Énergies Parti pris - 250 commentaires
Il a suffi de quelques semaines de crise énergétique pour que tout le monde veuille construire de nouveaux réacteurs. Mais sans jamais dire comment. Toutes les questions économiques, industrielles et financières sont passées sous silence, comme si le seul fait qu’il y ait une volonté suffisait à faire un chemin.
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« Une politique énergétique, cela se pense dans le temps, cela se planifie. Il faut vingt ans pour la construire, au minimum dix ans pour construire les installations industrielles », rappelle un ingénieur d’EDF. Entre les lignes, le président du directoire de RTE a fait la même mise en garde lors de la présentation du rapport sur les scénarios énergétiques en 2050 : « Il y a urgence à se mobiliser et à choisir une orientation, souligne Xavier Piechaczyk. Nous sommes dans une course contre la montre pour répondre à la crise climatique. Tous les scénarios nécessitent des investissements considérables sur lesquels il est temps de prendre une option. »
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« Il est plus que temps de sortir du débat d’opinions pour en venir aux discussions sur les hypothèses », ajoute la députée Émilie Cariou, membre du groupe Écologie démocratie solidarité, qui vient de déposer une proposition de loi sur « la transparence dans le nucléaire » https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4584_proposition-loi
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c’est avec la même indifférence que le gouvernement a laissé les plans sociaux s’empiler dans les autres filiales de GE en France. De même, il s’apprête à laisser filer Endel, filiale d’Engie, spécialisée dans le démantèlement des sites nucléaires, chez Altrad , qui n’a aucune référence en ce domaine mais dont le patron, Mohed Altrad, est un soutien d’Emmanuel Macron de la première heure.
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« Il faut une vraie transparence sur les financements du nucléaire. La question n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre le nucléaire mais d’évaluer la situation. On ne cesse d’avoir des alertes sur le vieillissement du parc existant. Dans le même temps, les surcoûts s’accumulent sur tous les projets et les chantiers. Le Parlement n’a pas les moyens dont il devrait disposer pour contrôler ce qui se passe. Cette fuite en avant risque de nous entraîner dans un mur budgétaire », estime Émilie Cariou.
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« La résurgence potentielle du nucléaire est contingente à la confiance du public dans les institutions gouvernementales et leur capacité à assurer la sécurité des opérations d’installations et de matières potentiellement dangereuses », insistent Leonard Hyman et William Tilles, deux experts américains de l’énergie dans un article sur la possible renaissance du nucléaire aux États-Unis. Dubitatifs, ils se demandent même si le nucléaire est compatible avec le capitalisme et ses lois du profit qui amènent toujours à rogner sur les règles et les risques pour obtenir plus de marge.
Or c’est justement vers ce modèle-là qu’Emmanuel Macron veut entraîner la politique énergétique de la France. Reprenant d’une autre façon son projet de plan Hercule qu’il n’a pu mener jusqu’au bout, il s’agit pour lui de sortir le nucléaire de la sphère publique et d’EDF pour le faire rentrer dans le monde du privé. Avec la conviction que la seule magie du marché permettra d’aplanir tous les problèmes.
Édito
Publié le 27/05/2021 à 11:50 Par Natacha Polony
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bras de fer auquel se livrent la France et l’Allemagne autour d’un mot barbare : la taxonomie ... décider à l’échelon européen quelles seront les activités considérées comme « durables » et qui auront donc droit à des aides d’État et, par ricochet, à des emprunts à taux préférentiel ... Le premier rendu de copie de la Commission, le 21 avril, ne comportait pas le nucléaire, l’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg refusant de le voir inscrit dans la liste des énergies durables.
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L’Ukraine (comme c’est étonnant !) vient de choisir une technologie américaine pour ses futurs petits réacteurs
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Preuve que la France n’a pas besoin de l’Allemagne pour se tirer une balle dans le pied. https://www.marianne.net/politique/union-europeenne/cocus-mais-contents-comment-lallemagne-tond-la-france-et-leurope
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La guerre fratricide entre Areva et EDF sur fond de manipulations depuis l’Élysée par Nicolas Sarkozy n’a fait qu’affaiblir les deux géants français. Depuis, ce sont François Hollande puis Emmanuel Macron qui ont choisi d’abandonner la filière nucléaire pour complaire à la frange dogmatique des écologistes. Le coup d’arrêt au projet Astrid, réacteur de 4e génération, permettant de retraiter les déchets des autres réacteurs, et donc de ne plus dépendre d’un approvisionnement extérieur en uranium, est une faute majeure. La focalisation sur l’EPR, trop cher, trop lourd, au détriment d’Astrid ou de ces petits réacteurs modulaires qui sont l’avenir, se paiera au prix fort.
