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Comment faire de la nature un projet politique et repenser la gestion des problèmes environnementaux ? (rediffusion du dossier du 14 décembre 2017)
L’attitude des Français vis-à-vis de la nature est très différente celle de nos voisins germanophones et anglophones...
C'est le constat que fait Valérie Chansigaud dans son livre intitulé Les Français et la nature, Pourquoi si peu d’amour ? (publié aux éditions Actes Sud).
Comment expliquer cette désaffection ?
Pourquoi est-il si difficile de mobiliser les Français pour la sauvegarde de la faune et de la flore ?
Pour cette historienne des sciences et de l'environnement, l’intérêt pour la nature s’accompagne toujours d’une dimension sociale et politique.
Pour Valérie Cabanes, il faudrait donc l’humanité retrouve son rôle originel : celui de gardienne de la Terre pour vivre « en harmonie avec la nature ». Juriste, elle appelle à une métamorphose du droit international pour mieux protéger la planète Terre et ses habitants.
Les invités
Valérie Chansigaud Historienne des sciences et de l'environnement
Valérie Cabanes Juriste, porte-parole du mouvement citoyen « End Ecocide on Earth »
Les références
Les Français et la nature, Pourquoi si peu d’amour ? écrit par Valérie Chansigaud (Actes Sud)
Homo natura, En harmonie avec le vivant écrit par Valérie Cabanes (Buchet Chastel)
Un nouveau droit pour la Terre : Pour en finir avec l'écocide écrit par Valérie Cabanes (Seuil)
T :
... les premiers peuples qui regardaient leur place sur terre comme une place qui n'est que complémentaire, qui est la place d'un frère ou d'une soeur, par rapport aux arbres, aux plantes, aux animaux.
J : on en est lui car aujourd'hui on se place au dessus de la pyramide du vivant, quand même.
VC : tout à fait, on place le règne humain au dessus de l'animal, puis du végétal, puis du minéral. C'est très intéressant de voir qu'en droit, ce règne existe aussi.
J: ça biaise complètement les rapports çà la nature selon vous, cette domination autoproclamée de l'humain ?
VC: ça nous permet de regarder la terre comme un puit infini de ressources au lieu de la regarder comme une entitté vivante ... ça nous fait oublier nos liens d'interdépendance. Et si je reviens à ce que geuth?? disait au 19è siècle qui était aussi un naturaliste et un poête, un des premiers théoriciens des systèmes, nous avons oublié que nous sommes dans un écosystème qui est un TOUT supérieur à la somme de ses parties parce que l'écosystème terre est constitué de sous-systèmes et que nous ne sommes finalement qu'un des tout petits écosystèmes nécessaires à l'équilibre de l'ensemble ... au néolithique ... vision anthropocentrée ... on a perdu la vision holistique du monde, ce qui n'est pas le cas des peuples premiers. Même le droit doit évoluer aujourd'hui vers cela. ...
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Interview de Bernard Stiegler, philosophe qui axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles — sociales, politiques, économiques, psychologiques — portées par le développement technologique et notamment les technologies numériques en direct à 18h00 le 17/01/2018.
Catégorie Actualités et politique
54 minutes
Le mathématicien Etienne Ghys vient d’être élu secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Il s’intéresse aux systèmes dynamiques et au fameux concept de l' Effet papillon : " le battement des ailes d'un papillon au Brésil peut-il engendrer un ouragan au Texas ? "
Etienne Ghys mathématicien et secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences © J.Agnel-B.eYMAN
Portrait du mathématicien académicien Étienne Ghys .
Directeur de recherche au CNRS, il a contribué à la création et au développement du laboratoire de mathématiques de l’École normale supérieure de Lyon. Ses travaux scientifiques portent sur la géométrie, la topologie et les systèmes dynamiques. On lui doit par exemple des résultats permettant de mieux comprendre la topologie du fameux papillon de Lorenz, paradigme de la théorie du chaos. Il est secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences depuis le 1er janvier 2019
Il aime les mathématiques quand elles sont partagées. Depuis quelques années il s’est investi dans plusieurs actions de diffusion, comme la réalisation de films mathématiques ou encore la fondation d’une revue en ligne destinée au public général. Cela lui a valu le prix Clay pour la dissémination des mathématiques. Il porte un intérêt tout particulier aux questions d’éducation. Il parraine la collection du « Monde » « Génies des mathématiques » pour diffuser sa discipline au plus grand nombre Il est très engagé dans la diffusion de sa discipline auprès du grand public. Il a co réalisé deux films : « Dimensions, une promenade mathématique » en 2008 et « Chaos, une aventure mathématique » en 2013.
