Mercredi 24 juillet 2024
Le zoom de la rédaction s’offre une pause et en fait son éloge. On lève le pied et on ralentit. Des villes décident de décélérer pour garantir une meilleure qualité de vie. Ce label international a un nom : "CittaSlow". Il y a une douzaine de communes à avoir obtenu ce label de "ville lente".
Le Haillan a le label "CittaSlow" (Citta pour ville en italien et Slow lent en anglais) depuis deux ans. C’est la commune française la plus importante à l'arborer : 11.700 habitants vivent dans cette ville en périphérie de Bordeaux. La première décision : le passage à 30 km/h dans la ville. Pas très populaire au tout début, mais pour les résidents, les premiers effets bénéfiques se sont fait sentir vite. Sian Gadafi est en charge du service développement durable de la ville : "ce label est une philosophie sur la façon dont on administre un territoire pour valoriser ce qui donne envie aux gens de prendre le temps".
La ville a ainsi inauguré une halle couverte pour en faire le marché du vendredi. Le Haillan fait partie de ces villes traversées par un important trafic routier, étirée le long d'une route qui dessert Lacanau. L'obtention de ce label accélère la volonté d'y reconstruire un vrai centre-ville, et d'y développer une vie citadine mais apaisée. Pour cela : moins de place pour la voiture, plus pour les piétons et les vélos.
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Prochaine étape, déjà impopulaire : mettre cinq rues en sens unique pour dévier une partie du trafic auto pour préserver la ville et son centre. Madame la Maire ne s'attend pas à des remerciements dans un premier temps. Mais vivre lentement veut dire aussi s'attaquer aux aménagements urbains tels qu'ils ont été conçus il y a plusieurs décennies, assure Andréa Kiss, élue en 2020. "Ce label, c'est un cap à suivre, au point où ça devient presque une blague entre nous les élus : est-ce que ce que nous faisons est Cittaslow ou pas ? Si ça ne l'est pas, nous ne faisons pas", explique la maire.
"Cette obligation morale de construire une ville plus vivable"
Le patrimoine naturel de la ville, c’est aussi la mise à disposition de potagers publics, il y en a quatre, ou de vergers collectifs dispersés dans la ville où chacun peut aller cueillir les fruits de saisons. Ce travail est porté par une association “la mauvaise herbe”. Florian Gonzalez, son président, dit avec humilité : "notre objectif ce n'est pas de produire en quantité, c'est de produire collectivement. Notre démarche a commencé avant l'obtention du label, mais ça va clairement dans le même sens".
S’il valorise la lenteur et la qualité de vie, ce label "CittaSlow" ne se veut pas passéiste. À l’inverse, il répond aux défis contemporains. Andréa Kiss, la maire du Haillan : "La manière dont les villes ont été construites, souvent par les promoteurs, ce n'est pas ce qu'on a envie de faire pour demain. À l'heure du dérèglement climatique, on a cette obligation morale de construire une ville plus vivable".
La première initiative "CittaSlow" du Haillan a été de confier à des artistes un parcours de graffiti pour couvrir les sinistres transformateurs EDF. Une seule contrainte pour les artistes : qu’il y figure un escargot, l’emblème du label...
Clé : Société Économie Emploi – Travail Santé Solidarité Burn-out Logement - Habitation
Photo En 1982, des manifestantes contre l'installation de missiles nucléair se sont unies pour encercler la base américaine de Greenham Common, en Angleterre. ©AFP - UPI
Depuis les années 1970, à Plogoff, Greenham Common, Fessenheim, Fukushima, en passant par Bure, des femmes se sont constituées en collectifs et ont mené des actions antinucléaires pour alerter sur les conséquences de cette technologie et dénoncer un projet antidémocratique et patriarcal.
Dans le cadre de notre semaine avec Pénélope Bagieu, nous nous intéressons aux liens entre luttes des femmes et nucléaire.
Dans les luttes antinucléaires, des mouvements et collectifs de femmes se sont constitués en opposition à cette puissance nucléaire, qu’elle soit civile ou militaire.
