Des questions se sont posées à propos de notre ligne de l’unité nationale face au terrorisme islamique. En effet, maints font remarquer qu’elle a reçu pour réponse dix jours de diffamation par les ministres de Macron sur le thème lunaire de « l’islamo-gauchisme ». Certes, il ne fait pas de doute selon nos informations que cette charge a été une manifestation de « l’esprit de finesse » de Macron en personne. Mais ceux qui ont douté l’ont fait sur un malentendu.
Il ne s’agit pas « d’union nationale » au sens que ce mot prend dans la sphère politique traditionnelle. L’unité dont nous parlons et celle dont nous nous réclamons n’est pas celle de la sphère des partis politiques. Il s’agit de l’unité du peuple.
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Le peuple qui serait occupé à la lutte des dogmes religieux n’a plus d’énergie pour la lutte de classe contre l’oligarchie et la finance. L’unité dont il est question, c’est celle qui refuse aux terroristes la victoire de leurs objectifs essentiels que sont la peur dans nos rangs et la division dans le peuple. Dans le même registre, dans un passé récent nous parlions « d’unité d’action » face à l’épidémie du Covid.
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bipolarisation de la société ... le macronisme est la clef de voûte la plus friable qui soit. Son verbe est inaudible puisqu’il est mieux porté et mieux assumé par l’extrême-droite ... Après LFI, et puisque la digue était rompue, et puisque c’était désormais sans risque, la vague est passée sur les autres, l’un après l’autre : PCF, LDH, UNEF et ainsi de suite. ... Déjà un groupuscule d’extrême droite a manifesté de nuit pour « décapiter la République ». Ils ne s’arrêteront pas là comme le prouve toute l’expérience de l’histoire.
La polarisation du champ politique est loin d’être achevée, c’est certain. Mais elle se construit sous les coups de marteaux conjugués du covid, du terrorisme islamique et de l’agitation des parleurs d’extrême droite. Épisodiquement, les dégâts du changement climatique percent le blindage informatif. Angoisse à tous les étages. Voilà le véritable adversaire : la sidération, la peur, l’absence de toute perspectives d’un futur différent.
Dès lors, le moment nous commande de nous avancer drapeau et musique en tête. Il s’agit d’entrainer à rebrousse pente le peuple. Il s’agit de rendre possible la concorde sans laquelle on ne peut vivre ensemble. Car ce qui est en cause c’est quand même l’unité du pays. J’espère avoir fait comprendre qu’elle ne peut être autre chose que l’unité de son peuple. Les apprentis sorciers du moment vont finir par le disloquer si on les laisse faire sans contre-offensive.
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Alexis Corbière, député La France insoumise de la Seine-Saint-Denis était l'invité de Francis Letellier sur LCP ce soir, dans son émission Audition Publique.
Ont notamment été abordés les thèmes de la crise covid-19, la laïcité, les néonicotinoïdes, le nucléaire, le drame de Conflans et le terrorisme islamiste.
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Derrière l’accusation d’"islamo-gauchisme", les classes dirigeantes veulent cacher leur propre responsabilité dans le terrorisme islamique, lourde du fait de leurs liens avec les pétromonarchies et leur radicalisation néolibérale. Ce qui émerge, en fait, c’est un « capitalo-fascisme », qui abandonne les idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité pour maintenir un ordre inégal, destructeur de la biosphère, et écrasant les libertés publiques.
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l’abominable meurtre de Samuel Paty perpétré, sus au prétendu responsable de l’attentat, l’« islamo-gauchisme ». Pendant que les trolls droitistes se déchaînaient sur les réseaux sociaux, le ministre Blanquer accusait nommément le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, tout comme un ex-Premier ministre PS, Manuel Valls, tandis que d’anonymes imbéciles taguaient « collabo » sur le siège du Parti communiste et que d’autres mettaient en cause des élus d’EELV.
