Conversation
ValK 🐚 #InactionDirecte @ValKphotos · 7 mars
Je lance un nouveau jeu, il est très prometteur: coller ce tag partout où c'est nécessaire 👇
#PasDeDescriptionDImagePasDePartage
👆 oui, la régression de la pratique du #AltText est à mettre en lien avec plein d'autres démissions dans le soin et l'attention portée aux autres
- #PasDeDescriptionDImagePasDePartage 👇
. En réponse à @benervee
C'est pas uniquement pour les personnes qui utilisent des lecteurs d'écran: comme tout handicap, le spectre est large: il y a les personnes qui distinguent mal les couleurs, il y a les fatigues visuelles, etc. Et ce d'autant plus avec l'utilisation de +en+ large des smartphones. - #AltText
#PasDeDescriptionDImagePasDePartage
Comment ajouter des descriptions d'image ?
https://help.twitter.com/fr/using-x/add-image-descriptions
Comment rédiger de bonnes descriptions d'image ?
https://help.twitter.com/fr/using-x/write-image-descriptions
Bonnes pratiques relatives à la création de contenu Twitter
https://business.twitter.com/fr/blog/our-accessibility-team-shares-best-practices.html
🙏
Image contenant le texte suivant : 《 Les descriptions d'image, également appelées texte alternatif ou texte alt, sont des descriptions textuelles d'une image. Ces descriptions aident les personnes aveugles ou malvoyantes, celles utilisant des technologies d'assistance, vivant dans des zones à faible bande passante ou souhaitant obtenir un contexte plus large. 》
- https://www.philomag.com › articles › je-est-un-nous-de-jean-philippe-pierron
"Je est un nous", de Jean-Philippe Pierron - Philosophie Magazine
Avec cette intuition forte, le philosophe Jean-Philippe Pierron a forgé le concept d'écobiographie . Il l'a testé d'abord de façon empirique auprès de ses étudiants de master à Lyon... - https://www.cairn.info › ecologie-politique-de-l-eau--9782705694142.htm
Écologie politique de l'eau - Jean-Philippe Pierron, Claire Harpet ...
Écologie politique de l'eau; Rationalités, usages et imaginaires; Sous la direction de Jean-Philippe Pierron, Avec la collaboration de Claire Harpet; Année : 2017; Pages : 594; Collection : Colloque de Cerisy; Éditeur : Hermann - https://www.youtube.com › watch?v=oMboTHPDEgU
Jean-Philippe Pierron - Les Rencontres autour des nouvelles ... - YouTube
2 sept. 2022La Fabrique Ecologique. 387 subscribers. Subscribed. 348 views 1 year ago. A l'occasion des Rencontres autour des nouvelles pensées de l'écologie qui se déroulent à Cluny le 21 et 22 octobre... - https://zone-critique.com › critiques › pierron-ecobiographe-pour-une-politique-de-lattention
Pierron, écobiographe : pour une politique de l'attention
L'écobiographie comme enquête philosophique. Par ces récits, Jean-Philippe Pierron s'attache à remplacer une langue aseptisée saturée de chiffres et de décomptes par une poétique attachée aux mots et aux images, Le soi perd en souveraineté. Il ne s'agit plus d'affirmer l'hétérogénéité, la différence humaine par rapport au reste du vivant. - https://journals.openedition.org › edso › 12293
Wallenhorst, N., Pierron, J.-P. (2019). Éduquer en anthropocène ...
1 Cet ouvrage collectif, dirigé par Nathanaël Wallenhorst et Jean-Philippe Pierron, interroge l'impact que pourraient avoir les changements anthropiques actuels du système Terre sur les manières que nous avons d'éduquer. - https://irphil.univ-lyon3.fr › ecologie-politique-de-l-eau-rationalites-usages-et-imaginaires
Écologie politique de l'eau. Rationalités, usages et imaginaires
Jean-Philippe Pierron (dir.), Écologie politique de l'eau Comprise par la science, maîtrisée par la technique, l'eau serait "conquise". Cette conquête questionne, à l'heure de la transition écologique, le dialogue des rationalités et des représentations de l'eau entre sciences des ingénieurs hydrauliciens et sciences humaines. - https://www.estrepublicain.fr › education › 2024 › 01 › 27 › le-philosophe-jean-philippe-pierron-vient-parler-de-l-ecologie-integrale
Le philosophe Jean-Philippe Pierron vient parler de l'« écologie ...
27 janv. 2024Belfort Le philosophe Jean-Philippe Pierron vient parler de l'« écologie intégrale » « Parlons-en ! » le 1 er février à 20 h à la CCI : soirée débat avec Jean-Philippe Pierron,... - https://www.persee.fr › authority › 200310
Pierron, Jean-Philippe - Persée
Écologie politique de l'eau : Rationalités, usages et imaginaires / Jean-Philippe Pierron / Paris : Cairn , 2021 L'herméneutique du témoignage : prolégomènes à une poétique de l'action / Jean-Philippe Pierron / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2001 - https://www.philomag.com › livres › la-poetique-de-leau-pour-une-nouvelle-ecologie
La Poétique de l'eau. Pour une nouvelle écologie
Penseur d'une éthique écologique, Jean-Philippe Pierron revendique la nécessité de re-poétiser la planète bleue pour mieux en prendre soin, ce que Günther Anders appelait « éduquer... -
https://facdephilo.univ-lyon3.fr › la-poetique-de-l-eau-pour-une-nouvelle-ecologie
La poétique de l'eau. Pour une nouvelle écologie
Philosophie. Accueil Actualités Publications. La poétique de l'eau. Pour une nouvelle écologie. Jean-Philippe Pierron. « En changeant son imagination, l'homme change son existence. Paul Ricoeur. Canalisée, maîtrisée, distribuée, l'eau nous apparaît désormais ordinaire, à portée de robinet.Images de : écologie populaire, Philippe Pierron
Belfort. Le philosophe Jean-Philippe Pierron vient parler de l ...
