France
Dans les maisons de retraite, les « médecins coordonnateurs » sont des professionnels très recherchés, une denrée rare depuis des années. Lors de la première vague de Covid-19, pourtant, certains établissements n’ont pas hésité à les pousser dehors, défiant toute logique sanitaire.
Mots-clés covid-19 ; Ehpad
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Obligatoire depuis 2005, ce docteur « apporte ses compétences gérontologiques au niveau des résidents avec pour objectif la qualité de la prise en charge », sans être leur médecin traitant.
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Alors même que Le Journal du médecin coordonnateur raconte les batailles que se sont livrées certains établissements pour recruter ces professionnels lors de la première vague, « denrée rare et particulièrement précieuse ».
Car tous les Ehpad ne disposent pas de médecin coordonnateur, loin de là. Comme le décrivait un rapport déposé en mars 2018 par les députées Monique Iborra (LREM) et Caroline Fiat (La France insoumise), « les Ehpad ont aujourd’hui de grandes difficultés à recruter des médecins coordonnateurs : un tiers des Ehpad en seraient actuellement dépourvus. De nombreuses explications [à ce manque d’attractivité – ndlr] sont avancées, dont les difficultés de positionnement auxquelles peuvent être confrontés ces médecins par rapport aux médecins traitants ; la lourdeur des tâches administratives qu’ils ont à effectuer : ces tâches prennent largement le pas sur les activités soignantes, apanage des médecins traitants, et contraignent beaucoup le temps consacré à la coordination ; le sentiment d’un exercice isolé de la médecine ; le niveau de la rémunération ; le sentiment d’un manque d’indépendance par rapport à l’institution ».
Malgré cette pénurie, au plus fort de la crise, « il y a eu des soucis pour pas mal de nos adhérents dans la relation entre direction et médecin coordonnateur », abonde Anne David-Bréard, présidente du Syndicat national de gérontologie clinique (SNGC). D’après une étude menée par son syndicat, 2,5 % des directeurs se sont séparés de leur médecin coordonnateur lors de la première vague. Et de citer plusieurs exemples, volontairement vagues, car en plein contentieux.
Des « médecins co », comme on les appelle, s’opposant à leur direction, qui souhaite, ici, établir elle-même des prescriptions médicales, là, autoriser les visites des familles. Quand la crise ne catalyse pas, aussi, des conflits plus anciens.
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