Social - Alternatives Economiques n°419 - 13 min - 0 Commentaire
Insertion par l’activité économique, accueil des migrants, droits des femmes, inclusion numérique, logement… : les associations innovent pour lutter contre la pauvreté.
En Haute-Garonne, les paniers bio solidaires des Jardins de Cocagne
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Dans la Somme, une permanence emploi pour les migrants primo-arrivants
Cofondée en 1962 par Stéphane Hessel, l’Association pour la formation des travailleurs africains et malgaches (Aftam), devenue en 2012 le groupe Coallia, propose aux migrants des hébergements, un accompagnement socio-éducatif et des contrats d’insertion
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L’accompagnement psychiatrique est très spécifique, puisqu’avant 25 ans les symptômes peuvent beaucoup évoluer. Il est souvent difficile pour ces jeunes d’admettre leurs troubles, vécus comme « une condamnation sociale ». Il faut donc les sortir du déni tout en évitant la stigmatisation.
Souvent, il s’agit de jeunes quittant un foyer ou qui ne sont plus pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance du fait de leur âge. « On fluidifie l’articulation entre l’adolescence et l’âge adulte, qui exige plus d’autonomie », explique Mathilde Ferrier, coordinatrice du dispositif Un chez-soi d’abord jeunes au sein du GCSMS de Lille. Une initiative appelée à essaimer.
1. Conclu entre l’Etat français et tout étranger non européen admis au séjour en France souhaitant s’y installer durablement, il engage notamment le signataire à « suivre des formations pour favoriser son insertion dans la société française ».
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Du greenwashing, le biomimétisme ? Peut-être. Mais ce terme recouvre aussi des initiatives écologiques dans des domaines comme l’agriculture ou la préservation de la biodiversité.
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salon Biomim’expo ... réfléchir aux matériaux et remettre en cause « notre approche pétrochimique de la synthèse des matériaux »
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les récifs artificiels de la start-up Seaboost (créée en 2011, dix salariés) et de Réseau de transport d’électricité (RTE) interrogent. Seaboost en a notamment installé dans le parc naturel des Calanques, où 64 espèces de poissons sont ainsi revenues en trois ans. Quant à RTE, c’est sur ses câbles que des récifs artificiels en matériaux biosourcés sont installés, en forme d’oursins, de dômes, de rochers. Des couloirs et des porosités y sont aménagés pour permettre à la faune de s’y reproduire. C’est positif, car les écosystèmes marins jouent un rôle crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique en absorbant le carbone. Mais cela ne doit pas nous dispenser, d’abord et avant tout, de préserver les récifs naturels.
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L’entreprise Phytorestore, quant à elle (70 salariés, ingénieurs, biologistes, paysagistes…), est spécialisée depuis 2005 dans la « dépollution de l’air, de l’eau, des sols et la restauration de la biodiversité grâce aux plantes », explique Thierry Jacquet, son fondateur et président. Sa spécialité : les « jardins filtrants ». Ainsi, Phytorestore crée des zones humides pour filtrer naturellement les rivières, notamment à la sortie des villes. Par exemple, à Nanterre, un parc a été reconstitué en 2010 sur 14 hectares où les berges en béton et en palplanches6 ont été remplacées par des aménagements écologiques avec des plantes aquatiques (typhas, phragmites, joncs…) permettant de créer des habitats pour les poissons et grenouilles. Mais Phytorestore mobilise aussi le biomimétisme pour dépolluer des sites industriels. Ainsi, depuis 2010, en Gironde, pour l’entreprise Decons : cette dernière, qui récupère et recycle des ferrailles, rejette dans ses eaux usées une quantité importante de métaux lourds et d’hydrocarbures. Ils sont désormais traités grâce à des bassins dotés de filtres végétalisés organiques (scirpes, carex, iris…).
Géomimétisme contre géo-ingénierie
Pour le consultant Pierre Gilbert, il faudrait aller plus loin et que les Etats s’emparent du biomimétisme à grande échelle. Il parle de « géomimétisme » pour désigner le biomimétisme consacré à la lutte contre le changement climatique, terme choisi en opposition à la géo-ingénierie qui propose de modifier artificiellement le climat, par exemple en injectant du dioxyde de soufre dans la haute atmosphère afin de le refroidir, sans tenir compte des dangers potentiels.
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Source d’inspiration pour l’architecture et l’urbanisme
Comme les ingénieurs, les architectes s’inspirent de la nature depuis longtemps. Les créations d’Antoni Gaudi à Barcelone en sont un bon exemple. La Sagrada Familia, dont la construction a démarré en 1882, est dotée de piliers très résistants imitant des branches d’arbres. L’Eastgate Centre d’Harare, au Zimbabwe, construit dans les années 1990, s’est de son côté inspiré d’une termitière pour se passer d’air conditionné. Les termites laissent en effet une multitude de trous dans leur habitat qui permettent à l’air de circuler.
Aujourd’hui, en France, on peut citer le projet de nouveau Centre international de recherche sur le cancer à Lyon. Des petites lames métalliques sur les façades de la cour intérieure imitent des pétales de fleur en se rétractant au froid et en se dilatant au chaud pour protéger le bâtiment du soleil. Ouvert en 2014 sur la friche industrielle des anciennes usines Renault, le groupe scolaire des sciences et de la biodiversité de Boulogne-Billancourt est, quant à lui, doté d’une enveloppe « vivante » : le mur d’enceinte est composé de failles, d’anfractuosités et de trous qui s’inspirent des parois des falaises et accueillent de nombreux oiseaux.
Mais pour le consultant Emmanuel Delannoy, il faut aller plus loin et créer de véritables villes bio¬mimétiques, capables de nourrir leurs habitants, peu imperméabilisées : comme dans la nature, l’eau y circulerait dans les sols pour être filtrée.
1. « Bio-inspirée », espace permanent dont Alternatives Economiques est partenaire.
2. Rue de l’échiquier, 2011 (1997).
3. Dans « Biomimétisme et bio-inspiration : nouvelles techniques, nouvelles éthiques ? », Techniques & culture, janvier 2019.
4. Auteur de Biomiméthique. Répondre à la crise du vivant par le biomimétisme, Rue de l’échiquier, 2021.
5. Auteur de Géomimétisme. Réguler le changement climatique grâce à la nature, Les Petits matins, 2020.
6. Elément, souvent métallique, permettant de consolider les fondations d’un bâtiment ou d’un ouvrage.