La poétique de l'eau - Pour une nouvelle écologie de Jean-Philippe ...
Jean-Philippe Pierron - Les Rencontres autour des nouvelles pensées de ...
Écologie politique de l'eau - Jean-Philippe Pierron, Claire Harpet ...
Victoire et résilience - L'écologie populaire doit gagner dès 2022 - We ...
Belfort. Le philosophe Jean-Philippe Pierron vient parler de l ...
L'écologie populaire, pour voir plus loin et agir ensemble (France ...
Capi. Université populaire : la famille en prélude
De l'écologie populaire pendant quatre jours
Assises de l'écologie populaire : votez pour vos propositions ...
Jean-Philippe Pierron - "Le Care, une nouvelle venue dans l'histoire de ...
... expérience vécue pendant la période particulière du confinement dans le cadre de mon travail.
Je suis engagée dans une institution qui accueille des personnes en situation de handicap mental. En temps normal, j’accueille avec ma collègue une dizaine de personnes chaque semaine dans un atelier qui détient des animaux. Notre travail, avec les bénéficiaires, est de prendre soin des animaux et les animaux prennent soin des gens. Une jolie boucle de « care » se joue chaque jour.
...
Sommaire
- Autour de la violence, ressenti, usage →
- La cancel culture →
- Justice transformative et intracommunautaire : outils et réflexions →
- ... témoignages, opinions →
- Abolitionnisme pénal →
- Espaces safe, espaces communautaires →
- Violences conjugales dans les marges →
- Le consentement →
- La pensée critique →
- Sitographie utile →
- Liste de collectifs psy et d'accueil →
Partage des ressources
À l’heure des sécheresses et des pollutions, les pénuries d’eau constituent une menace de plus en plus aiguë. Face à l’accaparement néolibéral et à la gestion autoritaire de cette ressource critique, le collectif Hydromondes, qui mène des enquêtes populaires sur les enjeux de l’eau à travers la France, imagine une alternative radicale : la démocratie directe de l’eau. Cet horizon passerait par la mise en œuvre de biorégions, concept invitant à délimiter les territoires selon leur réalité écologique, qui formeraient l’unité institutionnelle permettant une réappropriation collective des enjeux de l’eau.
...
une biorégion est un morceau de la biosphère dont les limites ne sont pas définies par des frontières administratives (département, région, État…), mais par des limites géographiques et biologiques. Son périmètre est défini par les humains qui l’habitent – de façon autodéterminée et dans une volonté de prendre soin de ce milieu de vie commun. Une biorégion est donc l’alliage, sur un territoire donné, entre une communauté habitante humaine et une communauté biotique plus-qu’humaine. Elle doit être à la fois assez grande pour maintenir l’intégrité des espèces qui y vivent et des cycles qui s’y déploient (nutriments, migrations, cycles de l’eau) ; et assez petite pour que ses habitant·es la considèrent comme leur chez-eux 1.
...
les deux milliards d’êtres humains qui vivent encore dans des communautés autochtones ou des sociétés paysannes 2 habitent déjà en grande partie au sein de telles biorégions – ou, en tout cas, ils et elles en sont bien plus proches que les six autres milliards qui sont enserrés dans l’urbanisation galopante du monde et ses chaînes d’approvisionnement néolibérales. Depuis la France hexagonale, c’est indéniable : l’ampleur du chantier est énorme. Pour autant, ce renversement de perspective est au cœur des pensées de l’écologie (dans leur grande diversité) depuis plus d’un siècle 3. Et, en cela, l’idée de biorégion apparaît comme l’une des approches les plus stimulantes, les plus ouvertes et les plus complètes pour mettre en œuvre de façon concrète, pratique et confédérale une réelle justice écologique et sociale.
Pas de biorégion sans réhabitant·es
...
un mode de vie plus local, plus lent et qui fasse sens 5. Ces germes réhabitants restent marginaux (car l’organisation sociale majoritaire enferme une grande partie d’entre nous dans un monde de supermarchés, de voitures, d’énergies fossiles illimitées, de médias financiarisés et d’imaginaire de propriété privée absolue dont il est ardu de s’extirper et de s’émanciper). Mais c’est depuis ces marges grandissantes que l’idée de biorégion prend un sens concret et populaire. Et c’est donc dans ce sens-là qu’il s’agit d’essayer de lui donner corps ici et maintenant.
Les petites rivières font les grands fleuves
...
bassins-versants
...
Il semble ainsi manquer aujourd’hui deux choses principales à nos politiques de l’eau : une équité réelle (de la justice à la fois écologique et sociale qui parte des réalités des habitant·es) et de l’adaptabilité (à la fois aux particularités locales et à la modification en cours des cycles de l’eau)
...
Neuf principes sous-tendent la démocratie de l’eau :
- L’eau est un don de la nature ;
- L’eau est essentielle à la vie ;
- L’eau relie toutes les formes de vie ;
- L’eau nécessaire à la survie doit être gratuite ;
- L’eau est une ressource limitée et épuisable ;
- L’eau doit être préservée ;
- L’eau est un commun ;
- Personne n’a droit à un “ permis de détruire ” ;
- Rien ne remplace l’eau. » 8
Reconsidérer l’ensemble de nos institutions de l’eau à l’aune de ces neuf principes
...
