L'instant Porcher
Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
"Macron doit nommer un 1er ministre du NFP" : l'analyse de Thomas Porcher sur les législatives
Sondages, éditorialistes, propagande Bolloré : ils se sont plantés. Contre toute attente, le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête des élections législatives. Après 3 semaines de campagne très dense, des dizaines de désistements de la gauche et du camp macroniste en faveur de l’autre, pour faire barrage au RN, voici les résultats finaux, bien loin des prédictions, en nombre de sièges à l’Assemblée Nationale :
NFP, 182. 13 de “divers gauche”.
Ensemble, 168. 6 de “divers centre”.
RN (dont l’alliance avec LR-Ciotti), 143.
LR, 46. 14 de “divers droite”.
4 régionalistes et 1 divers.
On note aussi l’élection d’Emmanuel Tjibaou, indépendantiste de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, après 40 ans sans représentation kanak dans l’hémicycle. Dès 20h, des scènes de joie et de liesse ont éclaté dans les QG de la gauche et place de la République hier soir à Paris. Plus mitigé côté extrême droite même si le Rassemblement National est passé de quelques députés à plus de 140 en 7 ans. En nombre de voix, le RN en compte plus de 8 700 000, pour le NFP 7 000 000 et Ensemble plus de 6 300 000. Le risque RN pour 2027, les élections présidentielles, est donc bien présent malgré la liesse d’hier soir. Dès 20h, les différents partis du NFP ont répété vouloir appliquer et s’en tenir au programme. La base de gauche elle martèle “ne nous trahissez pas”, de peur que la droite du NFP s’allie avec les macronistes. Macron qui a refusé la démission de Gabriel Attal afin “d’assurer la stabilité du pays”.
C’est une victoire pour la gauche, mais qui porte dorénavant une énorme responsabilité pour ne pas offrir la présidence au RN pour 2027, analysent Thomas Porcher et Lisa Lap. “Franchement, qu’ils règlent leurs comptes en interne. La société civile en a marre et se fiche des brouilles personnelles”, confie l’économiste. “La priorité, c’est le pouvoir d’achat des français, leur vie”, ajoute-t-il. "Les gens ont voté pour le NFP, pas pour le PS, LFI ou EELV", rappelle Lisa Lap, ainsi que l'importance de la société civile dans la victoire du NFP. Les chiffres montrent quand même que les électeurs de gauche ont joué le barrage républicain quand les électeurs macronistes ont moins voté à gauche… 72% des électeurs NFP ont fait barrage ; moins de 50% côté du camp présidentiel. “Macron doit donner le gouvernement au NFP”, dépeint Thomas Porcher, qui rappelle que le programme du NFP n’a rien de gauche radicale, et est soutenu par des centaines d’économistes. “Il y a plus de fascistes à la TV que dans la vraie vie”, résume Porcher, qui fustige le rôle des médias traditionnels dans la montée de l’extrême droite.
François BOULO est avocat spécialisé en droit du travail, il s'est fait connaitre en 2019 pendant les Gilets jaunes pour avoir été l'un des porte-paroles du mouvement qui a fait trembler Emmanuel Macron pendant quelques mois. Remarqué pour son engagement très fort, et son éloquence sur les plateaux, François Boulo a partagé l'ensemble de ses connaissances en économie et politique dans son livre "Reprendre le pouvoir", puis à travers sa chaîne Youtube Praxis. Dans cette interview par Carla Costantini pour Élucid, François Boulo propose son analyse de la dissolution d'Emmanuel Macron, qui a provoqué de nouvelles élections législatives. Depuis quelques semaines, les alliances et trahisons se succèdent, et le pays semble plus divisé que jamais. Mais ces mouvements spectaculaires en cascade sont-ils vraiment en train de transformer en profondeur le champ politique ? Assiste-t-on réellement à une déflagration historique ou à un simple soubresaut ? La France est-elle sur le point de sombrer dans le chaos ?
