10 décembre 2021 à 09h27 Mis à jour le 11 décembre 2021 à 10h12 / Marie Astier (Reporterre)
Durée de lecture : 9 minutes - Clés : Agriculture Animaux
220 vaches à l’abattoir. En Haute-Savoie, Éric, éleveur, a le cœur lourd : à cause d’un cas de brucellose, tout son troupeau va être abattu. Ces normes rigides « profitent aux industriels », critiquent deux expertes.
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Les formes graves et chroniques sont rares chez les humains », explique Coralie Amar. Vétérinaire, choquée par ce qui arrive à Éric, elle a décidé de l’aider. « On la surveille surtout parce que c’est une maladie commerciale », estime-t-elle.
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« Ce sont des engagements internationaux pris dans le cadre de l’OIE [Organisation mondiale de la santé animale] », explique Bernard Mogenet, éleveur et président de la FDSEA [2] des deux Savoie. Il a assisté aux réunions interministérielles à la suite de la détection du cas. « Si l’abattage n’est pas fait dans les trente jours, la France pourrait perdre son statut “indemne”. »
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Notes
[1] Direction départementale de la protection des populations
[2] Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles
Une étude scientifique indique que la masse anthropique — le poids de ce qui est fabriqué par les humains — dépasse celle des êtres vivants. Premier responsable : le secteur de la construction. Le poids des bâtiments et des infrastructures dépasse même celui des arbres. Et le plastique ? Il pèse deux fois plus que l’ensemble des animaux.
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« Tous les humains ne sont pas responsables à égalité de cet impact »
« C’est une comparaison très habile, parlante pour le grand public », dit à Reporterre Jean-Baptiste Jouffray, chercheur spécialiste du développement durable au Stockholm Resilience Center. « La même équipe avait montré en 2018 que les animaux d’élevage représentaient une biomasse dix fois plus importante que celle des oiseaux et mammifères sauvages réunis. »
Mais si ce concept d’Anthropocène montre le poids, réel et symbolique, des humains sur la planète, il ne montre pas que « tous les humains ne sont pas responsables à égalité de ce poids. Une visualisation géographique d’où se répartit cette masse anthropique serait intéressante », souligne Jean-Baptiste Jouffray. Certains préfèrent ainsi parler de Capitalocène, afin de souligner que l’emprise grandissante de l’espèce humaine sur Terre a commencé au moment et là où se développait le capitalisme.
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Si on assume que l’humain a cette capacité d’influence, on constate que pour l’instant c’est pour le pire, mais cela pourrait être pour le mieux. »
[1] Emily Elhacham, Liad Ben-Uri, Jonathan Grozovski, Yinon M. Bar-On & Ron Milo, Global human-made mass exceeds all living biomass, Nature, décembre 2020. Traduction : la masse mondiale des produits manufacturés par les humains dépasse celle de toute la biomasse vivante.
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