14h10
Axel Villard
La une de la science
Un robot chinois sur la lune
Par Axel Villard
Les invités
Etienne Ghys Mathématicien
Programmation musicale
LEYLA MCCALLA
THE CAPITALIST BLUES
2018
ALAIN BASHUNG
Immortels
2018
HERVE CRISTIANI
Il est libre, Max
L'équipe
Fanny Bohuon Réalisatrice
Chantal Le Montagner Chargée de programmes
Lucie Sarfaty Chargée de programmes
Irène Ménahem Attachée de production
Mots-clés : sciences
Modèle qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production de nourriture et limites des écosystèmes terrestres.
Il a été créé pour une étude du Club de Rome qui a été résumée dans le livre The Limits to Growth (en français, Halte à la croissance ?). Les principaux créateurs du modèle sont Donella Meadows, Dennis Meadows et Jørgen Randers.
Ce modèle est détaillé dans le livre Dynamics of Growth in a Finite World. Il rajoute de nouveaux éléments à World2, le modèle de Jay W. Forrester. Depuis, World3 a été légèrement ajusté afin d'obtenir le modèle World3/91 utilisé dans le livre Beyond the Limits lui-même réajusté afin d'obtenir World3/2000 publié par l'organisme Institute for Policy and Social Science Research.
Modèle
De type Dynamique des systèmes, le modèle consiste en sept parties interagissant entre elles. Chacune traite d'un système différent du modèle. Les systèmes principaux sont :
le système alimentaire, incluant l'agriculture et l'industrie agroalimentaire ;
le système industriel ;
le système démographique ;
le système de ressources non renouvelables ;
le système de pollution.
Liens externes
(en) Simulateur World3-03 [archive] – Permet d'exécuter les scénarios discutés dans Les limites à la croissance (dans un monde fini)
(en) Simulation interactive de World3 en ligne [archive]
(en) Institute for Policy and Social Science Research [archive]
(en) Version Macintosh de la simulation par Kenneth L. Simons [archive]
(en) Exécuter le modèle World3 model sur un PC [archive]
(en) Implémentation du modèle World3 [archive] dans le langage de simulation Modelica
ndlr : version française et multilingues de ces liens externes ? sinon, à faire ACT
Le devenir du carbone dans les sols contribue à réguler la teneur en CO2 de l'atmosphère ainsi que la fertilité des agro-écosystèmes. Des chercheurs de l’Inra, du CEA et du CNRS apportent une quantification inédite de la cinétique de renouvellement du carbone des sols en fonction de sa profondeur d’enfouissement et de ses déterminants anthropiques et climatiques. Cette étude parue le 11 juillet 2018 dans la revue Nature ouvre des perspectives pour mieux apprécier l’évolution du cycle du carbone.
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Le renouvellement du carbone en profondeur résulte de la savante contribution de la faune qui mélange les sols – on parle de bioturbation – jusqu’à quelque 70 cm de profondeur ; des racines, apportant du carbone jusqu'à environ 2 m, et des décomposeurs qui dégradent les matières organiques, un processus qui s’estompe progressivement en profondeur.
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Il en découle un fort gradient vertical de la dynamique du carbone, que les scientifiques ont notamment mesuré pour l'ensemble des zones tropicales où l'âge médian du carbone s'échelonne ainsi de 7 ans, en surface, à 1 250 ans, à 1 m de profondeur. Ils ont de façon plus générale, mis en évidence que la dynamique du carbone dans les couches superficielles (0 -30 cm) est sept fois plus rapide que dans les couches plus profondes (30 cm – 1 m).
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De façon globale, le carbone qui est renouvelé est incorporé pour moitié entre 0 et 10 cm de profondeur et pour moitié au-delà. Cette profondeur médiane est de 9 cm en forêt contre 17,5 cm dans des sols cultivés, soulignant l’impact de l’usage des sols et notamment des pratiques agricoles sur le renouvellement du carbone.
Cependant, même dans la partie superficielle des sols tempérés cultivés, l'âge du carbone organique est élevé, de l'ordre de 75 ans, traduisant le fait que les matières organiques de nos sols actuels sont l’héritage de leur gestion par plusieurs générations d'agriculteurs.
Les chercheurs ont mis en évidence que la contribution des couches profondes du sol au carbone jeune dépend peu de la température, mais davantage des précipitations : elle est plus forte en climat sec, probablement parce que l'enracinement des végétaux est alors plus profond.
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La gestion du carbone organique des sols est un enjeu de premier plan pour la productivité et la durabilité des agrosystèmes, l'environnement ou les politiques publiques, qui doit se faire à long terme, comme celle d'un capital pour les générations futures, en prenant désormais en compte le carbone profond des sols.
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Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du projet Dedycas - Le carbone des sols, système dynamique dépendant de la profondeur : nouveaux concepts, mesures et modélisation (Agence nationale de la recherche, 2015-2018).