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Après une analyse à chaud des effets de la pandémie sur le capitalisme (voir Alternatives Economiques n°405), Robert Boyer nous revient avec un petit opus qui adopte cette fois une approche plus conceptuelle pour s’intéresser à la science économique dominante. Le discours majoritaire consiste à dire que nous bénéficions aujourd’hui du meilleur état possible des savoirs dans un mouvement continu de progrès à travers les siècles. Une vision totalement erronée, démontre cet ouvrage qui questionne largement le parcours suivi ces dernières décennies par les économistes bien en cours.
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fort conformisme ... Au bout d’un moment, l’orthodoxie ayant fait le tour des sujets généraux, l’économiste doit chercher des domaines d’études et des sujets de plus en plus pointus et spécialisés. D’intellectuel, il devient expert, d’expert il devient conseiller, de l’entreprise ou du Prince et on ne sait plus s’il est là pour éclairer la décision ou pour servir les intérêts économiques de ceux qu’il sert
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On ne peut passer en revue toute la richesse des critiques proposées par ce livre mais on peut, pour terminer, faire encore allusion à deux d’entre elles. Les économistes se targuent de contribuer au débat sur les évolutions à venir du monde. Mais comment donner crédit à une communauté scientifique qui se bat encore sur les meilleures explications à donner à la crise de 1929 ! Enfin, pendant que l’essentiel des modèles économiques partent Robert Boyerd’un « agent représentatif », les études empiriques sur les inégalités soulignent à l’inverse toute l’hétérogénéité des individus. On ne ressort pas du livre en se disant que les économistes ne servent à rien. Mais qu’une large partie de l’économie dominante s’est fourvoyée.
Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ? Epistémologie de l’économie, par Robert Boyer, Editions de la Sorbonne, 2021.
Date : le 9 novembre 2021 de 19h00 à 21h00
Titre : Anthropologie clinique : nouvelle proposition épistémologique pour une psychopathologie intégrative
Orateur : Serge Escots, anthropologue et psychothérapeute. Co auteur avec Nicolas Duruz de « Esquisse d’une anthropologie clinique I et II » (PSN, 2015)
Abstract : Esquisse d’une anthropologie clinique I et II co-signé avec Nicolas Duruz (PSN, 2015), proposait une réflexion épistémologique programmatique dont la visée s’inscrivait pleinement dans la perspective de dépassement des clivages intermodèles pour permettre aux professionnels des champs sanitaires, sociaux et médico-sociaux de trouver un sol commun dans le respect de leurs différences.
En 2015, si l’articulation de l’anthropopsychiatrie de Jacques Schotte et de l’anthropologie sémiotique avait permis de résoudre un certains nombre de problèmes épistémologiques importants en psychopathologie, de nombreuses questions demeuraient toujours sans réponse. Il s’agira ici de faire une proposition d’articulation plus fine entre ce qu’autorise la perspective sémiotique inaugurée par les travaux de Cassirer sur les formes symboliques et le schéma de la structure de l’humain que nous avions proposé dans nos articles. Cette fois, en repartant du concept d’entour sémiotique (Rastier, Fontanille), nous revisiterons les dimensions anthropologiques existentielles entre génétique, fantasmes originaires et angoisses archaïques pour examiner en quoi l’épigénétique fait un pont pour rejoindre les grands facteurs étiopathologiques que sont le traumatisme, l’attachement et les pathologies des systèmes relationnels. Ainsi, avec l’anthropologie clinique, nous aurons montré comment de l’hominisation au sujet individuel, anthropologie sémiotique et anthropopsychiatrie permettent de saisir le nouage du biologique et du psychique, de l’individu et des systèmes culturels, du normal et du pathologique.
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A 18 h, nous reprenons notre dialogue avec Barbara Stiegler, philosophe, spécialiste des questions de santé, et auteure de "De la démocratie en Pandémie".
Alors que cette semaine, le pass sanitaire sera discuté à l'Assemblée.