Élections - Sondages Interview France
Tr.: ... l'intérêt des électeurs du RN est de voter à gauche ... éviter de mépriser les électeurs du RN ... le RN leur ment ... des gens malheureux, ils ont droit au bonheur ... le mvt des gilets jaunes a fait ressortir les affects positifs des électeurs du RN ... droit à la sécurité se résoud par le socio-économique ... /NFP Alliance impérative, fragile, des désaccords, le rapport à l'UE ... mener un rapport de forces ... mesures symboliques (péages gratuits pendant l'été) ... ouvrir des espaces émancipateurs ... LFI a une vraie culture militante ... Peuple éclairé, en action ... tout est bon pour taper sur LFI ... 650 procédures pénales contre des gens de gauche ... crise de régime /constitution durée de vie limitée ... /ass constituante : réservé ... ne se sent pas compétent, c'est compliqué ... que les partis fassent des propositions de constitutions soumises à des citoyens ... revenir sur la politique de l'offre ... état robin des bois à l'envers ... impôt sur la nationalité, transparence sur le lieu des bénéfices des grandes entreprises, lutte contre la fraude fiscale ... 1/3 des recettes de l'état, s'assurer de l'investissement productif ... rassurer les petits patrons ... 200 milliards donnés aux grandes entreprises, détournement massif ... jeunesse désespérée mais on n'a jamais eu autant de raisons de lutter, fin d'une ère ... l'avenir, ce qu'on va en faire ... situation de conflit, l'histoire peut basculer ... les jeunes ont compris rupture avec la cupidité, moins consumériste, plus humain ... le libre-arbitre n'existe pas ... nous ignorons l'ensemble de nos déterminismes ... comprendre ces déterminismes ... la démocratie repose sur des débts contradictoires ... on n'est pas obligés de pardonner ... besoin d'apaisement et de réconciliation SPINOSA
Ndlr : FB soutient JLM/LFI et la radicalité de gauche
Marine Tondelier était l'invitée du grand entretien de France Inter ©Radio France
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Provenant du podcast L'invité de 8h20 : le grand entretien
Interrogée sur la formation d'un futur gouvernement après les élections législatives, Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, a affirmé que les membres de la société civile "font partie de la solution".
Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, estime que "la logique institutionnelle dicte que le président de la République demande au Nouveau Front populaire de lui proposer un Premier ministre", alors que l'alliance de gauche est arrivée en tête des élections législatives, avec 178 sièges, auxquels il faut ajouter "beaucoup de candidats ultra marins qui ont été élus hier soir et dont nous nous savons qu'ils siégeront" dans les rangs du NFP à l'Assemblée nationale. Il y aura "entre 190 et 195" députés au sein de l'alliance de gauche, assure-t-elle.
La société civile "a joué son rôle merveilleusement"
Pour désigner un Premier ministre, Marine Tondelier estime que "la meilleure méthode, c'est le consensus", plutôt que "le rapport de force, de savoir qui a deux voix de plus, une forme de bras de fer interne". Elle souhaite "trouver des solutions intelligentes collectivement". "On sait que ça ne va pas être simple, que ça ne va pas facile, que ça ne va pas être confortable, mais quand on est écologiste et de gauche on a l'habitude", prévient-elle.
Elle salue "la société civile" qui "s'est mobilisée comme jamais (...) pour faire barrage au Rassemblement national". "Ils ont joué leur rôle merveilleusement et ils font partie de la solution", estime-t-elle, interrogée sur le choix d'un futur Premier ministre à gauche.
"On va se confronter à l'épreuve des faits", avec le programme
"Ce résultat et la situation inédite que nous vivons nous obligent. On ne va pas passer des mois et des mois dans une forme d'indécision, d'ingouvernabilité", poursuit-elle. Quant au programme du NFP, qui se donne notamment comme objectif la retraite à 60 ans, "on va se confronter rapidement à l'épreuve des faits", estime Marine Tondelier. "Il va falloir passer ces mesures, mener des batailles culturelles pour qu'elles soient soutenues dans le pays", et c'est pour cela que l'important "n'est pas de savoir qui va à Matignon, mais pourquoi faire", dit-elle. "Le NFP est là aussi pour améliorer votre quotidien mais aussi pour rendre pour possible vos lendemains, et ceux qui oublieront l'écologie s'oublieront eux-mêmes", conclut-elle.
