108 min Prochaine diffusion le vendredi 24 avril à 01:30
Un an avant sa mort, Romy Schneider se confie à un journaliste allemand lors d'une cure en Bretagne. Avec Marie Bäumer, extraordinaire, l'émouvant portrait d'une funambule en sursis.
Avril 1981. Romy Schneider se requinque dans un centre de thalasso face à l'océan. Tiraillée entre ses projets professionnels et sa hantise de perdre la garde de ses enfants (son fils David a exprimé le souhait de vivre avec son beau-père, Daniel Biasini), l'actrice abuse de l'alcool et des calmants pour trouver le repos. Malgré sa fébrilité, et parce qu'il est accompagné de Robert Lebeck, un photographe qu'elle aime tendrement, Romy Schneider a accepté d'accorder depuis sa cure une longue interview" "à un journaliste du "Stern", Michael Jürgs. Du suicide de son ex-mari à ses difficultés financières en passant par sa relation complexe à sa mère et à l'Allemagne, celui-ci ne lui épargne aucune question, au grand désespoir de Hilde, l'amie d'enfance de la star, venue lui tenir compagnie...
Sur le fil
Inspirée de l'entretien paru dans les colonnes du magazine et capturée dans un somptueux noir et blanc évoquant les clichés de Lebeck, cette chronique bretonne à la chronologie resserrée esquisse par petites touches délicates le portrait d'une femme à la personnalité complexe, funambule émotionnelle balançant entre fous rires enfantins et profond désespoir, entre mise en scène de soi et sincérité, entre débordements d'affection et brusque cruauté. Entourée de trois remarquable acteurs – dont Robert Gwisdek, qui insuffle à son personnage de journaliste en quête de sensationnalisme une troublante ambiguïté –, Marie Bäumer, confondante de ressemblance avec son modèle et vibrante d'émotions contradictoires, livre une performance inoubliable.
Réalisation : Emily Atef Scénario : Emily Atef Production : Rohfilm Factory Dor Film Sophie Dulac Productions Tita B Productions Departures Film NDR ARTE ORF Producteur/-trice : Karsten Stöter Image : Thomas W. Kiennast Montage : Hansjörg Weißbrich Musique : Christoph M. Kaiser Julian Maas
Avec : Marie Bäumer (Romy Schneider) Birgit Minichmayr (Hilde Fritsch) Charly Hübner (Robert Lebeck) Robert Gwisdek (Michael Jürgs) Denis Lavant (poète)
Complété par https://www.arte.tv/fr/videos/074559-000-A/conversation-avec-romy-schneider/
Le temps d'une nuit à Cologne, en 1976, Romy Schneider se raconte comme elle ne l'a jamais fait. Un portrait intime d'une intensité rare, réalisé à partir des enregistrements sonores de son interview avec la journaliste Alice Schwarzer.
12 décembre 1976. Des flocons virevoltent au-dessus de la cathédrale de Cologne. À quelques pas, dans un petit bureau aux airs de cabine de bateau, Romy Schneider se confie à une femme : Alice Schwarzer, une féministe allemande – la plus engagée de son époque –, fondatrice du magazine Emma. Éloignée des caméras et alors qu'elle ne donne plus aucune interview, l'actrice allemande de 38 ans est au sommet de sa gloire. Elle veut faire de la journaliste le porte-voix de ce qu'elle n'a jamais su dire. "Je veux que ton article sur moi choque tout le monde", répète-t-elle en français. Retraçant le fil de sa vie, jalonnée d'allers-retours entre la France et l'Allemagne, la comédienne se livre à des confessions parfois douloureuses. Elle demande à plusieurs reprises d'interrompre l'enregistrement, notamment lorsqu'elle évoque Magda, sa mère, actrice adulée sous le IIIe Reich – et qu'elle soupçonne d'avoir eu une liaison avec Hitler. À demi-mot, elle parle aussi de son beau-père, qui a voulu abuser d'elle.
Tête à tête
Quarante ans après, Alice Schwarzer, figure historique du féminisme, confie à Patrick Jeudy les extraits de l'enregistrement sonore de sa conversation avec Romy Schneider et revient, devant sa caméra, sur cette nuit unique. De la petite Autrichienne de Sissi à l'icône des années 1970, ce portrait sans tabou lève le voile sur l'intimité d'une femme pleine de contradictions. Elle apparaît ici courageuse et craintive, révoltée et conformiste, surdouée et rongée par le doute. Emplie d'images d'archives rares, comme ce film privé d'Eva Braun, où l'on découvre tout sourire la mère de Romy aux côtés du Führer, cette pépite documentaire offre un éclairage nouveau sur le rapport complexe qu'entretenait la star avec ses deux pays. Alors que l'Allemagne réveille des traumatismes d'enfance, la France reste la terre d'un premier amour contrarié : celui avec Alain Delon. Elle dira : "Je suis maintenant française. Tout ce qui est allemand me fait mal." Dans ses confidences, quand la colère la rattrape, c'est d'ailleurs l'allemand qui prend le pas sur sa langue de cœur, le français.
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https://www.arte.tv/fr/videos/065424-017-A/c-etait-quoi-romy-schneider/
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