Un forestier d'Autun (Saône-et-Loire) a été récemment condamné à une amende de 12.000 euros par le tribunal de Nevers pour une coupe rase illégale. Il s'agit de la première condamnation pour ce motif dans le Morvan, un parc naturel régional particulièrement touché par le phénomène.
En cinq décennies, le taux d'enrésinement (soit le remplacement de feuillus par des résineux pour la production de bois) du Morvan est passé de 25 % à 45 %, selon le Groupement forestier pour la sauvegarde des feuillus du Morvan (GFSFM). (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP)
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Il doit aussi dédommager l'association Autun Morvan Ecologie à hauteur de 1 euro symbolique (pour préjudice moral) et le parc naturel régional (PNR) du Morvan à 1.500 euros de dommages et intérêts. « Le parc espère que cette décision aura une portée pédagogique et que plus aucune coupe illégale ne sera réalisée sur son territoire », a réagi le PNR dans un communiqué. Le forestier a cependant fait appel de cette condamnation.
Le Morvan fragilisé par les coupes
Pour rappel, les coupes rases ne sont pas illégales en soi. Ici, c'est le fait que la coupe ait eu lieu sur un site classé du Morvan sans autorisation qui a été déterminante dans la condamnation. Le forestier avait été verbalisé par l'Office français de la biodiversité et le PNR du Morvan s'était porté partie civile. Il s'agit de la première condamnation pour ce motif dans le Morvan, ce qui pourrait faire jurisprudence pour d'autres coupes rases.
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Durée de lecture : 9 minutes
Clés : Forêts Luttes
Plusieurs centaines de feuillus ont été plantés sur une parcelle coupée à blanc dans la Nièvre à la suite de l’Appel pour des forêts vivantes. Les épicéas y ont été ravagés par les scolytes et le propriétaire veut y implanter un autre résineux, le douglas. Une monoculture uniquement justifiée par le profit, selon l’association Adret Morvan, à l’origine de l’action.
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les autres méfaits de l’enrésinement massif et des coupes à blanc qui y sont associées : l’alerte des pompiers sur le risque accru de feux de forêt avec des résineux plantés à une altitude plus basse que leur aire naturelle, ce qui les rend plus sensibles au changement climatique et au dessèchement que les feuillus, l’impact sur la biodiversité, que ce soit la flore ou la faune avec par exemple des chevreuils qui doivent migrer, les coupes précoces pour que les troncs soient adaptés aux machines forestières pas calibrées pour les gros diamètres, le fait qu’une plantation de douglas pourrait ne pas stocker de CO₂ car ils sont coupés trop jeunes [1], les sols à nu qui vont raviner aux premières grosses pluies et qui risquent de devenir des champs de cailloux, l’impact sur les sources, les aiguilles de résineux qui mettent beaucoup plus de temps que des feuilles à se dégrader et à former l’humus, etc.
« Une catastrophe écologique organisée »
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Notes
[1] Plusieurs études semblent montrer que des plantations jeunes ne présentent pas un bilan positif d’absorption du CO₂, comme le rapporte l’INRAE (voir p. 43) https://inventaire-forestier.ign.fr/IMG/pdf/419211-628db-resource-etude-forets-bois-et-changement-climatique-annexes-au-rapport.pdf ou ce rapport de Canopée (p. 9) https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2020/02/Rapport-WEBfor%C3%AAt-climat-Fern-Canop%C3%A9e-AT_Optimizer.pdf.