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Guerre d’usure
Un héros, le dernier film du réalisateur Asghar Farhadi, propose, comme dans ses précédents longs métrages, à la fois un portrait acerbe de la société iranienne et un conte moral à portée universelle. En plaçant une histoire d’endettement en son centre, le récit fait écho au Marchand de Venise, qui nous rappelait déjà que la dette est avant tout un rapport social reposant sur la confiance, mais impliquant également une tension irréductible entre la logique arithmétique et la prise en compte de l’humain.
On découvre ainsi incidemment qu’il est possible en Iran de payer une caution non seulement pour faire sortir quelqu’un de prison, mais aussi pour lui éviter la peine capitale. Mais ici, Barham, le créancier, n’est pas un usurier sans vergogne à l’instar du Shylock shakespearien : c’est au contraire son prêt qui a permis de tirer Rahim des griffes d’un tel énergumène, et il a dû pour cela sacrifier la dot de sa propre fille. D’où l’acrimonie qu’il entretient vis-à-vis de son débiteur, qu’il est le premier à ne pas voir comme un héros.
La mauvaise réputation
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A l’occasion de son passage à Paris, le réalisateur a accepté de répondre aux questions d’Alternatives Economiques.
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Un héros, par Asghar Farhadi, en salles le 15 décembre