La Terre a connu, entre le lundi 3 et le jeudi 6 juillet 2023, ses journées les plus chaudes jamais enregistrées par les météorologues. Si la température moyenne du globe inquiétait déjà en début de semaine lorsqu’elle avait atteint 17,01 °C, elle a battu tous les records quatre jours après avec 17,23 °C. Mais à quoi sont dues ces hausses qui n’en finissent plus ? Serge Zaka, agroclimatologue, nous aide à y voir plus clair.
Photo Un garçon s'arrose pendant une vague de chaleur à Chennai, au mois de mai 2023 en Inde. | EPA/MAXPPP
Quatre fois. En une semaine, du lundi 3 au jeudi 6 juillet 2023, le record de température moyenne sur notre planète a été battu à quatre reprises. La barre des 17,01 °C atteinte lundi n’était qu’un avant-goût puisque depuis un nouveau record a été battu : 17,18 °C mardi, et mercredi et 17,23 °C le jeudi 6 juillet. Une augmentation impressionnante qui interpelle fortement la communauté scientifique, d’autant que les conséquences sont pour le moment imprévisibles. Les causes sont en revanche, elles, très bien connues comme nous l’explique l’agroclimatologue Serge Zaka.
Comment s’expliquent ces tristes records ?
Tout d’abord, on a un contexte de fond celui du réchauffement de la planète, qui même sans autres facteurs, fait qu’on a tendance à battre des records régulièrement.
Vient ensuite s’ajouter le phénomène météorologique El Niño. C’est inquiétant car il vient juste de commencer. Autrement dit, on a de très fortes probabilités de battre des records de températures planétaires au moins jusqu’au printemps prochain.
...
possible début d’emballement
... Il y a une dizaine de points de non-retour qu’il ne faut pas dépasser car il pourrait emballer le changement climatique. Il est possible qu’on en atteigne certains cette année, mais on ne peut rien valider sans des études rétrospectives.
Nous sommes de plus en plus à alerter sur ces hausses de températures mais de moins en moins à se prononcer sur les conséquences. On est tellement loin qu’on est dans l’inconnu. La science n’ayant pas encore observé ce type de phénomène sur la planète, c’est très difficile de prédire ce qu’il va se passer. On est dans l’inconnu et le questionnement le plus total.
ENVIRONNEMENT
Jour de la Terre: le changement climatique s'emballe, la preuve en cinq animations
Google affiche depuis ce matin un nouveau doodle illustrant l'impact du réchauffement climatique sur la planète. Une tendance de "long terme" accélérée par les activités humaines.
...
Au vu des engagements des États lors de la COP26, tout cela est possible en théorie, mais il faut faire vite. Dans son dernier rapport, le GIEC estime que nous n’y arriverons que si nous agissons dès maintenant: il faut que les émissions plafonnent dès 2025 et diminuent très fortement dès 2030.
À voir également sur Le HuffPost: les 3 attitudes vraiment utiles pour le climat selon le GIEC
LIRE AUSSI
- La fonte de la banquise antarctique atteint un record en 2022
- Même les cactus risquent de disparaître à cause du réchauffement climatique
Connu / tg 22/4/22 à 10:20
Pierre Larrouturou a retweeté Audrey Garric @audreygarric · 16h
Une nouvelle étude modélise les risques d'emballement du climat. Elle montre que les interactions entre les systèmes climatiques (calottes, Amazonie, etc) peuvent abaisser les seuils critiques de température à partir desquels un tipping point est franchi
Climate tipping points could topple like dominoes, warn scientists
Analysis shows significant risk of cascading events even at 2C of heating, with severe long-term effects
3 - 69 - 80
Ndlr : tipping point : point de non retour