"Sale Gosse" : une plongée dans le quotidien des jeunes suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse
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"En février 2018, j’ai intégré pendant six mois une équipe de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Auxerre sans savoir ce que je cherchais, sinon comprendre ce lien si particulier qui se noue entre l’éducateur et le délinquant." Mathieu Palain
La plupart des éducateurs de la Protection judiciaire de la Jeunesse ont souvent eu, eux aussi, des débuts difficiles dans la vie. Etudes laborieuses, familles éclatées, parfois un premier métier décervelant. Et puis un jour l’évidence : si eux ont pu s’en sortir, échapper à l’échec programmé, c’est qu’il y a sûrement quelque chose à faire pour tenter d’arracher quelques gamins à cette spirale du malheur et de la délinquance. L’engagement d’une poignée d’hommes et de femmes dans cette mission, si peu valorisée par les politiques, est pourtant essentielle. Comment se satisfaire, année après année, de ces jeunes vies gâchées dès la naissance, dans un pays par ailleurs si prompt à dénoncer la ségrégation sociale et raciale chez les autres ?
Le père de Mathieu Palain était éducateur. Depuis toujours il l’a entendu parler, un peu, parfois, de ces gamins exposés aux violences, aux abus, à l’abandon, et qui devaient se reconstruire en foyer. Peu de réussites pour tant d’échecs qui, à chaque fois, pèsent durement sur l’équipe qui les a pris en charge. Devenu journaliste, Mathieu Palain a, pour son premier roman, choisi de raconter le parcours d’un jeune garçon, Wilfred, abandonné à six mois par une mère toxicomane, et dont les accès de violence, à l’adolescence, l’amèneront dans un centre fermé de la PJJ. Pour entrer dans la tête de ces enfants et de leurs éducateurs, il a intégré six mois durant une équipe à Auxerre. Son livre, « Sale gosse », vient de paraître à l’Iconoclaste
Mathieu Palain a réalisé des reportages pour France Culture:
La photo de classe
Journal de la France en colère