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Un grand sommet des responsables de gauche en vue de l’élection présidentielle 2022 s’est tenu, samedi 17 avril, à la demande du député européen et candidat écologiste Yannick Jadot. Pourtant, au sortir de cette réunion, tout le monde ne semblait pas avoir participé à la même discussion.
À peine le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s’était-il exprimé qu’il était aussitôt contredit par celui d’Europe Écologie-Les Verts, Julien Bayou, qui semblait beaucoup moins définitif sur les conclusions de la rencontre.
Que se passe-t-il à gauche et comment comprendre cette union laborieuse qui n’en finit pas de balbutier ? Tout cela ne serait donc qu’une grande bataille d’egos, comme semblent le penser les commentateurs ?
Lire aussi. Présidentielle : derrière l’union gauches-écolos, le périmètre en question : https://www.mediapart.fr/journal/france/170421/presidentielle-derriere-l-union-gauches-ecolos-le-perimetre-en-question
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tR.: ... il y a bien 2 gauches irréconcililables et ce n'est finalement pas plus mal ...
Ndlr : valoriser ACT
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La gauche s’est fracassée sur le thème de la laïcité depuis 1989 et l’affaire du voile à Creil. Comment concilier deux exigences traditionnelles de la gauche, respect des différences et promotion de l’universalisme républicain ? Cette question ne cesse d’empoisonner la gauche intellectuelle et politique depuis 30 ans.
Montée de l’islamisme radical, vague d’attentats, les événements ont prise sur les positions de chacun. Le film retrace la controverse, au travers d'archives de l’INA et de témoignages exclusifs d’acteurs politiques de l’époque, qui parfois confient avoir changé d’avis. La fracture transcende les partis et les chapelles habituelles de la gauche, parfois jusqu’à rendre les gauches irréconciliables…
Ce film fournit les éléments de l’histoire contemporaine qui permettent de mieux comprendre les débats actuels sur la laïcité et l’antiracisme qui renaissent à la faveur d’autres affaires revenues au-devant de l’actualité.
Entretiens avec Elisabeth Badinter, Jean-Louis Bianco, Marie-George Buffet, Caroline Fourest, Jean Glavany, Mimouna Hadjam, Jean-Luc Mélenchon, Edwy Plenel, Stéphane Pocrain, Philippe Val, Manuel Valls, Patrick Weil.
Un documentaire de Thomas Legrand et Pauline Pallier
Une coproduction LCP-Assemblée nationale / Ina - Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel http://www.ina.fr #INA #Archive
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Durée de lecture : 5 minutes
Derrière l’accusation d’"islamo-gauchisme", les classes dirigeantes veulent cacher leur propre responsabilité dans le terrorisme islamique, lourde du fait de leurs liens avec les pétromonarchies et leur radicalisation néolibérale. Ce qui émerge, en fait, c’est un « capitalo-fascisme », qui abandonne les idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité pour maintenir un ordre inégal, destructeur de la biosphère, et écrasant les libertés publiques.
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l’abominable meurtre de Samuel Paty perpétré, sus au prétendu responsable de l’attentat, l’« islamo-gauchisme ». Pendant que les trolls droitistes se déchaînaient sur les réseaux sociaux, le ministre Blanquer accusait nommément le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, tout comme un ex-Premier ministre PS, Manuel Valls, tandis que d’anonymes imbéciles taguaient « collabo » sur le siège du Parti communiste et que d’autres mettaient en cause des élus d’EELV.
Il ne devrait y avoir au sein du mouvement émancipateur et écologiste aucune crainte devant un tel déferlement de haine, sinon de l’effroi devant tant de capacité à mentir. Car ce que veulent cacher ces lanceurs de fatwa, c’est leur propre responsabilité, eux dont le camp est au pouvoir depuis 2002 : leur incapacité en tant que responsables de la police à cibler les islamistes, malgré la régression constante des libertés publiques qu’ils ont promu au nom de « la lutte contre le terrorisme », leur amitié constante et financièrement intéressée avec les régimes d’Arabie saoudite et du Qatar, régimes qui ont soutenu politiquement et économiquement l’islamisme radical, leur vindicte constante et anxiogène contre les musulmans, qui ne peut que pousser les esprits les plus faibles de cette religion à tomber dans la haine en retour, leurs complicités douteuses — des proches de Marine Le Pen manifestant en 2009 avec Abdelhakim Sefrioui, mis en examen dans l’enquête sur l’attentat de Conflans, ou le directeur du Point — dont un fonds de commerce est la dénonciation de l’islam —, Franz-Olivier Giesbert, présentant en 2014 Tariq Ramadan comme « un grand philosophe international ».
Mais il faut, pour comprendre ce qui se passe et surmonter ces tombereaux de fiel, prendre du champ. Comme je l’ai expliqué dans Tout est prêt pour que tout empire (Seuil, 2017) https://hervekempf.net/Tout-est-pret-pour-que-tout-empire-12-lecons-pour-eviter-la-catastrophe, l’islamisme radical est intimement entremêlé avec l’évolution du capitalisme des quarante dernières années : pour faire pièce à l’invasion soviétique dans les années 1980, les États-Unis ont, par l’intermédiaire de l’Arabie saoudite, armé les factions musulmanes les plus radicales, les aidant à prendre de l’envergure. De surcroît, nonobstant le tournant rigoriste pris par l’Arabie saoudite après l’occupation de La Mecque par des extrémistes musulmans en 1980, les pays occidentaux ont maintenu les meilleurs liens avec ce pays et les autres pétro-monarchies, en raison de leurs fournitures de pétrole, alors qu’ils savaient que ces pays soutenaient le développement d’un islamisme radical. L’invasion criminelle de l’Irak en 2003 par les États-Unis et leurs alliés a encore contribué à jeter de l’huile sur le feu du terrorisme international. Autrement dit, le refus de s’affranchir de la dépendance pétrolière et de mener une vraie politique climatique a conduit les dirigeants occidentaux à fermer les yeux sur ce qui allait devenir, à partir du 11 septembre 2001, un cauchemar.
Il faut cibler les causes du phénomène, à savoir ces alliances coupables et notre dépendance au pétrole qui en est le ressort
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l’islamisme radical, malgré les crimes abominables qu’il peut susciter, est un péril secondaire par rapport à la catastrophe écologique planétaire en cours, et dont les chiens hurlants du moment négligent si opportunément l’existence.
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tout en stimulant le désastre écologique, poursuivent le projet néolibéral de privatisation généralisée et veulent un déploiement illimité des techniques numériques. Comme ce projet est de plus en plus inacceptable, les classes dirigeantes ont choisi d’aller vers des formes de gouvernement toujours plus autoritaires. Elles reprennent aussi sans barguigner les thèmes d’islamisme, de sécurité, d’immigration, pour détourner vers ces boucs émissaires la colère populaire. Le but de la manœuvre est de refouler toute idée de se tourner vers une gauche revigorée qui voudrait s’attaquer à la réforme de la fiscalité des riches, à l’évasion fiscale des multinationales, et entreprendre une politique écologique.
Ce qui se fait ainsi jour est un capitalofascisme, qui abandonne les idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité pour maintenir un ordre inégal, destructeur de la biosphère, et écrasant les libertés publiques. Plutôt que de se défendre d’un « islamogauchisme » sans substance réelle https://www.liberation.fr/debats/2020/10/23/en-finir-avec-l-islamo-gauchisme_1803361, le mouvement émancipateur et écologiste doit faire front dans l’unité, et attaquer sans broncher les politiques désastreuses menées par les capitalistes et par leurs laquais.