Politique La France insoumise
La députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis, qui a récemment assumé « avoir de l’ambition » pour la présidentielle de 2027, discutait du thème de l’écosocialisme, mercredi, avec le président du Parti socialiste belge.
Temps de Lecture 2 min.
La députée du parti de gauche La France Insoumise, Clémentine Autain, devant l’Assemblée nationale, à Paris, le 21 juin 2022. JULIEN DE ROSA / AFP
A l’heure où La France insoumise (LFI) verrouille sa communication autour de l’affaire Quatennens, rares sont les « insoumis » à se risquer en dehors des frontières du mouvement. Il y a François Ruffin, en train de se mettre à dos le cœur de l’appareil mélenchoniste, avec ses déclarations d’amour à la social-démocratie. Et la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, qui, tout en affichant sa fidélité au mouvement, s’autorise, comme à son habitude, un pas de côté. Celle qui a récemment assumé « avoir de l’ambition » pour la présidentielle de 2027 a participé à un débat sur le thème de l’écosocialisme, mercredi 30 novembre, dans la salle de La Bellevilloise, à Paris, avec Paul Magnette, le président du Parti socialiste belge.
Ecosocialisme, le mot est à la mode. Olivier Faure estimait, samedi, dans un entretien au Monde que « le socialisme écologique est la réponse aux grands dérèglements ». Le terme serait presque devenu mainstream, loin de ses origines révolutionnaires, quand le philosophe André Gorz théorisait la jonction de l’écologie et de l’anticapitalisme. Longtemps, Jean-Luc Mélenchon en avait fait un élément de discours. En 2012, le Parti de gauche avait organisé les assises de l’écosocialisme, voyant ce concept comme « une ligne d’horizon commune qui nous permet de venir, d’arriver de tous côtés et de converger » entre forces de gauche. En 2017, le terme avait été au centre de la campagne de M. Mélenchon. Moins, en 2022.
Le mouvement d’origine de Clémentine Autain, Ensemble, s’est en partie refondé en Gauche écosocialiste en juin, en s’ancrant dans LFI. A l’heure où les socialistes « bougent » sur la question écologique, où l’enjeu climatique rend plus poreuse la frontière entre « réforme et révolution », l’élue de Seine-Saint-Denis a donc mis en valeur, sur un terrain politique apaisé par la distance entre Paris et Bruxelles, ses convergences avec les socialistes.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Clémentine Autain, le goût de l’union libre
« Produire un imaginaire autre »
D’habitude, les « insoumis » affectionnent plutôt les discussions avec le Parti du travail de Belgique (PTB) mais l’accord de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a rebattu les cartes. « Ton livre montre à quel point nous parlons la même langue. Pendant longtemps, avec les socialistes, j’ai eu le sentiment que ce n’était pas le cas », a-t-elle lancé en introduction. « Est-ce que c’est un tournant ? Il est trop tôt pour le dire mais je sens qu’il se passe quelque chose, dans la famille socialiste, entre les Allemands, les Nordiques, les Espagnols et les Belges, sur la question de l’urgence climatique, il y a un vrai consensus qui se crée », a estimé M. Magnette, professeur de science politique, pour qui « oui, aujourd’hui, l’adversaire c’est le capitalisme ».
Il vous reste 38.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.