13 661 vues - 95 - 36
Après celui de juin, un nouvel épisode de canicule frappe la France ce lundi. Une vague de chaleur qui est censée durer une bonne partie de la semaine et atteindre de nouveaux records. Mardi 23 juillet, 59 départements ont été placés en alerte par Météo France et 5 départements du Nord-Ouest (Mayenne, Sarthe, Manche, Calvados et Orne) en vigilance orage.
Ces vagues de chaleur, plus fréquentes dans l’Hexagone, sont appelées à se multiplier et à s’intensifier sous l’effet du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines. Agnès Buzyn a demandé la diffusion, dès lundi matin, sur les antennes de télévision et radio des spots rappelant les conseils de prévention. Sur France Info, la ministre de la Santé s’est inquiétée pour les personnes les plus vulnérables, mais aussi pour « les Français standards qui payent le prix fort de cette canicule, car ils font moins attention ».
Afin de lutter contre les pics de pollution liés à cet épisode caniculaire, la circulation différenciée a été mise en place à Paris et à Lyon. Autre mesure : 73 départements sont actuellement concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant les usages de l’eau, d’après le site gouvernemental Propluvia. Afin d’aider les agriculteurs à faire face à cette sécheresse, le gouvernement va demander le versement anticipé d’une partie des aides européennes, soit une avance de trésorerie d’un milliard d’euros.
Par ailleurs, les fortes chaleurs vont doper la consommation d’électricité avec le recours accru aux climatiseurs et aux ventilateurs. Mais RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension, a affirmé que la production sera suffisante. De son côté, EDF a annoncé que les deux réacteurs nucléaires de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) seraient arrêtés en raison de la canicule. Leur redémarrage est prévu au mieux pour le mardi 30 juillet mais celui-ci pourrait être repoussé en fonction des conditions météorologiques.
Hasard du calendrier, cette canicule survient alors que la jeune militante suédoise Greta Thunberg intervient à l’Assemblée nationale, sur invitation de parlementaires de tous bords. La venue de l’adolescente à l’origine d’une mobilisation mondiale des jeunes sur la question climatique échauffe les esprits au Palais Bourbon. Alors que Guillaume Larrivé et Julien Aubert - tous deux candidats à la présidence LR – l’ont qualifié respectivement de « gourou apocalyptique » et de « prophétesse en culottes courtes », l’eurodéputé RN Jordan Bardella, lui, va jusqu’à dénoncer « une nouvelle forme de totalitarisme » et la « dictature de l’émotion » dont elle serait la représentante.
En août 2018, âgée alors de 15 ans, Greta Thunberg avait ému les médias et les réseaux sociaux en lançant une grève de l’école pour le climat. Depuis, elle fait régulièrement son apparition lors de sommets internationaux ou auprès de chefs d’Etat qui souhaitent la rencontrer. Si certains de ses détracteurs la croient instrumentalisée et/ou dénoncent son « incompétence », des scientifiques et climatologue saluent le combat de la jeune femme. Le magazine Time l’a citée comme étant l’une des 25 jeunes les plus influentes de l’année. Les actions de Greta Thunberg ont eu un écho un peu partout dans le monde : des étudiants ont suivi son exemple en Belgique, en Allemagne, au Canada, au Japon, en Australie et en France. En mars dernier, des dizaines de milliers d’entre eux ont marché à Paris pour le climat.
Pourquoi Greta Thunberg divise-t-elle tant ? Faut-il prévoir de plus en plus de vagues de chaleur dans l’Hexagone ? En France, et ailleurs, comment les citoyens s’organisent-ils pour défendre le climat ?
Invités :
- Bruno Jeudy - Rédacteur en chef à Paris-Match
- Arnaud Gossement - Avocat spécialiste en droit de l’environnement
- Françoise Vimeux - Climatologue
- Daniel Boy - Politologue spécialiste de l'écologie politique
Catégorie Divertissement
12 246 vues - 85 - 16
La sécheresse continue de s'étendre sur la France. Ce sont désormais 55 départements qui sont concernés par des restrictions d'eau. Parmi les territoires les plus touchés, on retrouve la Vendée, la Creuse, le Loir-et-Cher ou encore le Tarn-et-Garonne. Dans les vingt départements où l'alerte « Crise » a été déclarée, les prélèvements d'eau non prioritaires, comme pour irriguer des cultures, sont strictement interdits. Seuls les prélèvements pour assurer « l'exercice des usages prioritaires : santé, sécurité, civile, eau potable, salubrité » sont autorisées. Un manque de précipitations et d'irrigation qui rend la végétation très inflammable. Plusieurs départs de feu ont déjà eu lieu ce week-end, notamment en Ardèche. Face au risque d’incendies, le commandant Sylvain Besson, pompier dans les Bouches du Rhône et porte-parole de la Fédération des Pompiers de France en appelle à la prudence et à la vigilance. Dans le massif vosgien, où la forêt est parsemée de tâches rouges de plus en plus nombreuses, certaines communes ont dû faire abattre en urgence des centaines de sapins secs. Quand dans de nombreuses communes, comme dans le Territoire de Belfort, les propriétaires de maisons fissurées par la sécheresse de 2018 attendent inquiets la publication imminente de l’arrêté de catastrophe naturelle. Mais est-on dans une situation exceptionnelle ? Malheureusement « c'est une situation qui se répète ces dernières années » a déclaré ce lundi Marillys Macé, directrice générale du centre de l'information sur l'eau. « La sécheresse pourrait devenir chronique. Tous les experts sont d'accord avec cette façon de voir les choses. Il n'y a pas de quoi être optimiste. On pense que les débits des cours d'eau vont se réduire dans les cinquante ans qui viennent, entre 10 % et 40 %. On va avoir des températures qui vont s'élever et une baisse des précipitations en été ». Un constat partagé par le ministre de la Transition écologique François de Rugy qui, dans le sillage des conclusions des Assises de l’eau, au début du mois, a présenté une vingtaine de mesures afin de mieux préserver et économiser l'eau douce en France. Celles-ci vont d’une modulation du prix de l’eau en fonction de la consommation et des saisons à l’augmentation des zones humides protégées, en passant par la récupération de l'eau de pluie. Des mesures qui sont toutefois jugées insuffisantes par de nombreuses associations. Ainsi Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir, dit regretter qu' « il n’y a absolument rien d’obligatoire, de contraignant, les agences de bassin étant seulement « invitées » à prendre en compte les incitations aux économies d’eau dans leurs taux de redevance » pour l’agriculture et l’industrie. « Le financement de la politique de l’eau (est) actuellement payé à 86 % via la facture des consommateurs », rappelle-t-il. L’association demande que les agriculteurs paient pour la dépollution d’eau potable. Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), a salué, de son côté, la volonté de « mettre la sobriété au cœur de la politique », mais a relevé des « déceptions et des oublis complets » sur la répartition du financement de la politique de l’eau ou encore la cartographie des cours d’eau. Alors peut-on manquer d’eau cet été ? Quels sont les départements en état d'alerte ou de crise ? Comment économiser l’eau potable qui devrait se faire plus rare dans les prochaines décennies ?
Invités :
• Frédéric Denhez - Journaliste spécialiste des questions d’environnement
• Bernard Barraqué - Directeur de recherches émérite au CNRS sur les ressources en eau
• Marillys Macé - Directrice générale du Centre d'information sur l'eau
• Françoise Vimeux - Climatologue
Catégorie Divertissement