... intuition que les dynamiques de coopération sont aujourd’hui en
France le seul levier efficace de lien social et de transformation en profondeur en mesure de traiter de façon systémique les dimensions économiques, sociales, écologiques, culturelles et humaines de la transition ... la dynamique contribue à modifier le mode de vie, de production, de travail, de consommation, de déplacement et de vivre ensemble. C’est de cette dimension systémique qu’un territoire tire sa capacité de résilience ... une pluralité de coopérations qui s’articulent entre elles ... seule la Biovallée, la « vallée du vivant » de la Drôme, est parvenue à ce stade de maturité. Ayant commencé dans les années 1970 à se tourner vers un autre modèle de production, agricole notamment ... co-construisons ... Cultiver le plaisir de faire ensemble. ... victoires rapides ... facilitateur ... droit à l’expérimentation ... Aller chercher les « invisibles » : plus une dynamique est inclusive, plus elle est riche et pérenne. Une attention particulière doit être portée à l’implication et l’encapacitation des habitants en situation de fragilité, éloignés d’un certain nombre de dispositifs, isolés. La force d’une coopération, la cohésion d’une société se mesure à l’écart-type. ... échanges et d’apprentissage de pairs à pairs ... Ancrage en un lieu visible pour matérialiser la coopération ... confiance mutuelle ... ingénierie de soutien ... VALEUR AJOUTÉE SOCIÉTALE ... plateforme en ligne ouverte ...
... septembre 2018 ... étude-action ... faire dialoguer une grande diversité d’initiatives collectives inscrites dans les territoires (PTCE, clusters d’entreprises, expérimentations territoires zéro chômeur, tiers lieux, projets alimentaires territoriaux, pôles de compétitivité…) de manière à capitaliser la richesse de leurs expériences pour comprendre les leviers indispensables à leur développement et favoriser leur essaimage.
-> http://lelabo-ess.org/IMG/pdf/pre-rapport_dpt_vf_web.pdf
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Monographies Téléchargées :
AFUL Chantrerie (Coopération pour la transition)
Biovallée (Éco-territoire)
Bliiida (Tiers-lieu)
Eusko (Monnaie locale complémentaire)
Figeacteurs (Pôle territorial de coopération économique)
Imaginations Fertiles (Tiers-lieu)
IN Seine Saint-Denis (Marque de territoire)
Mine d’Idées (Démarche territoriale de la Fondation de France)
Nova CHILD (Cluster d’entreprises)
PAT du Douaisis (Projet alimentaire territorial)
Pôles Mer (Pôle de compétitivité)
Start-Up de Territoire Lons-Le-Saunier (Démarche start-up de territoire)
TEPOS Coeur Haute Lande (Territoire à énergie positive)
Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée Prémery
Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée Villeurbanne
Villages du Futur (Action de revitalisation de centres-bourgs ruraux)
Annexes :
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- L’Association foncière urbaine libre (AFUL) : catégorie d’associations syndicales libres, créée
par la loi du 30 décembre 1967 et suivant les principes de fonctionnement de l’ordonnance du 1er juillet 2004, plus particulièrement adaptées au milieu urbain. Son objet comprend notamment la conservation, la restauration et la mise en valeur des secteurs sauvegardés, ou encore la construction, l’entretien et la gestion d’ouvrages d’intérêt collectif. - Tiers-lieu ... Espace de médiation et d’innovation, il favorise le faire-ensemble, l’échange de compétences, la créativité et la libre expression en réunissant dans un même endroit des individus aux parcours et aux cultures différentes ... diversité, transversalité, hybridation ...
Connu / https://twitter.com/HuguesSibille/status/1228232741423943681
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Le Labo de l'ESS a retweeté Hugues Sibille @HuguesSibille · 13h
Municipales : Le Labo de l’ESS publie un rapport essentiel sur les dynamiques collectives de transition dans les territoires : cooperation, engagement des citoyens, entrepreneuriat territorial, valeur ajoutée sociétale, ingénierie
À lire absolument
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Ndlr :
- effet chronophage des appels à projets
- /Faire système : il manque le mot cohérence ou cohésion des éléments pour constituer un tout.
- présence de tous les mots/codes de la doxa néolibérale (marques, startup, etc), lourdeurs, verbiages, etc Crainte que sur cette base, on mettre trop de temps à générer une dynamique à la hauteur des enjeux.
Qu’est-ce que le mouvement des Gilets jaunes révèle de l’épuisement de l’organisation politique et économique de notre société ? Quel est le rôle de l’État ? De la société civile ? Quelle place occupe l’écologie dans la transformation de la société ? Dans cet entretien, Bruno Latour livre ses réflexions sur ce moment politique « enthousiasmant ».
Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences.
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Aujourd’hui, ces plaintes tout à fait légitimes sur la réorganisation de la société s’adressent à un État incapable de se transformer rapidement faute d’une société civile active et détaillée. Par exemple, les débats des Gilets jaunes lors de l’assemblée de Commercy restent à un niveau de généralité extraordinaire. C’est compréhensible. Mais cela ne résout en rien le problème d’ajuster l’analyse à cette situation où les gens ont un vocabulaire politique centré soit sur l’identité quand s’ils sont plus à droite, soit sur l’imaginaire révolutionnaire quand ils sont plus à gauche.