Pour résumer : remettre l’eau au cœur de la fabrique du quotidien, lui redonner sa valeur première (celle d’être à la fois non marchande et d’être notre plus grande richesse), s’éduquer ensemble à la compréhension et au soin des bassins-versants et des cycles de l’eau qu’ils soutiennent… Tout cela en vue d’inventer de nouvelles façons de faire société qui permettent de continuer à bien vivre en des temps de plus en plus bouleversés. •
Renvois :
1 Voir Mathias Rollot et Marin Schaffner, Qu’est-ce qu’une biorégion ?, Wildproject, 2021.
2 Ces 25 % d’êtres humains qu’on s’évertue à faire disparaître, en même temps que leurs milieux de vie, depuis les débuts de l’ère coloniale et plus encore depuis l’ère industrielle – la Sixième extinction des espèces étant tout en même temps une extinction de la diversité des cultures humaines.
3 Voir Les Pensées de l’écologie : un manuel de poche, éds. Baptiste Lanaspeze et Marin Schaffner, Wildproject, 2022.
4 Peter Berg et Raymond Dasmann, « Réhabiter la Californie », EcoRev’, n°47, 2019, p.73-84.
5 Et probablement même une part de plus en plus grande de la population mondiale – à ce sujet, voir notamment Plurivers, un dictionnaire du post-développement, Wildproject, 2022.
6 À ce sujet, voir Les Veines de la Terre : une anthologie des bassins-versants, éds. Marin Schaffner, Mathias Rollot et François Guerroué, Wildproject, 2021.
7 Gary Snyder, Le Sens des lieux, Wildproject, 2018.
8 Vandana Shiva, La Guerre de l’eau : Privation, pollution et profit, Parangon, 2003.
9 Comme nous invitent à le faire nombre de communautés autochtones et paysannes partout sur la planète, souvent dans le sillage de collectifs de femmes en lutte. Invoquons notamment le slogan de la lutte contre le Dakota Pipeline Access : « We are here to protect water ».
10 Au-delà du Larzac ou de Notre-Dame-des-Landes qui sont des exemples bien connus, de nombreuses luttes populaires pour l’eau ont eu lieu en France depuis les années 1980. On pourra citer, entre autres : les habitant·es de la région de Sivens dans le Tarn (contre un barrage pour l’irrigation agricole) ; Eaux et rivières de Bretagne (pour le retour du saumon et contre l’agro-industrie, notamment les algues vertes) ; le Comité Loire vivante (contre l’aménagement bétonnier du bassin de la Loire) ; ou encore la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (contre le canal Rhin-Rhône et le barrage de Loyettes au Bugey, sur le Rhône).
Articles en lien
- Bascules #3 - Nous avions raison
- Privatisation et accaparement : l’eau en bouteille sous le feu des critiques
- Philippe Boisneau, pêcheur-chercheur sur la Loire : « Il n’y aura aucun poisson pour pondre cette année »
Connu / TG le 25/01/24 à 8:48
Le bricolage ©Getty - Maria Korneeva
8 déc. • 54 min
Mesure-t-on l'importance du bricolage et de la maintenance dans notre monde où le jetable et l'innovation sont une obsession ? Donner plus d'attention aux objets et aux choses nous permettrait d'avoir un autre regard sur le monde et de réduire nos déchets.
Le soin des choses, pour un monde meilleur et non le meilleur des mondes. "Qu'ont en commun une chaudière, une voiture, un panneau de signalétique, un smartphone, une cathédrale, une œuvre d'art ou un tracteur ? Presque rien, si ce n'est qu'aucune de ces choses, petite ou grande, précieuse ou banale, ne perdure sans une forme d'entretien" précise Jérôme Denis professeur de sociologie et directeur du Centre de Sociologie de l’Innovation à Mines Paris PSL (Paris Sciences Lettres) et co-auteur du livre « Le soin des choses, politique de la maintenance » avec David Pontille chez La Découverte.
Ces choses ne traversent le temps que grâce à la maintenance et le reconnaitre nous permettrait de comprendre l’attachement de celles et ceux qui travaillent avec attention à les faire durer. Dans «Eloge du bricolage, Souci des choses, soin des vivants et liberté d’agir » Ed PUF, la docteure en philosophie Fanny Lederlin prône le bricolage contre la logique d’ingénieur qui épuise les ressources, dérègle le climat et étend son emprise sur la pensée et l’action humaine. "La praxis de bricoleur contre la praxis d’ingénieur, c'est une expérience menée « dedans » à l’intérieur d’un monde nature irrémédiablement défectueux et incurable, avec des possibles pour un monde meilleur et non le meilleur des mondes. Des objets, des choses, des trésors "dont la valeur, l’usage et la force tiendront pour partie au regard que nous poserons sur eux (c’est-à-dire à notre capacité d’interprétation), ainsi qu’à l’appropriation affectueuse, subjective et parfois subversive que nous saurons en faire".
À lire aussi : Journées mondiales sans smartphone : six conseils pour chasser les mauvaises habitudes
Le bricolage et la maintenance engagent les corps, comme dans tous ces métiers de l'ombre indispensables comme les métiers de la maintenance durant l'épidémie de Covid ou celui des hommes et des femmes de la maintenance dans le métro. Jérome Denis a rencontré Nadine exploitante de la station Quai de la gare sur la 6 qui inspecte chaque matin ses quais avec un regard, une attention particulière pour que le trafic et les usagers ne s'aperçoivent de rien. Il y a aussi José qui traque les graffitis et qui d'un geste jauge les panneaux , estime les réparations à faire. Ils sont des connaisseurs avec des compétences attentionnelles. C'est un autre rapport aux objets, donc au monde. Comme la collection, le recyclage est l’une des activités inhérentes au bricolage qui, s’arrangeant avec les moyens du bord, doit aussi « faire avec » les déchets.