Si certaines de ces femmes ne se définissaient ni comme féministes, ni comme écologistes comme à Plogoff dans les années 1970, certains mouvements dans les années 80 comme aux États-Unis avec le Women’s Pentagon Action ou en Angleterre avec Greenhman Common se revendiquaient comme féministes, non-mixtes et avec des modes d’actions bien particuliers. Ces mouvements de femmes anti-nucléaires sont polymorphes et pluriels, ils se réinventent aujourd'hui à travers de nouveaux terrains de lutte et de nouvelles formes de militantisme, notamment à Bure, lieu d’enfouissement des déchets nucléaires.
Pourquoi des luttes féministes se sont rattachées historiquement à la lutte antinucléaire ?
Pourquoi le nucléaire s'impose comme un véritable symbole du patriarcat ?
Ces mouvements sont une recherche d’antidote qui vont s’opposer au nucléaire en développant des formes de performances, de poésies, d’art, pour faire raisonner des enjeux civilisationnels et existentiels, et critiquer cette technologie identifiée comme mortifère.
Chants, danses, slogans, tels que “sorcière, vénère, anti-nucléaire”, réunions d’information jouant sur le bouche-à-oreille, occupation de forêts, les moyens de lutte des écoféministes antinucléaires cherchent à se réinventer et à donner une tonalité non-violente.
À lire aussi : Comment la BD "Le monde sans fin" est devenue le livre le plus vendu de l’année
Cette lutte féministe antinucléaire n’a pas toujours été non-violente. Françoise d’Eaubonne, l’écrivaine qui a pensé le néologisme « écoféministe » participe en 1975 à poser des bombes artisanales sur le chantier de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin, cela qui cause des dégâts et retarde la construction de plusieurs mois.
Quel est le lien entre le féminisme et la lutte contre le nucléaire ?
Les femmes sont en effet parmi les adversaires les plus actives, et les plus critiques, de l'énergie nucléaire. Comment expliquer la persistance de ce mouvement social, féministe et antinucléaire ?
La journaliste Jade Lindgaard explique : « C'est peu connu en France. Mais dès les années 1970, aux États-Unis, et en Grande-Bretagne, des mouvements féministes, anti-nucléaire se développent. Ils sont très populaires, et très actifs. Le lien entre être féministe et être antinucléaire pour ces femmes ? À l'époque, c'est principalement deux choses. Le nucléaire est considéré comme l’incarnation et la célébration du patriarcat. C’est une énergie brutale et hiérarchique, opaque, sur laquelle on n'a aucune prise, qui vous écrase, vous marche dessus, et ne vous laisse pas votre mot à dire.
Par ailleurs, le nucléaire est souvent à l'époque géré par des hommes. C’est un milieu pas féminin. La différence avec aujourd'hui : ce sont des mouvements pacifistes. À la fin des années 1970, au début des années 1980, à la fin de la guerre froide, naît une tension sur la question de la présence de missiles nucléaires, soviétiques, et étasuniens. Il y a vraiment la peur d'une troisième guerre mondiale qui serait une guerre nucléaire.
Des femmes plus ou moins anti-capitalistes, plus ou moins anarchistes se réunissent autour du refus de la mort par la bombe nucléaire. Le lien entre féminisme et anti-nucléaire se fait alors sur la question de la vie. C'est un enjeu d'existence. Face à un enjeu existentiel, il n'y a pas de compromis. Donc on occupe, on bloque, on sabote… C’est une bataille vitale. »
Et aujourd’hui ?
L’activiste Pauline Boyer estime que le sujet est toujours d’actualité : « Ces arguments et les références à la vie sont toujours valables aujourd'hui. D’autant plus que nous sommes dans une période cruciale par rapport aux choix que l’on va faire pour faire face au dérèglement climatique, à l'effondrement de la biodiversité et aux crises sociales qui existent… Le choix de relancer le nucléaire imposé par le gouvernement revient à imposer un système qui ne répond pas du tout aux besoins de la société aujourd'hui. Donc, aujourd'hui, nous sommes dans une même dynamique de violence verticale. Dès que quelqu'un émet une critique sur l'énergie nucléaire arrive un déchaînement de violence, en tout cas sur la question du réchauffement.
Il faut aussi regarder quels sont les effets secondaires du nucléaire avec la production de déchets radioactifs, avec la menace nucléaire, la menace d'accident nucléaire qui n'est pas un fantasme. On a affaire à Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… On sait que ça peut arriver ! Et puis, le dernier rapport du GIEC nous dit qu’il faut réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Antonio Guteres dit que les pays développés doivent tout faire pour atteindre la neutralité carbone en 2040.
