Clés : Solaire Energies renouvelables Start-up deeptech
La start-up américaine SolarWindow Technology a présenté la semaine dernière sa fenêtre solaire transparente. Sa technologie consiste à recouvrir les surfaces vitrées des buildings de couches ultrafines d’un revêtement organique. Le dispositif permettrait non seulement de transformer la lumière naturelle en électricité, mais également la lumière artificielle et ombragée.
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SolarWindow veut transformer les gratte-ciel en générateurs solaires © SolarWindow
Exploiter les gigantesques surfaces vitrées des buildings pour générer de l’énergie solaire. C’est le pari de la start-up américaine SolarWindow Technology. Basée dans le Maryland, la jeune pousse a publié vendredi dernier une vidéo présentant sa fenêtre solaire transparente.
Dans les détails, sa technologie consiste à recouvrir les surfaces vitrées des buildings de couches ultrafines d’un revêtement liquide constitué de polymères organiques, de carbone et d’hydrogène. Des conducteurs transparents guident ensuite la lumière vers le bord de la fenêtre jusqu’à une interface qui permet à un électricien de connecter aisément la fenêtre solaire au réseau électrique de l’immeuble. Ce dispositif permettrait non seulement de transformer la lumière naturelle en électricité, mais également la lumière artificielle et ombragée, ce que ne permettent pas les panneaux photovoltaïques classiques.
Grâce à ces caractéristiques, la technologie de SolarWindow installée sur les quatre façades d’un immeuble de 50 étages permettrait de générer jusqu'à 50 fois plus d’électricité qu’une installation classique sur le toit d’une tour, assurent les ingénieurs de l’entreprise. Ainsi, un dispositif photovoltaïque classique installé sur le toit d'un gratte-ciel new-yorkais permettrait de générer 23 870 kWh d’électricité par an, contre 1,1 GWh pour la technologie de SolarWindow. Par ailleurs, les revêtements de SolarWindow sont installés à l’intérieur des vitres, ce qui permet de protéger le dispositif des différentes intempéries.
Dans un communiqué de presse, la jeune entreprise assure que l’installation d’un tel dispositif serait rentabilisée en moins d’un an. Un modèle validé par les ingénieurs et les chercheurs de l’Energy Production & Infrastructure Center de l’université de Caroline du Nord dans le cadre d’une étude indépendante dont les résultats ont été publiés en avril dernier. Le site Engineering.com s’interroge quant à lui, sur la longévité de cette technologie. Alors que les modules photovoltaïques en silicium ont une durée de vie d’au moins 20 ans, les dispositifs photovoltaïques organiques ne seraient quant à eux pas aussi endurants.
SolarWindow Technology mène actuellement une levée de fonds afin de commercialiser ses fenêtres solaires transparentes. Elle vise une mise sur le marché dans les 28 mois à venir.
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Situé dans la Vienne, ce réacteur est touché par une fuite d'eau qui s'est produite lors d'un contrôle réglementaire sur le circuit primaire. Une dosimétrie importante est observée dans le local du bâtiment réacteur où se déverse l'eau en raison de la présence d'un tube irradiant. La vanne permettant de mettre fin à cette fuite ne pourra être fermée que lorsqu'un robot interviendra pour extraire l'objet en question. Pour l'heure, EDF ne se prononce pas sur la date de retour du réacteur sur le réseau, initialement prévu début janvier.
Nouveau coup dur pour EDF, déjà fragilisé par l'arrêt de la moitié de ses réacteurs nucléaire, EDF vient de rendre très discrètement public un problème qu'il n'avait jamais rencontré auparavant un réacteur du parc nucléaire tricolore. Le 2 novembre, une fuite de vapeur s'est en effet produite lors d'une épreuve hydraulique, un contrôle réglementaire qui s'effectue tous les dix ans et qui vise à vérifier l'étanchéité du circuit primaire principal. Celui-là même qui permet de refroidir le cœur du réacteur.
« Ce n'est absolument pas une soudure qui a cédé », a précisé d'emblée Régis Clément, directeur adjoint de la direction production nucléaire, lors d'un point presse ce mardi 8 novembre. « Ce n'est pas une rupture en lien avec les travaux de corrosion sous contrainte », a-t-il encore précisé.
