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Dans cette conférence disponible mercredi 14 juillet à 14 heures, Jean-Luc Mélenchon analyse le 14 juillet 1789 et la période révolutionnaire française avec le prisme de la théorie de l’ère du peuple et de la révolution citoyenne. Il explique en particulier comment le nombre humain, la concentration du peuple français dans des espaces urbains, sa dépendance à des réseaux collectifs notamment pour l’accès à la nourriture, ou encore des évènements climatiques sont autant d’éléments qui sont partie prenante de la Révolution de 1789.
Le candidat de l’Union Populaire à l’élection présidentielle tire aussi quelques leçons de 1789 qui peuvent être utiles pour le présent. Il explique notamment pourquoi, dans notre pays, c’est la République qui fonde la nation et non l’inverse et, par conséquent, pourquoi la France et la République sont une seule et même chose. Il souligne la place et le rôle des femmes dans les moments révolutionnaires. Il précise pourquoi la Révolution française peut être considérée comme un évènement universel et pas seulement national.
Avec cette conférence, Jean-Luc Mélenchon invite celles et ceux qui l’écoutent à considérer la Révolution de 1789 comme une part importante de notre présent, riche en leçons politiques pour nous-mêmes et pour les générations à venir.
Connue / https://twitter.com/JLMelenchon/status/1415280519303008258
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Tr : ... Louise-Félicité de Keralio défendait le parti républicain et le républicanisme adapté à la France. Personne ne faisait ça à l’époque. Il faut que le nom de cette femme soit dans nos rangs. Il faut qu’on le connaisse et qu’on le partage. #14Juillet
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Alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à rendre hommage à #Napoléon aux Invalides, Jean-Luc Mélenchon prendra la parole en direct ce mercredi 5 mai à 15h à l'occasion du jour anniversaire de l'ouverture des États généraux de 1789.
Participez et réagissez en direct avec #AllocutionJLM.
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Tr.: ... cf discours de Lamartine sur Napoléon "je suis sensible à la légende du grand homme, à la fierté qu'il nous a donné car génie militaire. Ne pas confondre le souvenir de la gloire avec le régime qu'il a imposé. ..." il n'y a pas de plus grande joie que d'être représentant du peuple français ...
Dans son dernier essai, l'avocat et écrivain alerte sur le tournant autoritaire que prend notre société.
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la liberté se raréfie et le paternalisme étatique croît, au point de rendre irrespirable notre société politique. ... Sureau ne dénie pas à l'État la fixation des règles. Mais il ne lui pardonne pas de trahir sa Constitution. ...en 2017 a contré les lois relatives au terrorisme et à l'État d'urgence. ... il vitupère cet automne la loi dite anticasseurs d'avril 2019 et s'alarme de l'effarante loi AVIA
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À l'occasion du meeting commun qu'ils tenaient le 10 avril 2019 à Amiens avec Manon Aubry et Evelyne Becker, Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin ont décidé de tourner ensemble un numéro spécial de la « Revue de la semaine » et du « Bulletin de Ruffin ». Le centre de leur discussion : les révolutions en France du Moyen-Âge au mouvement des Gilets jaunes, en passant, bien sûr, par la grande Révolution de 1789. Et aussi quelques livres qu'on vous laisse découvrir ;).
Catégorie Actualités et politique 552 commentaires
Qu’est-ce que le mouvement des Gilets jaunes révèle de l’épuisement de l’organisation politique et économique de notre société ? Quel est le rôle de l’État ? De la société civile ? Quelle place occupe l’écologie dans la transformation de la société ? Dans cet entretien, Bruno Latour livre ses réflexions sur ce moment politique « enthousiasmant ».
Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences.
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Aujourd’hui, ces plaintes tout à fait légitimes sur la réorganisation de la société s’adressent à un État incapable de se transformer rapidement faute d’une société civile active et détaillée. Par exemple, les débats des Gilets jaunes lors de l’assemblée de Commercy restent à un niveau de généralité extraordinaire. C’est compréhensible. Mais cela ne résout en rien le problème d’ajuster l’analyse à cette situation où les gens ont un vocabulaire politique centré soit sur l’identité quand s’ils sont plus à droite, soit sur l’imaginaire révolutionnaire quand ils sont plus à gauche.