Soigné les objets et le vivant
Jérôme Denis s’intéresse à la maintenance qu’il a découverte un peu par hasard, en réalisant une enquête sur la signalétique du métro : « On a découvert la face cachée de ces panneaux où il y avait un travail incessant de maintenance. La maintenance nous intéresse parce qu'elle donne à voir une forme très réaliste du monde qui nous entoure dans les pays riches où l’on vit à peu près correctement. La maintenance est une activité continue qui consiste à faire durer les choses, mais qui est pourtant largement déconsidérée. »
Un mot rassemble les deux ouvrages des invités, le soin, comme l’explique Fanny Lederlin : « Le point commun entre nos deux approches tient dans le fait que nous établissons une sorte de continuité entre le soin apporté aux choses et le soin apporté aux êtres vivants. C’est l'un des points de blocage de la pensée écologique jusqu'à encore aujourd'hui. Elle s'inscrit dans une forme de dualité qui voudrait, qui est le monde matériel et celui de la nature. Alors que ce n'est qu'en se saisissant ensemble et du monde et de la nature que nous pouvons nous orienter vers une société plus écologique. »
À écouter : Et si demain vos appareils ne tombaient plus jamais en panne ?
Et si demain ?
2 min
"Être moderne, c’est bricoler dans l’incurable"
Fanny Lederlin a, dans sa réflexion, beaucoup travailler sur le soin des objets, mais aussi des déchets : « C’est une illusion de croire que l'on peut se débarrasser des objets et des déchets. J'inclus dans la notion de soin des objets, celle des déchets et des rebuts dont nous ne pourrons sans doute plus nous séparer. Il y a une citation qui m'a beaucoup inspirée dans le cadre de ma réflexion qui vient de Cioran dont l'un des aphorismes dit : "être moderne, c'est bricoler dans l'incurable". Ce monde qui est le nôtre aujourd'hui ne pourra pas être guéri. Il n'y a pas de solution à la crise que nous à laquelle nous faisons face. Cependant, il faut faire avec et il faut y répondre le mieux possible. Il faut réfléchir à la manière dont nous nous comportons avec les choses. »
La lutte contre l’obsolescence programmée
Pour Jérôme Denis, on assiste à un mouvement autour de la question de la longévité des objets à la fois aux États-Unis avec le droit à la réparation, mais aussi en Europe autour de la lutte contre l'obsolescence programmée qui est une lutte très importante : « Il y a eu récemment avec la campagne de vidéo de l'ADEME sur les vendeurs, un enjeu à penser la durée de vie des choses et donc des formes de consommation qui sont très différentes et qui ne sont pas simplement l'achat et ensuite l'abandon. On a perdu la capacité à faire durer les choses et c'est ça qu'il faut réapprendre aujourd'hui. Il suffit d'aller un peu à la campagne ou dans les quartiers populaires, il y a des gens qui savent très bien faire durer les choses. En revanche, il y a un enjeu qui est celui de la constitution d'une forme d'insouciance. Il faut réapprendre à travailler avec des compétences perdues. »
Avec :
Fanny Lederlin est Docteure en philosophie, autrice de «Eloge du bricolage, Souci des choses, soin des vivants et liberté d’agir »" Ed Puf et Jérôme Denis est professeur de sociologie et directeur du Centre de Sociologie de l’Innovation à Mines Paris PSL (Paris Sciences Lettres) Et co-auteur « Le soin des choses, politique de la maintenance" avec David Pontille chez La Découverte.
Tous les jours à 14h35 durant la COP28 , retrouvez Loup Espargilière , rédacteur en chef de Vert le méd
Clés : Environnement Écologie Biodiversité Idées Recyclage - Gestion des déchets
Nous nous rebellons pour remplacer le système actuel qui mène à l’extinction du vivant par un système qui mette en son cœur le vivant et sa régénération. C’est pourquoi nous voulons créer une culture au service du vivant sous toutes ses formes et de ce qui est vivant en chacun·e de nous. Nous pensons que culture du soin et changement de système vont de pair car il ne suffit pas de demander à le changer, il faut en construire un nouveau, sain, résilient et adapté aux chocs des effondrements écologiques et sociaux à venir.
... nous travaillons ainsi à :
- Permettre à chacun‧e de se sentir inclus‧e dans le mouvement et de trouver sa place
- Prendre soin les un·es des autres
- Régénérer nos rapports au pouvoir
- Prévenir et guérir les conflits
- Encourager la reliance des un·es aux autres, à la nature et à plus grand que soi
Au sein d’XR, un groupe de travail s’attelle à faciliter l’émergence et le développement de ces cultures régénératrices.
Du développement durable aux cultures régénératrices
Le modèle du développement durable reste bloqué dans le récit du progrès technologique et de la maîtrise de la nature par les humain‧es.
... notre place est au sein de la nature, non à côté, et que nous avons notre part à faire pour permettre sa régénération, sa stabilité dans le futur.
... la croissance, les extractions des ressources naturelles, leur « consommation » inévitable dans le cadre d’un développement, qu’il soit appelé « durable » ou « vert », met en danger la capacité de la nature à se régénérer, autant que notre vie, notamment la vie de celles et ceux qui sont exploité‧es par ce modèle de développement économique.
... remplacer la notion de développement par celle de cultures, c’est-à-dire des manières radicalement différentes de vivre et de penser notre rapport à la nature, rendant possible la régénération et la stabilité des systèmes naturels.
