Clés : Pixels Conditions de travail
Un groupe de chercheurs vient de publier une étude estimant pour la première fois le nombre de ces travailleurs précaires et invisibilisés du numérique en France.
Par Pauline Croquet
Publié le 15 février 2019 à 11h03, modifié le 16 février 2019 à 03h45
Temps de Lecture 1 min.
-> https://i3.cnrs.fr/workingpaper/combien-de-personnes-micro-travaillent-en-france/ -> https://i3.cnrs.fr/wp-content/uploads/2019/02/WPi3-19-SES-02-LeLudec-Tubaro-Casilli.pdf
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... si Amazon Mechanical Turk, la plateforme la plus célèbre, en annonçait 500.000 dès 2014 1 , le géant chinois Witmart dépasserait à lui seul les 12 millions2. Un rapport de la Banque Mondiale (Kuek 2015) proposait une estimation beaucoup plus prudente, de 4,8 millions de personnes inscrites sur des sites de micro-travail à l’échelle globale, dont un peu plus de 10 % seraient réellement actifs. ...
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Ndlr : Turc mécanique d'Amazon, en fr
Qui sont les micro-travailleurs français ? Une étude lève le voile sur le travail précaire qui rend possible l’automatisation et l’intelligence artificielle
Aujourd’hui, le micro-travail est accessible en France à travers de dizaines de plateformes numériques où des milliers de personnes réalisent chaque jour des micro-tâches payées très faiblement. Le rapport “Le Micro-travail en France” se penche sur les caractéristique socio-démographiques de cette population invisible qui contribue au développement des intelligences artificielles.
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réaliser des tâches très fragmentées (micro-tâches), payés généralement à la pièce. Le plus souvent, elles nécessitent une faible qualification pour une rémunération tout aussi faible, de l’ordre de quelques centimes.
L’enquête DiPLab
Le projet DiPLab (Digital Platform Labor) a été conduit au sein de Télécom ParisTech (grande école spécialisée dans les sciences et technologies) et du LRI (Laboratoire de recherche en informatique) du CNRS. Le projet a bénéficié d’un financement de la part du syndicat cgt-FO (dans le cadre de l’agence d’objectifs FO-IRES 2017), ainsi que de deux financements additionnels, respectivement de France Stratégie, une institution rattachée au Premier Ministre, et de la MSH Paris Saclay (dans le cadre de l’appel à projets « Maturation 2017 »). (contacter DiPLab)
L’équipe
Antonio A. Casilli – “Je suis enseignant-chercheur à Télécom ParisTech et membre associé du LACI-IIAC EHESS. J’étudie les technologies et le travail du clic.”
Paola Tubaro – “Je suis chargée de recherche au Laboratoire de Recherche en Informatique du CNRS. J’analyse les réseaux sociaux et les entreprises du secteur numérique.”
Touhfat Mouhtare – “Je suis chercheuse junior à Télécom ParisTech. J’étudie les différents usages du numérique dans le monde.”
Clément Le Ludec – “Je suis ingénieur d’études à la MSH Paris Saclay. Je collecte et j’analyse les données des plateformes.”
Elinor Wahal – “Je suis ingénieure d’études à Télécom ParisTech. Je collecte et j’analyse les données des plateformes.”
Maxime Besenval – “Je suis Ingénieur d’études CNRS au CSO Sciences Po Paris. J’étudie les marchés et les réseaux.”
Lise Mounier – “Je suis chercheuse indépendante, ancienne IR au CNRS. Je collecte et j’analyse les données des plateformes.”
Odile Chagny – “Je suis économiste à l’IRES. J’étudie les transformation du travail et j’anime le réseau Sharers & Workers.”
Manisha Venkat – “Je suis assistante de recherche stagiaire à Télécom ParisTech. J’étudie les plateformes du monde .”
Marion Coville – “Je suis enseignante-chercheuse à l’Université de Nantes. J’interviewe les personnes utilisant les plateformes.”
Adresse
Département SES, Télécom ParisTech, 46 rue Barrault, 75013 Paris