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Le premier ministre hongrois Viktor Orban reçu au Kremlin par Vladimir Poutine, le 5 juillet. ©AFP - VIVIEN CHER BENKO / HUNGARIAN PRIME MINISTER'S OFFICE / AFP
Géopolitique
Finalement, les élus RN au Parlement européen siègeront dans le nouveau groupe d’extrême-droite formé par le premier ministre hongrois, les « Patriotes pour l’Europe ». Le RN n’avait pas voulu l’annoncer avant le second tour, de peur de relancer le soupçon de sympathies pro-russes.
Mis en échec en France, le Rassemblement national est à l’offensive au plan européen. C’est passé inaperçu hier soir, mais Jordan Bardella a confirmé dans son allocution que le RN rejoignait bien le nouveau groupe parlementaire créé par le premier ministre hongrois, Viktor Orban : les « Patriotes pour l’Europe ».
Le RN n’avait pas voulu l’annoncer avant le deuxième tour : Marine Le Pen était restée dans le flou lorsqu’elle avait été interrogée au micro de France Inter la semaine dernière. Et pour cause, Viktor Orban, premier ministre « illibéral » et le plus proche de Vladimir Poutine parmi les « 27 », risquait de ranimer le souvenir d’un RN pro-russe qui est passé au second plan dans cette campagne.
À écouter : Pourquoi l'influence de Viktor Orban en Europe semble s'étendre de jour en jour
Le monde à 18h50
3 min
Mais c’est une véritable stratégie élaborée qui est à l’œuvre
Fort des bons résultats de l’extrême-droite aux élections européennes de juin, Viktor Orban est en train de faire émerger le troisième groupe du Parlement européen, devant Renew, auquel appartiennent les élus macronistes. Il avale le groupe Identité et démocratie qu’avait fondé le Rassemblement national : le parti d’extrême droite espagnol Vox, ou flamand Vlaams Belang, ont déjà changé d’apparentement.
La stratégie d’Orban a été définie depuis plusieurs années : plutôt que de quitter l’UE comme l’ont fait les Britanniques, il veut en détourner le projet de l’intérieur. Il cherche à constituer une minorité de blocage, capable d’empêcher tout approfondissement de l’intégration européenne ; il veut favoriser une Union réduite aux acquêts.
Viktor Orban est l’homme-orchestre de cette stratégie : il était orphelin d’un groupe parlementaire depuis que son parti, le Fidesz, a quitté le Parti populaire européen (PPE), la droite traditionnelle, en 2021. Il tournait autour d’une alliance d’extrême droite, qui n’avait été possible ni avec l’Italienne Giorgia Meloni, ni avec Marine Le Pen. Entre les deux pôles d’extrême droite, il a choisi la Française et son groupe Identité et démocratie.
C’est la tentative la plus structurée de l’extrême droite de peser sur la politique européenne, un défi aux conséquences majeures.
À écouter : Quand la poussée du RN en France donne des ailes aux rêves politiques de Viktor Orban
Géopolitique
3 min
Il suffit de voir le comportement de Viktor Orban ces derniers jours
Devenu le premier juillet président en exercice du Conseil européen, un rôle de coordination de l’agenda sans grand pouvoir, il a multiplié les initiatives qui le placent en porte-à-faux par rapport aux positions de l’UE.
A l’insu de ses partenaires qu’il est censé représenter, il s’est rendu à Moscou auprès de Vladimir Poutine, pourtant visé par des sanctions et poursuivi par la justice internationale. Il est ensuite allé voir le Turc Erdogan, et le Chinois Xi, ses amis autoritaires.
Le premier ministre hongrois comptait sur la victoire du Rassemblement national en France, avant celle de Donald Trump en novembre. Il va devoir se contenter d’engranger le gros contingent d’élus RN, mais sans le poids de la France à la table du Conseil européen.
