Publié le jeudi 2 janvier 2025 (première diffusion le vendredi 27 septembre 2024)
Du "Monde selon Monsanto", au monde des microbes, il n'y a qu'un pas, l'enjeu de préserver la biodiversité et du vivant. Depuis 1989, Marie-Monique Robin a réalisé une quarantaine de films d’investigation, s'intéressant aux dictatures, au brevetage du vivant, aux solutions pour demain.
Avec Marie-Monique Robin Journaliste d'investigation, réalisatrice, écrivaine
Quelles sont les racines profondes de ses convictions et les moments-clé qui ont forgé ses engagements ou ses actions ? Quelles ont été les expériences et les influences marquantes, les sources d’inspiration et les rencontres décisives qui ont construit sa vision du monde ? L’occasion de découvrir comment son histoire personnelle résonne avec les grands enjeux de notre époque.
La journaliste Marie-Monique Robin reçoit le Prix Albert Londres en 1995 et le prix Rachel Carson en 2009. Elle est également l'auteure en 2008 du best-seller traduit en 22 langues, et du documentaire éponyme « Le monde selon Monsanto ».
Ses parents étaient des chrétiens de la JAC, un mouvement d’émancipation de la jeunesse rurale
"Mes parents se sont rencontrés dans ce cadre et j'ai toujours dit que la JAC était une énorme agence matrimoniale. Elle a très bien marché et donné beaucoup de militants de tout ordre. Mon père a créé une coopérative des CUMA ou troisième GAEC de France pour ce qui me concerne, c'est à dire un groupement agricole d'exploitation en commun. On était plusieurs familles sur la même ferme. Une vision assez communautaire"
Dans sa famille elle a toujours entendu qu'il était possible de changer le monde et a choisi le métier de journalisme pour cette raison-là. La journaliste est issue d'une famille de paysans (sur six générations) devenu exploitants agricoles. Puis en Allemagne, pendant ses études, elle est marqué par la figure de Petra Kelly, militante du mouvement de la paix qui a cofondé en 1979 le parti Vert allemand, Die Grunen.
À écouter
Toutes vos questions sur le microbiote / Grand bien vous fasse ! - 51 min
Les paysans victimes du système
Le père de Marie-Monique Robin le reconnaissait : "Les produits qu'on a mis dans les champs sur notre ferme avant qu'elle ne passe en bio, il n'était pas question de les mettre dans notre jardin potager". Mais la documentariste ne jette pas la pierre aux utilisateurs de pesticides : "Les paysans ont été véritablement embarqués dans un modèle où on leur a beaucoup menti, caché sur la toxicité des produits. Et puis ils se sont retrouvés endettés. Mon grand-père, il n'avait jamais emprunté 0,01 €. Et un jour, mon père me dit "Tu vois le premier tracteur qui est arrivé sur la ferme en 1953, ton grand-père a vendu deux vaches au marché de Parthenay." Puis on a calculé qu'il fallait 80 vaches... Ils travaillent de plus en plus, et sont très endettés. Je rappelle qu'un agriculteur se suicide tous les deux jours, donc c'est un beau désastre et ils en sont conscients. Mais c'est très difficile d'en sortir tout seul si on n'est pas accompagné."
"Vive les microbes !"
Marie Monique Robin a réalisé un documentaire sur les microbes : "Le point de départ, c'est une explosion de l'asthme, des allergies. On est passé de moins de 3 % de la population mondiale il y a 50 ans, à plus 35 %. Et l'OMS parle d'une personne sur deux. Les scientifiques ont cherché à savoir pourquoi. Ce qui a changé, c'est le contact des enfants des villes n’ont plus de contact avec les microbes de la ferme, notamment des fermes laitières, qui sont d'excellents protecteurs de ces maladies d'origine inflammatoires. Quand un enfant entre en contact avec les bactéries, les champignons… Cela enrichit son microbiote intestinal, et stimule son système immunitaire qui pour être bien éduqué, doit être confronté à plein de microbes. Grâce à cette confrontation, il fait la différence entre une molécule dangereuse et une molécule qui ne l’est pas".
À écouter
Marie-Monique Robin / L'humeur vagabonde
Après La fabrique des pandémies, Marie-Monique Robin enquête sur le rôle bienfaiteur de ces mal-aimés de la biodiversité, dont 99 % sont pourtant indispensables à la vie. Elle a réalisé « Vive les microbes ! » un documentaire sur Arte diff le Mardi 8 octobre 2024 à 20.55
« Vive les microbes. Comment les microbiomes protègent la santé planétaire » chez La Découverte. Autrice de « Ces animaux qui nous protègent » Rue de L’échiquier (livre illustré) sortie le 4 octobre.
À lire
Pourquoi il faut doper son microbiote
Tr.: ...