Aujourd'hui, on met 15 à 20 ans à construire une centrale nucléaire. On est complètement hors délai. C’est une excuse pour l'inaction climatique du gouvernement. Il prétend agir alors qu’il propose une solution basée sur un fiasco industriel français. Flamanville après quinze ans de chantier et une multiplication des coûts par six, ne fonctionne toujours pas. C'est une solution qui est beaucoup trop lente face à l'urgence climatique. Il y a un risque. L’activiste Marge Piercy disait : « Comment comprendre quelque chose qui ne vous tue pas aujourd'hui ou demain, mais lentement, de l'intérieur pendant 20 ans ? Comment concevoir qu'un choix industriel, ou gouvernemental, signifie que nous soyons porteurs de gènes difformes et que nos petits-enfants seront mort-nés si nos enfants ont de la chance ? Des études faites sur les populations, notamment de Tchernobyl, effectuées à l'hôpital de Novossibirsk qui est à 200 kilomètres de Tchernobyl montrent que les adultes ont 50 % de maladies respiratoires de plus que la moyenne de la Fédération de Russie. Donc, dans le temps, les impacts sont avérés. »
La suite est à écouter...
On en parle avec :
- Jade Lindgaard, journaliste au pôle écologie de Mediapart, spécialiste des questions environnementales
- Pauline Boyer, activiste climat et chargée de campagne sur la transition énergétique pour Greenpeace. Co-autrice du Manifeste pour la non-violence , Edition Charles Léopold Mayer
Durée de lecture : 8 minutes - Séries d’été Quotidien
La modernité nous a imposé la vitesse, l’efficacité, en discriminant la lenteur. Prisonniers du temps, nous devons « résister à la modernité », écrit Laurent Vidal. Et devenir des femmes et hommes lents. [SÉRIE 4/4]
Vous lisez la dernière partie de notre série « Le chemin de l’autonomie ». La première est ici https://reporterre.net/Nulles-en-bricolage-Ces-femmes-qui-devissent-les-prejuges, la deuxième ici https://reporterre.net/Nulles-en-bricolage-Ces-femmes-qui-devissent-les-prejuges et la troisième ici https://reporterre.net/Mauvaises-herbes-des-villes-et-si-on-les-mangeait?var_mode=calcul.
Au début, que d’agacement devant cette marmite norvégienne qui semblait si lente à cuire par rapport à une cocotte-minute ! Mais vous y avez vite pris goût, à ces pauses low-tech https://reporterre.net/Four-solaire-douche-ecolo-le-guide-pour-se-mettre-au-low-tech
...
le temps, clé de l’émancipation ... confinements de 2020 : les esprits libérés du joug de l’économie voulaient tout réinventer, le monde d’après, leur vie https://reporterre.net/Le-Monde-d-apres-une-floraison-de-propositions ... les pouvoirs religieux et séculiers occidentaux aient toujours voulu le contrôler ... c’est en discriminant la lenteur, justement, qu’ils y sont parvenus, raconte l’historien et sociologue Laurent Vidal dans Les Hommes lents https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782081427822-les-hommes-lents-resister-a-la-modernite-xve-xxe-siecle-laurent-vidal/
...
découverte du Nouveau Monde. Là, de péché contre Dieu, la lenteur devient un péché contre la société ... Stigmatisés pour leur « paresse » par les colons, les Indiens d’Amérique travailleront jusqu’à ce que mort s’ensuive https://www.herodote.net/L_exploitation_du_Nouveau_Monde_par_les_Espagnols-synthese-291.php ... Cette logique aboutira, conclut Laurent Vidal, aux camps nazis, qui eux aussi parquaient les « paresseux, fainéants du travail du Reich ». ... à chaque époque ses « Amish » https://reporterre.net/Face-a-la-5G-nous-sommes-tous-des-Amishs ... XIXe siècle ... vitesse et efficacité. Le Panthéon du Progrès (et du virilisme) ... avant que Taylor n’invente le travail à la chaîne, le forçat de l’industrie devra se faire automate ... en 1831, les canuts révoltés https://www.herodote.net/22_novembre_1831-evenement-18311122.php ... résister ... créativité du « sabotage » (le fait de jeter ses sabots dans la machine pour l’empêcher de fonctionner) et sa solidarité festive.
