Démocratie - 12'
Pour sa troisième candidature à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a recueilli près de 22% des voix. S’il a raté de peu la qualification, il est néanmoins parvenu à améliorer de près de 2 points son résultat de 2017 et Jérôme Fourquet montre qu‘il a rassemblé un vaste électorat aux composantes assez disparates1.
Un électorat interclassiste
En effet, alors que les électorats d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen sont très typés sociologiquement (CSP+ surreprésentées pour Macron et meilleurs scores parmi les CSP- pour Le Pen), le vote Mélenchon est lui très homogène professionnellement. Comme le montre le graphique suivant, il atteint dans toutes les catégories un score compris entre 21% et 27%. Par rapport à 2017, il progresse un peu chez les cadres et professions intellectuelles et recule légèrement auprès des professions intermédiaires, ces évolutions accentuant la dimension interclassiste de son électorat.
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Départements ultramarins, campagnes alternatives, bastions syndicaux, « génération climat », banlieusards et bataillons de la gauche diplômée des métropoles constituent l’archipel mélenchoniste. Le résultat de l’élection présidentielle dépendra pour beaucoup de l’attitude contrastée de ces différentes îles et îlots au second tour.
Les cartes ont été réalisées par Sylvain Manternach, géographe et cartographe, et Céline Colange (Laboratoire MTG de l’Université de Rouen).