lundi 7 octobre 2024, par Christophe Noisette
3000 personnes ont déambulé dans les rues de Guéret, samedi 5 octobre 2024 pour dire non à l’implantation de l’usine Biosyl. Biosyl est une usine de pellets (granulés bois) qui, selon les associations qui s’opposent à son implantation, risque d’augmenter la déforestation, de détruire de nombreuses petites scieries locales. Le site prévu est riche en biodiversité. Etaient présents des associations environnementalistes (France Nature Environnement, Greenpeace), des syndicats (CGT, Confédération paysanne), des députés (Mathilde Panot et Berenger Cernon - LFI), une euro-députée (Marie Toussaint - Les écologistes), des conseillers régionaux (Jean-Lous Pagès et Amandine Dewaele - Les Ecologistes), des élus locaux dont Marie-Françoise Fournier, la maire de Guéret, etc...
Une nouvelle entreprise devrait s’installer à Salins-les-Bains. Son but : utiliser le bois issu des déchets de la sylviculture pour développer ...
Connu / TG du 4/12/22 à 16:51
Luttes sociales
Les travailleurs de la centrale à charbon de Cordemais, en Loire-atlantique, veulent donner une seconde vie à leur outil de travail. En grève depuis dix jours, ils demandent un moratoire sur la sortie du charbon programmée en 2022, pour avoir le temps de préparer la reconversion de leur usine. Le projet qu’ils peaufinent depuis trois ans, prévoit de produire de l’électricité à partir de pellets issus de rebuts de bois, collectés localement en déchèterie ou amenés par bateau depuis des ports proches. Ils se penchent aussi sur la manière de réduire au maximum les pollutions, cancérigènes notamment. Mais pour l’instant, le ministère de la Transition écologique et solidaire ne semble pas vouloir en entendre parler. Récit.
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« Le prototype sur lequel ils travaillent ressemble à une grosse cocotte minute, décrit Jérôme, logisticien au sein de la centrale. On injecte de la vapeur à 300°C et 15 bars très rapidement. Cela permet d’éclater les fibres de bois et de chasser l’humidité. Le bois qui ressort devient hydrophobe. »
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Améliorer le bilan carbone grâce au transport maritime court
Organisme : ADEME
Description : novembre 2017 - 2 p.
Type de contenu : Projet Lauréat IA
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https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/cibv_vf.pdf
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Le projet CIBV (Carbon Ingen’R Bugeat ViaM) propose de réaliser la première unité
préindustrielle en Europe de production de pellets torréfiés à partir de biomasse. La
torréfaction est un traitement thermique qui vise à éliminer l'eau et permet de détruire la
structure fibreuse de la biomasse avec un rendement énergétique élevé (90%). A
l'heure de la transition énergétique et d’une montée en puissance des énergies
renouvelables, le bois
- énergie est en train de s'imposer comme l'une des alternatives
aux énergies fossiles. Le pellet torréfié permet une rupture technologique majeure dans
la filière du combustible bois - énergie grâce à de multiples avantages.
Objectifs
Les principaux objectifs techniques et scientifiques sont la production d'un combustible : - Biosourcé à densité énergétique élevée, proche de celle du charbon ;
- Utilisable dans les installations thermiques sans aménagement spécifique ;
- Facilement stockable et transportable.
Le projet CIBV s'inscrit également dans les objectifs environnementaux tels que : - La conception d'un processus industriel et d'un aménagement de site
responsables ; - La gestion forestière dynamique.
Le plan d’approvisionnement du projet est de 113 000 tonnes / an.
Déroulement
Les principales phases du projet sont : - Les études de développement et l’élaboration des dossiers règlementaires ;
- La consultation des fournisseurs et des entreprises ;
- L’acquisition et la préparation du site ;
- L'extraction et la transport de la biomasse brute ;
- les équipements de préparation de la biomasse (broyage, criblage, séchage) ;
- la transformation de la biomasse (torréfaction et pelletisation) ;
- La manutention et le transport ferroviaire
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Carbon Ingen’R Bugeat Viam (CIBV) : quand la réalité dépasse la fiction !