À partir de 1848, par exemple, la fête du Saint Lundi prolonge au-delà du dimanche le repos hebdomadaire, célébrant joie de vivre et farniente, comme la Saint-Fainéant ... Pour libérer les corps des cadences répétitives du travail, le jazz, la samba
...
source de la Grande accélération climatique [1] ? Alors n’est-il pas urgent de faire la nique à la propagande anti-lenteur toujours à l’œuvre, et de découvrir dans le low (basse consommation) et le slow (lent) une voie privilégiée de résistance, voire de réexistence ? Les Hommes lents nous y invitent en tout cas dans un stimulant tempo moderate.
Notes
[1] Les climatologues Will Steffen et Paul Crutzen, ainsi que l’historien John McNeill, ont appelé en 2007 le réchauffement climatique la « Grande accélération » pour souligner son lien avec l’intensification des prédations anthropiques.
7 861 signatures Campagne lancée par Résistance Climatique
Destinataire(s) : Les Atterristes
Nous, Atterristes, prenons l’engagement de nous déplacer et de voyager sans avion.
Conscient·es de l’urgence climatique, nous choisissons d’aligner notre mode de vie avec ce que nous disent les scientifiques.
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
C’est un engagement nécessaire.
Nous savons que nos choix individuels seuls sont insuffisants pour limiter suffisamment le réchauffement climatique. L’État, les collectivités territoriales, les entreprises ont aussi un rôle primordial à jouer. Notre engagement est pourtant nécessaire : un aller-retour à Bangkok pour une personne est responsable de 3 tonnes de CO2e à lui tout seul, soit l'intégralité du budget carbone individuel à horizon 2030[1]. Renoncer à l’avion (ou ne pas commencer à le prendre) est un préalable pour inventer des vies bas carbone[2].
Engagement juste
Le transport aérien est le plus polluant, le plus inégalitaire, et le moins essentiel. Il cause des dommages irréversibles pour la majorité, à l’usage d’une minorité. 80 % des humains ne sont jamais montés dans un avion. 50% des émissions du secteur sont le fait de seulement 1% de la population mondiale[3]. A quoi bon partir à Bali si notre voyage contribue à rendre l’île inhabitable ? A quoi bon plonger dans la Grande Barrière de corail australienne si cela la fragilise, voire la condamne ?
Engagement joyeux
Quelle satisfaction de nous sentir aligné·es avec les valeurs que nous portons au quotidien ! Nous redécouvrons la beauté et la richesse des territoires qui nous entourent. Quand nous voyageons, nous expérimentons de nouvelles aventures, à pied, à vélo, en kayak, à la voile, en train (de nuit) [4]. Ce tourisme à portée de train est plus lent, c’est indéniable. Pour nous, il est surtout plus épanouissant, plus varié. Pour les habitant·es des territoires, il est plus durable et plus résilient. La fin de l’avion, ce n’est pas la fin du voyage ou des vacances, et c'est le début d'un autre rapport au monde.
Rejoignez-nous dans cette aventure, devenez Atterriste ! Nous sommes convaincu·es que si nous sommes des milliers à affirmer haut et fort que la science climatique nous oblige, au-delà de nos opinions politiques, nous pouvons amener un changement beaucoup plus large.
Ensemble, atterrissons.
[1] https://www.unep.org/resources/emissions-gap-report-2021
[2] https://www.resistanceclimatique.org/inventons_nos_vies_bas_carbone
[3] https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0959378020307779
[4] https://www.resistanceclimatique.org/vacances_et_voyage_bas_carbone
Catégories Climat ; Justice sociale & environnementale ; Transports & Urbanisme
Connu / https://twitter.com/advocnar/status/1521461137681887235
"
Oui au train de nuit !🚃🌙 a retweeté Association ADVOCNAR @advocnar · 9h
🌄🌠Arrêter de prendre l’avion, ils sont des milliers à faire ce choix en raison de l’urgence climatique❗️ ... Et tout va bien😎
👉Découvrez leur appel #lookup #JeSuisAtterriste - 0 - 8 - 12
"
25 061 vues - 2,6 k - 22
"C'est la lutte de notre temps, les forces de la liberté, forces pour le flux de la connaissance, du commerce, contre ceux qui les ralentiraient", disait Mark Zuckerberg. En effet c'est bien l'enjeu : les ralentir. Ralentir les flux de capitaux. Ralentir les flux de marchandises. Ralentir quand tous les Mark Zuckerberg du monde et leurs alliés ne font qu'accélérer. Accélérer les travailleurs qu'on jette. Accélérer la planète qu'on brûle.