En fondant nos cultures sur ce modèle de la régénération, nous choisissons un mode de vie en harmonie avec la nature fondé sur une économie et des techniques régénératrices, qui répondent à nos besoins essentiels dans tous les domaines d’activité humaine, de l’alimentation au transport, de l’habitat aux outils, de la santé à la sécurité, tout en prenant en compte les limites planétaires.
De la séparation à la réunion
La séparation, en nous-mêmes, et d’avec la nature est une violence que nous nous infligeons. Elle est portée et transmise par notre modèle économique, social, culturel et politique. L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations. Cette opposition stérile a abouti à une série de séparations à l’origine de notre inaction écologique, et plus largement de toutes les violences et oppressions systémiques.
... nous revendiquons la réunion de la nature et de la culture : nous ne sommes pas en dehors de la nature, nous en faisons partie. Nous ne sommes pas indépendant‧es de la nature, nous en avons un besoin vital. Nous ne sommes pas supérieur‧es à la nature, mais nous en sommes égaux‧ales, et nous y avons une responsabilité particulière. Nous sommes interdépendant‧es. Nous dépendons des autres, de la nature et réciproquement.
En nous-mêmes, la séparation est celle d’avec nos émotions, nos intuitions, nos élans, ce qui est vivant et dialogue avec le vivant en nous. Toute fermeture en nous sépare, et fait obstacle à ces cultures régénératrices qui nous invitent à nous relier à nous-mêmes, aux autres, à la nature et au monde.
Vers un militantisme relié
La culture régénératrice est un acte politique. En travaillant à prendre soin au sein même du militantisme, nous cherchons à tester et incarner une nouvelle façon de « vivre ensemble » de l’intérieur. Nous portons une attention soutenue aux moyens utilisés tout autant qu’aux buts poursuivis. Nous pensons que les sociétés durables et joyeuses que nous voulons voir advenir naîtront du soin que nous portons aux blessures de notre société actuelle.
Extinction Rébellion n’est pas un mouvement isolé de la société et souffre des mêmes maux, que ce soit le burn-out qui touche aussi les militant·e·s, les relations de domination entre groupes sociaux divers ou encore les troubles de l’éco-anxiété qui affecte les personnes sensibles à l’effondrement écologique et sociétal.
Les cultures régénératrices proposent une diversité de moyens de soigner ces maux, en posant la question de ce qui nous relie – plutôt que de ce qui nous sépare – et de comment le partager : nos émotions comme nos « communs », nos conflits comme nos besoins, nos rapports de pouvoir comme nos vulnérabilités.
Nous voulons agir maintenant, à travers une non-violence active, une culture régénératrice et un activisme radical dans le sens où il prend les problèmes à la racine.
Les 5 grandes questions auxquelles nous cherchons des réponses :
- Comment aider les personnes à s’engager dans un collectif et passer de la sidération ou de l’impuissance à l’action juste pour chacun·e ?
- Comment avoir un mouvement dont le militantisme est « soutenable », dans lequel les militant·es prennent soin d’eux et elles, sans s’épuiser, comme on épuise les ressources de cette Terre ?
- Bien que les tensions soient inévitables et normales dans un groupe, comment aider aux gestions de celles-ci pour passer des conflits interpersonnels à un apprentissage qui fait grandir et émerger l’intelligence collective ?
- Comment éviter de reproduire les systèmes d’oppression, les déconstruire et apprendre une nouvelle manière d’être ensemble ?
- Comment nous reconnecter et resserrer la toile du vivant qui a été distendue afin de pouvoir faire face aux impensables effondrements actuels et à venir ?
Connu / TG le 20/10/23 à 16:00
Ndlr : super sauf pour :
- "Prévenir et guérir les conflits" : le conflit, c'est la vie, il y a donc une contradiction avec le propos général ici centré sur la vie et sa régénérescence. Le souci ne serait-il pas "Comment accueillir les conflits en maintenant une posture non-violente ?" Je propose donc de travailler ici "Prévenir et guérir les passages à actes violents" plutôt ? PROPOSER ACT
- "Encourager la reliance" : encourager ou questionner la reliance ? avec qui être en lien et pourquoi et pour quoi ? Quel sens donner au lien que j'ai ou non avec autrui ? PROPOSER ACT
Et des questions sur :
- "L’opposition entre nature et culture, issue du « récit de la séparation », a été fondée par la culture occidentale et imposée au reste du monde lors des colonisations" : quels sont les éléments historiques qui le prouvent ? ACT
...
Si les notions de dépendance et de perte d’autonomie renvoient encore à l’idée d’incapacité, les systèmes de santé anglo-saxons abordent davantage la notion de “long term care” qui est aujourd’hui utilisée en France sous la notion d’accompagnemen. Nous utiliserons donc ici le terme de personne accompagnée qui est celui adoptée par la Haute Autorité de Santé (HAS)3.
...
COnnu par https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?OGGF_w
Terminer la lecture >p15 ACT
828 k abonnés - 5,2 k+ - 138 685 vues - 642 commentaires #Coaching #BienEtre #Neoliberalisme
Méditation, sport, coaching, sophrologie, thérapies, massages, yoga, depuis quelques années, les incitations à prendre soin de nous pullulent. Sur les murs des arrêts de métro, en passant par la télévision, les publicités sur internet, dans les magazines, jusque dans les entreprises, l’injonction est la même : vous devez vous occuper de vous pour aller mieux, et si vous n’allez pas bien, c’est que vous n’essayez pas assez fort. Le néolibéralisme a absorbé tout ce que l’on pourrait placer dans la vaste catégorie du bien être.
Pourtant, ces sphères constituent aussi un refuge et un espace d’épanouissement pour de nombreuses personnes. Alors faut-il éliminer le bien être de nos vies ? Faut-il arrêter de faire du yoga ou de la méditation ? Au contraire, n’aurions nous pas besoin d’aborder différemment ces pratiques visant à prendre soin des individus, ne faudrait-il pas les politiser pour mieux en récolter les fruits, pour les démocratiser ?