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Ce projet de pellets torréfiés permet en plus de réhabiliter une zone industrielle inoccupée et polluée, tout en dopant la création d’emplois locaux, au moins 17 personnes nous dit on.
Telle est la question que se posent bon nombre de personnes qui n’ont soit pas lu le dossier d’étude d’impact (fort indigeste au demeurant) soit pas compris les effets négatifs et cumulés en cascade d’un tel projet tant autour de Bugeat (installation classée oblige), que sur l’ensemble de la zone d’approvisionnement en bois à 80 km de rayon.
Une enquête publique bâclée et un déni de démocratie
L’enquête publique n’a eu lieu que sur les communes de Bugeat et Viam alors même que tout le Parc de Millevaches, et au-delà les territoires de Corrèze et des Combrailles sont tout autant concernés par la zone d’approvisionnement en bois.
L’enquête publique contrairement à l’habitude a mobilisé très largement la population lors de l’unique réunion publique organisée par le commissaire enquêteur, en séance en mairie, comme sur les registres d’enquête internet ou papier (presque 200 pages de registre au final).
De très nombreux positionnement bien argumentés et chiffrés ont montré toute l’incohérence de ce projet localement, tant du point de vue économique qu’écologique et social.
Pour autant, l’avis final du commissaire enquêteur a été tout à fait favorable au projet présenté et ce malgré toutes les lacunes et omissions relevées par les habitants, associations constituées et professionnels de la filière bois.
Un projet d’ICPE1 localement aberrant pour la santé des populations
Nous avons affaire dans ce cas à un gros projet industriel qui va accueillir sur zone au moins deux industriels, Carbon Ingen’R pour la production de pellets torréfiés et Lyaudet pour le broyage de souches.
Ces deux activités relèvent logiquement du régime ICPE mais seule l’activité de production de pellets a fait l’objet d’un dossier d’étude d’impact et d’une enquête publique.
Par ailleurs, le site situé au vent du bourg de Bugeat à seulement 1,5 km va nécessairement générer de nombreuses nuisances à la population : bruit des broyeurs, poussières, trafic poids lourds, émissions de gaz de combustion, pollution des eaux.
La qualité de l’air extérieur qui était jusque là un des bienfaits du plateau va sérieusement être impactée dans le périmètre immédiat du projet et notamment dans Bugeat et dans les villages proches. Potentiellement le centre sportif de Bugeat pourrait même ne plus accueillir de sportifs de haut niveau. Le bruit sera aussi une très forte nuisance régulière autour du site.
Un projet totalement fou pour la préservation et l’amélioration des forêts
Il y avait déjà beaucoup à redire sur la gestion des forêts en Limousin et sur le plateau de Millevaches en particulier, mais avec ce projet censé ramasser tous les andains de branches et les souches des arbres abattus, on atteint là le summum de l’incohérence en matière de gestion forestière.
La forêt est par essence un immense moteur à recycler le carbone et donc à recycler la matière végétale. C’est son fonctionnement normal qui se réalise grâce à une myriade d’espèces (insectes, champignons, bactéries, oiseaux, …) qui jouent toutes un rôle dans ce recyclage permanent de la matière.
Ainsi prélever toute la biomasse et ne rien laisser au sol est totalement contre nature et ne laissera derrière ces zones que champs de ruines stériles.
Plus grave, avec ce projet on légitime un système très néfaste et court-termiste de gestion de la forêt, celui de la plantation suivie ou précédée de la coupe rase ou coupe à blanc.
Ce ne devrait pas être le mode courant de gestion de la forêt mais plutôt l’exception or en Limousin, ce système est devenu quasiment le seul système mis en pratique. A contrario, la gestion pérenne des forêts en futaies irrégulières est totalement marginalisée.
Le broyage des souches va renforcer et intensifier encore un peu plus cette logique mortifère, car jusque là les souches n’étaient pas toujours prélevées, parfois, les replantations étaient faites en laissant les souches en place. Les rotations de coupes sur les parcelles risquent encore d’être raccourcies de ce fait, alors qu’on coupe déjà les douglas à 35 ans, quand il faudrait les laisser pousser au moins jusqu’à 60 ou 70 ans. Les accrus forestiers de bouleaux ou de chênes vont eu aussi subir le même sort à un rythme soutenu pour alimenter des besoins toujours croissants de la filière.