Catégorie Actualités et politique 267 commentaires
Auteurs
Andréa Gourmelen
Maître de conférences en sciences de gestion (marketing), Université de Montpellier
Jeanne Lallement
Maitre de conférences en Sciences de Gestion, spécialisée en marketing, Université de La Rochelle
Source :
https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0767370118768649
Clés : travail management technologies temps vie privée coaching développement personnel
ndlr :
- bonne remarque
https://twitter.com/patrick3394/status/1060444510096900096
"
Patrick3394
@patrick3394
8 nov.
Ralentir… ou trouver son rythme ? … via @FR_Conversation
Ne perdez pas votre temps à lire cet article plein de banalités qui tourne en rond plusieurs fois, comme les aiguilles d’une montre. The Conversation nous avait habitués à mieux
" - mais incomplète :
https://twitter.com/JulienDelalande/status/1062011917831684096
"
En effet, dommage quand il y aurait tant à dire sur "quels #RythmesDeVie #RythmesDeTravail sous l'#Anthropocène... ?" Ex:le #Stress facteur aggravant d'augmentation ds #Émissions d'#GazÀeffetDeSerre, #Accidentologie, #PrisesDeRisques,etc #Climat #GES #PartiDeLanthropocène #Rythme
"
Carbone Climat : L’Europe perd son cap
9Milliards
« Avons-nous commencé à réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? Non », constatait amèrement Nicolas Hulot le 28 août au micro de France Inter en annonçant sa démission. A l’échelle de la France comme de l’Europe, elles ont pourtant diminué depuis 1990, mais à un rythme beaucoup trop lent pour atteindre les objectifs de moyen et long terme visés par l’UE : - 40 % en 2030, - 60 % en 2040 et – 80 % en 2050.
Gaz à effet de serre dans l’UE : loin des objectifs
Trajectoire actuelle et scénario de baisse de 80 % en 2050 (1990 = 100)
trajectoire.png
Cette baisse tient relativement peu aux mesures réglementaires et fiscales, dont le niveau de contrainte est limité. Elle est surtout due à des facteurs externes que sont la désindustrialisation de l’Europe (qui ne comptabilise pas les émissions induites par la fabrication des produits qu’elle importe), les effets durables de la crise de 2008 ou encore les avancées technologiques. La meilleure preuve en est que les émissions de CO2 sont reparties à la hausse depuis deux ans, du simple fait d’une croissance économique plus forte qui dope le consumérisme des gagnants.
Une baisse beaucoup trop lente des émissions
Evolution des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2016, par pays en %
Certains pays affichent des performances particulièrement mauvaises, dont la France qui dit pourtant vouloir atteindre la neutralité carbone1 en 2050. Ses émissions n’ont baissé que de 14 % depuis 1990, très en-dessous de la moyenne européenne de 22 %. Et la hausse récente de ses émissions en CO2 est de même plus élevée que chez nombre de ses voisins.
Commentaires récents (3)
CO2 humain que les résultats scientifiques accumulés depuis 30 ans , exonèrent de plus en plus d'un rôle significatif 29/08/2018
L'Europe et Alter Eco vont ils devenir raisonnables? La France mauvais élève alors qu'elle émet bcp moins que les autres 29/08/2018
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Combustion d’énergie : la France parmi les mauvais élèves européens
Evolution des émissions de CO2 liées à la combustion de l’énergie 2016-2017, en %
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La politique des « petits pas » qui a poussé Nicolas Hulot à la démission n’est pas à la hauteur pour éviter la catastrophe climatique dans laquelle nous sommes en train de basculer, y compris en Europe. L’ex-ministre a raison : nous n’avons pas commencé à vraiment réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
1.