Mais la stratégie d’entrisme au sein de l’UE pour mieux tenter de la paralyser est en marche : on comprend que le RN n’ait pas voulu la dévoiler avant le second tour.
À écouter : Le Rassemblement national, toujours aussi isolé au Parlement européen ?
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Retrouvez la prise de parole de François Ruffin, en direct de Flixecourt, pour les élections législatives 2024 !
Clés : Vienne ; Lathus-Saint-Rémy - Article réservé aux abonnés numériques
Jean-Yves Macé a réuni les responsables des MJC de toute la France ce week-end à Lathus-Saint-Rémy. © (Photo Xavier Roche-Bayard)
Pour Jean-Yves Macé, président de MJC de France, la possible accession du RN au pouvoir représente « une menace pour les MJC », réunies en assemblée générale ce week-end à Lathus-Saint-Rémy.
Impossible pour Jean-Yves Macé d’évincer le contexte politique national. Le président de MJC de France, présent au CPA Lathus (Lathus-Saint-Rémy) dans le cadre de l’assemblée générale de la fédération des MJC, ne garde pas le silence face à la montée de l’extrême-droite et du RN en France. « On ne peut pas rester neutre, nous qui portons les valeurs de l’éducation populaire, de la démocratie sociale par le respect de l’individu, de la parole et de la différence, dit-il. On identifie clairement la menace d’une séparation, d’une préférence nationale qui sont funestes. »
« Une séparation entre les hommes insupportable »
L’opposition à l’extrême-droite est dans l’ADN des MJC (Maisons de la jeunesse et de la culture). À leur création, on trouve André Philip, homme politique, résistant, qui a lancé en septembre 1944 la République des jeunes, préfiguration des MJC. Parlementaire en 1940, André Philip avait refusé de donner les pleins pouvoirs à Pétain, et rejoindra De Gaulle à Londres.
« Cette extrême-droite est le résultat d’un courant de pensée où on donne le prima à l’économie, pour lequel la solidarité coûte cher, estime Jean-Yves Macé. Au nom de l’efficacité économique, on en arrive à la désignation de coupables comme les immigrés, les juifs. Cette séparation entre les hommes est insupportable. »
Le RN au pouvoir, MJC de France s’attend à une réduction de dotations publiques. Les MJC, acteurs sociaux et culturels implantés à 50 % en secteur rural, sont au nombre de 1.000 en France, emploient 17.500 personnes et fédèrent 43.000 bénévoles. Dans la Vienne, 15 MJC (5.000 adhérents, 250 salariés) représentent un budget cumulé de 9 M€.
Transition écologique
La transition ou non politique du pouvoir sera actée le 7 juillet. À Lathus-Saint-Rémy, MJC de France est venue entériner un accord, une charte avec les responsables des MJC de toute la France sur les transitions écologiques.
Le réseau compte apporter sa contribution pour réduire son impact environnemental, mais aussi former, sensibiliser, mener des actions avec les collectivités et le public. Des initiatives localisées de MJC Vertes existent depuis 2009. Jean-Yves Macé parle « d’écologie populaire où chacun a un rôle à jouer » face au dérèglement climatique : réduction de CO2, meilleure consommation des ressources naturelles, alimentation… Dans ce domaine également, MJC de France a décidé de ne pas rester neutre.