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On est obligé de recommencer au niveau individuel puisqu’on a individualisé les gens. Aujourd’hui, un village ne serait absolument pas capable d’écrire un cahier de doléances comme en 1789 parce que les habitants ne se connaissent pas, ou parce qu’ils ont des statuts complètement différents et des intérêts totalement divergents ! C’est incroyable, la diversité d’un village. Et je ne parle pas d’une ville.
Donc, le problème est qu’il faut renouer le lien, l’ancrage ... de quelles ressources dépendez-vous ? La description de votre dépendance va révéler que ce dont vous avez besoin, vous en êtes privé par quelqu’un que vous nommez et qui est là ... nommer les adversaires aussi bien que les alliés dans un paysage que l’on commence à peupler de lieux, d’institutions, de gens
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Sans argent, le néolibéralisme est une immense source de frustration
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Le « grand débat » recueille des opinions ; c’est un vaste sondage sans même le respect des statistiques.
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Le néolibéralisme a individualisé la perception par tout le monde de soi-même et dissous nombre de liens sociaux. Mais ce qui se passe dans le mouvement des Gilets jaunes, par exemple à Commercy, c’est la tentative de refaire un sujet collectif.
Bien sûr !
Il faut passer par là, non ?
Oui bien sûr, mais enfin, vous auriez étonné les vieux militants des années 1960 si vous leur aviez dit qu’un mouvement social, « c’est formidable parce qu’on se retrouve ensemble et qu’on se parle chaleureusement ». De la chaleur, ils en avaient à foison dans d’innombrables cellules, associations, comités, etc. Cela fait penser à Nuit debout, en 2016. C’est important que les malheureux sujets néolibéraux retrouvent des liens de parole et de solidarité, oui, mais ce n’est pas leur faire injure que de reconnaître que c’est juste le début. Ensuite, il faut passer à la description des situations concrètes pour qu’on commence à repérer les intérêts divergents et voir avec qui on s’allie contre qui. Cela m’étonnerait beaucoup que, dans un rond-point, si on poursuivait la description des conditions de subsistance de chacun, on maintiendrait la chaude unanimité que nous décrivent les journaux.
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on ne fait pas une société avec des individus
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refaire maintenant, avec la question écologique, le même travail de réinscription dans les liens et les attachements que le marxisme a fait à partir de la fin du XIXe siècle. Sachant que les êtres auxquels on est relié pour subsister, ce ne sont plus les êtres dans la chaîne de production ou dans les mines de charbon, mais tous les êtres anciennement « de la nature ». Et que c’est beaucoup plus compliqué, et donc, c’est mon argument, beaucoup plus nécessaire.
Donc, ce travail, qui va le faire ? Pas l’État. Pas des experts, même s’il faut des experts, des sociologues, des économistes… Il n’y a que les gens eux-mêmes !
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Dans l’ancien régime, le climat n’était pas intégré à la politique. Maintenant, il est intégré à la politique comme un des enjeux essentiels. Et ce n’est pas tant par la question du CO2 que par celle des conditions de subsistance. Le terme de « crise de subsistance » est un terme de la Révolution française qui n’est pas inexact quand on l’applique à notre situation. Nous vivons bien une « crise de subsistance ». Nous nous apercevons qu’il faut se poser la question : « Que fait-on quand les insectes, les glaces, les êtres vivants disparaissent ? »
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se poser trois questions : « Quels sont les êtres et les choses qui vous permettent de subsister ? » Et pas seulement d’argent. Puis : « De quoi dépendons-nous ? Qui dépend de nous ? » Et ensuite : « Que sommes-nous prêts à défendre ? Qui sommes-nous prêts à attaquer ? Avec qui se défendre ? »
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quand 1789 est arrivé, il y avait eu trente ou quarante ans de discussions dans toutes les élites et dans le Tiers État sur les réformes à faire. Aujourd’hui, l’État français n’a pas la moindre idée de comment sortir du système de production et passer à une situation écologico-compatible. En fait, ce n’est pas à l’État de le penser, il n’en est pas encore capable.
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On n’a jamais eu de révolution qui attendait de l’État sa transformation…
Il y a quand même un jeu par rapport à l’État. Il organise le « grand débat », en espérant que cela va affaiblir le mouvement social.
C’est du petit machiavélisme !
C’est la bataille du moment.
Oui, mais elle ne m’intéresse pas. Moi, je suis plutôt tourné vers le futur, et ce n’est pas la peine d’être prophète pour prévoir que la crise actuelle préfigure toute celles qui vont venir : comment concilier justice sociale et atterrissage sur la terre… ou ce que j’appelle le terrestre.
