Date : le 9 novembre 2021 de 19h00 à 21h00
Titre : Anthropologie clinique : nouvelle proposition épistémologique pour une psychopathologie intégrative
Orateur : Serge Escots, anthropologue et psychothérapeute. Co auteur avec Nicolas Duruz de « Esquisse d’une anthropologie clinique I et II » (PSN, 2015)
Abstract : Esquisse d’une anthropologie clinique I et II co-signé avec Nicolas Duruz (PSN, 2015), proposait une réflexion épistémologique programmatique dont la visée s’inscrivait pleinement dans la perspective de dépassement des clivages intermodèles pour permettre aux professionnels des champs sanitaires, sociaux et médico-sociaux de trouver un sol commun dans le respect de leurs différences.
En 2015, si l’articulation de l’anthropopsychiatrie de Jacques Schotte et de l’anthropologie sémiotique avait permis de résoudre un certains nombre de problèmes épistémologiques importants en psychopathologie, de nombreuses questions demeuraient toujours sans réponse. Il s’agira ici de faire une proposition d’articulation plus fine entre ce qu’autorise la perspective sémiotique inaugurée par les travaux de Cassirer sur les formes symboliques et le schéma de la structure de l’humain que nous avions proposé dans nos articles. Cette fois, en repartant du concept d’entour sémiotique (Rastier, Fontanille), nous revisiterons les dimensions anthropologiques existentielles entre génétique, fantasmes originaires et angoisses archaïques pour examiner en quoi l’épigénétique fait un pont pour rejoindre les grands facteurs étiopathologiques que sont le traumatisme, l’attachement et les pathologies des systèmes relationnels. Ainsi, avec l’anthropologie clinique, nous aurons montré comment de l’hominisation au sujet individuel, anthropologie sémiotique et anthropopsychiatrie permettent de saisir le nouage du biologique et du psychique, de l’individu et des systèmes culturels, du normal et du pathologique.
Date : le 23 novembre 2021 de 19h00 à 21h00
Titre : Le miroir sémiotique : le stade du miroir entendu en anthropologie clinique
Orateur : Wilfrid Magnier, psychologue clinicien, psychothérapeute familial, psychanalyste, formateur, chercheur.
Abstract : L’anthropologie clinique reprend le projet épistémologique proposé par Ernst Cassirer, à savoir « rassembler les différentes orientations méthodologiques du savoir, quelles que soient la spécificité et l’indépendance qu’on leur reconnaisse, en un système dont les termes singuliers se conditionnent et s’appelleront les uns les autres, en conservant leur nécessaire diversité » (Philosophie des formes symboliques, p.17). C’est dans et par ce projet que nous proposons de relire le stade du miroir comme la constitution d’une forme symbolique pour le sujet, basée sur son expérience empirique face au miroir. Cette forme symbolique reçoit en anthropologie clinique le nom de la sémiotique de la personne ou du soi narratif. Cette nomination ne fait pas seulement concept pour comprendre la clinique du sujet, mais aussi, elle désigne les différentes entrées ou catégories (points de vue théoriques) qui s’articulent dans ce modèle. Autrement dit, nous allons proposer une théorie unifiée de l’expérience du miroir pour le sujet comme forme symbolique, laquelle reprend un ensemble différents points de vue singuliers à cet égard (éthologie, psychanalyse, psychologie, neurologie). Nous posons que le stade du miroir met en place un carré sémiotique, celui du moi et de l’autre.
Cette schématisation rendrait compte d’un procès temporel logique : 1. la deixis « de l’autre » : l’image de l’autre n’est pas seulement un symbole de l’autre, elle désigne un autre réel que je ne vois pas tout de suite (l’enfant, voyant d’abord le reflet de son père, tourne la tête pour le retrouver dans la pièce) 2. L’enfant va généraliser au miroir la fonction déictique ...