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il y a plus grave. La France possède avec EDF le premier opérateur nucléaire au monde. Un opérateur bien mal en point, il est vrai, plombé, donc, par l’EPR et par les injonctions délirantes à libéraliser le marché de l’énergie. Pour résumer, les instances européennes réclament depuis vingt ans la mise en concurrence des services publics. Comme EDF est seul à produire l’énergie, il la vend à prix coûtant à ses concurrents. Une aberration. Et la cause d’une explosion de la facture pour les usagers.
D’où le projet dit « Hercule » https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/monsieur-bayrou-il-faut-abandonner-le-projet-hercule-qui-menace-notre-souverainete-energetique, dont le but était de séparer d’un côté les activités nucléaires, de l’autre les énergies renouvelables associées à la vente d’électricité et, dans une troisième entité, l’hydroélectrique. Un démantèlement à la demande de la Commission. Devant la fronde, le ministre de l’Économie a officiellement reculé. Le projet Hercule est abandonné au profit d’un « grand EDF » dont on peine à voir en quoi il sera véritablement différent, puisque l’injonction à se plier aux règles du marché reste la même. D’où la manifestation organisée par la CGT ce mardi à Flamanville.
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À LIRE AUSSI : "Monsieur Bayrou, il faut abandonner le projet Hercule qui menace notre souveraineté énergétique" https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/monsieur-bayrou-il-faut-abandonner-le-projet-hercule-qui-menace-notre-souverainete-energetique
Ndlr : le nucléaire n'est pas la seule voie pour restaurer l'indépendance énergétique. Les écolos anti-nucléaires sont-ils de doux rêveurs ou au contraire les réalistes face à : - risques de la filière PWR instables car sans sécurité intrinsèque - déchets à vie longue transmis au générations futures sans solution, - risques liés au réchauffement climatique (pb de refroidissement des centrales, tsunami) - risques d'attentats - risques financiers, etc ? La réponse est non d'autant plus que maintenir une énergie abondante EMPÊCHE de bifurquer rapidement vers un modèle économique sobre en énergie ET en matières, seul à même de prendre les mesures conservatoires à temps et à la hauteur des enjeux climat+biodiversité+politique (partage des ressources durables sur terre). Raisonner en terme franco-français masque la réalité du monde qui ne mise pas sur le nucléaire, contrairement à ce que prétend N.Polony => Documenter les preuves ACT
- https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju/?searchtags=petit%28s%29_r%C3%A9acteur%28s%29_modulaire%28s%29-SMR-small_modulair_reactor%28s%29 donne des éléments : ce n'est pas pour demain. Concentrons-nous sur des filières françaises des ENR et ce sera bien plus simple, plus sûr et durable, et réapprenons la sobriété en s'appuyant sur les peuples premiers.
l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a rendu un avis portant sur la classification de substances radioactives en « matières » ou en « déchets ». La nuance entre ces deux concepts porte sur le caractère valorisable à court ou moyen terme des premières, là où les secondes, sans utilité identifiée, doivent faire l’objet de provisions financières et de recherche et développement portant sur leur gestion à long terme (stockage définitif).
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débat de longue date : des substances non valorisées, mais théoriquement valorisables bien qu’aucun projet de valorisation ne soit mis en œuvre ... C’est à cette question que vient de répondre l’ASN, notamment concernant l’uranium appauvri. L’inventaire français de ce sous-produit du procédé d’enrichissement de l’uranium s’établit à plus de 300 000 tonnes, entreposées dans des installations de surface dans la Haute-Vienne et dans la Drôme. Cet inventaire s’enrichit de cinq à dix mille tonnes par an, et un flux d’une centaine de tonnes par an en est soutiré pour produire le combustible MOx, combustible fabriqué à partir de plutonium recyclé et d’uranium appauvri. ... l’accumulation d’uranium appauvri est plus rapide que sa consommation. La réelle perspective de l’uranium appauvri passe par les réacteurs dits « surgénérateurs de génération IV ». Dans de tels réacteurs, l’uranium 238 n’est plus un simple substrat, il est activement converti en plutonium pour à son tour devenir une source d’énergie. Ces réacteurs, encore futuristes (Phénix, Superphénix, en étaient les précurseurs en France) peuvent donc produire, grâce à cet uranium appauvri, davantage de plutonium qu’ils n’en consomment. Et libérer une considérable manne énergétique. ... En conséquence, l’ASN estime indispensable qu’une quantité substantielle d’uranium appauvri soit requalifiée, dès à présent, en déchet radioactif ... Le potentiel énergétique perdu au travers de ces cent mille tonnes d’uranium requalifiées de « déchets » atteint 200 milliards de tep, soit quelques siècles de consommation d’énergie et quelques millénaires d’électricité. ... nécessiterait la construction d’un parc de réacteurs nucléaires surgénérateurs, un parc de 4ème génération (le parc actuel appartient à la 2è, l’EPR et ses concurrents à la 3è).
