Théma
BeFC : une cellule en papier pour remplacer les piles miniatures
Mise au point par des scientifiques, la cellule à combustibles bioenzymatiques de BeFC constitue une alternative éco-conçue aux piles miniatures des appareils électroniques de basse puissance, une innovation qui vaut à cette start-up grenobloise, lauréate du Circular Challenge 2022, d'intégrer l'accélérateur de Citeo.
EDF
Recherche et développement
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(BeFC - Edouard Tritant)
Par Julie Le Bolzer
Publié le 15 déc. 2021 à 14:00
Près de 15 milliards : c'est le nombre de piles et batteries miniatures jetées ou incinérées chaque année, du fait d'un processus de recyclage complexe et coûteux. Or, des scientifiques ont mis au point une alternative éco-conçue, pour les appareils électroniques de basse puissance : glucose et oxygène de l'air servent de combustibles afin de produire de l'électricité, une énergie stockée dans un support en papier qui peut prendre la taille et la forme souhaitée. Ainsi, la pile à usage unique d'un test de grossesse ou d'un colis connecté peut être remplacée par cette cellule miniature, ultrafine et flexible.
Inspirée des quatre décennies de recherche en électrochimie de Serge Cosnier, cette solution a été développée au sein du CNRS, donnant lieu, en 2020, à la création de la start-up BeFC (pour « bioenzymatic fuel cells », ou cellule à combustibles bioenzymatiques). Cofondateur, avec Jules Hammond, de cette deeptech, qui emploie une vingtaine de collaborateurs à Grenoble, son directeur général, Jean-Francis Bloch, explique que cette innovation offre « une myriade d'applications, cela dans tous les secteurs ». « Mais en tant que start-up, nous nous concentrons pour l'instant dans les domaines de la santé et de la logistique », précise cet expert en papier.
Levée de fonds
Suite à une première levée de fonds de 3 millions d'euros en juin 2020, BeFC prévoit une série A en 2022, de quoi viser « la production de masse dès 2023 », indique le dirigeant. Néanmoins, la phase d'industrialisation est déjà à l'oeuvre et la start-up grenobloise noue des partenariats de codéveloppement avec plusieurs industriels. « Nous sommes notamment sollicités par des entreprises en passe de renoncer à mettre sur le marché un nouveau produit car celui-ci contient par exemple une pile au lithium », note-t-il, ajoutant que BeFC offre aujourd'hui un prix comparable au lithium, « l'objectif étant d'être comparable à l'alcaline d'ici à trois ans ».
Nous nous concentrons pour l'instant dans les domaines de la santé et de la logistique.
**Jean-Francis Bloch Directeur général de BeFC**
Développée avec Actemium, filiale de Vinci, une première machine capable de produire un millier de cellules par jour va être livrée à BeFC, sur son nouveau site situé dans la région grenobloise. Sachant qu'une autre infrastructure, en capacité de fabriquer quotidiennement 1 million d'unités, est actuellement en conception, en partenariat avec Dorey Converting System (DCS). Via « une forte politique de développement de brevets, plus de dix pour l'année prochaine », selon Jean-Francis Bloch, la technologie de BeFC est actuellement protégée avec six brevets.
Lauréate de nombreux prix, tels ceux du CES (éditions 2020, 2021 et 2022), EDF Pulse ou encore le MIT Global Startup Workshop, BeFC est labellisée Solar Impulse, et elle a été sélectionnée dans le cadre du programme gouvernemental French Tech Green20. Le jeudi 9 décembre 2021, elle était désignée parmi les huit lauréats de l'édition 2022 du Circular Challeng qui bénéficieront de l'accompagnement de l'accélérateur de Citeo. Ne recourant à aucun métal ni plastique, ces cellules en papier pourraient donc contribuer à l'écriture d'un futur plus durable.
Lire aussi : Economie circulaire : l'art de coopérer pour mieux recycler
https://www.lesechos.fr/thema/dossiers/economie-circulaire-lart-de-cooperer-pour-mieux-recycler-1360428
Julie Le Bolzer
Connu à partir d'une recherche consécutive à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?cEbVZA
Ndlr : prouve que Les échos informent mieux que l'adn car de nombreux détails en plus !
Polluantes et énergivores, les piles à usage unique sont un désastre écologique. Cette start-up grenobloise a développé une pile révolutionnaire à base de papier et d’enzymes.
Chaque année, 15 milliards de piles et batteries miniatures finissent à la poubelle. Et souvent ce n’est pas la bonne : puisqu’en France, 30 % des piles usées terminent leur vie dans les poubelles à ordures ménagères, alors qu’elles doivent aller en déchetterie ou en point de collecte. Un problème d’autant plus important qu’elles contiennent de nombreuses substances toxiques, les conséquences sur l’environnement et les écosystèmes sont désastreuses.
Sans oublier que ces petits objets électroniques que l’on retrouve partout sont très énergivores : pour fabriquer une pile alcaline jetable, il faut 50 fois plus d’énergie que ce qu’elle peut en fournir tout au long de sa vie.
À Grenoble, la start-up BeFC, spin-off du CNRS a mis au point une pile en papier révolutionnaire d’un millimètre d’épaisseur capable de générer de l’électricité grâce à du glucose et à de la cellulose.
L’ADN a rencontré son dirigeant, Jules Hammond et Alexandre Bloch, le responsable du développement durable de cette start-up lauréate du Circular Challenge Citeo.
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Vidéo sur vimeo
Tr.: Matthieu Maurer, journaliste à L'ADN ... issue d'applications en santé avec le sang, remplacé par le papier ...
Ndlr : dommage qu'il ne précise pas que les piles jetables sont rechargeables grace à REGENBOX (vérifier ce nom ACT) :-(