Pourtant promise à un bel avenir dans le secteur des énergies renouvelables, la société aixoise Sunpartner Technologies, qui est victime de l'inertie de ses marchés, vient d'être placée en redressement judiciaire. Plusieurs industriels étrangers sont intéressés pour reprendre son expertise technologique et son portefeuille d'une centaine de brevets.
Bouches-du-Rhône
Energies alternatives
Une première installation a été réalisée par Sunpartner Technologies sur la tour Silo à Lausanne. (DR)
A force d'attendre que les marchés pressentis de ses films photovoltaïques transparents décollent, les actionnaires historiques de Sunpartner Technologies - Starquest Capital, CPG Finance, Davaniere Capital, Paca Investissement, Lac International… - ont fini par perdre patience. Acculé par le manque de résultat et un besoin urgent de trésorerie de 4 millions d'euros, son président fondateur, Ludovic Deblois, a placé l'entreprise, le 8 janvier, sous la protection du tribunal de commerce d'Aix-en-Provence. Une période d'observation de six mois renouvelable est donc ouverte dans le cadre d'une procédure de redressement judiciaire. « En dix ans, nos équipes ont levé les principaux verrous techniques et mis au point deux procédés pour la fabrication de façades vitrées productrices d'énergie et d'écrans de montres connectées, explique Ludovic Deblois. Nous allons mettre à profit notre sursis pour céder ces deux activités à des industriels de ces secteurs. L'entreprise a déjà reçu des marques d'intérêt de fournisseurs et de clients. »
Une centaine de projets
Depuis sa création en 2008, Sunpartner a levé 73 millions d'euros - dont 40 en fonds propres - pour mettre au point sa technologie Wysips protégée par un portefeuille d'une centaine de brevets. Elle permet à des objets du quotidien : panneau d'affichage, vitre, mobile… de capter et convertir l'énergie solaire en électricité. Après neuf ans de R&D, l'activité commerciale a timidement démarré l'an passé avec un chiffre d'affaires de 500.000 euros. Une première installation a été réalisée sur la tour Silo à Lausanne, mais le président assure avoir, dans le bâtiment , « un pipeline d'une centaine de projets représentant un potentiel de l'ordre de 20 millions d'euros ». Dans le secteur électronique, la société a signé, en 2017, un accord de licence et de transfert de technologie avec le chinois Truly Semiconductors, pour livrer les premiers fabricants de montres d'ici à l'été.
La stratégie Sunpartner
Date de création : 2008
Président : Ludovic Deblois
Effectif : 68 personnes
Secteur : énergie alternative
Paul Molga (Correspondant à Marseille)
Clés : Energie Transition écologique et énergétique Nucléaire Hydrogène Energies fossiles Pétrole Les datas de l’Energie Photovoltaïque Engie Nouvelle-Aquitaine
Engie a inauguré le 15 novembre la plus grande installation de films photovoltaïques organiques sur le toit du collège Mendès-France à la Rochelle. Un démonstrateur de la technologie de la société allemande Heliatek qui permettra de rendre des bâtiments, existants ou neufs, à énergie positive.
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Les films solaires organiques d'Heliatek adoptés par Engie à la Rochelle © Engie
Il n'a fallu que trois jours pour couvrir le toit du Collège Pierre Mendes France à La Rochelle (14) de 530 m2 de films photovoltaiques organiques.
Le film photovoltaïque organique d’Heliatek n'a pas vocation à remplacer les panneaux solaires classiques. Beaucoup plus cher et présentant actuellement un rendement limité à 10 %, ce film souple a d’autres qualités. Il peut s’installer sur les toits et façades de bâtiments, neufs ou existants, sans en modifier la structure et l’architecture. Ce film peut aussi s’intégrer à des matériaux de construction comme le béton, l’acier, le verre… Un atout sérieux dans la course à l’efficacité énergétique des bâtiments. Engie l’a bien compris.
L’énergéticien français est entré à hauteur de 6,6 % au capital de la pépite technologique allemande, née en 2006 à Dresde de l’essaimage de deux laboratoires des universités de Dresde et d’Ulm, en Allemagne. Il n’est pas le seul, BNP Paris, BASF, Innogy, des fonds d’investissement et des "family offices" comme celui de la famille Quandt (47 % de BMW), ont investi, notamment lors du dernier tour de table, en 2016, la somme de 82 millions d’euros. "C’est la plus grosse levée de fonds en Europe pour une clean tech", se félicite Thibaud Le Séguillon, le directeur général d’Heliatek.
Première mondiale
Mais Engie n’a pas fait que miser pour voir. Lors d’un appel à projets du Conseil départemental de Charente-Maritime, il a décidé d’investir dans un démonstrateur de cette technologie sur le toit du collège Mendès-France. "On ne pouvait pas y installer de panneaux photovoltaïques classiques sans modifier la structure de la charpente, explique Damien Térouanne, directeur Engie entreprises & collectivités. Là, en trois jours, on a pu, sans modification, couvrir le toit de 530 m² de films solaires, qui produiront 23,8 MWh, soit 15 à 20 % des besoins en électricité du collège." Une première mondiale. Le démonstrateur de La Rochelle est en effet la plus grande installation de films photovoltaïques organiques à ce jour. Même Heliatek, qui a déjà installé ses panneaux sur le laboratoire de recherche d’Engie en Belgique et un bâtiment à Singapour n’avait jamais développé un aussi grand projet. Ses concurrents, qui développent des films comparables, mais avec une autre technologie, non plus.
