L’étude critique des masculinités est un nouveau domaine de recherche au sein des études de genre. Développé et théorisé par la sociologue australienne Raewyn Connell, il renouvelle les cadres théoriques autour de l’étude des hommes. En dénonçant la masculinité normative d’une figure virile, les masculinity studies ont permis d’introduire l’idée d’une pluralité d’incarnation du masculin en dehors d’une référence systématique à la virilité. Cet article propose un bilan critique autour de la confusion des concepts de « virilité » et de « masculinité » pour proposer l’idée que celle-ci influence non seulement les représentations et les pratiques sociales, mais également les recherches universitaires. Il démontre que la perméabilité des deux termes essentialise la masculinité et entretient implicitement l’idée d’une hiérarchie entre les genres. L’article propose ainsi de penser les masculinités au pluriel et la virilité en dehors d’un genre précis afin d’enrichir les analyses sociologiques encore émergentes (en France) autour des hommes et du masculin.
Mots-clés : Masculinité, Virilité, Genre, Études critiques de masculinités, Masculinities? studies, concept, Connell
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Le terme, rarement employé de manière négative, ne trouve pas d’équivalent au féminin. Ainsi, associer systématiquement le viril au masculin n’est-il pas la négation d’une forme de puissance au féminin ? Est-il impensable de concevoir une femme virile, autrement dit forte, puissante, et performante ? Est-il si impensable de penser la puissance sexuelle des femmes ou encore la violence de celles-ci (Cardi, Pruvost, 2012) ? Il semblerait ainsi utile de déconnecter la virilité du masculin pour penser une référence idéelle mobilisable à la fois par les hommes et par les femmes comme pourraient le suggérer les travaux autour des collectifs de défense virils au travail (Rivoal, 2015). À l’instar des « masculinités sans hommes » (Halberstam, 1998), la première étape de la critique des structures inégalitaires n’est-elle pas ainsi de repenser la virilité. En effet, « quand de toutes parts la virilité des femmes est méprisée, entravée, désignée comme néfaste, les hommes auraient tort de se réjouir, ou de se sentir protégés. C’est autant leur autonomie que la nôtre [celle des femmes] qui est remise en cause » (Despentes, 2007, p. 26). Aussi continuer d’associer la virilité (et ses qualités socialement valorisées) aux hommes n’est-il pas une manière de présumer l’idée que les femmes seraient incapables de rivaliser dans un monde viril (donc masculin) ? Croire que les femmes seraient passives à l’hégémonie serait faire fausse route comme le montrent nombre de travaux féministes.
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Noé François a retweeté
Mickaël Correia @MickaCorreia · 6h Pour @Mediapart, j'ai interviewé la passionnante chercheuse Drapeau des États-Unis en sciences politiques Cara Daggett qui propose une lecture féministe du climato-scepticisme.
#Patriarcat #Féminisme
«Le genre et la sexualité structurent la question climatique»
Chercheuse américaine en sciences politiques, Cara Daggett propose une lecture féministe du climato-scepticisme. À travers le concept de « pétro-masculinité », elle démontre en quoi les énergies...
mediapart.fr
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Auteur Guillaume Gamblin Année de publication 2019
Cet article est paru dans "Pour une europe verte et jaune" Alternatives non-violentes - Revue
Des marches pour la paix aux luttes des objecteurs de conscience, de la Turquie à la France, Pinar Selek n’a cessé de s’engager pour la paix et contre toutes les formes de violence.
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Dans le contexte d’une République qui s’est construite sur le génocide des Arméniens, sur le massacre des Kurdes et sur l’expulsion des Grecs, ainsi que sur un triple coup d’État en 1960, 1971 puis 1980, le militarisme d’État est une réalité incontournable en Turquie.
Condamnation à mort d’étudiant.e.s pacifistes, emprisonnement et meurtre de syndicalistes sont une réalité. Dans cet espace saturé de violence, l’extrême gauche révolutionnaire armée trouve une place et une légitimité. À partir de 1984, le mouvement kurde devient armé lui aussi. Dans les années 1980, dans un contexte où les mouvements de gauche classiques ont été laminés, d’autres formes de pensée et d’action politiques se développent. « La mouvance féministe a émergé, puis il y a eu le mouvement LGBTI, les antimilitaristes… »1
Le militarisme, c’est aussi la discipline, la contrainte et la hiérarchie. C’est pourquoi « c’est dans le milieu anarchiste qu’ont été créés les premiers collectifs antimilitaristes en Turquie et la lutte pour l’objection de conscience. »
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En 1996, Pinar, étudiante, réalise une recherche de sociologie sur le mouvement armé kurde. « J’ai choisi ce sujet parce qu’il y avait une guerre en Turquie et qu’il était anormal que les sociologues ne pensent pas le pourquoi de cette guerre, quelles sont les causes sociales, les ressources de ces mobilisations. »
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En 1998, elle est emprisonnée puis torturée par les autorités qui cherchent à lui faire avouer les noms des personnes kurdes dont elle a recueilli les témoignages pour cette recherche. Pinar refuse de parler et est incarcérée durant deux ans. On l’accuse alors d’avoir perpétré un attentat terroriste. En prison, Pinar écrit un livre sur l’antimilitarisme. À sa publication en 2004, Abdullah Öcalan, le leader du PKK, le lit en prison. Il déclare que ce texte l’a éclairé et qu’il appelle Pinar Selek à aider le mouvement kurde à s’orienter dans la construction de la paix.
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Elle participe à la création et à l’animation d’Amargi (« Liberté » en langue sumérienne), une « coopérative féministe » qui regroupe des femmes qui se sentent parfois marginales par rapport aux coutants dominants du féminisme. L’un de leurs constats de base est que, subissant toutes les effets du patriarcat, elles ne sont pas pour autant égales entre elles : « Être lesbienne, kurde, arménienne ou pauvre, ce n’est pas la même chose. » Amargi organise des actions, publie une revue théorique diffusée à 3 000 exemplaires et ouvre une librairie féministe.
Pinar devient amie avec Hrant Dink, journaliste arménien engagé pour la paix. Celui-ci meurt assassiné en 2007, du fait de ses positions critiques et non-violentes bénéficiant d’une audience de plus en plus forte au sein de la société turque.
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étude sur le service militaire et sur son rôle dans la construction de la masculinité hégémonique. Elle s’attaque par là à l’un des fondements de l’obéissance à l’État et de l’ordre social. Devenir homme en rampant, publié en 2008, connaît un grand retentissement.
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s’exile en 2009 pour l’Allemagne, du jour au lendemain. En 2011, elle vient s‘installer en France où elle va obtenir le statut de réfugiée politique puis la nationalité française ... -> Collectifs de solidarité avec Pinar Selek http://pinarselek.fr/
- Les citations sans référence sont de Pinar Selek.
Gamblin Guillaume, L'insolente. Dialogue avec Pinar Selek, Editions Cambourakis/Silence, 2019, 220 p., 20 €.
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