Neutralité carbone : état d’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leur capture (par les arbres, les sols…)
3 Commentaires
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Commentaires (3)
elegehes 29/08/2018
CO2 humain que les résultats scientifiques accumulés depuis 30 ans , exonèrent de plus en plus d'un rôle significatif dans les évolutions du climat de la terre. Il semble que le niveau de CO2 dans l'atmosphère dépend d'abord de la température des océans, qui monte depuis 200 ans, et que le CO2 humain, 6% du total ... ne change pas l'équilibre air-mer.
elegehes 29/08/2018
L'Europe et Alter Eco vont ils devenir raisonnables? La France mauvais élève alors qu'elle émet bcp moins que les autres grands pays? L'Europe sur le nombril de ses vieux objectifs alors que la Chine et l'Inde augmentent massivement leurs rejets (production électrique au charbon) rt avec les USA, sont de loin les très gros émetteurs de CO2...
François Domerc 30/08/2018
C'est faux si les émergents polluent autant c'est qu'ils nous vendent et donc polluent chez eux....pour notre conso.. / Par ailleurs, Altereco n'a pas à être raisonnable mais bien plutôt les libéraux qui détruisent la planête.
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Le slow business ou ralentir au travail, est-ce possible ? - lundi 27 août 2018 - Le Téléphone sonne
37 minutes
C'est la rentrée, on essaye de partir d'un bon rythme. Et de prendre son temps. La bonne vieille résolution du mois de septembre. Ralentir son rythme de travail. Beaucoup d'entreprises y viennent et changent tout.
Le slow business ou ralentir au travail, est-ce possible ? © Getty / SrdjanPav
Alors ça y est c'est la rentrée pour vous aussi.
C'était votre premier jour ? Ou votre deuxième semaine à peine. Ça s'est passé comment alors ? C'est comme le vélo ou pas ? Et comme à chaque fois, sans doute, vous avez l'impression de perdre le bénéfice des vacances aussi vite que votre bronzage. Vous avez l'impression d'être déjà en retard.
"Comment c'est possible? Je viens à peine de recommencer ?" Et comme à chaque fois vous vous dites: "cette saison, je m'organise mieux. Je gère mon temps. Je ne me laisse pas déborder. Je RALENTIS, je DÉCÉLÈRE."
Le slow business, en bon Français dans le texte, plutôt que le speed. A quel moment après tout, ALLER VITE est devenu le dernier mantra à la mode? Qui a dit que vite et efficace étaient copains? Depuis quand 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sont la norme ?
Alors, je vous entend aussi : " C'est gentil tout ça dans les entreprises de boboland. Travailler mieux c'est comme manger mieux.Tout le monde est d'accord. Sauf que, quand on est 3 pour faire un travail qu'on faisait à 5 avant, ça se passe comment ?"
Alors comment on fait ? On sait bien que ce sont les rythmes de fous qui mènent au burn out. Que le stress n'a jamais fait mieux travailler. Alors comment on fait pour ralentir? Comment vous faites pour ralentir? Comment votre entreprise a ralenti, s'adapte mieux? Avez-vous fixé vos limites?
Les invités
Jacques Lecomte
Psychologue, Président d'honneur de l'Association française et francophone de psychologie positive
Pierre Moniz-Baretto
Entrepreneur, dirigeant de la fondation Abbaye de Bassac en Charente
Les références
Slow business: ralentir au travail et en finir avec le temps toxique écrit par Pierre Moniz-Baretto (Eyrolles)
Mots-clés : Société
Cittaslow Réseau France - contact@ot-mirande.com. Tél : 05 62 66 87 22 - Mirande
Le 15 Juin 2016 à Créon sous la présidence de Madame Véronique Marendat, un nouveau conseil d’administraion a été élu
Président : Pierre BEAUDRAN (Maire de MIRANDE)
Vice-Présidente : Angélique RODRIGUEZ (Maire-Adjoint de CRÉON)
Trésorier : Alain GAUBE (Maire de LABASTIDE D’ARMAGNAC)
Secrétaire : Colette LAURICHESSE (maire de SEGONZAC).
A la Mairie de CRÉON, une Assemblée Générale se tiendra le Mercredi 6 Juillet prochain à 14 heures.
ndlr : label de tourisme surtout génère des effets pervers, donc contesté :-(
Le dossier de la revue Urbanisme montre l’implication des grandes société dans les grandes villes pour promouvoir toujours plus de technologie. Mais Emmanuel Eveno et Jean-Michel Mestres insistent aussi sur le rôle des habitants, ce qui nous remplit d’aise… Nous avons mis en évidence dans le texte qui suit ce paragraphe qui parle des gens et non pas uniquement des ordinateurs, des capteurs, des caméras qui trufferaient la ville intelligente.