce et la finance mondiale est la « révolution verte » dont le lobby agroalimentaire a besoin. L’Union européenne y travaille sans trêve. Ce n’est donc pas un hasard si le mouvement paysan est en cours sur tout le territoire de l’Union. Les gouvernements français ont laissé faire comme ils l’ont déjà fait pour l’industrie. Parce que cela coïncide avec les intérêts de la finance qui domine tous les secteurs d’activité aujourd’hui.
L’Union européenne aggrave volontairement la situation. Elle prépare une catastrophe supplémentaire avec l’adhésion prévue de l’Ukraine à l’Union européenne. Nous y sommes déjà opposés pour protéger les salariés de nos pays. En effet ils seraient soumis à une compétition salariale insupportable quand on sait que le SMIC ukrainien est de moins de 150 euros mensuels. Il en irait de même aussi brutalement dans l’agriculture. Les coûts de production sont déjà trois à cinq fois moindre qu’ici. On a déjà une assez ample expérience des résultats de ce contraste. Le miel de là-bas sort à 3,50 euros, contre 6 euros en France. On consomme donc davantage de miel importé que de miel des terroirs locaux. L’apiculture en déroute vide la population active des zones qu’elle anime. Depuis l’ouverture du marché à leur volaille, la consommation de celle-ci a été multipliée par cinq en France, au détriment des productions locales. Avec le système actuel de la politique agricole commune l’Ukraine absorberait une énorme part des subventions agricoles européennes pourtant financées d’abord par la France.
Le fléau de la politique libérale européenne rapproche donc de fait dans un combat commun possible, salariés des villes et des champs. Une convergence tout à fait décisive est possible entre les deux non seulement dans la situation présente mais dans des revendications communes sur le fond du projet de société. Le libéralisme n’a aucune réponse positive possible face à la demande des agriculteurs. Au contraire. La logique du libre-échange promet de nouvelles concurrences, et donc de nouvelles baisses des rémunérations.
À l’inverse, seule la politique de désobéissance européenne prônée par les Insoumis ouvre une issue. Dommage que les partis de centre gauche de la NUPES y aient renoncé et brisé l’union pour cela. Ils l’avaient pourtant adoptée dans le programme partagé de l’Union populaire. Il faut comprendre l’ampleur de cette idée. Elle crée un contexte. Cela commence déjà par le changement des objectifs de production agricole. Pour nous la production vivrière doit avoir la priorité. Je viens de le rappeler. Mais cet objectif ne peut pas être dissocié des mesures qui l’accompagnent nécessairement. Je parle ici de la « clause de sauvegarde sanitaire » mise en avant dans nos rangs par Aurélie Trouvé députée insoumise ingénieure agronome. La relocalisation de l’agriculture vivrière est le premier moyen dont nous disposons pour pratiquer une politique intense de prévention sanitaire contre la marée de pesticides, et des autres raisons de dégradation de la santé des populations. Aucune marchandise agricole ne pourrait être vendue en France si elle n’est pas conforme aux normes sanitaires que fixerait notre pays.
Ainsi, on voit que la lutte « contre les normes » portée par l’agrobusiness libéral serait le contraire de ce qu’il faut faire. Sans norme sanitaire, pas de protectionnisme sanitaire possible. Et surtout ce protectionnisme sanitaire ne pourrait plus s’adosser sur les normes et règles internationales qui le rendent possible et légal. Les agriculteurs se tireraient une balle dans le pied s’ils suivaient les revendications des libéraux en agriculture. Cela les conduirait au contraire de leurs objectifs. Et ils se couperaient de surcroit du monde des familles qui ne veulent plus subir la loi des consommations actuellement imposées par l’agroalimentaire. Le principal dirigeant du syndicalisme agricole dominant étant lui-même un dirigeant de l’agroalimentaire, il illustre certes l’évolution constante depuis des années des élites dirigeantes du monde agricole. Sur ce point, dans une autre profession, on parlerait de conflit d’intérêts. Car l’agro-alimentaire a une responsabilité non négligeable dans la détresse actuelle des agriculteurs. Cette industrie a augmenté de plus de 50 % ses marges de profit. Elle porte la responsabilité quasi-totale de l’inflation sans cause du prix de l’alimentation. Et cela se paie sans discussion possible à un bout de la chaîne sur le dos des producteurs, et à l’autre bout sur celui des consommateurs.
Ce lien qui unit la politique agricole des Insoumis et les revendications du monde paysan, a été magnifiquement établi par la proposition de loi défendue par Manuel Bompard, député insoumis des Bouches-du-Rhône et coordinateur de notre Mouvement. Il avait fait adopter avec le groupe parlementaire insoumis à la majorité de l’Assemblée nationale deux mesures directement impliquées dans le dénouement possible de la crise actuelle. C’est le blocage des marges de profit de l’agroalimentaire, d’une part, et la fixation de prix planchers pour les produits agricoles, d’autre part. La majorité obtenue sur ce plan en novembre au cours de notre niche parlementaire était un événement dont nous avons beaucoup parlé à l’époque. Comme on le sait pour finir, il a manqué six voix pour le vote final de cette loi. Les macronistes et LR avaient remobilisé leurs députés pour voter contre nous. Mais l’absence des leaders de la « gauche d’avant », comme Fabien Roussel du PCF, par exemple, avait permis à cette manœuvre d’aboutir.