Réponses avec Camille Teste, autrice de « Politiser le bien être »
Journaliste : Salomé Saqué
Montage : Julien Bouillet, Émilie Fortun
Images : Arthur Frainet
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Adrien Colrat
Production : Sophie Romillat
Directeur des programmes : Mathias Enthoven
Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa
Directeur de la rédaction : Denis Robert
0:00 : Introduction
1:17 : La définition du bien-être
3:07 : Le bien-être, ou la poule aux œufs d'or du capitalisme
5:14 : Les idéologies dominantes dans le bien-être
7:24 : Le courant du New Age
10:40 : Idéologie et spiritualité
13:19 : Le yoga est-il excluant ?
16:34 : Comment faire pour politiser le bien-être ?
20:31 : Comment faire pour que le bien-être devienne un bien commun ?
24:26 : Le bien-être, un "truc de bobo" ?
26:55 : Comment faciliter l'engagement dans le bien-être ?
28:38 : Comment démocratiser le bien-être ?
33:20 : Comment se désintoxiquer du système ?
35:45 : Le bien-être au service d'une autre société
=> TRANSCRIRE ACT
Clés : santé
publié en janvier 2019 dans La tempête, un journal de mobilisation pour la rémunération de tous les stages, de L’AFESH.*
...
Pistes de réflexion sur comment intégrer le care dans nos façons de faire la grève
• Créer un espace plus sécuritaire (safer space) « permanent » avec vos équipes/camarade :
o Créer un espace de confiance et de care pour que les camarades se sentent à l’aise de partager ce qu’il·le·s vivent (le stress, l’angoisse, la joie etc.) ;
o Développer son empathie et ses habiletés d’écoute active;
o Ne pas personnaliser les problèmes et ne pas banaliser un besoin, une demande. Pour plus de détails, voir les ressources à: https://politicsandcare.wordpress.com ;
• Analyser les dynamiques de pouvoir et travailler pour les équilibrer ;
• Prendre connaissance des hiérarchies existantes (visibles et invisibles) et les transformer ;
• Analyser la composition de nos équipes et considérer qui n’est pas là et pourquoi (travailler pour ouvrir les espaces pour tout le monde, peu importe leur couleur de peau, l’orientation sexuelle, l’identification de genre, le niveau de capacité etc.) ;
• Avoir une stratégie intentionnelle pour introduire des nouvelles personnes dans le cercle ;
• Prendre un pouls collectif : prendre un moment au début des rencontres pour faire un tour de table de comment ça va, et être en solidarité et en empathie avec ce que les autres autour de nous vivent ;
• Penser à la bouffe et à un temps limite pour les réunions (ex. pas plus que trois heures) ;
• Ralentir et prendre le temps – penser qualité vs. quantité ;
• Rendre visibles les responsabilités ;
• Garder les communications actives et partager/déléguer des tâches ;
• Prendre des pauses ;
• Prendre conscience de la diversité d’expérience, et aussi du privilège d’ancienneté ;
• Penser à créer des espaces où on peut trouver du répit, une oreille attentive, une activité qui n’est pas stressante etc. Dans le passé, différents groupes ont créé différents espaces à cette fin, comme Maille à part, qui organisait des activités de création, des Stitch and Bitch, du Yarn bombing, ou des ateliers pour apprendre le tricot ou le crochet.
Article par Rushdia Mehreen; Révision: comité rédaction, La Tempête.
Reposté du Genre en Action: https://www.genreenaction.net/Qu-est-ce-que-le-care.html
Apporter une réponse concrète aux besoins des autres, telle est, aujourd’hui, la définition du care, ce concept qui ne relève pas, comme on l’a longtemps cru, du seul souci des autres ni d’une préoccupation spécifiquement féminine, mais d’une question politique cruciale recoupant l’expérience quotidienne de la plupart d’entre nous. Une série de références vous est ici proposée, pour s’informer sur le concept du care jusqu’en approfondir plus précisément le sujet.
La réflexion sur cette notion d’une très grande ampleur, après les travaux fondateurs de Carol Gilligan dans les années 1980 puis de Joan Tronto dans les années 1990, necessite aujourd’hui une approche qui conjugue le domaine du travail à celui du genre, de l’éthique et de la santé.
Prendre la mesure de l’importance du care pour la vie humaine suppose de reconnaître que la dépendance et la vulnérabilité ne sont pas des accidents de parcours qui n’arrivent qu’aux « autres » : « Les gens vulnérables n’ont rien d’exceptionnel », a dit joliment Patricia Paperman.
Dossier
« Burn-out militant » : changer le monde, oui, mais sans s’oublier ! Comment tenir sur la longueur ? - Par Camille Wernaers — N°214 / p. 12-18 • Décembre 2018
Mots-clés : Belgique ; Témoignage ; Féminisme ; Care
L’engagement pour une bonne cause fait partie de la vie de beaucoup d’entre nous. Que ce soit localement, dans notre village ou dans notre quartier, pour un sujet de société plus large, pour l’environnement ou, bien sûr, pour les femmes : les combats sont innombrables. Et parfois, notre militantisme prend de plus en plus de place dans notre vie… jusqu’à nous faire souffrir. C’est le « burn-out militant », qui a de multiples causes. Morceaux choisis d’un dossier (à retrouver en intégralité dans notre n° 214) consacré à ce phénomène méconnu.
Et en fin d’article...
