Photo Le 9 juin 2012, une centaine de personnes défilaient, à l'initiative du collectif No TAV Savoie, dans les rues du centre-ville de Chambéry contre le projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. En ce début juin 2023, plus d’un millier de militants écologistes sont attendus en Maurienne. Leila Shahshahani / Labex ITTEM, Fourni par l'auteur
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En Savoie, des militants écologistes des Soulèvements de la Terre se sont introduits le 29 mai 2023 sur l’un des chantiers de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Une banderole « La montagne se soulève » a été déployée pour appeler au week-end de mobilisation franco-italienne contre ce projet, organisé les 17 et 18 juin 2023 en Maurienne.
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privilégier l’existant et ne pas attendre des années pour le report modal des marchandises vers le rail. Les défenseurs du nouveau projet jugent quant à eux la ligne existante comme obsolète et inadaptée. En toile de fond de ce débat, les prévisions de trafic autour des flux de marchandises transitant par la Savoie : sous-estimés pour les uns, sur-estimés pour les autres.
Photo À Saint-Julien-Montdenis, sur l’un des chantiers du tunnel transfrontalier, un responsable de la communication de TELT – Davide Fuschi – explique à des étudiants de l’Université Grenoble Alpes les enjeux du projet pour la Maurienne. Mikaël Chambru/Labex ITTEM
Le 24 février dernier, le rapport du Comité d’orientation des infrastructures (COI) a rebattu les cartes. Il propose en effet de repousser la construction de nouvelles voies d’accès au tunnel transfrontalier à 2045 et donner la première place à la modernisation de la ligne existante.
... livraison au plus tôt vers 2045… soit, en cas de respect du calendrier annoncé par TELT, 13 ans après la mise en service du tunnel. Se profile donc la perspective d’un nouveau tunnel sans nouvelles voies d’accès : un scénario qui ne satisfait ni les défenseurs ni les opposants au projet.
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revendications portées par les opposants : l’arrêt immédiat du chantier du tunnel transfrontalier et l’abandon du projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Outre les collectifs d’habitants, cette opposition coalise désormais des syndicats agricoles (Confédération paysanne) et ferroviaires (Sud Rail), des associations locales (Vivre et agir en Maurienne, Grésivaudan nord environnement) et écologistes (Attac, Extinction Rébellion, Les Amis de la Terre, Alternatiba, Cipra), des organisations politiques (La France Insoumise – LFI, Europe Ecologie Les Verts – EELV, Nouveau parti anticaptialiste – NPA) et le collectif No TAV Savoie.
Photo À Barberaz, dans l’agglomération de Chambéry, plus de 200 personnes ont participé le 24 septembre 2022 à une réunion publique organisée par les opposants au projet. Mikaël Chambru/Labex ITTEM
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réseau des Grands projets inutiles et imposés (GP2I), dans le sillage de Notre-Dame-des-Landes.
Basculement des ex-promoteurs du projet
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EELV, pendant 20 ans favorable au projet, est un exemple saillant de cette évolution. Alors qu’il le jugeait incontournable et sans alternative, quand bien même la contestation gagnait en intensité en Italie, la « Convention des écologistes sur les traversées alpines » en 2012 signe son changement de positionnement.
Photo À Villarodin-Bourget, où le chantier du chantier du Lyon-Turin a commencé depuis 2002, le maire – Gilles Margueron – dénonce les nuisances d’un projet sans fin. C’est aujourd’hui la seule commune en Maurienne à afficher explicitement son opposition. Mikaël Chambru/Labex ITTEM
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la réduction du transport routier ne dépend pas de la création de nouvelles infrastructures ferroviaires mais de la transition vers un modèle de développement moins générateur de flux de marchandises, la rénovation et l’amélioration des infrastructures ferroviaires existantes étant prioritaires pour gérer les flux restants.