Des scénarios de déploiement d’un tel parc en France existent, comme dans ce rapport exhumé du site du CEA par Alexis Quentin, dans un thread sur Twitter https://twitter.com/AStrochnis/status/1316680079703977984. -> L'avis ASN se base sur un rapport du CEA disponible ici : https://asn.fr/Media/Files/00-PNGMDR/PNGMDR-2016-2018/Inventaire-prospectif-entre-2016-et-2100-des-matieres-et-des-dechets-radioactifs-produits-par-le-parc-francais-selon-differents-scenarios-d-evolution-avec-evaluation-de-l-emprise-au-stockage
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cette stratégie n’a pas la cote. À la fois pour des raisons techniques, économiques et politiques. ... Techniques, car l’industrie nucléaire française revient de loin et sera potentiellement déjà en peine de renouveler le parc https://www.sfen.org/sites/default/files/public/atoms/files/note_avril_renouvellement_du_parc.pdf ... Économiques, car le véritable atout des réacteurs surgénérateurs n’est pas d’utiliser l’uranium appauvri, mais de l’utiliser à la place de l’uranium naturel, avec bien plus d’énergie tirée d’une tonne de matière. Or, en raison du prix de marché de l’uranium qui demeure bas depuis une dizaine d’années, le coût élevé d’un surgénérateur est loin d’être compensé par l’économie d’uranium.
Enfin, politique, puisqu’il est difficile de promouvoir le nouveau nucléaire ... L’argument économique fut celui avancé par le CEA et EDF pour suspendre le projet ASTRID https://lenergeek.com/2019/08/30/astrid-nucleaire-dechets-raphael-schellenberger/, et l’argument politique explique l’absence de soutien… politique, pour ce projet. Or, si l’on désire un jour profiter de ce gisement d’énergie déjà sur étagère (énergie très peu carbonée, rappelleront des gens soucieux du climat !) que représente cet uranium que l’on veut rebaptiser « déchet », il faudra en venir aux surgénérateurs. Il faudra une ambition des acteurs industriels et un soutien des acteurs institutionnels et politiques. À courte échéance ou dans 50 ans, il n’est pas question ici d’en juger, mais elle sera nécessaire. Sans cela, l’ASN aura eu raison de tourner le dos à ces ressources ; et plus on attendra, plus risque de s’installer dans les esprits l’idée que l’uranium appauvri est un déchet que l’on ne valorisera jamais – en dépit de son potentiel.
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demander à ce que soit garantie la réversibilité d’un entreposage de longue durée ou d’un stockage de l’uranium appauvri. Ou, pourquoi pas, pour appeler politiques et industriels à plus d’ambition dans la surgénération !
Connu / https://discord.com/channels/756164133186961578/758318550175318066
msg du 27/10/20 à 14:53 de Elisa S. (livret espace/défense) (livret énergie de LFI)
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l'EPR de Flamanville (démarré en 2007 et dont le démarrage était annoncé pour 2012, puis 2018 et maintenant 2023). Alors vous comprendrez que je préfère ne pas miser plus que ça sur cette technologie car même en considérant votre point de vue (on installe du nuk) je suis peu optimiste quant aux capacités de la France de remplacer les 14 réacteurs de 2eme génération qu'elle va fermer d'ici 2035 par des EPR... Enfin, les règles de trois ce n'est pas suffisant et vous le savez j'en suis sûre.