Il ne devrait y avoir au sein du mouvement émancipateur et écologiste aucune crainte devant un tel déferlement de haine, sinon de l’effroi devant tant de capacité à mentir. Car ce que veulent cacher ces lanceurs de fatwa, c’est leur propre responsabilité, eux dont le camp est au pouvoir depuis 2002 : leur incapacité en tant que responsables de la police à cibler les islamistes, malgré la régression constante des libertés publiques qu’ils ont promu au nom de « la lutte contre le terrorisme », leur amitié constante et financièrement intéressée avec les régimes d’Arabie saoudite et du Qatar, régimes qui ont soutenu politiquement et économiquement l’islamisme radical, leur vindicte constante et anxiogène contre les musulmans, qui ne peut que pousser les esprits les plus faibles de cette religion à tomber dans la haine en retour, leurs complicités douteuses — des proches de Marine Le Pen manifestant en 2009 avec Abdelhakim Sefrioui, mis en examen dans l’enquête sur l’attentat de Conflans, ou le directeur du Point — dont un fonds de commerce est la dénonciation de l’islam —, Franz-Olivier Giesbert, présentant en 2014 Tariq Ramadan comme « un grand philosophe international ».
Mais il faut, pour comprendre ce qui se passe et surmonter ces tombereaux de fiel, prendre du champ. Comme je l’ai expliqué dans Tout est prêt pour que tout empire (Seuil, 2017) https://hervekempf.net/Tout-est-pret-pour-que-tout-empire-12-lecons-pour-eviter-la-catastrophe, l’islamisme radical est intimement entremêlé avec l’évolution du capitalisme des quarante dernières années : pour faire pièce à l’invasion soviétique dans les années 1980, les États-Unis ont, par l’intermédiaire de l’Arabie saoudite, armé les factions musulmanes les plus radicales, les aidant à prendre de l’envergure. De surcroît, nonobstant le tournant rigoriste pris par l’Arabie saoudite après l’occupation de La Mecque par des extrémistes musulmans en 1980, les pays occidentaux ont maintenu les meilleurs liens avec ce pays et les autres pétro-monarchies, en raison de leurs fournitures de pétrole, alors qu’ils savaient que ces pays soutenaient le développement d’un islamisme radical. L’invasion criminelle de l’Irak en 2003 par les États-Unis et leurs alliés a encore contribué à jeter de l’huile sur le feu du terrorisme international. Autrement dit, le refus de s’affranchir de la dépendance pétrolière et de mener une vraie politique climatique a conduit les dirigeants occidentaux à fermer les yeux sur ce qui allait devenir, à partir du 11 septembre 2001, un cauchemar.
Il faut cibler les causes du phénomène, à savoir ces alliances coupables et notre dépendance au pétrole qui en est le ressort
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l’islamisme radical, malgré les crimes abominables qu’il peut susciter, est un péril secondaire par rapport à la catastrophe écologique planétaire en cours, et dont les chiens hurlants du moment négligent si opportunément l’existence.
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tout en stimulant le désastre écologique, poursuivent le projet néolibéral de privatisation généralisée et veulent un déploiement illimité des techniques numériques. Comme ce projet est de plus en plus inacceptable, les classes dirigeantes ont choisi d’aller vers des formes de gouvernement toujours plus autoritaires. Elles reprennent aussi sans barguigner les thèmes d’islamisme, de sécurité, d’immigration, pour détourner vers ces boucs émissaires la colère populaire. Le but de la manœuvre est de refouler toute idée de se tourner vers une gauche revigorée qui voudrait s’attaquer à la réforme de la fiscalité des riches, à l’évasion fiscale des multinationales, et entreprendre une politique écologique.
Ce qui se fait ainsi jour est un capitalofascisme, qui abandonne les idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité pour maintenir un ordre inégal, destructeur de la biosphère, et écrasant les libertés publiques. Plutôt que de se défendre d’un « islamogauchisme » sans substance réelle https://www.liberation.fr/debats/2020/10/23/en-finir-avec-l-islamo-gauchisme_1803361, le mouvement émancipateur et écologiste doit faire front dans l’unité, et attaquer sans broncher les politiques désastreuses menées par les capitalistes et par leurs laquais.