Une position aujourd’hui défendue par les maires de Grenoble et de Lyon, mais aussi par des députés européens et nationaux EELV et LFI. Pour autant, la mobilisation française reste jusqu’à aujourd’hui éloignée des répertoires d’action employés dans la vallée de Suse.
Effacement de la montagne
... L’historienne Anne-Marie Granet-Abisset la résume ainsi : « Elle correspond aux modèles édictés par les aménageurs (politiques et techniques) qui travaillent dans les capitales européennes, désirant imposer leur vision aux territoires qu’ils gèrent, en dépit des sommes considérables mobilisées pour ce faire. Toute opposition ne peut être entendue, présentée alors comme de la désinformation ou de la mauvaise foi .»
... les journalistes et leur travail d’enquête https://www.youtube.com/watch?v=BV0Zt-Ip-0k (Pièces à conviction)
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Connu / https://twitter.com/ContactIbanez/status/1669584914239442946
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Daniel Ibanez @ContactIbanez · 16 juin #lyonturin #notav montagnes-magazine.com
Lyon-Turin : retour sur l’opposition française au projet de nouvelle ligne ferroviaire
Mikaël Chambru est maître de conférences en sciences sociales à l'Université Grenoble Alpes (UGA). Membre du Labex ITTEM, ses travaux de recherche portent « sur les modalités de mise en public...
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Documentaire des Soulèvements de la Terre, sur les ravages provoqués par le #LyonTurin, mais aussi de témoignages de celles et ceux qui luttent des deux côtés de la frontières depuis longtemps pour préserver l'eau, les terres et les montagnes.
Le 17 juin, retrouvons-nous en Maurienne pour impacter concrètement le projet et faire se soulever les Alpes ! #NoTAV #StopTELT
Depuis des dizaines d'années, des deux côtés des Alpes, en France comme en Italie, collectifs et associations se mobilisent pour qu'un projet pharaonique, inutile et désastreux ne voit jamais le bout du tunnel.
Ce projet, c'est la seconde ligne ferroviaire Lyon Turin : 30 milliards d'euros pour 270 km de dévastation, en surface et à travers de multiples galeries sous nos montagnes. Le tunnel transfrontalier représente à lui seul 2 tubes de 57,5 km chacun !
Les conséquences ? 1500 hectares de zones agricoles et naturelles à artificialiser, des millions de tonnes de déchets issues des galeries à stocker, le drainage de 100 millions de m3 souterraine chaque année à prévoir, asséchant de façon irrémédiable la montagne. Si l'eau c'est la vie, alors c'est bien au droit à vivre des populations locales que ce projet s'attaque...
Faire transiter les marchandises par le rail plutôt que par la route, pourtant, c'est bien écologique ? Certainement. Sauf qu'il existe déjà une ligne, fortement sous utilisée, sur laquelle le fret ferroviaire s'est effondré : 10 millions de tonnes transportées en 1993, 3,3 millions en 2021. Et ce malgré des travaux conséquents de mise aux normes !
Et le climat, alors ? L'impact des travaux est tel qu'il faudra des dizaines d'années pour espérer compenser la dette carbone qui est creusée en ce moment même (selon la Cour des comptes européenne il faudra probablement attendre jusqu'en... 2085 !). Alors que tout le monde s'accorde sur l'urgence climatique et le besoin d'agir immédiatement, le LYON-TURIN participe activement au réchauffement climatique.
Symbole d'une époque où l'on ne jurait que par l'explosion du trafic de marchandises et la grande vitesse, ce désastre environnemental a démarré (11km creusés sur les 115 nécessaires pour le tunnel transfrontalier), mais il est encore possible d'éviter le pire en faisant dérailler ce projet écocide.
Les 17 et 18 juin, une mobilisation internationale se déroulera en Maurienne, organisée par les Soulèvements de la Terre et de nombreuses organisations qui combattent ce projet depuis longtemps.
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Pour en savoir plus :
https://stopaulyonturin.wordpress.com
https://lessoulevementsdelaterre.org/
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