Économie ; Emploi
Pendant plus de deux ans, Youssouf (24 ans) a travaillé en tant que livreur pour la plateforme de livraison de repas Deliveroo. Il était bien noté par l’application et pour lui c’était un travail à temps plein (bien plus que 35 h par semaine), ainsi que sa principale source de revenus.
Puis, un beau jour, il a reçu un mail : la plateforme n’avait plus besoin de lui. Dans quelques jours, lui a écrit Deliveroo, il serait viré. “Aujourd’hui je risque sérieusement de me retrouver à la rue,” dit-il.
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Depuis le début de leur existence, les plateformes de livraisons de repas - telles que Deliveroo, Uber Eats ou Frichti - ne cessent de mettre en avant la supposée liberté dont jouiraient leurs livreurs. Également, depuis son ascension au Ministère de l’Economie, Emmanuel Macron n’a eu que des louanges pour ce modèle économique qui repose sur les micro-entrepreneurs et sur le “dépassement” du lien de salariat. Selon les plateformes et leurs soutiens, en effet, l’ubérisation serait une panacée pour une jeunesse qui peine à trouver du travail, et une manne pour les politiciens en quête de chiffres rassurantes sur le chômage.
L’histoire de Youssouf, comme celle d’autres centaines de livreurs en toute l’Europe, montre bien l’envers du décor de cette rhétorique : précarité absolue, zéro filets de sécurité, faiblesse complète des travailleurs face à leurs employeurs. A l’envers de toute indépendance, c’est bien là une dépendance extrême et sans aucun contre pouvoir qui est proposée par ces entreprises.
Les reportages
On les connait plus souvent sous le nom de surveillant, surveillante, pion ou pionne. Les assistants d’éducation, les AED, étaient en grève mardi 1er décembre.
Rassemblés devant le métro Solférino dans le 7ème arrondissement de Paris - à proximité du Ministère de l’Education Nationale - ils réclament de meilleures conditions de travail, un meilleur salaire, et une reconnaissance de leur statut. Ce statut créé depuis 2003 est jugé trop précaire. Employés en CDD pour un an, renouvelable six fois, ils réclament également la titularisation des AED, pour ceux qui souhaiteraient continuer sur cette voie. La crise du COVID-19 n’a évidemment rien arrangé à leurs conditions de travail. Travaillant dans des établissements exigus et au contact des élèves au moment où ces derniers ne portent pas leurs masques, les AED semblent particulièrement exposés au virus. Le Média TV s’est rendu sur place pour rencontrer ces assistants d’éducation et couvrir leur mouvement.
1476 ont signé (2100 au 2/2/23)
ImagiNON a lancé cette pétition adressée à Grand Angoulême et à 1 autre, il y a un mois
Fin janvier 2019, pendant le festival de la BD d'Angoulême, un projet de parc d'attraction a été présenté officiellement : "Imagiland", situé à la Couronne. Celui-ci serait porté par l'investisseur chinois Dragontoon et Vinci pour un budget de 100 millions d'euros.
Le collectif ImagiNON, formé par des citoyen.ne.s de tout horizon demande l'arrêt immédiat de ce projet qui est un désastre économique, écologique et culturel. En effet, l'étude de marché prévoit 3000 visiteur.euse.s par jour pour une création de 200 emplois. Le parc d'attraction Spirou, porté par le même investisseur dans une région plus touristique, compte environ 1000 entrées par jour, et les emplois créés sont majoritairement précaires et saisonniers. Il est prévu que la construction du parc soit entièrement financée par des fonds privés mais toutes les infrastructures qui ont pour but d'acheminer les visiteur.euse.s seront payées par le contribuable. La création de ce parc impliquerait la bétonisation d'une friche industrielle où la nature a repris ses droits. Au regard du réchauffement climatique actuel, de la circulaire du 24 août qui rappelle l'objectif ZAN (zéro artificialisation nette) et de la présence de 35 espèces protégées (comme le milan noir, le martin pêcheur, la loutre d'Europe) sur ce site de 12 hectares en zone humide, ce projet est une entreprise de destruction de la biodiversité. Angoulême, labellisée Ville créative de l'Unesco, peut-elle décemment autoriser l'implantation d'Imagiland sur son territoire ? Les licences achetées pour ce parc sont toutes issues de vieilles BD, dont la plupart des auteurs sont décédés. Avec 250 auteur.ices locaux dont 1/3 vivent en dessous du seuil de pauvreté, et une Maison des Auteurs qui subit des coupes budgétaires, la priorité n'est-elle pas de soutenir les acteur.ices du monde de l'image ? Collectif ImagiNON
Connue / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?qAr1tQ
Premiers jetés, derniers servis : une année blanche pour les intérimaires et les extras - •29 sept. 2020 / FRANÇOIS RUFFIN
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Premiers jetés, derniers servis ! Je présente ma proposition de loi "Oubliés de la crise Covid : une année blanche pour les intérimaires et les extras", avec Pierrick, ex-Amazon, Amandine, ex-Safran et Ahcène, maître d'hôtel !
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CGT
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Cette recherche vise à objectiver sur le long terme (1979-2019) les évolutions des droits à indemnisation des chômeurs en portant une attention particulière aux salariés à l’emploi discontinu.
Pour comprendre l’évolution des droits à l’assurance chômage depuis 1979, le rapport débute par une étude sur l’évolution sur 40 ans du taux de couverture en reconstituant des séries inédites et montrant notamment que la part des chômeurs indemnisés n’a jamais été aussi basse qu’à la fin des années 2010 (chapitre 1). Dans un second temps, l’étude retrace l’évolution de la règlementation de 1979 à 2019 (chapitre 2).
Le rapport présente ensuite (chapitres 3 à 6) le cœur de cette recherche : la construction d’un simulateur destiné à objectiver l’évolution des droits pour des profils particuliers de salariés. L’outil permet de calculer, pour tout cas constitué d’une trajectoire particulière d’emploi-chômage de 120 mois, les droits générés, mois par mois, dans le cadre de chacune des 10 principales conventions retenues entre 1979 et 2019. Il permet ainsi à la fois d’étudier les droits pour des trajectoires d’emploi très diverses et de comparer ces droits pour quarante ans de réglementation. Trois principaux types de trajectoires sont étudiés : les trajectoires des salariés stables, celles des salariés à l’emploi discontinu ayant des contrats de plus d’un mois et celles des salariés à l’emploi discontinu ayant des contrats de moins d’un mois.
L’étude donne ainsi à voir des dynamiques de l’indemnisation du chômage qui échappent, pour partie, à une analyse fondée sur les seules évolutions, réformes après réformes, des règles d’indemnisation. Elle montre notamment une inversion complète, entre 1979 et 2019, de la hiérarchie de l’indemnisation pour les salariés à l’emploi discontinu les plus précaires. Alors que ceux qui étaient les plus exposés au chômage en 1979 étaient les plus indemnisés, c’est l’inverse qui se produit en 2019 : leur indemnisation est d’autant plus forte que leur chômage est faible. Aussi cette étude permet-elle de s’interroger sur une transformation profonde du dispositif d’indemnisation du chômage qui, pour ces salariés, relève désormais moins d’une logique d’assurance face à un risque que de ce celle d’un compte d’épargne ou d’une prime pour l’emploi.
Elle donne aussi à voir à quel point la réforme de 2019 est constitutive d’un effondrement historique de l’indemnisation pour les salariés à l’emploi discontinu.