L’eau et les sols fortement impactés, une acidification accrue à prévoir
De même puisque nous sommes en contexte granitique, les sols acides sont peu fertiles et l’eau est déjà très acide, phénomène renforcé par la pollution mondiale et les pluies acides associées.
Le maintien de la matière organique dans les sols est le moyen le plus simple de limiter cette acidification qui va croissant depuis 50 ans sur le Massif Central et tous les massifs granitiques.
Ainsi, prélever les souches va faire descendre encore le pH de l’eau qui est déjà critique (pH<4,8) dans certaines communes, où des captages sont particulièrement touchés par la présence d’aluminium toxique dans l’eau. On frise parfois un niveau égal à trois fois la concentration maximale recommandée en aluminium dans l’eau (niveau OMS fixé à 200 µg/L) or ces communes n’ont pas conscience qu’avec ce genre de projet industriel, le problème va encore s’accroître rapidement.
On proposera alors sûrement aux communes des systèmes coûteux de traitement de l’eau alors même qu’il suffirait d’avoir des pratiques en adéquation avec les contraintes et caractéristiques du territoire.
Il serait possible de continuer encore la liste des impacts à prévoir d’un tel projet, sur le plan touristique, paysager, forestier, …
Manifestement les élus locaux ne l’entendent pas ainsi puisque ravis de voir arriver ce beau projet, ils se sont même constitués en association pour le défendre. On croit rêver… ou plutôt être en plein cauchemar.
L’avenir dira qui avait raison …. et si l’expression des habitants fortement mobilisés contre ce projet, mais qui fut aussi très stigmatisée, n’était pas au final l’avis le plus éclairé et pertinent pour préserver la vie et un avenir possible sur ce territoire.
1Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
Jean-Jacques Gouguet, professeur émérite d’économie et d’aménagement du territoire de l’Université de Limoges et président de Sources et Rivières du Limousin a adressé en début d’année sa démission du Conseil scientifique du parc au président du PNR Millevaches.
Cette démission n’a pas été la seule dans ce contexte : un autre membre du Conseil scientifique ainsi que le chargé de mission « forêts » du PNR ont également pris le large. Nous reproduisons ici la lettre de démission de Jean-Jacques Gouguet
« Après mûre réflexion et discussion hier en conseil d’administration de Sources et Rivières du Limousin, j’ai pris la décision de démissionner du conseil scientifique du PNR Millevaches.
La première raison est l’instrumentalisation du conseil scientifique dans la contribution du Bureau du parc à l’enquête publique concernant le projet CIBV qui est inadmissible. Il est affirmé en effet, pour justifier la position favorable au projet du Bureau, que le conseil scientifique « a été mobilisé depuis près d’un an sur ce dossier afin d’étudier les documents disponibles relatifs au projet, et d’éclairer les instances du Parc Naturel Régional de Millevaches en Limousin en charge de ce dossier ». Je rappellerai simplement que j’avais envoyé la proposition suivante : « Il me semble donc que nous avons besoin d’une étude d’impact globale et non pas d’une étude d’impact limitée à une unité de production. Cela peut être intégré dans le débat préconisé avec l’absolue nécessité de participation réelle du public. Pourrait-on préconiser une vraie conférence de citoyens ? ». Tout cela est resté lettre morte : on a une pseudo étude d’impact purement ponctuelle ; la concertation « à la française » fait sourire.
La seconde raison provient du non respect de la devise adoptée à l’initiative du CORP* pour définir les PNR : « Une autre vie s’invente ici ». Or sur le territoire du PNR Millevaches
Nous venons d’échapper à une poubelle nucléaire
Il y a déjà un élevage industriel de bovins
La gestion et l’exploitation de la forêt est calamiteuse.
On rajoute une unité industrielle de destruction des sols et de la biodiversité (coupes à blanc et enlèvement des souches). Tout cela fait beaucoup et j’ai une réputation académique à défendre. Par ailleurs, ce n’est vraiment pas ma conception de la devise « Une autre vie s’invente ici. »
Le 17 janvier 2018
Jean-Jacques Gouguet
- Conseil d’orientation, recherche et prospective de la fédération des PNR