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Une usine de bioplastique en projet à Port-Jérôme-sur-Seine : 250 emplois à la clé - Par Eloïse Aubé Publié le 9 Déc 22 à 12:29
Du côté de Port-Jérôme-sur-Seine, à plusieurs kilomètres du Havre, une bioraffinerie pourrait voir le jour. Son intérêt : remplacer les plastiques faits à base de pétrole.
Une bioraffinerie, portée par l'entreprise Futerro, devrait voir le jour sur la zone industrielle de Port-Jérôme-sur-Seine.
Un pas de plus vers l’économie verte en Normandie. Après l’implantation de « la plus grande usine au monde de recyclage de plastique« , c’est au tour de la société Futerro (originaire de Belgique) d’entrer dans la place.
Un projet de bioraffinerie
Elle souhaite édifier une bioraffinerie à Port-Jérôme-sur-Seine, avec une capacité de production annuelle de 75 000 tonnes de PLA [un bio-plastique, NDLR].
Concrètement, si ce projet devait voir le jour, l’usine serait composée d’une unité d’acide lactique transformant des matières premières d’origine agricole, d’une unité de conversion en PLA (production d’acide polylactique) ainsi qu’une unité dédiée à son recyclage moléculaire.
Comprenez que cette entreprise souhaite développer le bioplastique, capable de remplacer les produits faits à base de pétrole.
À la clé ? Potentiellement 250 emplois directs ainsi que 900 emplois dans les secteurs adjacents.
Un plastique « bio-renouvelable »
Pour atteindre des objectifs, Futerro mise sur le PLA, un biopolymère capable de remplacer un grand nombre de plastiques traditionnellement réalisés à partir de pétrole.
Ce que détaille Frédéric Van Gansberghe, CEO de Futerro : Nous décrivons notre polymère comme le premier plastique « bio-renouvelable ». Issu d’un carbone d’origine végétale, il est facilement et écologiquement recyclable et permet d’obtenir un nouveau polymère vierge d’une qualité identique à son premier cycle de vie : c’est une caractéristique unique.
C'est quoi une bioraffinerie ?
Contrairement à une raffinerie "classique" qui fonctionne avec des énergies fossiles, les bioraffineries utilisent des biomasses pour produire de l'énergie verte, des biomatériaux et parfois des produits à destination de l'alimentation humaine ou animale.
"Le concept de bioraffinerie est d’optimiser la valorisation de toutes les composantes des agro-ressources. Il s’agit d’une transformation durable de la biomasse en énergie et une gamme de produits", résume l'Institut méditerranéen de Biodiversité et d'écologie
Aussi, il est possible de générer de l’électricité grâce à la chaleur dégagée par les processus de transformation.
Où l’usine va-t-elle se situer ?
Futerro a mis une option sur un terrain d’environ 26,5 hectares situé sur la commune de Saint- Jean-de-Folleville, dans la zone industrielle de Port-Jérôme. Les analyses écologiques et environnementales des lieux ont démarré.
L’année prochaine, une concertation sera lancée sur ce projet.
*Connu /
Depuis lundi, les salariés de la raffinerie Total de Grandpuits sont en grève pour protester contre la transformation du site en usines spécialisées dans le bioplastique et les biocarburants. Soutenus par des élus et des associations écologistes, ils dénoncent une fausse conversion écologique mais une vraie casse sociale.
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grésillant sur la hanche et la tête réchauffée par une large cagoule noire, Florian Bourget, représentant syndical Force ouvrière ... Adrien Cornet, élu CGT ... ce projet n’est qu’une vitrine pour un groupe qui est loin de se désengager des énergies fossiles. Total investit en effet dans l’exploitation de puits de pétrole dans un parc naturel en Ouganda ainsi que dans le plus long oléoduc chauffé au monde, qui traversera l’Ouganda et la Tanzanie. Une enquête menée par plusieurs ONG, notamment les Amis de la Terre, a démontré les violation des droits humains et les famines engendrées par ces forages. Le groupe poursuit également ses investissements en Arabie Saoudite, avec notamment la construction d’un complexe pétrochimique de 9 milliards de dollars.
« Total ne veut pas sortir du pétrole, mais simplement délocaliser son activité dans les pays aux normes plus faibles pour faire encore plus de profits », assure Bénédicte Monville, conseillère régionale écolo de Seine-et-Marne (Groupe Alternative écologiste et sociale [AES]) ... usines d’agrocarburants et de recyclage, leur rentabilité n’est pas encore évaluée, mais leur coût écologique est lui bien connu. « La Confédération paysanne est très inquiète à ce sujet, car tout ce qui sert à faire des agrocarburants ou des plastiques va accaparer des terres agricoles, qui devraient plutôt servir à produire de la nourriture » ... réunies dans un collectif https://www.liberation.fr/debats/2020/12/16/raffinerie-total-de-grandpuits-greenwashing-et-casse-sociale_1808837 ... contre-intuitif que Greenpeace déclare qu’il faut continuer les activités de raffinage à Grandpuits le temps de trouver une alternative », admet François Chartier, chargé de campagne Océan et pétrole au sein de l’ONG
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Connu / https://twitter.com/amisdelaterre/status/1347484456161046528
Les décideurs et les industries de plus de 20 pays ont approuvé une « Plateforme Biofuture » qui utiliserait des biocarburants, des bioplastiques et des biomatériaux comme alternatives aux énergies fossiles. Les conséquences pour la terre, la production alimentaire, les écosystèmes et les droits humains seraient désastreuses.
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Les biocarburants en 5 minutes
Agrocarburants / biocarburants : carburants tels que le biodiesel et le bioéthanol fabriqués à partir de denrées alimentaires pour les moteurs à combustion. Ceux-ci sont incorporés au carburant fossile vendu dans les stations-services comme prescrit par la loi.
Biocombustibles : combustibles produits à partir de la biomasse tels que le bois, les copeaux de bois, les granulés de bois, l'huile de palme et la liqueur noire issue de l'industrie de la cellulose. Ils sont utilisés dans les fours, cheminées, installations de chauffage et centrales électriques ou de cogénération pour produire de l'électricité et du chauffage.
Biodiesel (ester méthylique d'acides gras - EMAG) : carburant obtenu par transestérification d'huiles végétales comme le colza, l'huile de palme et le soja.
Changement d'affectation des sols indirect (CASI) : phénomène d'accaparement de terres jusque-là dédiées à la production de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux pour la culture de plantes énergétiques.
Huile végétales hydrogénées (Hydrotreated Vegetable Oils - HVO) : huiles végétales transformées en biocarburant par réaction catalytique avec l'hydrogène (hydrogénation). En pratique, c'est principalement l'huile de palme qui est utilisée.
RED : la directive sur les énergies renouvelables de l'Union Européenne (Renewable Energy Directive – RED, 2009/28/EG) prévoit de couvrir au moins 10% des besoins en carburant dans le secteur des transports via des énergies renouvelables d'ici à 2020.