Poitiers : Greenpeace et Extinction rebellion débranchent panneaux et enseignes la nuit
Dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 décembre 2022, les militants de Greenpeace et Extinction rebellion ont éteint et recouvert des panneaux ...
Connue / TG le 20/12/22 à 19:40
Nucléaire / Poitiers
Le groupe local s’est joint à une mobilisation nationale, qui avait pour but de dénoncer les risques liés à la prolongation de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires au-delà…
... Une contre-histoire d’Internet (XVe-XXIe siècle) débute par le constat d’un double échec. Le premier est celui des promesses émancipatrices portées par les pionniers d’Internet. L’informatique et les réseaux devaient permettre l’émergence d’une société plus libre et plus démocratique. Or c’est exactement l’inverse qui s’est produit.
Internet, après s’être introduit dans nos vies, est devenu un outil de surveillance et de contrôle entre les mains des États et des entreprises. « Au point où il est raisonnable de penser qu’il aurait été préférable que jamais l’ordinateur ne fût inventé. »
Le second échec est en partie personnel, celui de l’auteur, sociologue mais également hacktiviste, membre fondateur de l’association de défense des libertés numériques La Quadrature du Net. Félix Tréguer a participé à la plupart des grandes batailles militantes de ces dernières années, dont beaucoup se sont soldées par des défaites. Malgré tous leurs efforts, et les révélations d’Edward Snowden en juin 2013, les hacktivistes n’ont pas réussi à empêcher l’adoption des multiples lois liberticides ni à ralentir l’emprise des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sur nos vies privées.
Ce sont en outre les idéaux mêmes des pionniers de la contre-culture numérique qui ont été récupérés et retournés contre les usagers. Un renversement qui a plongé la technocritique dans une impasse théorique dont elle peine à sortir.
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Jusqu’à présent, les stratégies militantes ont reposé sur « des approches éthiques, juridiques, technologiques ou organisationnelles » visant à « tenter de corriger les pires aspects des technologies modernes ». Le problème est que technologie et pouvoir forment un couple marchant main dans la main. Pour être efficace, l’hacktivisme doit donc avant toute chose opérer une « disjonction » entre pouvoir et technologie.
Or, poursuit le sociologue, « à l’heure où le Big Data et l’intelligence artificielle s’accompagnent d’une recentralisation phénoménale des capacités de calcul, un tel découplage entre pouvoir et informatique paraît moins probable que jamais. Et si l’on admet qu’il n’adviendra pas dans un futur proche, alors il est urgent d’articuler les stratégies classiques à un refus plus radical opposé à l’informatisation du monde ».
En clair : « Ce qu’il nous faut d’abord et avant tout, c’est débrancher la machine. »
Félix Tréguer, L’Utopie déchue. Une contre-histoire d’Internet (XVe-XXIe siècle), Fayard, septembre 2019, 351 pages, 22 €.