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La fuite est apparue lors de la montée en pression
Très concrètement, cette procédure de contrôle implique de multiplier par environ 1,3 la pression du circuit primaire pour tester son étanchéité. La pression d'exploitation se situe habituellement à 154 bars. Lors du test, elle grimpe à 206 bars et la fuite est apparue à 190 bars.
« Alors que la pression atteignait 190 bars et la température 95°C, un dégagement de vapeur est survenu dans un local du bâtiment réacteur, la dépressurisation du circuit primaire a été constatée simultanément », indique l'électricien dans une note d'actualité générale.
Qu'est ce qui a provoqué cette fuite de vapeur, transformée ensuite en fuite d'eau avec la baisse de température ? La procédure de cette épreuve hydraulique requiert de mettre en place un dispositif spécifique sur les connexions de ce circuit primaire pour qu'il tienne la très forte pression, notamment à l'intersection avec un système d'instrumentation qui pénètre dans le bas de la cuve.
Un dispositif mécanique a cédé
Ce circuit connecté s'est vu lui-même doté d'un dispositif spécifique pour passer l'épreuve hydraulique, et « c'est ce dispositif mécanique vissé, spécifique à l'épreuve hydraulique, qui a cédé », explique Régis Clément. Cela s'est traduit par un "jet bâton", a-t-il précisé. Comprendre, qu'à ce niveau de pression et de température la fuite s'est matérialisée par un fort jet de vapeur. « Aucun intervenant ne se trouvait à proximité, il n'y a eu ni blessé, ni personne contaminée », précise le groupe.
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A ce moment-là, « il n'y a aucun combustible en cuve, le combustible est dans le bâtiment combustible », précise encore Régis Clément. En effet, le réacteur de Civaux 1, situé dans la Vienne au sud-est de Poitiers, était, lors de l'événement, à l'arrêt dans le cadre de réparations liées au problème de corrosion sous contrainte. L'opération de contrôle a donc été réalisée avec un réacteur complètement déchargé de son combustible.
Le jet vapeur s'est ensuite transformé en jet eau avec la baisse de la température. Celui-ci est venu s'écouler dans un local du bâtiment réacteur, doté d'un système de drainage, un « puisard », qui récupère l'eau. « Tout ça est parfaitement confiné », rassure Régis Clément.
Une dosimétrie importante
On observe toutefois « une dosimétrie importante », reconnaît-il. Celle-ci s'explique par la présence dans le local d'un tube, habituellement en contact en permanence avec le cœur du réacteur et donc soumis aux rayonnements, qui a été éjecté lorsque le dispositif d'essai a cédé.
Ce tube irradiant est directement lié au système d'instrumentation, celui dont le dispositif de test a cédé. Ce dispositif consiste en effet à entrer dans la cuve du réacteur pour scruter sa puissance. A l'intérieur de celui-ci, se trouve un tube libre appelé « doigt de gant ». Quand le dispositif d'essai a rompu, ce tube a été éjecté. Ce tube « s'est retrouvé à l'air libre dans le local et là le débit de dose est important », confirme Régis Clément, sans toutefois donner des chiffres précis.
EDF prévoit d'utiliser un robot pour découper ce tube irradiant et le mettre dans un container. « Une fois que ce tube est traité, on pourra pénétrer dans le local et fermer la vanne », ajoute Régis Clément. La date d'intervention n'est pas encore connue. Pour l'heure, les équipes s'entraînent en maquette.
80.000 litres écoulés, mais pas d'impact sur la sûreté
Aujourd'hui encore, 1.500 litres s'écoulent chaque heure. Cette eau est récupérée et stockée, assure l'électricien. Depuis le début de la fuite, quelque 80.000 litres d'eau ont été récupérés pour être traités. Le réacteur devait être remis en exploitation début janvier. EDF indique aujourd'hui que « c'est bien trop tôt » pour se prononcer sur les « perspectives de Civeaux 1 ». Et pour cause, ce type d'événement est inédit pour le parc nucléaire français. « C'est la première fois qu'on rencontre ce défaut sur ce dispositif », a indiqué Régis Clément. Un prolongement de son arrêt serait une bien mauvaise nouvelle pour le système électrique, qui s'apprête à passer un hiver particulièrement tendu, avec une disponibilité de seulement 45 GW attendue début janvier par le gestionnaire de réseau RTE.