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source : https://linktr.ee/candeurcyclone
Accueil / Politique
Enquête
Derrière la vitrine de la «dédiabolisation», le musée des horreurs des cadres locaux du RN
Article réservé aux abonnés
Propos racistes, adhésion au «grand remplacement» et aux thèses complotistes... Les délégués départementaux du RN épinglés par «Libération» sont loin du parti prétendument dédiabolisé de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Publié : 4 juillet 2024 à 6 h 30 min
Auteur : entreleslignesentrelesmots
Catégories : Extrême droite
Un outil au service de l’antifascismeIntrouvable en librairie depuis une quinzaine d’années, le recueil d’articles de Maurice, intitulé En gros et en détail, Le Pen au quotidien 1987-1997, était paru initialement aux éditionsParis-Méditerranée en 1998. Nous le mettons de nouveau à disposition, dans un format numérique, téléchargeable gratuitement, dans le cadre de la Collection Maurice Rajsfus […]
affilié à des régimes autoritaires, climatosceptique, conspirationniste, contre votre santé, coupable de fraude, homophobe, négationniste, opposé aux droits des femmes, raciste et antisémite, sexiste, suprémaciste, violent, voire tout à la fois
Connue / crieur-libre-expression Compilation du jeu., 04 juil. 2024 ( 1 / 1 )
Mercredi 20 mars 2024
C’est par eux que passent plus de 90% des données qui traversent les continents. C’est sur eux que repose la nature vraiment mondiale de l’Internet. Bienvenue dans le monde fascinant des câbles sous-marin
Avec Clément Marquet Assistant de recherche en sociologie des sciences et des techniques au Centre de Sociologie de l’Innovation (CSI)
Je crois que plus que la dichotomie entre matériel et immatériel, ce que je trouve très difficile à penser avec Internet, c’est le mélange de légèreté et de lourdeur. La légèreté, ce serait les logiciels, les micro-processeurs minuscules qui font des milliards de calculs, les données qui font le tour de la planète en quelques millisecondes, nos téléphones qui tiennent dans nos mains, nos ordinateurs qui ne pèsent plus rien etc. La lourdeur, ce serait les matériaux qu’il faut extraire et traiter pour fabriquer ces téléphones et ces ordinateurs, les usines où on les assemble, leur recyclage, la lourdeur, ce sont aussi les data centers gigantesques qui stockent les données, l’énergie qu’ils consomment, les chaînes de satellites de Starlink qui sont apparues dans le ciel, etc.
...
L'équipe Xavier de La Porte Production
Le sourire de la victoire : le leader travailliste Sir Keir Starmer et son épouse en route pour aller voter hier à Londres. ©AFP - Paul ELLIS / AFP
Pourquoi la victoire travailliste au Royaume-Uni est « morale » - Vendredi 5 juillet 2024
Géopolitique, Pierre Haski et Gallagher Fenwick
La victoire écrasante des travaillistes au Royaum-Uni est d’abord la défaite cuisante des Conservateurs, qui payent leurs mensonges du Brexit depuis huit ans. 65 % des Britanniques estiment que le Brexit fut une erreur. Des leçons pour les autres peuples européens ?
Il y a quelque chose de fascinant, et même de moral, oui moral…, dans le résultat des élections anticipées britanniques. Moral car les électeurs du Royaume Uni ont brutalement sanctionné hier le mensonge en politique.
Le parti conservateur au pouvoir a subi sa plus grande déroute en deux siècles d'histoire ! Il paye au prix fort le prix du Brexit, responsable du déclin du niveau de vie des Britanniques après leur avoir fait miroitier le retour de temps glorieux. Le Royaume-Uni a la plus faible croissance du G7, et 65 % des Britanniques estiment désormais que le Brexit fut une erreur.
Il était étrange de voir le premier ministre britannique, Rishi Sunak, faire appel à l’un de ses prédécesseurs, Boris Johnson, pour aider dans la campagne, quand celui-ci a été l’un des promoteurs du Brexit. Le facétieux Johnson a fait voter oui en 2016, puis a intrigué pour devenir premier ministre, avant d’être chassé du 10 Downing Street, incapable de sortir le pays de l’ornière dans laquelle il l’avait précipité.
On l’a oublié, mais la campagne du « oui » au Brexit avait été marquée par des promesses mensongères ; en particulier celle qui avait été placardée sur les bus londoniens : donner au NHS, le système de santé publique britannique, les 350 millions de Livres que le Royaume était censé verser à l’Europe chaque semaine. Huit ans plus tard, le NHS est en lambeaux et n’a pas reçu un penny de plus.
