Plusieurs études montrent que des liens existent entre la pollution atmosphérique, la transmission et la sévérité du Covid-19. La hausse des contaminations pourrait être liée à des pics de concentration en particules fines.
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une étude https://err.ersjournals.com/content/30/159/200242 parue en février dans l’European Respiratory Review, et qui répertorie différents travaux sur le sujet. Marianne fait le point avec Thomas Bourdrel, radiologue, membre du collectif Air santé Climat et co-auteur de la récente étude. ... Un pic de pollution, même court, de quelques jours voire quelques heures, entraîne une baisse transitoire des défenses immunitaires, notamment au niveau du système respiratoire. Cela a été démontré en laboratoire, chez l’animal et chez l’homme.
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Le virus a, en quelque sorte, une meilleure porte d’entrée. Les mécanismes de défenses immunitaires sont altérés, on sécrète moins de protéines protectrices… La pollution crée aussi une inflammation du système respiratoire : les muqueuses deviennent plus perméables au virus, elles le “laissent entrer”. Plus encore, il y a bien une corrélation entre les pics de pollution et l’augmentation des contaminations. Mais le lien de causalité est complexe à établir : les zones où les concentrations en particules fines sont les plus élevées sont aussi bien souvent les plus densément peuplées, ce qui a un effet sur les contaminations. On ne peut donc pas clairement prouver grâce à des études épidémiologiques qu’il y a un lien entre les deux. Attention, il ne faut pas pour autant tomber dans la psychose : même si la pollution a un impact, ce n’est pas le facteur prédominant sur la transmission.
Est-ce que les particules fines peuvent aussi avoir un impact sur le risque de développer une forme grave de la maladie ?
À long terme, la pollution atmosphérique augmente le risque de développer certaines maladies respiratoires et cardiovasculaires, ou encore un diabète. On parle d’une exposition pendant plus de dix ou quinze ans à des polluants très petits, émis entre autres par le trafic routier et les combustibles, à l’instar du chauffage au bois. Or ces pathologies sont également des facteurs de comorbidités du Covid-19, qui accroissent le risque de forme sévère et de décès. Ces particules fines rendent ainsi l’organisme moins “solide”, plus vulnérable face à des pathologies, notamment respiratoires : le Covid-19 est en une. Ainsi, on peut dire qu’être exposé longtemps à ces mauvaises conditions atmosphériques rend plus susceptible de développer une forme grave du Covid.