How activist groups can build trust, care, and sustainability in a world of capitalism and oppression - 10 min read
Formé à Montréal pendant la grève étudiante de 2012, le groupe Politics & Care pense que prendre soin de soi et des autres est une question collective.
À cause de la pression de la société capitaliste, nous essayons trop souvent d’être le plus efficaces possible quand nous travaillons à changer la société. Événement après événement, manifestation après manifestation, nous nous battons pour la justice sociale… jusqu’à ce que nous nous écroulions. Et après nous nous sentons coupable de ne pas en faire ou de ne pas être « assez ».
Les ateliers sur le bien-être collectif, organisés par Politics & Care, sont une occasion de réfléchir au bien-être collectif, au travail émotionnel et à prendre soin de soi, ainsi que de créer des communautés responsables, durables et prospères.
Trop souvent, nous ne prenons pas le temps de se questionner sur nos limites et sur l’implication émotionnelle intrinsèque à notre travail militant. Nous avons tendance à étirer nos limites aux dépend de notre bien-être et de celui des autres. Il y a tellement de personnes autour de nous qui sont épuisées, déprimées ou complètement débordées.
En plus des notions capitalistes de productivité que nous avons assimilées, les dynamiques internes d’un groupe ont un impact immense sur notre bien-être collectif. L’absence de responsabilité de nos actes, de transparence et le manque d’accessibilité, en plus de la présence de personnalités dominantes, de relations de pouvoir internes et de hiérarchies cachées, ainsi que le manque d’opportunités pour parler des problèmes et des conflits, font partie de plusieurs problématiques qui nuisent aux individus et à nos collectifs.
Le travail émotionnel (écoute active, confidentialité, travail de soutien, médiation, désamorcer des tensions et beaucoup plus) est presque toujours vu comme faisant partie du domaine des « émotions » et arbitrairement déconnecté du politique. Conséquemment, ce travail n’est pas valorisé ou apprécié, malgré qu’il soit partie intégrale de la durabilité de l’action collective et des mouvements qui visent à faire cesser la reproduction des oppressions systémiques et la violence omniprésente dans nos vies.
...
ouvrir des espaces de discussion et réfléchir sur le bien-être individuel et collectif et le travail émotionnel dans nos communautés et voir comment on peut faire des choses autrement.
Nous offrons des ateliers et organisons des cercles de discussion, du soutien informel par les pairs et bien plus encore !
Vous pouvez nous trouver sur Facebook ou nous écrire à politics.and.therapy.are.one [at] gmail [dot] com
53 minutes
En préférant la santé à la croissance et en respectant les écosystèmes qui nous font vivre, il devient possible de réorienter nos systèmes économiques en faveur d'une véritable transition écologique...
...
Avec les mesures de confinement, la moitié des gouvernements de la planète ont fait le choix de préférer la santé de leurs populations à la croissance de leurs économies. Mais comment en est-on arrivés là?
Pour l'économiste Eloi Laurent, l’origine de la crise sanitaire du Covid-19 symbolise le fait que la priorité à l’économie et à la croissance est suicidaire. En effet, c’est bien la destruction des écosystèmes et de la biodiversité qui rend notre économie insoutenable, au point de nous priver des rapports sociaux et de ce qui constitue notre humanité...
Parce qu’il n’y a pas d’économie en dehors de la biosphère, il est donc urgent de remettre en question nos systèmes économiques.
Dans l'essai Et si la santé guidait le monde? http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Et_si_la_sant%C3%A9_guidait_le_monde__-9791020909275-1-1-0-1.html, publié aux éditions Les liens qui libèrent, Eloi Laurent soutient que l’espérance de vie et la pleine santé doivent désormais devenir nos boussoles communes dans ce nouveau siècle.
A l’inverse de la croissance économique et du PIB, l’espérance de vie est un indicateur qui nous permet de voir les inégalités (éducation, revenu, genre, catégorie socio-professionnelles, territoires..), et de prendre en compte la question des crises écologiques.
A l'aide de ce nouvel indicateur de développement, l'enjeu sera de construire un Etat social-écologique calibré pour le 21ème siècle, libéré de la croissance et garant de la pleine santé.
Plus nous apporterons de soin à notre santé, mieux nous saurons affronter les crises qui sont déjà là et devant nous. Et plus nous apporterons de soin aux écosystèmes qui sont la clé de notre santé, plus notre vie sera longue et plaisante ».
Passionnée par l’application des approches systémiques, Mathilde François a rejoint Partie Prenante en janvier 2020. Avec son regard d’ingénieure agronome, elle porte un regard décentré sur l’action publique locale et ses défis face à la transition écologique. Un défi qu’elle résume en une formule inspirée de Baptiste Morizot : prendre soin des interdépendances. Après avoir interrogé des acteurs qui travaillent aux cotés ou au sein des collectivités territoriales pour la transition écologique, elle en livre ici les différentes déclinaisons possibles.
...
les vulnérabilités du territoire manquent de porte parole. Pourtant, les témoins directs existent ... agriculteurs ... Domitien Diétrie de la Communauté d’Agglomération du Muretain témoigne http://www.agglo-muretain.fr/fr/decouvrir-agglo-projets.html
...
Sous-estimer les interdépendances aggrave la vulnérabilité des territoires et de ses habitants
...
Apolline Faure du cabinet Transitions https://transitions-dd.com/ illustre « La connexion entre urgence climatique et vulnérabilités sociales et économiques doit être concrétisée. Les ménages les plus modestes sont souvent ceux qui logent dans des passoires thermiques. Si ces logements ne sont pas rénovés, imaginez que face aux canicules leurs occupants se mettent tous à acheter des climatiseurs… ». On assisterait alors à un rebond des consommations énergétiques, donc à une aggravation du changement climatique, tout en enfermant davantage ces familles dans une situation de précarité énergétique.