Dans la lutte actuelle la Confédération paysanne joue un rôle positif ou elle cherche à faire le lien entre les revendications écologiques et sociales. On voit alors comment une bataille de cause commune est possible unifiant la population. A l’inverse du corporatisme affiché par le syndicat dominant qui ne tient aucun compte des demandes de la société dans son ensemble en réclamant l’abolition des normes anti-pesticides ou des restrictions des gaspillages de l’eau, ou l’extension des zones d’épandage de produits contestés par exemple. Mais si l’on met de côté ces demandes qui ne font nullement l’unanimité, on peut dire que du point de vue des objectifs comme du point de vue des moyens gouvernementaux pour régler les problèmes, il peut n’y avoir aucune contradiction entre les revendications du mouvement social agricole actuel et notre programme écologique et social. La question d’actualité posée au gouvernement par Mathilde Hignet député insoumise en a fait la démonstration. Dans ces conditions, le moment est donc bien celui où faire cause commune avec le mouvement des agriculteurs et construire une convergence citoyenne.
Ensuite, le mouvement agricole a permis de faire une démonstration politique de masse. On se souvient des accusations « d’écoterrorisme » contre les militants et la tentative de dissolution des « Soulèvements de la terre » à propos des bassines ! Ici, rien de semblable. Le gouvernement, les médias, les chroniqueurs ne pipent mot. Donc le mouvement des agriculteurs a fait reculer les appels à la violence policière et judiciaire habituels du pouvoir macroniste comme on les avait constatés face aux Gilets jaunes et aux révoltes urbaines. Tout le monde voit des autoroutes bloquées, un bâtiment public explosé, des voies de chemin de fer comme l’accès à une centrale nucléaire bloqués, des arbres coupés. Ni les médias ni les responsables politiques « n’appellent au calme ». Ainsi la raison et le droit à la dignité des gens commencent à être prioritaires dans la parole publique pour régler une crise. Ou bien faudrait croire que les donneurs de leçons de morale d’hier, leurs leçons, la classe médiatique qui les a relayés sans limite et qui se tait à présent, est faite de manipulateurs sans vergogne. Faisons le pari de croire à leur bonne foi et à leur compréhension désormais de la vigoureuse stratégie de la conflictualité portée par les agriculteurs. D’ailleurs le pouvoir macroniste recommande publiquement « la plus extrême modération » à la police. Comment ne pas approuver cette consigne. Personne ne doit être abattu pour « refus d’obtempérer ». Pas d’œil crevé non plus, pas de comparution immédiate, pas de recommandations pour condamner à de la prison ferme. Comme je l’avais fait avec mes camarades à l’époque des révoltes urbaines, il faut faire triompher d’abord la justice sociale si l’on veut retrouver la concorde civile.
Nous allons voir à présent comment le Waouuuu super Premier ministre va faire face au problème grâce à son jeune âge et ses talents de communicants déjà mille fois célébrés par les médias enamourés. Macron ferait bien de se préparer à trouver une idée de « grand débat » supplémentaire ou des « chèques survie agricole » selon son inépuisable habitude des pratiques cosmétiques. Mais ce temps-là est passé, je crois bien. Et je m’en réjouis. Le pays regarde et réfléchit. Il finira par comprendre ce que veut dire le libéralisme, la concurrence « libre et non faussée », le libre échange sans règles sanitaires, l’élargissement sans fin de l’Union européenne et la financiarisation de l’agriculture : le chaos. Un ordre nouveau est à construire et il peut faire un avenir en commun pour notre pays.
Connue / https://twitter.com/JLMelenchon/status/1750483102814629917
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Jean-Luc Mélenchon @JLMelenchon
La CGT voit juste. La convergence est possible et nécessaire avec la lutte des agriculteurs. Un front écologique et social peut s'exprimer. Voir ma note de blog.
12:37 PM · 25 janv. 2024 · 97,4 k vues
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03 m 52
... On ne lui reproche même pas d'avoir scolarisé ses enfants dans un établissement privé catholique, Stanislas, ouvertement conservateur et réactionnaire (""Français sans peur, chrétien sans reproche"" est encore aujourd'hui la devise de Stanislas, voir ces enquêtes de Mediapart et du "Monde"), où sont tolérés des comportements homophobes de l'encadrement. C'est son droit. Elle n'est pas la première. De ses deux prédécesseurs, l'un (Pap Ndiaye) avait aussi scolarisé ses enfants dans le privé, dans le même quartier (à l'Ecole alsacienne, établissement privé "laïque" sous contrat). L'autre, (Gabriel Attal), sans enfants, a fait lui-même sa scolarité dans la même Ecole alsacienne.
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Il y a tout, dans cette histoire. Le sabordage de l'école publique, bien sûr. La consanguinité des élites politiques, économiques et médiatiques (la ministre est la nièce d'Alain Duhamel (BFM) , ainsi que de Nathalie Saint-Cricq (France 2), et la cousine de Benjamin Duhamel (BFM). Le glissement de la haute bourgeoisie libérale, celle des 0,01%, de l'Alsacienne vers Stanislas -dix minutes à pied entre les deux, selon Google Maps-, comme un symbole du racornissement du recrutement des élites à un micro-quartier de la capitale. La désinvolture décomplexée. Dix fois de quoi déclencher une révolution.