"Notre technologie est protégée à ce jour par 244 brevets. Dans notre laboratoire de chimique organique de l’atome de carbone, nous développons des molécules, des nanomatériaux, qui transforment la lumière en électricité. Pour les déposer sur des films, nous déposons nos petites molécules par évaporation sous vide, alors que nos concurrents utilisent de grandes molécules et un procédé d’impression. Cette méthode est plus simple en apparence, mais elle plus difficile à maîtriser industriellement et les performances sont moins bonnes", explique directeur général d’Heliatek. Et pas question pour lui de laisser quiconque copier le process industriel. "Nous avons sept fournisseurs indépendants et réalisons l’intégration nous-mêmes, avec nos ingénieurs"
Démonstrateur industriel
La production est réalisée à Dresde. L’outil de production actuel permet de produire un millier de mètres carrés de films par an. Grâce à sa dernière levée de fonds, Heliatek investit dans une usine qui pourra produire 1 million de m2 par an. L’ouverture est prévue pour début 2019. "Au lieu de déposer nos nanomatériaux sur des bobines de film de 32 cm, ils seront déposés sur des bobines de 1,2 m", précise Stéphane Le Séguillon. De quoi fournir ses nouveaux partenaires industriels, comme LafargeHocim, qui a développé un système unique de façade productrice d’électricité photovoltaïque associant son bardage composé de Ductal et le film solaire flexible et ultraléger HeliaFilm d’Heliatek. Heliatek a signé d'autres partenariats comme avec le fabricant japonais de verre Asahi Glass (ou AGC) et Kingspan qui produit des panneaux isolants. L’entreprise, qui compte plus d’une centaine de collaborateurs, dont 32 en R&D, affiche de grandes ambitions. "Nous voulons être comme 3M ou Saint Gobain et réaliser des milliards d’euros de chiffre d’affaires, prévient le DG d’Heliatek. Le marché des façades et toits de bâtiments est immense. Et nous arrivons avec la bonne technologie au bon moment". Celui où l’efficacité énergétique est au cœur des politiques publiques comme un des leviers majeurs pour limiter le réchauffement climatique. Et c’est pourquoi Engie a investi dans le démonstrateur de La Rochelle. "L’expérimentation préfigure le développement industriel de cette technologie", résume Damien Térouanne pour Engie. L’avenir le dira.
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Asca développe et fabrique des films solaires organiques sans terres rares ni silicium. Leader mondial ...
Connu / TG le 04/04/23 à 15:26
"... ces solutions sont freinés par la règlementation française et absente du dernier projet de loi d'accélération des ENR."
... est désormais une réalité industrielle
Atlansun 🌞 @Atlansun · 11h 🌞
Un Grand bravo à notre #membre @GroupeArmor
qui a su développer un prototype de bâche #solaire pour véhicule #électrique
->
ASCA® - OPV Films by ARMOR @ASCA_ARMOR🚗☀️
[#FAI2020] La Gazelle et le prototype de bâche #solaire en vidéo !
N’hésitez pas à faire un détour par le @Festivalauto
jusqu’à dimanche ! #OPV #ASCA #Innovation
0:44 - 9:26 AM · 31 janv. 2020·Twitter Web App - 3 Retweets - 11 J'aime
C’est une première : Armor a installé début juillet son film photovoltaïque sur les serres maraîchères Olivier en Loire-Atlantique, dont le rendement s’élève à 4 %.
Intégrer le film photovoltaïque dans du verre
Début juillet, la société Armor a annoncé qu’elle venait de signer un protocole d’accord avec la Masar Printing and Publishing de Dubaï, dans le but de recouvrir les façades des gratte-ciels de l’émirat. L’idée ne serait pas ici d’utiliser la version adhésive du film photovoltaïque, mais de développer un vitrage intégrant le film.
C´est d’ailleurs pour se développer sur ce segment qu’Armor est en discussion avec la société allemande Opvius, dans le cadre d’un éventuel achat. « C´est leur savoir-faire dans l’intégration du photovoltaïque dans le verre qui nous intéresse », déclare Denis Bourène. « Et Opvius est séduit par la capacité industrielle d’Armor. » Armor dispose en effet d’une capacité annuelle de production de 1 million de m2. L’usine est située près de Nantes. « 80 % du chiffre d’affaires d’Armor se fait à l’étranger, mais nous produisons 100 % en France. C´est important pour Armor », conclut-il.
Catherine Rollet
catherine.rollet@pv-magazine.com
Clés : Agrivoltaïsme Autoconsommation Installations France