C’est reparti pour un tour. Les Français sont confinés au moins jusqu’au 1er décembre. Et peut-être pour plus longtemps encore. Ils ne pourront sortir de leur domicile que pour aller travailler, si le télétravail se révèle impossible. Pour qu’ils puissent produire, on renvoie les enfants à l’école. De la crèche au lycée. C’est le retour des attestations, des déplacements limités, aussi bien en durée qu’en distance. Plus de vie sociale, plus de culture, plus de sport. Comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Un vent de panique s’est emparé du sommet de l’État. Le retour de la pandémie démontre l’échec du déconfinement. Cette nouvelle crise sanitaire va mettre le pays à genoux. Les plus pauvres, les plus fragiles en feront encore les frais. Ce pouvoir qui a réprimé à tout va le mouvement social est maintenant incapable de protéger le peuple. C’est insupportable.
La France qui replonge dans le confinement. On en parle tout de suite dans le numéro 93 du P’tit coup de Bourbon.
Transcription : ... mensonges ... effacement de la démocratie ...
Effacer momentanément la consommation des ménages chauffés à l’électricité, c’est le jackpot pour quelques opérateurs privés mais un coût prohibitif pour les consommateurs, avait dénoncé l’UFC-Que Choisir. L’Autorité de la concurrence conteste à son tour le dispositif.
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L’effacement électrique diffus, c’est la martingale imaginée par le gestionnaire de réseau ERDF, les opérateurs privés et le gouvernement pour éviter le « black-out » hivernal très redouté quand tous les radiateurs électriques se déclenchent en même temps les soirs de grand froid, provoquant des pics de consommation électrique que nos moyens de production ne suffisent pas à satisfaire.
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les ménages volontaires sont équipés d’un boîtier gratuit. En échange, l’opérateur privé qui le leur a fourni coupe momentanément à distance l’alimentation des radiateurs et du chauffe-eau pour soulager le réseau électrique. Cette démarche évite la mise en route des moyens de production les plus onéreux ou l’importation d’électricité au prix fort.
Sur le principe il n’y a rien à redire, mais dans les faits c’est un scandale financier à la charge de tous les consommateurs. C’est en effet la CSPE, la taxe sur la contribution au service public de l’électricité payée sur toutes les factures d’électricité, qui rémunère l’opérateur privé. Tous les 1 000 kWh effacés, nous lui versons collectivement 16 €. Un jackpot pour lui... report de consommation pour les ménages en tout-électrique. ...recours devant le Conseil d’État pour qu’il annule l’arrêté de janvier 2015... L’association a obtenu gain de cause en mars 2016. Un arrêt du Conseil d’État a annulé l’arrêté. Mais le gouvernement persiste dans ce soutien au privé financé par les usagers. Il a élaboré un nouveau projet et l’a soumis à l’Autorité de la concurrence qui vient de rendre son avis, et il est sévère.
Élisabeth Chesnais
echesnais@quechoisir.org
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Quand un pic de consommation d’électricité intervient, il y a deux façons deux réagir au niveau du réseau. Soit augmenter la production en lâchant de l’eau dans les barrages ou en démarrant des centrales thermiques, soit essayer de réguler la consommation en demandant à certains utilisateurs de consommer un peu moins, les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, ce délestage permet d’absorber le pic. Ce dernier principe a été théorisé sous le nom d’”effacement diffus”. EDF l’a déjà plus ou moins mis en place dans certains foyers en fournissant une box qui module le tarif de l’électricité consommée en fonction de la demande nationale. Mais d’autres sociétés indépendantes des fournisseurs d’électricité commencent à se positionner aussi sur ce marché comme Voltalis.
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du fait de la complexité du marché de l’électricité désormais constitué de plusieurs fournisseurs (EDF, Poweo, Direct énergie, Enercoop).
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la commission cherche à encourager et pérenniser le dispositif d’effacement diffus mais demande à ce que ce soit l’opérateur d’effacement diffus qui s’occupe de faire payer ou de rémunérer les fournisseurs en fonction de ce qu’ils ont réellement produit et touché de leurs clients (en application de la loi). Je pense que jusqu’à présent EDF n’avait pas trop prêté attention au sujet car les quantités d’énergie en jeu étaient faibles et les opérateurs alternatifs encore peu développés. Mais la donne commençant à changer, ils cherchent à régulariser la situation pour ne pas se retrouver lésés par la mise en place du mécanisme d’effacement diffus.
Par ailleurs, la commission propose que l’opérateur d’effacement diffus soit rémunéré pour ce service sur la base d’un forfait annuel plutôt que sur la base d’une mise en concurrence par rapport au coût de production de l’électricité. Là encore, la recommandation me semble sage. Livrer l’écologie aux lois du marché n’est pas une bonne chose, on l’a constaté avec l’échec du marché des droits d’émissions. De plus on sent bien qu’en l’état actuel des choses, Voltalis profite abusivement d’une astuce financière pour se remplir les poches à bon compte. J’ajouterai un point, c’est que les kWh qui ne sont pas consommés au moment du pic ne sont pas réellement économisés, ils seront très probablement consommé dès que la consigne de Voltalis sera levée. L’effacement diffus décale la demande dans le temps plus qu’il ne la diminue durablement. Ca ne remet pas en cause son intérêt mais ça en réduit tout de même sa portée.