Le référendum du Brexit a également été marqué par le premier scandale grandeur nature de manipulation des opinions par des opérations sur les réseaux sociaux. Ce fut l’affaire Cambridge Analytica, une société financée par l’extrême droite pro-russe, un scandale qui provoqua des remous jusqu’à Washington.
C’est ce « oui » basé sur le mensonge, et les huit années chaotiques, avec cinq premiers ministres, des négociations interminables avec Bruxelles, et un parti conservateur à genoux, qui a été sanctionné. La victoire travailliste est « morale » dans le sens où elle est d’abord la défaite de ceux qui ont trompé leurs électeurs, c’est assez rare pour être relevé. Même s’il reste une minorité non négligeable pour soutenir Nigel Farage, le « Monsieur Brexit » de 2016, revenu à la tête d’un parti d’extrême droite, Reform, qui fera son entrée au Parlement pour la première fois.
Mais si le Brexit avait pu vacciner les autres peuples contre le fait d’écouter les sirènes populistes, de croire aux promesses trop belles pour être vraies, ça se saurait. On n’apprend pas, hélas, des échecs ou des erreurs des autres.
Mais il y a quand même un effet positif de l’impasse du Brexit : il a dissuadé ceux qui voulaient les imiter, Frexit, Italxit ou Polexit. Plus personne n’en parle. A la place, l’heure est à la prise de contrôle de l’Union européenne de l’intérieur : c’est la méthode Orban, le premier ministre hongrois qui vient de réaffirmer hier son espoir de voir le Rassemblement national gagner en France, puis Donald Trump aux États-Unis.
L’autre leçon du Brexit, c’est que le parti travailliste a remporté l’une des plus grandes victoires de son histoire sans faire de promesse, autre qu’une certaine orthodoxie économique. Il lui a d’abord fallu remplacer son dirigeant radical aux comportements toxiques, Jeremy Corbyn, remplacé par le tout à fait fréquentable Keir Starmer ; et redevenir un parti de gouvernement. Peut-être là aussi, quelques leçons à retenir…
Élections Législatives
Législatives (1e circo) : le débat Pilato-Mesnier pour Charente Libre (vidéo)
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publié le 3 juillet 2024 à 13h17, modifié à14h51.
Le député sortant et candidat du Nouveau Front populaire et son adversaire de la majorité présidentielle ont débattu ce mercredi dans le studio de CL TV.
Trois finalistes dimanche pour le deuxième tour dans la troisième circonscription de la Charente, celle d’Angoulême, qui regroupe 22 communes de l’agglomération.
legislatives 2024
Législatives en Charente : Marion Latus, candidate Rassemblement national, préfère déclarer forfait au débat Charente Libre
Alors que l’horaire du débat avait été fixé pour tenir compte de ses contraintes, Marion Latus, candidate RN, a annulé sa participation au débat d’entre-deux-tours organisé par Charente Libre. René Pilato et Thomas Mesnier débattront donc seuls.
Député sortant, René Pilato (Nouveau Front populaire) est arrivé en tête avec 32,80 des suffrages. Il devance Thomas Mesnier (30,30 %), le candidat de la majorité présidentielle dont il avait pris le fauteuil de député il y a 16 mois. Thomas Mesnier n’a devancé que de 23 voix la candidate Marion Latus, du Rassemblement national. Mais celle-ci a déclaré forfait pour notre débat organisé ce mercredi dans le studio de CL TV.
Retrouvez ici les échanges entre René Pilato et Thomas Mesnier, qui répondent aux questions de Julie Pasquier, cheffe de l’agence CL à Angoulême, et Armel Le NY, rédacteur en chef.
legislatives 2024
Dimanche 30 juin, Caroline Colombier est arrivée en tête au premier tour avec 42,95 % des suffrages. Virginie Lebraud a décroché son sésame pour le second tour en obtenant 25,88 % des votes. En troisième position, Gwenhaël François, le maire de Montbron, s’est désisté pour laisser du champ à Virginie Lebraud, au nom de « l’Arc Républicain ».
Sur le plateau de CL, l’échange entre les deux qualifiées a été vif, les mots forts, chacune des candidates n’hésitant pas à contrer son adversaire en l’accusant de « mensonge ».