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Laurent Horvath @2000Watts_Org · 29 mai
La période est difficile pour l'énergie nucléaire
Victor Roux-Goeken @_VictorRG · 28 mai - 0 - 0 - 1
=> gazou / Charpak avec
https://www.liberation.fr/sciences/2010/08/10/nucleaire-arretons-iter-ce-reacteur-hors-de-prix-et-inutilisable_671121
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La seule source massive d’énergie ne dégageant pas de gaz carbonique est la fission à l’œuvre dans nos centrales nucléaires actuelles. On sait qu’elle deviendra durable lorsqu’on passera à la 4e génération de centrales (G-IV), laquelle transformera les déchets actuels en combustible et fournira ainsi de l’énergie propre pour au moins cinq mille ans. ... Au lieu d’investir dans Iter, la communauté internationale et surtout l’Europe feraient mieux de reconstruire une centrale de type G-IV afin d’améliorer ce que Superphénix nous a déjà appris. On pourrait aussi accélérer la recherche sur d’autres centrales G-IV, dites «à sels fondus». Elles utiliseront du thorium, un élément abondant et dont l’utilisation pose moins de problèmes de prolifération que l’uranium et le plutonium de la filière actuelle. ... Les seuls pays qui construisent des centrales de ce type sont les Russes, les Japonais et les Indiens.
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Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, nous livre sa réflexion après la décision de la France d’arrêter la recherche scientifique pour les réacteurs nucléaires du futur. Un texte sans détour, en exclusivité pour la revue Progressistes.
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Une certaine idéologie a voulu sortir de cette dynamique, qui était issue de la nécessité d’un bien commun, et soumettre l’ensemble aux lois du marché selon le dogme que le marché conduit nécessairement à des solutions optimisées.
Il faudra un jour faire un bilan de cette injonction doctrinaire mais une caractéristique des idéologies, quelles que soient leurs couleurs, est qu’elles sont rétives à la comparaison aux faits. Le découplage de la production et de la distribution pour cause de concurrence européenne, la nécessité de donner accès au parc hydroélectrique lors même qu’il est indispensable et tout juste suffisant pour stabiliser le réseau électrique mis à mal par la pénétration à marche forcée des énergies intermittentes, et plus récemment le choix ahurissant de se séparer de notre industrie des turbines, dans un pays ou l’énergie électrique est à 90 % nucléaire ou hydraulique, devraient suffire pour démontrer à quel point l’État a cessé d’être un État stratège pour devenir un bouchon flottant au fil de l’eau, le courant dominant étant la logique budgétaire, et les turbulences les effets de modes et les pressions électorales, ce qui nous amène fort loin des grands noms qui ont réindustrialisé la France dans l’après-guerre. Ces exemples nous montrent aussi, sans que cela puisse nous rassurer, à quel point cette tendance de fond transcende les partis politiques. La récente décision du gouvernement d’arrêter le projet ASTRID de réacteur à neutrons rapides est un cas d’école de démission de l’État, dans une vision court-termiste dont on peut raisonnablement se demander ce qui l’emporte du désintérêt pour l’intérêt commun ou de l’ignorance patente des aspects scientifiques et industriels de la question.
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L’énergie nucléaire nécessite une denrée qui n’est pas inépuisable, l’uranium, et génère des déchets à longue durée de vie. Sur ces deux questions les réacteurs à neutrons rapides apportent une réponse techniquement éprouvée : la surgénération, en permettant d’utiliser le plutonium issu du retraitement des combustibles usés, et l’uranium appauvri, sous-produit de l’enrichissement, diviserait par 10 le volume des déchets produits, et assurerait notre autonomie en matière de ressources en uranium et d’autonomie énergétique pour un bon millier d’années au rythme actuel de consommation.
Actuellement, et contrairement à ce que la doxa verte affirme, personne n’est capable de dire quelle proportion d’énergies décarbonées non nucléaires est compatible avec nos sociétés industrielles. Ce n’est pas une question du coût des renouvelables, qui baisse constamment, c’est une question de physique. On ne sait pas quelles sont les capacités de stockage réalistes, on ne sait pas les modifications indispensables du réseau de distribution, on ne sait pas quelle part de production et de consommation localisées est compatible avec un mix énergétique donné, et enfin la production à partir d’énergies fossiles d’une électricité décarbonée rendue possible par un stockage de masse du CO2 est à ce jour un vœu pieux. Dans cette situation, faire le pari qu’on pourra se passer du nucléaire relève plus de la méthode Coué que de la saine gestion politique. La France devrait rester, au moins pour les décennies à venir, un pays à forte composante nucléaire, et c’est d’ailleurs ce qui avait été maintes fois répété par le président Emmanuel Macron. Mais il ne semble pas évident, au moins au vu des dernières décisions, que la cohérence soit une vertu majeure de l’actuelle politique énergétique.