Retrouvez le premier entretien : https://youtu.be/DKee-NveOFw
315 commentaires
La priorité absolue c'est vaccins pour les personnes à risque (pers.âgées, obèses sévères, etc). La population est perdue. Les jeunes ne sont pas si habiles avec le numérique et pire /anciens (11 millions de sans ou pb avec le numérique).
Une politique de soin, du personnel, travail d'éducation multidirectionnel, processus de co-éducation (médecins - patients), besoin d'une discussion éclairée, construire ensemble une rationnalité partagée.
Syndémie ??? ... on va même vacciner les enfants, vent de panique, tous ceux qui devraient être visés vont continuer à être marginalisés des csp+ et un quart-monde. Les causes restant, yaura des variants pendant un certain nbre d'années. Réfléchir sur le long terme. On est dans des hypothèses, connaissance approchée, maladie grave, compliquée, nouvelle, hypothèses, expérimentations doivent être bordées rationellement. Prudence avec les mineurs, les enfants.Le CCNE septique /arn messager cf USA ya de plus en plus de miochardies, etc. Mauvaise balance bénéfice-risque. Que les csp+ se mettent à la place des autres. Ne tiennent pas compte de l'avis du CNCONSULTATIF censuré dans les médias.
/démocratie : comme suspendue / pass-sanitaire autoritaire, interdire toute discussion, on caricature 2 camps. Si pas de discussion contradictoire, pas de démocratie. N'est pas d'accord avec Chantal Moufle sur ce point.
La vaccination, nouvelle norme sociale. Quelle société ?
/action du gouv : au début prudence, maintenant on y va tout azimuth, on fait porter la responsabilité au patient, au parent.
/vaccin oblig des soignants : 100% / la discussion à Bordeaux. on prête au peuple des capa rationnelles. C'est au pouvoir à l'activer. Modèles asiatiques : c'est en tapant qu'on obtient des résultats. Régime autoritaire, espace publlic et médiatique fermé, police, basculement. Lutte des classes aussi sur l'accès au savoir (épistémé?),
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Bienvenus dans ce 3e épisode de la série sur la société de l'information.
Dans l'épisode 1, nous avons abordé l'électricité, l'électromagnétisme et l'électronique, et dans le 2,
les premières télécommunications, du télégraphe Morse au Téléphone. Aujourd'hui, nous allons découvrir comment la Radio a été inventée et avec elles les réseaux électriques, les tubes à lampes, pour s'arrêter au transistor, élément fondamental de la révolution numérique.
1 commentaire
Blog : Le blog de denis bismuth - 1 recommandé
Le covid a été révélateur de nombreuses failles et faillites. Une des failles mise en lumière est la faille de la recherche. Peut etre serait-il temps que la recherche sorte de sa position hégémonique de juge de ce qui est vrai ou pas et qu’elle retrouve sa fonction : rendre intelligible le réel.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Hirschman
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Albert Otto Hirschman (né le 7 avril 1915 à Berlin, sous le nom de Hirschmann, et mort le 10 décembre 20121) est un économiste américain de formation et un socio-économiste hétérodoxe. Ses recherches pluridisciplinaires rendent difficile sa classification dans une des disciplines auxquelles il a contribué telles que l'économie, les sciences politiques ou la sociologie.
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https://www.univ-amu.fr/fr/public/actualites/3eme-forum-franco-allemand-et-lancement-de-la-chaire-imera-albert-hirschman
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3ème Forum Franco-Allemand et lancement de la chaire IMéRA Albert Hirschman
Rédigé par Anouk RIZZO
A PROPOS D’ALBERT HIRSCHMAN :
Albert O. Hirschman est une figure majeure et un personnage singulier. Intellectuel juif berlinois réfugié en France, dès après 1933, pour échapper aux persécutions des nazis, il a été l’adjoint de Varian Fry entre 1940 et 1941 à Marseille auprès de « L’Emergency rescue committee » où il a permis d’évacuer parmi les plus grandes personnalités, intellectuels, artistes, scientifiques, en quête de « transit », comme dirait Anna Seghers, alors qu’ils étaient menacés. Ils ont ainsi pu être sauvés et se réfugier aux Etats-Unis durant la guerre. Ce passage par Marseille et ce rôle décisif d’Albert Hirschman restent jusqu’ici fort peu connus, jusqu’à aujourd’hui. Il est l’auteur de nombreux livres qui ont eu un retentissement mondial, comme par exemple « Exit, voice and loyalty », à propos de la théorie de la décision, « The Passions and The Interests », ainsi que « A Propensity to Self-Subversion ».
