SOCIAL Reportage - 145 commentaires
Le 5 décembre, la manifestation traditionnelle contre la précarité et le chômage a accueilli les défenseurs des libertés fondamentales. Une convergence des luttes qui s’est transformée en affrontements entre les forces de l’ordre et une minorité de manifestants.
Mots-clés article 24 ; chômage ; manifestation ; PPL sécurité globale ; précarité ; violences
Le mot d’ordre était double : contre le chômage et la précarité, mais aussi pour les libertés fondamentales et pour le retrait de la proposition de loi « Sécurité globale ». Une convergence des luttes en quelque sorte rassemblée sous un slogan : « Pas de sécurité globale, de la sécurité sociale ». En plus de la vingtaine de rassemblements ou défilés organisés en France, une manifestation parisienne partait de la porte des Lilas (XXe arrondissement) jusqu’à la place de la République (XIe) ce samedi 5 décembre.
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Pierre Granodier, de la CGT Chômeurs et précaires ... privés d'emploi ... Emmanuel Vire, à la tête du syndicat des journalistes et membre du collectif organisateur de la mobilisation pour les libertés ... un cordon de forces de l’ordre qui lui impose le rythme en tête ... collectif Art en grève ... les tensions sont vives rapidement. Quelques gilets jaunes invectivent devant le carré officiel des syndicats ... À plusieurs reprises, les policiers bloquent le cortège ... Grenades de désencerclement et lacrymogènes vont répondre aux jets de pierres et de feux d’artifice durant une heure, la nasse des rues adjacentes se détend de temps en temps permettant à une partie des manifestants de quitter l’itinéraire désormais impraticable ... Trop de tensions induites par le dispositif ont eu raison d’une somme de slogans pourtant légitimes et urgents.
Clés : Pauvreté ; Travail
Samuel Churin, 55 ans, est un des comédiens fétiche d’Olivier Py. On l’a vu au cinéma dans « 120 battements par minute » ou plus récemment « la Terre des hommes ». Ancien informaticien, intermittent du spectacle comblé et actif, il a du coffre et une voix qui porte. Mais l’invité du TPA de cette semaine répond aux questions de Denis Robert pour une autre facette de sa vie : celle d’initiateur et de porte-parole de la Coordination des Intermittents et des précaires. Il cite souvent Ambroise Croizat l’initiateur de la sécurité sociale et le préambule de la Constitution de 1946 : « Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence. ».
Il nous alerte ici, avec gravité, sur la catastrophe en cours qui va nous submerger à la rentrée de septembre quand passera le deuxième volet de la très méchante loi Pénicaud sur la réforme de l’assurance chômage : « Les travailleurs en CDI ont pu bénéficier de 24 milliards d’euros de dépenses en chômage partiel pour les sauver, les travailleurs discontinus hors intermittents du spectacle n’ont pas touché un centime. Non seulement leurs activités se sont stoppées nettes pendant le confinement, mais encore le sont-elles pour longtemps. » explique-t-il.
Il évoque les 2,3 millions de précaires qui travaillent par exemple dans le tourisme, l’évènementiel, la restauration, l’hôtellerie et qui vivent aujourd’hui chichement sur leurs économies ou les aides de proches. Ils vont inévitablement, si rien n’est fait cet été, basculer au RSA en septembre. Ils forment l’essentiel du troupeau des 6 chômeurs sur 10 qui ne sont plus indemnisés. « Cela est inadmissible et contrevient à l’esprit de la Constitution. Que se serait-il passé pendant la crise du Covid 19 si 6 malades sur 10 n’étaient pas couverts par la Sécurité Sociale et donc dans l'impossibilité de se soigner? » interroge le comédien, dépité mais pas découragé par ce combat vital.
Une des raisons de cet oubli des précaires et de cet ostracisme reposerait sur la sémantique. On parle d’emploi, de plein emploi, de contrat à durée indéterminé, alors que l’avenir est, à l’évidence en écoutant Samuel Churin, à la discontinuité, à la précarité assumée et au revenu universel.
Avec ce TPA riche et explosif, on est au cœur du combat contre le capitalisme échevelé et son avatar libéral qui nous appauvrissent, nous affament et nous tuent à petit feu. Si vous avez un doute sur ce constat, écoutez Churin.
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Transcription : ... les tzcld sont une escroquerie ... le salaire à vie ... mise en cause du paritarisme ... se focaliser sur l'emploi, c'est donner la main aux libéraux et au MEDEF. ... foutaise des "privés d'emplois", des "demandeurs d'emploi" ...