Sources:
Délibéré de la CRE
Communiqué de Voltalis
Discussions sur Energie 2007
Résumé :
L'effacement des consommations électriques des ménages ou effacement diffus contribue à l'équilibre du réseau électrique et apporte potentiellement de nombreux bénéfices : diminution de la demande d'électricité en période de pointe, diminution du recours à la production d'électricité par centrales thermiques, diminution des contraintes d'acheminement sur le réseau électrique, meilleure insertion des énergies renouvelables sur le réseau.
L'effacement diffus peut également permettre aux consommateurs de réaliser des économies d'électricité. Ainsi, des coupures d'alimentation du chauffage et de l'eau chaude électrique pendant 15 à 20 minutes par heure permettraient de réaliser les jours où elles sont pratiquées, une économie moyenne de l'ordre de 5 à 8 % de la consommation totale journalière d'électricité.
Lors des effacements, la baisse de la température intérieure (de l'ordre de 0,4 ℃) est faible par rapport à la variation naturelle de la température dans ces logements.
SOURCE : http://www.ademe.fr/effacement-diffus-l
avec
Mots-clés : CONSOMMATION D'ELECTRICITE, ECONOMIES D'ENERGIE, COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
Date de mise en ligne : Octobre 2012
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Afin de déterminer la part de l’effacement qui constitue une économie d’électricité pour les consommateurs, l’ADEME et le CSTB se sont associés pour conduire une étude alliant une modélisation thermique à des observations statistiques en période de chauffe sur un panel de 2800 adhérents à l’offre de la société VOLTALIS6
6 VOLTALIS, opérateur d’effacement diffus ayant équipé plus de 100 000 sites, a mis à disposition deux groupes de 1 400 foyers adhérents situés dans l’ouest de la France entre janvier 2012 et avril 2013. Les économies d’énergies ont été mesurées entre un groupe sur lequel des effacements étaient réalisés et l’autre groupe « témoin »
__ndlr : se marie donc avec le "compteur intelligent" de type Linky. Mais alors, pourquoi ne pas communiquer sur la problématique globale, plutôt que d'installer les compteurs "en douce" ?! Pourquoi ne pas l'évoquer dans cette fiche ?
N'est-ce pas bien adapté à la politique "tout électrique" pratiquée par edf depuis les années 1970 pour "vendre" l'énergie nucléaire ?
(ressenti subjectif, avocat du diable ;-(
N° 3690
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 26 avril 2016
RAPPORT D’INFORMATION
DÉPOSÉ
en application de l’article 145 du Règlement
PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES
sur les enjeux et impacts de l’effacement électrique diffus
ET PRÉSENTÉ PAR
Mme Marie-Noëlle BATTISTEL, Députée.
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II. SI, AUJOURD’HUI, L’EFFACEMENT ÉLECTRIQUE DIFFUS N’EST PAS LA SOLUTION À PRIVILÉGIER... IL NE FAUT PAS POUR AUTANT FERMER LA PORTE À SON DÉVELOPPEMENT 33
A. LES DIFFICULTÉS ACTUELLES DE L’EFFACEMENT DIFFUS 33
B. DEMAIN, L’EFFACEMENT DIFFUS POURRAIT ÊTRE UN VÉRITABLE LEVIER DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE 40
C. ENCOURAGER DES MODÈLES D’EFFACEMENT DIFFUS INNOVANTS ET CENTRÉS SUR LES CONSOMMATEURS 56
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CONCLUSION
L’effacement électrique diffus permet une meilleure gestion de la pointe et est susceptible d’être de plus en plus utile dans les années à venir, notamment pour l’intégration des énergies renouvelables. Pourtant, aujourd’hui, le modèle économique souffre de faiblesses importantes, accentuées par la conjoncture qui ne permet pas une bonne valorisation des effacements. La puissance publique doit donc réussir à trouver un juste équilibre. S’il ne faut pas subventionner un modèle économique inadapté, il ne faut pas pour autant tuer une filière qui pourrait prendre des formes plus innovantes, centrées sur les gains retirés par les consommateurs. La France a mis en place un dispositif de valorisation de l’effacement électrique diffus novateur en Europe qu’il convient à la fois d’évaluer et de compléter pour assurer une meilleure visibilité aux acteurs potentiellement innovants.
__ndlr : face à la complexité rencontrée par le législateur à réguler en même temps les dimensions économiques, sociales, fonctionnelles et techniques, ne serait-il pas temps de s'appuyer sur les notions de sma, émergence des acteurs intelligents répartis, simplexité... ?
Pour ce faire, disposer d'un tiers indépendant, impartial comme CoEco serait décisif.
Car la réussite de l'optimisation à court et long terme repose sur la confiance accordée par l'ensemble des parties prenantes au tiers en question. C'est elle qui permettra la cocréation des solutions optimisées.