Mots-clés : communiqué de presse chaire IMéRA Forum Franco-Allemand SciencesPo Aix IMéRA
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https://www.wikiberal.org/wiki/Albert_Hirschman
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... se situant sous une certaine influence de Joseph Schumpeter et de John Maynard Keynes.
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Lui-même, s'apparente à l'épistémologie sociologique de Robert K.. Merton et aux effets de la sérendipité en sciences sociales :
Mais vous savez, l'idée de considérer plus particulièrement les effets non voulus des actions humaines est sans doute une attitude commune à toute sociologie. C'est en tout cas une attitude qui fait partie depuis très longtemps de la tradition sociologique. Je crois pour ma part que poursuivre dans cette voie, étudier toujours plus précisément les effets non intentionnels des actions humaines, reste un but essentiel de l'analyse de la société". Albert Hirschman, 1995, Vertus et limites de la prise de parole en public. Entretien avec Albert Hirschman, Politix, Vol 8, n°31, p29
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https://www.alternatives-economiques.fr/albert-hirschman-penseur-iconoclaste-capitalisme/00090024
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PORTRAIT Albert Hirschman, penseur iconoclaste du capitalisme - Gilles Dostaler / Gilles Dostaler
29/07/2019
Homme engagé, Albert Hirschman a laissé sa marque sur les théories du développement et sur l'étude de la société capitaliste. Rejetant les interprétations économiques monocausales, il puise dans diverses sciences sociales pour expliquer les transformations du monde.
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Opinion - Politique - Par Sandra Laugier, Pascale Molinier et Patricia Paperman
Philosophe, Psychologue sociale, Sociologue
Dans la crise du Covid-19, toute critique de l’action gouvernementale, dont l’incompétence et l’irresponsabilité est patente, tend à être écartée comme polémique, ignare et même dangereuse. Cette tonalité, à la fois sûre de son autorité politique et scientifique, et récusant toute contestation, est parfaitement reconnaissable pour les féministes : c’est celle du patriarcat.
Lorsqu’on ré-entend au hasard de reportages la série des interventions des gouvernants depuis le début de la crise sanitaire, on est pris d’un vertige. Des « officiels » messieurs en costume-cravate la plupart, derrière le pupitre symbolisant la compétence et le pouvoir, débitant essentiellement des mensonges : non, cela ne sert à rien de porter des masques c’est même dangereux ; non, pas la peine de tester ; non, pas de danger à aller voter, c’est même un devoir civique… À chaque fois, ce qui se révèle est de l’incompétence, ce qui pourrait être excusable si 1) ces dirigeants présentaient des excuses, justement, pour leur gestion de la crise depuis le début ; 2) si ces discours n’avaient pas été produits pour dissimuler la réalité : on n’a pas de masques, pas de tests, donc on explique qu’il n’y en a pas besoin. ...
i / https://seenthis.net/messages/840117
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Ce qui est indigne, et encore plus de la part d’un directeur de la Santé ou des ministres issus du corps médical, c’est d’avoir répandu des fake news pour éviter de perdre la face et simplement reconnaître qu’il y a eu des erreurs. Cette incapacité à reconnaître des torts, à assumer rappelle le leitmotiv de la clique LREM depuis ses débuts : « j’assume » signifiant, paradoxalement, « je refuse de prendre mes responsabilités ». Cette tonalité autoritaire, à la fois sûre de son autorité politique et scientifique, et récusant toute contestation, est parfaitement reconnaissable pour les féministes : c’est celle du patriarcat.