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des milliers de gens, dont beaucoup de jeunes, ont totalement changé de direction dans la vie. Il se produit une reterritorialisation, une réimplantation. C’est ce que doit faire la société : s’ancrer.
Le problème est qu’elle ne sait pas où elle est. Si on change de Terre, avec le nouveau régime climatique, c’est comme de déclarer que la Terre tourne autour du soleil. C’est une mutation de même ampleur. C’est ce qui est à la fois excitant et angoissant. Mais ne nous plaignons pas : enfin ça bouge !
Qu’est-ce que la laïcité ? - Mise en ligne le 8 nov. 2018 / Campus Lumières d'Islam
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Transcription :
Philippe Gaudin, professeur de philosophie, directeur adjoint de l'IESR.
...définition la plus simple possible et si possible complète en peu de mots. Je définis la laîcité de la manière suivante, plus particulièrement dans le contexte qui est celui de la France, comme étant "La protection et l'encadrement de la liberté de conscience et de culte, par un État non confessionnel. Ou encore par une loi qui est de nature politique et non pas religieuse."
Autrement dit, cette définition générale que je propose, on peut quand même tirer quelques enseignements et quelques conséquences.
Premier enseignement : quand il est question de laïcité, il est question de liberté. Très clairement. Et d'une liberté protégée. D'une liberté à laquelle on attache la plus grande importance.
Et cette liberté s'exprime de deux manières ; liberté de conscience d'abord. Liberté de conscience, historiquement, il faut le dire, il faut le rappeler, la liberté de conscience a d'abord été la liberté de croire autrement. Et d'ailleurs en général, la liberté de croire autrement permet - a permis - la liberté de ne point croire. Et je crois que quand la liberté intra-religieuse, le pluralisme interne aux grandes religions est possible, alors, ceux qui ne croient pas, ceux qui ne veulent pas suivre une religion, trouvent une place égale à celle des autres. Liberté de conscience, donc liberté de croire autrement, liberté de croire ou de ne pas croire. Et l'article 10 de 1789 dit déjà que nul ne peut être inquiété par ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. Pas simplement la liberté de conscience, mais la liberté de culte. Et il est remarquable que, en France, la liberté de culte soit un sous-ensemble de la liberté de conscience. Et plus particulièremenet depuis l'article premier de la loi de 1905, puisque cette loi dit dans l'article premier que la république assure la liberté de conscience et garantie la liberté de culte. Autrement dit, on a un ordre : d'abord la liberté de conscience, ensuite la liberté de culte. Et on a deux verbes différents. Dans le premier cas, la république s'engage. Elle assure. Dans le deuxième cas, elle garantie. Son rôle n'est pas de promouvoir la liberté de culte, mais précisément, de la rendre toujours possible et de la protéger. Donc la liberté de culte, ça renvoie pour le coup à quelque chose qui peut avoir une dimension matérielle. Le culte, s'est pas simplement l'intime, ça suppose la capacité de s'organiser matériellement et la capacité de concrétiser sa foi d'une manière collective.
Et l'autre aspect de la définition de la laïcité - protection de deux libertés fondamentales - mais encadrement de ces deux libertés. il n'y a pas de liberté qui n'ait de limite - tout le monde peut quand même le comprendre me semble-t-il - donc la liberté ce n'est pas faire tout et n'importe quoi. La liberté, c'est ce qui rend possible la liberté d'autrui en face de la mienne, ce qui n'est possible que si on se donne une règle commune.
Et là, c'est un point où il ne faut pas négliger qu'il peut y avoir une difficulté. Notre loi est de nature politique et non pas religieuse. Notre loi est celle de la république. Et la déclaration de 1789 dit déjà que la loi est l'expression de la volonté générale, et non pas le défaut d'une révélation.
Si je lis dans un grand texte religieux "tu ne tueras point", je n'en déduirai pas que c'est un commandement stupide puisqu'il est religieux, bien évidemment. Mais par contre, ce n'est pas parce qu'il est dans un texte réputé et révélé, que ce commandement sera nécessairement adopté. Ne sont adoptés dans notre pays que des lois qui sont votées par des parlementaires représentants du peuple qui sont conformes à notre droit, sous la protection du juge. Et notre droit a lui-même comme fondement ce que l'on pourrait appeler les droits humains fondamentaux. C'est-à-dire des libertés individuelles comme la liberté d'avoir ou de ne pas avoir de religiion. Voila.