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On est obligé de recommencer au niveau individuel puisqu’on a individualisé les gens. Aujourd’hui, un village ne serait absolument pas capable d’écrire un cahier de doléances comme en 1789 parce que les habitants ne se connaissent pas, ou parce qu’ils ont des statuts complètement différents et des intérêts totalement divergents ! C’est incroyable, la diversité d’un village. Et je ne parle pas d’une ville.
Donc, le problème est qu’il faut renouer le lien, l’ancrage ... de quelles ressources dépendez-vous ? La description de votre dépendance va révéler que ce dont vous avez besoin, vous en êtes privé par quelqu’un que vous nommez et qui est là ... nommer les adversaires aussi bien que les alliés dans un paysage que l’on commence à peupler de lieux, d’institutions, de gens
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Sans argent, le néolibéralisme est une immense source de frustration
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Le « grand débat » recueille des opinions ; c’est un vaste sondage sans même le respect des statistiques.
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Le néolibéralisme a individualisé la perception par tout le monde de soi-même et dissous nombre de liens sociaux. Mais ce qui se passe dans le mouvement des Gilets jaunes, par exemple à Commercy, c’est la tentative de refaire un sujet collectif.
Bien sûr !
Il faut passer par là, non ?
Oui bien sûr, mais enfin, vous auriez étonné les vieux militants des années 1960 si vous leur aviez dit qu’un mouvement social, « c’est formidable parce qu’on se retrouve ensemble et qu’on se parle chaleureusement ». De la chaleur, ils en avaient à foison dans d’innombrables cellules, associations, comités, etc. Cela fait penser à Nuit debout, en 2016. C’est important que les malheureux sujets néolibéraux retrouvent des liens de parole et de solidarité, oui, mais ce n’est pas leur faire injure que de reconnaître que c’est juste le début. Ensuite, il faut passer à la description des situations concrètes pour qu’on commence à repérer les intérêts divergents et voir avec qui on s’allie contre qui. Cela m’étonnerait beaucoup que, dans un rond-point, si on poursuivait la description des conditions de subsistance de chacun, on maintiendrait la chaude unanimité que nous décrivent les journaux.
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on ne fait pas une société avec des individus
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refaire maintenant, avec la question écologique, le même travail de réinscription dans les liens et les attachements que le marxisme a fait à partir de la fin du XIXe siècle. Sachant que les êtres auxquels on est relié pour subsister, ce ne sont plus les êtres dans la chaîne de production ou dans les mines de charbon, mais tous les êtres anciennement « de la nature ». Et que c’est beaucoup plus compliqué, et donc, c’est mon argument, beaucoup plus nécessaire.
Donc, ce travail, qui va le faire ? Pas l’État. Pas des experts, même s’il faut des experts, des sociologues, des économistes… Il n’y a que les gens eux-mêmes !
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Dans l’ancien régime, le climat n’était pas intégré à la politique. Maintenant, il est intégré à la politique comme un des enjeux essentiels. Et ce n’est pas tant par la question du CO2 que par celle des conditions de subsistance. Le terme de « crise de subsistance » est un terme de la Révolution française qui n’est pas inexact quand on l’applique à notre situation. Nous vivons bien une « crise de subsistance ». Nous nous apercevons qu’il faut se poser la question : « Que fait-on quand les insectes, les glaces, les êtres vivants disparaissent ? »
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se poser trois questions : « Quels sont les êtres et les choses qui vous permettent de subsister ? » Et pas seulement d’argent. Puis : « De quoi dépendons-nous ? Qui dépend de nous ? » Et ensuite : « Que sommes-nous prêts à défendre ? Qui sommes-nous prêts à attaquer ? Avec qui se défendre ? »
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quand 1789 est arrivé, il y avait eu trente ou quarante ans de discussions dans toutes les élites et dans le Tiers État sur les réformes à faire. Aujourd’hui, l’État français n’a pas la moindre idée de comment sortir du système de production et passer à une situation écologico-compatible. En fait, ce n’est pas à l’État de le penser, il n’en est pas encore capable.
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On n’a jamais eu de révolution qui attendait de l’État sa transformation…
Il y a quand même un jeu par rapport à l’État. Il organise le « grand débat », en espérant que cela va affaiblir le mouvement social.
C’est du petit machiavélisme !
C’est la bataille du moment.
Oui, mais elle ne m’intéresse pas. Moi, je suis plutôt tourné vers le futur, et ce n’est pas la peine d’être prophète pour prévoir que la crise actuelle préfigure toute celles qui vont venir : comment concilier justice sociale et atterrissage sur la terre… ou ce que j’appelle le terrestre.
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des milliers de gens, dont beaucoup de jeunes, ont totalement changé de direction dans la vie. Il se produit une reterritorialisation, une réimplantation. C’est ce que doit faire la société : s’ancrer.
Le problème est qu’elle ne sait pas où elle est. Si on change de Terre, avec le nouveau régime climatique, c’est comme de déclarer que la Terre tourne autour du soleil. C’est une mutation de même ampleur. C’est ce qui est à la fois excitant et angoissant. Mais ne nous plaignons pas : enfin ça bouge !