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les réacteurs à neutrons rapides (RNR) sont capables de brûler tous les isotopes du plutonium, et donc de transformer ce déchet en ressource. Ils peuvent également brûler l’uranium naturel et l’uranium appauvri. Les RNR peuvent donc transformer les déchets, en particulier le plutonium, en ressource, et consommer toutes les matières fissiles issues de la mine. Ce faisant, de facto, les RNR permettent une gestion rationnelle de la ressource « site de stockage profond ». Parmi les différentes possibilités techniques pour réaliser la fermeture du cycle, le RNR à caloporteur sodium est l’option technologique la plus mature. Arrêter le programme des RNR en arguant de solutions de remplacement est au mieux aventureux, au pis malhonnête.
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Garder l’option de fermeture du cycle laisse au contraire possible l’usage du nucléaire dans la proportion qui sera nécessaire car à tout moment le flux de matières entrant et sortant sera équilibré, sans accumulation, comme c’est le cas actuellement de déchets non ultimes. Ne pas fermer le cycle, c’est rendre le nucléaire non durable ni responsable : en faisant ce choix aujourd’hui, on prive demain le politique d’une marge de manœuvre et, de facto, on « décide » à sa place.
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Le GIEC, pourtant peu enclin à tresser des lauriers au nucléaire, déclare en 2018 que dans la lutte contre le réchauffement climatique l’énergie nucléaire jouera un rôle essentiel. Ce chapitre du rapport du GIEC a, semble-t-il, du mal à trouver son chemin jusqu’au bureau où s’écrivent les discours enflammés de nos chevaliers blancs du climat.
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réacteur RNR-Na chinois CDFR-600 (China Demonstration Fast Reactor de 600 MWe) a été coulé le 29 décembre 2017 à Xiapu, dans la province de Fuijan. Ce réacteur est conçu et construit par CNNC (China National Nuclear Corporation) ... mise en service en 2023 ... un RNR-Na de 65 MWt/20 MWe a été construit, et mis en service en 2010. Ce réacteur a été acheté à la société russe OKBM Africantov qui en avait assuré la conception et la fabrication ... CNNC annonce que les RNR-Na seront la principale technologie déployée en Chine au milieu de ce siècle ... le CDFR-600 utilisera du combustible mixte d’uranium et de plutonium (MOx RNR) avec des performances de 100 GWj/t de taux de combustion. Toutes ces informations étaient connues du gouvernement français au moment de sa décision d’arrêter le projet ASTRID ... exemple de la société TerraPower appartenant à Bill Gates ... promeut un concept de RNR-Na appelé Traveling Wave Reactor, dont les dernières évolutions de design sont finalement très proches d’un RNR-Na classique. TerraPower et CNNC ont créé un joint-venture en octobre 2017 pour le codéveloppement du TWR ... Les Japonais eux-mêmes étaient largement partie prenante du programme ASTRID, témoignant là aussi d’un État stratège.
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Connu / https://www.energiesosfutur.org
16 commentaires DONT https://revue-progressistes.org/2019/09/22/larret-du-programme-astrid-une-etude-de-cas-de-disparition-de-letat-stratege/#comment-4603
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jnm 22 Oct 2019 à 20:30
Bonjour, merci pour cette intervention. Vous n’êtes pas sans savoir que nous attendons d’ici 20-30 ans, d’après les modèles étudiés par des milliers de climatologues dans le monde entier, des températures estivales supérieures à 40 degrés, puis d’ici 30 ans, des températures jusqu’à 55° en Alsace, 53° en Sud Ouest, Aquitaine, Loire et Région Parisienne. Cet été nous avons eu du 46° dans le Gard. Ces modèles issus d’études publiées entre 2000 et 2014, sont hélas, depuis lors, rendues caduques par de nouveaux modèles bien plus inquiétants, qui nous portent à des températures supérieures bien plus tôt. La filière nucléaire, qui se construit sur du long terme, avec des mises en services hypothétiques vers 2030-2040, n’est elle pas condamnée dans son ensemble, toutes technologies confondues, par la température, le manque d’eau dans les grands fleuves, dont on a pu voir le niveau très bas cet été ou en 2003 ? Sans parler de la paralysie de toute l’économie et les services dès qu’on est au dessus de 45°. Il semble qu’il y ait une omerta totale sur ce sujet dans la filière. Sachant les milliards d’euros d’investissement nécessaire, leur rentabilité à long terme est impossible. Il vaut mieux investir massivement dans la réduction de la consommation (isolation, gaspillage) et les ENR. Merci pour nos enfants.