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Ce qui apparaît aujourd’hui est très concrètement ce que les féministes et autres pensées critiques ont analysé en termes d’injustice épistémique. Les critères qui disent ce qui est bien, mal, valorisable, méprisable, les critères collectifs de ce qui compte se présentent comme universels mais sont de fait ceux d’une société patriarcale. Dans le désastre actuel émerge la nécessité vitale d’y inclure d’autres points de vue, d’autres voix que celles des dominants. Intégrer les voix de tous ceux et en majorité celles qui font vivre la société, dans les définitions de ce qui compte est bien affaire de démocratie : d’élargissement du public et d’intégration de l’ordinaire et du contingent dans la préoccupation politique, de reconnaissance de la compétence de personnes subalternes dont profitent les dominants qui les mobilisent plus que jamais aujourd’hui à leur service, leurs ambitions politiques ou leur expansion économique que rien selon eux ne doit arrêter.
.#Coronavirus #Féminisme
... remettre en chantier toutes les règles de fonctionnement de l’économie pour qu’elle devienne soutenable.
L’année 2019 a été marquée par une aggravation des effets tangibles du réchauffement climatique (canicules, inondations…), qui n’est sans doute pas pour rien dans l’accélération de la prise de conscience écologique. En France, l’un des signes les plus nets de l’évolution des esprits est la place prise par les thèmes écologiques et climatiques dans les médias. Le score des écologistes aux élections européennes est également significatif, même s’il n’est pas inédit, et l’on n’oubliera pas la Convention citoyenne pour le climat, dont on attend avec intérêt les suites concrètes. Au niveau européen également, les choses bougent : mille milliards d’euros sur dix ans annoncés par la Commission pour financer la « transition juste », déclarations de Christine Lagarde sur la nécessité d’intégrer le sujet climat dans la stratégie de la Banque centrale européenne, vote du Parlement sur l’« urgence climatique ». Et l’on pourrait aussi parler du rapport alarmiste publié en ouverture du forum de Davos, du phénomène de Greta Thunberg et de la mobilisation des jeunes (y compris l’émergence d’une nouvelle génération de militants avec le groupe Extinction Rebellion), etc. Reste que ces signaux insistants n’ont pas l’air d’ébranler Trump, ni Bolsonaro, sans parler du Premier ministre australien Scott Morrison, pourtant confronté au désastre que l’on sait.
... dynamique endogène de l’économie de marché ... bâtir un cadre social pour l’action rationnelle qui intègre pleinement la finitude du monde et des ressources exploitables, les phénomènes irréversibles et la dépendance de l’être humain à la nature.
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très en deçà de ce que demande ici Gaël Giraud, pour qui le besoin urgent de financer un plan massif d’investissements verts exige une mobilisation du secteur bancaire.
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contester l’impératif productiviste, c’est s’obliger à remettre en chantier l’ensemble des règles de fonctionnement de l’économie, à commencer par le fondement et le rôle de la monnaie. Dans cette perspective, Dominique Dron et ses coauteurs tracent la voie d’une resocialisation des institutions monétaires. Pour eux, « la transition écologique exige bien plus que des investissements décarbonés », d’où la nécessité d’explorer des scénarios plus disruptifs pour mettre la monnaie au service d’une économie centrée sur les besoins et la gestion des communs environnementaux.
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Le cas des mathématiques financières illustre le dévoiement d’une discipline enfermée dans un cadre épistémologique autoréférentiel, qui ignore l’encastrement social et environnemental de l’économie monétaire. J’essaie dans mon propre texte d’identifier les présupposés et les biais méthodologiques qui rendent la théorie économique peu utile pour penser le monde qui vient. L’entretien avec Robert Boyer complète cette réflexion, par une analyse de l’intérieur des dérives de l’économie académique. Pour lui, la « perte de qualité de l’offre politique » n’est pas sans rapport avec la balkanisation des savoirs et l’excès de confiance des décideurs dans une discipline supposée scientifique qui a renoncé à s’interroger sur ses propres limites.
Bernard Perret
est haut fonctionnaire ; il a longtemps travaillé pour l'INSEE, pour ensuite se tourner vers les questions écologiques et de développement durable au sein de différentes instances (dont le Ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie). Il est l'auteur de nombreux essais sur les politiques publiques, les liens entre économie et société, le développement durable (…