Environnement
Le Japon continue de repenser sa stratégie nucléaire pour faire face à la crise énergétique mondiale causée en grande partie par le prix du gaz. Le pays, qui avait déjà annoncé en août son intérêt à développer de nouveaux réacteurs et à réactiver certains de ceux qui étaient inactifs, envisage maintenant prolonger la durée de vie utile du nucléaire au-delà de la limite actuelle de 60 ans.
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Ce n’est pas un cas isolé. la Belgique -a prolongé la durée de vie de son parc nucléaire de 10 ans- et même le Allemagne, qui se positionne traditionnellement contre l’énergie atomique, ont également ouvert la porte à des mesures similaires. L’Espagne, pour sa part, reste ferme sur sa feuille de route : fermeture totale entre 2027 et 2035. C’est ainsi que le PNIEC l’envisage et, comme l’explique le secteur, il n’y a pas eu d’approches qui suggèrent qu’il y aura un changement de plans.
La moitié des centrales nucléaires françaises sont à l'arrêt menaçant la France de Black-out. Un risque qui a poussé RTE, le gestionnaire du réseau électrique à demander aux Français à réduire leur consommation d'électricité. Cette annonce intervient après l'identification de fissures sur la tuyauterie de plusieurs réacteurs. Les fissures, un risque déjà connu et décrit leur construction.
Marcel Boiteux "La durée de vie d'une centrale nucléaire est estimée à un peu plus de 30 ans" - 1979 - 03:28 - vidéo
En ce début avril 2022, la France pourrait connaître un black-out faute d'électricité. La baisse des températures intervient au moment critique où la moitié des centrales (24 sur 56) est à l'arrêt pour travaux de maintenance. Une maintenance qui était prévue mais a été retardée par la crise du Covid-19, à laquelle s'ajoute des arrêts provisoires après la détection d'anomalies dans certaines infrastructures, notamment des traces de corrosion et de micro-fissures sur la tuyauterie.
Ces risques de fissures liés à la corrosion étaient déjà clairement identifiés dès la construction des premières centrales nucléaires lancées en 1974, en pleine crise du pétrole. A l’époque, le gouvernement avait décidé d’assurer son indépendance énergétique en construisant un vaste parc de centrales, confiant l’édification du « tout-nucléaire » à EDF. C’est Marcel Boiteux, à la tête d’EDF depuis 1967 (jusqu’en 1979), qui fut chargé de normaliser la construction des centrales nucléaires sur l'ensemble du territoire français. Nommé à la présidence du conseil d’administration d’EDF en février 1979, il connaissait bien cette question.
Dans l’extrait que nous vous proposons en tête d'article, Marcel Boiteux décrivait l'origine probable de l'apparition de fissures dans les conduits menant aux cuves : « Ces cuves sont soumises à des cycles thermiques. Quand l’usine est en pleine puissance, elle est chaude, quand elle est en faible puissance, elle est froide ». La température de l’eau chauffée par la fission des atomes d'uranium atteignant selon lui à 350°C (elle est en fait de 320°C). Il poursuivait : « Le résultat c’est que l’acier est dilaté par la chaleur et contracté quand il fait moins chaud, et c’est cette respiration thermique qui est en cause. »
Peu de fissures avant 40 ans
Rassurant, le président d’EDF expliquait cependant que ces risques étaient minimes dans la mesure où les centrales auraient une durée de vie inférieure à celle susceptible de provoquer la corrosion de l'acier et l’apparition des fissures. La longévité de l'acier avait été calculée « pour 12 000 cycles », selon lui, on ne dépasserait pas cette date, « ce qui est totalement exclu ».
Jean-Louis Servan-Schreiber qui menait l'interview l'interrogeait sur la durée effective : « 12 000 jours une centrale ? C’est-à-dire 40 ans ? ». Marcel Boiteux confirmait cette estimation, la minimisant même : « Oui, un peu plus de 30 ans. »
Marcel Boiteux décrivait la manière dont on avait estimé les risques et comment les « calculs volontairement pessimistes », avaient été établis. Selon ces études, « dans certains cas, la fissure ne débouchait que dans les 40-50 ans, ce qui n’a vraiment aucune importance. » précisait-il, avant d'ajouter que ces calculs concernaient notamment les fissures des « plaques tubulaires », des plaques de 50 cm d’épaisseur placés dans « les échangeurs de chaleur des réacteurs », un poste stratégique.
Des micro-fissures déjà visibles
... malfaçon dans le « beurrage », la technique de recouvrement de l’acier inoxydable. Mais il rassurait : « Les délais de propagations sont tels qu’il n’y a pas un vrai problème. »
D'autres fissures situées dans le « nez de tubulure », où résidait la plus grande tension, l’inquiétaient d’avantage. Il estimait qu’elles pourraient poser problème à l’avenir.
Marcel Boiteux à propos des risques des fissures au niveau des "nez de tubulure"
1979 - 02:42 - vidéo
« Alors là, c’est plus embêtant » : « Effectivement les calculs montrent que dans ces nez de tubulure, dans les pires conditions, 12 000 cycles etc. les dites fentes pourraient déboucher dans 6 à 40 ans. » (Marcel Boiteux, président du conseil d'administration d'EDF (1975-1987)
Une situation d’autant plus préoccupante, qu’il reconnaissait que les mesures effectuées sur des cuves avaient été réalisées en usine, et pas en fonctionnement. Aucune technique de mesure ni de réparation n’existait encore dans les centrales en activité à l'époque.
Le président d’EDF se voulait rassurant à propos des fissures : « Là où on en a trouvé, ce n’est pas grave, et là où c’est grave, on n’en a pas encore trouvé ! » Il concluait qu'EDF avait mis en place des : « systèmes de mesures automatiques » qui devaient permettre de contrôler l'évolution des fissures dans le temps.
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Par ailleurs, une équipe de chercheurs de Singapour utilise une microstructure carbone préexistante, alors que des chercheurs du MIT à Massachussett tentent de coupler le soufre avec une phase de Chevrel (du nom de Roger Chevrel, chercheur au FNRS et inventeur en 1971 des supraconducteurs dits « phases de Chevrel »).
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