Gwenhaël François était présent, au second plan, pour assister aux échanges, en soutien de Virginie Lebraud.
... ont répondu aux questions de Frédéric Berg et Stéphane Urbajtel sur plusieurs thèmes : l’agriculture, les énergies renouvelables, la délinquance, l’immigration, la culture, la jeunesse.
111 Signatures
Nous, soussignés, sommes profondément préoccupés par le fait que le 18 juin 2024, la coprésidente d’Emmaüs Ruffec, Mme Ilhan Bouhadjar, refoulée de la préfecture en raison de son foulard -Mme Bouhadjar, est une bénévole locale bien connue et très respectée
Nous appelons la Préfecture d'Angoulême à :
- présenter des excuses publiques à Madame Bouhadjar
- publier une déclaration selon laquelle les gens sont les bienvenus dans la Préfecture avec ou sans foulard.
Nous pensons que c'est le moment où nous devons crier haut et fort : nous nous opposons à toute forme de discrimination. Si nous ne faisons pas entendre notre voix, si nous ne nous opposons pas à tout incident de racisme et de discrimination, cela ne fera qu’encourager ceux qui veulent une société haineuse où les gens sont victimes de discrimination, où des personnes comme Mme Bouhadjar sont considérées comme un problème.
Après l’adolescent lunellois âgé de 16 ans et le marin pompier mudaisonnais de 35 ans, c’est un étudiant marsillarguois de 19 ans qui, cette fois, dénonce avoir été victime d’une agression raciste, chemin de l'Esclafidou.
Ils disaient que je venais de Djihad City en faisant référence à Lunel
...
Connu / https://x.com/faureolivier/status/1808059342555386079
"
Olivier Faure @faureolivier · 7h
Glaçant. Les agressions racistes se multiplient. Le sentiment d’une impunité future libère les fascistes. Voilà les dynamiques que libère le RN. Le 7 juillet pas 1 voix ne doit manquer au #NouveauFrontPopulaire !
"
Connue / https://x.com/valmasdel/status/1807742136093130878
"
Dr Valérie Masson-Delmotte @valmasdel
Aujourd'hui, j'ai envie de partager cette magnifique traduction de Françoise Morvan du poème de Kipling : Si
"
David Colon, historien et chercheur spécialiste des questions de propagande, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les phénomènes de manipulation de l’opinion. © Crédit photo : Éditions Tallandier
Mis à jour le 01/07/2024 à 21h01 - 6 Commentaires
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Depuis dix ans, le Kremlin manipule l’opinion des nations démocratiques, et cela s’est fortement intensifié depuis la guerre en Ukraine. La France est devenue une cible prioritaire depuis que le président Emmanuel Macron a déclaré le 16 janvier dernier que la Russie ne devait pas l’emporter en Ukraine et a mis sur la table l’option d’envoi de troupes françaises et de fourniture d’avions de combat.
...
Tribune
Pour le second tour des législatives, les programmes RN et NFP ne peuvent pas être mis sur un pied d'égalité, estiment Philippe Aghion, Jean Pisani-Ferry et Alexandra Roulet. Bien que le NFP propose des mesures économiques très discutables, cela est sans commune mesure avec un programme RN dangereux pour l'attractivité, la diplomatie et l'indépendance de la France.
« Si le RN gouvernait la France, le risque serait grand que l'Europe soit hors d'état de faire face aux défis qu'elle doit affronter. » (Sarah Meyssonnier/Reuters)
Par Philippe Aghion (Economiste, professeur au Collège de France et à l'Institut européen d'administration des affaires (INSEAD)), Jean PISANI-FERRY, Alexandra Roulet (professeur d'économie à l'Insead)
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@malopedia - 9:31 PM - · 160,9 k vues
Tr.: attributs trouvés à l'encontre des candidats du RN : Fascisme, nazisme, racisme, antisémitisme, négationnisme, sexisme, mysogynie, homophobie, xénophobie, suprémacisme blanc, complotisme