à 20:10 "je militerai de plus en plus"
et par rapport aux microbes / microbes et lait cru / allergies
Au début de ce siècle, la découverte de ce qu’on appelle le « microbiote » a révélé, à la surprise générale, que nos corps sont pour une grande part constitués de micro-organismes : on y trouve des bactéries, des virus, des champignons, des levures. Plus récemment, les biologistes ont mis en évidence quelque chose d’encore plus étonnant : ils ont montré que nous possédons tous, à l’intérieur de nous-mêmes, à doses infinitésimales, des cellules provenant… d’autrui ! Ces cellules « étrangères » migrent dans nos corps, peuvent atterrir dans nos organes et participer à leur fonctionnement, pour le meilleur et pour le pire.
Ce phénomène est ce qu’on appelle le « micro-chimérisme ».
Comment ces cellules venues d’ailleurs furent-elles identifiées ? D’où proviennent-elles ? Comment expliquer qu’elles ne soient pas rejetées illico presto et manu militari par nos systèmes immunitaires ? Telles sont les questions qui jaillissent spontanément dans nos esprits. Puis en surgit rapidement une autre, plus métaphysique : ce que nous appelons le « Je » serait-il pour partie un « nous » ? Faudrait-il plutôt parler d’un « je-nous » ?
Avec Lise Barnéoud, journaliste scientifique, auteur de Les Cellules buissonnières (Premier parallèle, 2024).
Clés : Sciences et Savoirs Sciences
L'équipe Etienne Klein, Production etc
*Tr.: ... Fernando Pessoa ... nombreux sont ceux qui vivent en nous. Si je pense, si je ressens, j'ignore celui qui pense, qui ressent. Je suis seulement le lieu où l'on pense, où l'on ressent. ... il avait intuité l'idée qu'on est des holobionts, des écosystèmes, qu'on est juste un lieu où le collectif cellulaire va s'exprimer finalement...
Tr.: ... microbiot intestinal, les bonnes bactéries ...
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Bernard Swynghedauw plaide dans cette présentation pour une écologie globale de la santé, cherchant notamment à mieux prendre en compte le microbiote dans les questions de santé publique. Il pose en filigrane la question de la capacité de l'homme à s'adapter à lui-même.
Catégorie Éducation - 0 commentaire
Transcription :
...
L'homme peut-il s'adapter à lui-même ?
- Les changements environnementaux actuels semblent bien irréversibles, ou en passe de le devenir, et le seul problème sérieux n'est pas de savoir si nous pourrons les réduire mais comment et j'usqu'où nous nous y adapterons.
- L'adaptation de l'homme ne peut qu'être planétaire et sous-entend un certain degré de gouvernance à ce niveau, elle doit prendre en compte un facteur déterminant :
LES INÉGALITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES ET CULTURELLES.
... (son) livre recommandé "Pour une écologie globale de la santé" => ACHETER (ou à tout le moins, lire) ACT
Ndlr : a PLPDLA, le contacter ACT
59 min - Disponible du 12/10/2019 au 17/12/2019
Prochaine diffusion le samedi 26 octobre à 09:55
Et si l’avenir de la médecine se jouait dans notre ventre ? Aux avant-postes de la recherche, cette nouvelle enquête des auteurs de "Mâles en péril" et "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?" explore notre flore intestinale.
Tapis au creux de nos entrailles, 100 000 milliards de micro-organismes ont signé un pacte avec nous : "le gîte et le couvert" en échange de la santé. Ces bactéries, phages et champignons essentiels à notre équilibre nous sont transmis à la naissance et constituent notre microbiote, ou flore intestinale. Longtemps méconnu, ce microbiote dévoile peu à peu ses secrets et mobilise des milliers de chercheurs dans le monde. Il laisse espérer une révolution scientifique. Non seulement les microbes qui le composent s'avèrent indispensables à notre bien-être, mais ils ouvrent un nouveau champ thérapeutique : le transfert d'excréments humains se révèle ainsi efficace dans le traitement de certaines pathologies intestinales.
À la recherche des microbes perdus
En Occident, on estime que le microbiote d'une personne sur quatre est appauvri, avec à la clé des troubles de gravité variable, tels que l'asthme, les affections intestinales inflammatoires, l'obésité et le diabète de type 2. La recherche dresse la cartographie de bactéries stars, dont la disparition est associée à ces maladies : Faecalibacterium prausnitzii, Roseburia, Akkermansia muciniphila... Comme d'autres espèces, notre flore intestinale pâtit de divers facteurs liés à l'industrialisation et à nos modes de vie : une alimentation de mauvaise qualité, déficiente en fibres, bourrée d'additifs chimiques, un recours grandissant aux césariennes de confort et un usage précoce des antibiotiques. Pour récupérer ces microbes perdus, diverses pistes se dessinent, dont la spectaculaire "transplantation fécale", qui suscite des espoirs, y compris pour le traitement de certains cancers. D'une start-up américaine qui mise sur le don de selles au régime alimentaire des Hadza, chasseurs-cueilleurs tanzaniens "microbiotiquement" prospères, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade (Mâles en péril), avec l'aide des chercheurs les plus à la pointe, signent un tour d'horizon limpide, empreint d'humour et de pédagogie.
Réalisation : Sylvie Gilman, Thierry de Lestrade
Pays : France - Année : 2019