...
Dans les territoires, se mettre à l’écoute des initiatives extérieures à la collectivité
...
Le président de l’association de la Chantrerie soutient l’importance d’établir « un rapport de force bienveillant avec les élus » rapporte Nikola Jirglova.
Cependant, l’inclusion d’acteurs extérieurs à l’action publique n’est pas systématiquement gage de bonne coordination. Un groupe local coordonné par le Réseau Action Climat et Alternatiba à Paris s’était lancé dans un comité de suivi du Plan Climat parisien. Ils en sont finalement partis, les documents techniques s’étant avérés difficilement appropriables. Zoé Lavocat du Réseau Action Climat, qui accompagne les groupes de citoyens s’interroge sur le risque pour eux d’être réduits à un rôle de simple caution citoyenne.
...
susciter l’action collective
...
Au sein des collectivités, sortir la transition du service environnement
...
inventer des modalités de travail qui sont souvent en dehors de la fiche de poste» affirme Nikola Jirglova. ... des concurrences entre les territoires ... en tension sur la ressource parce que le territoire de l’autre coté de la forêt fait la même chose ... le manque de prise en compte des interdépendances amplifie les vulnérabilités.
Personnes interviewés et ressources pour aller plus loin :
- Aurélien Boutaud, du cabinet de conseil Aboco. Voir son ouvrage sur les Limites planétaires publié dans la collection Repères aux éditions La Découverte avec Natacha Gondran.
- Domitien Diétrie, DGS de la communauté d’agglomération du Muretain. Voir sa veille active sur LinkedIn.
- Apolline Faure, du cabinet de conseil Transitions. Voir leur Guide pour une coopération urbain-rural en matière de transition énergétique, très utile pour passer à l’action.
- Nikola Jirglova, du Labo de l’ESS. Voir leur étude de 2020 sur les Dynamiques collectives de transitions dans les territoires.
- Zoé Lavocat, du Réseau Action Climat. Voir notamment leur veille sur Les initiatives de l’action publique locale face à la crise sanitaire à maintenir pour faire face à la crise climatique.
- Charles-Adrien Louis, du cabinet B&L évolution. Pour prendre la mesure des enjeux, lire leur analyse étayée sur Comment s’aligner sur une trajectoire compatible avec les 1,5°C ?
Ndlr : des éléments intéressants pour les élections départementales et régionales ? ACT
3 minutes
Comment, en quelques semaines, le coronavirus a "dénunuchisé" une théorie économique mise à mal depuis plusieurs années : la théorie du "care".
C’est Martine Aubry, en 2010, qui avait popularisé cette notion, "le care". Le concept datait déjà d’une vingtaine d’année et avait été développé par des universitaires (principalement féministes) américains. La philosophe Joan Tronto proposait alors de tendre vers une société du soin, de l’attention porté aux autres… En anglais, le "care"… Il s’agit d’aller plus loin que la recherche d’égalité ou de justice.
Ça partait d’un constat : tout un pan grandissant de l’activité humaine (économique ou associative) est désormais tournée vers la société du bien-être. Pourquoi ne pas le développer et le valoriser ?
L’économie de la santé, l’éducation, toutes sortes d’aide à la personne, la garde d’enfants, d’une certaine façon la culture, mais aussi ce que l’on appelle la silver economy, dans une société vieillissante qui demande une attention particulière à la fin de vie… toutes ces activités devraient être le cœur de nos préoccupations pour organiser le monde moderne vivable.
Dans l’idée de ses concepteurs, la théorie du "care" est une remise en cause sévère du capitalisme.
Martine Aubry tentait d’en faire, plus modestement, un ingrédient conceptuel pour rénover la social-démocratie fatiguée.
Mais cette notion, le "care", qui a alimenté en 2010 les colloques et les pages "idées" et "débats" des journaux, a rapidement était tournée en dérision par une partie de la gauche et toute la droite : nunucherie, bien-pensance rêveuse, naïveté… On n’en a plus entendu parler dans le débat national.
Et puis… le coronavirus. Ce fléau qui met à genoux les économies les plus puissantes souligne le caractère essentiel de l’activité du soin. Les infirmières, les aides-soignantes, les acteurs de la santé en général, les artisans des métiers de bouche, les services sociaux en tous genres, le corps enseignant, les postiers, les éboueurs… tous ceux qui sont, en temps habituel, les petites mains de l’intendance sociale, de la maintenance des espaces communs, loin de la lumière valorisante du monde de la performance, dans les coulisses de la compétition, dans l’ombre des champions nationaux de l’industrie ou des aventuriers start-upeurs…
Tous ceux-là, qui ne font pas rêver, se retrouvent, à la faveur d’un virus dévastateur, les héros de l’essentiel, les piliers qui nous assurent ce dont nous avons vraiment besoin.
Des évidences nous apparaissent : on peut vivre sans traders, sans publicitaires, pas sans aide-soignantes ni éboueurs.
Ce constat, c’est vrai, peut vite virer à une nouvelle forme de populisme bisounours… Mais quand même, le coronavirus nous rappelle que la corde qui nous relie est plus importante que le premier de cordée, que ceux qui s’assurent que tout le monde est bien accroché à la corde, sont au moins aussi dignes de reconnaissance que ceux qui la tirent.
La crise que nous traversons servira-t-elle à remettre (un peu) à l’endroit la hiérarchie des métiers et fonctions à valoriser ? D’ailleurs nos sociétés, finalement, n’ont-elles pas choisi de sauver des vies plutôt que l’économie en décrétant le confinement ?
Le Coronavirus aura, en quelques semaines, dénunuchisé la théorie du "care".