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Ndlr :
- solution pour le recyclage des déchets nucléaires ? Douchée par la remarque de jnm ? Le débat ne se ramène-t-il pas au choix de société : une société industrielle est-elle encore possible sous l'anthropocène ou non ? Sinon, quelle société ? ACT
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Conférence de Jean-Marc Jancovici à Loudun (86 -Vienne) le 22 octobre 2019
Catégorie Science et technologie 244 commentaires
Ndlr : toujours aussi percutant mais toujours aussi pro-nucléaire (pro nucléaire 4G pour se substituer au charbon, avec les anglais, un prgm européen sans les allemands) et anti-enr, élude la sobriété, les risques d'approvisionnement matières, le stockage hydrogène : dommage
L'annecdote sur rocard (prendre des décision en 5 mn sur un dossier que l'on ne connaît pas) est contestable car une personne politique ne devient pas ministre du jour au lendemain et certains partis comme LFI ont fait le travail d'analyse et programmatique pour être prets à prendre les décisions. Par contre il veut faire réinstaller le devoir de désobéissance du fonctionnaire ++
cf tribune de bréchet /arrêt d'astrid ACT
Conférence présentée par Bertrand Cassoret, Maître de conférences en Génie Électrique, Université d'Artois.
Stopper le réchauffement climatique et les pollutions dues aux énergies fossiles, sortir du nucléaire et conserver notre train de vie : par quels moyens ? Grâce aux énergies renouvelables et aux économies d'énergie ? Une réponse pour le moins optimiste des défenseurs de la croissance verte !
La réalité est autrement plus complexe. Entre énergies fossiles, nucléaire ou décroissance, avons-nous encore le choix ?
ndlr :
- est pro-nucléaire et conscient que la sobriété est indispensable, reste plutôt pro-industriel et pour lui, la difficulté est sociale et politique : comment prendre démocratiquement les bonnes décisions ?
- le stock d'u238 réserves pour 1000 ans, mais on vient d'arrêter Astrid.
- le stockage à base d'hydrogène est éludé mais amené comme question : mauvais rendement 2/3 de pertes
- ne voit pas arriver d'effondrement mais a conscience du risque.
À RETENIR
- Les Small Modular Reactors (SMR) sont de petits réacteurs nucléaires réalisés en usines sous forme de modules.
- Leur puissance varie généralement entre 10 et 300 MW.
- Le déploiement des SMR est envisagé pour produire de l’électricité, en particulier dans des sites isolés, mais également pour des applications non électrogènes : chaleur, dessalement, production d’hydrogène, propulsion, etc.
- Fin 2018, on dénombre une cinquantaine de projets de SMR, avec de nombreuses technologies à l’étude.
Définition et objectifs
Un « SMR » (Small Modular Reactor en anglais) désigne une famille de réacteurs nucléaires :
- réalisés en usine sous forme de modules industrialisés directement installables sur site ;
- d’une puissance généralement inférieure à 300 MWe, (la moyenne pour les SMR existants s’établissant autour de 100 MWe) ;
- associables pour fournir une gamme de puissance électrique adaptable à une demande évolutive ;
- utilisant la fission de l’uranium (235, 238) ou du thorium (232).
La France a choisi la filière SFR (à neutrons rapides, refroidis au sodium), dans la ligne de Superphénix, sous la forme d’un réacteur/démonstrateur Astrid, initialement de puissance 600 MWe, réduit à 200 MWe (octobre 2018).
Concrètement
- Le projet de SMR de la société américaine NuScale – l’un des plus avancés à l’heure actuelle – prévoit d’installer une première centrale nucléaire constituée de 12 modules de 60 MW pour Utah Associated Municipal Power Systems (UAMPS). Selon le calendrier actuel, les travaux devraient commencer en 2023 et le premier module pourrait entrer en service en 2026 (2027 pour l'ensemble de la centrale).
- En Russie, un prototype de centrale nucléaire flottante (Akademik Lomonosov) composé de 2 modules de 35 MW de puissance unitaire, va être installé en Sibérie orientale en 2019.