Le ministre du travail, Olivier Dussopt, a donné jeudi 22 septembre le coup d’envoi de la réforme qui vise à créer un guichet unique, physique et numérique, pour les demandeurs d’emploi.
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Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion, à Paris, le 30 août 2022. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »
Le flou qui entoure la création de France Travail se dissipe peu à peu. Le ministre du travail, Olivier Dussopt, a donné le coup d’envoi de la réforme, jeudi 22 septembre, lors d’un déplacement à Lyon, accompagné du haut-commissaire à l’emploi, Thibaut Guilluy, chargé de la mission de préfiguration lancée le 12 septembre. Tous deux ont également reçu, vendredi, tous les acteurs concernés par le dossier pour un « comité des parties prenantes », au ministère du travail.
Pour le gouvernement, France Travail est l’un des huit chantiers – avec la réforme de l’assurance-chômage, la réforme des retraites, les assises du travail… – qui doivent permettre d’aller vers son objectif de plein-emploi d’ici à la fin du quinquennat. Le but de la nouvelle structure est d’améliorer à la fois l’accompagnement des entreprises et celui des personnes vers l’emploi. Le calendrier est désormais connu dans les grandes lignes. Durant trois mois, dix groupes de travail devront établir un diagnostic et définir des principes d’action et rendront leurs avis en décembre. Début 2023, seront déployées des expérimentations territoriales dans dix bassins d’emploi, lors desquelles seront testées plusieurs évolutions envisagées. Le gouvernement souhaite ensuite lancer officiellement France Travail fin 2023, début 2024.
Un guichet unique, physique et numérique
Redoutée par beaucoup de monde, une fusion des différents organismes (Pôle emploi, missions locales, associations, etc.) ne devrait cependant pas être l’option retenue. L’idée est plutôt de créer un guichet unique, physique et numérique, pour les demandeurs d’emploi, quel que soit leur profil, qui seraient ensuite réorientés vers les différentes structures. Avec l’objectif, aussi, de mieux coordonner tous ces acteurs. Car aujourd’hui, de nombreux chômeurs ou allocataires du revenu de solidarité active (RSA) sont mal pris en charge.
Par exemple, en Corrèze, aucun bénéficiaire du RSA n’est orienté vers Pôle emploi, selon un document du comité des parties prenantes que Le Monde s’est procuré. De même, d’après le document, moins de 60 % des personnes au RSA ont un contrat d’engagement réciproque, qui définit normalement les règles d’accompagnement. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé une réforme du RSA visant à conditionner ce dernier à quinze à vingt heures d’activité hebdomadaire. Celle-ci se fera en même temps que France Travail et sera expérimentée dans les mêmes bassins d’emploi.
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Reste que pour améliorer cette coordination, il faut que toutes les entités participant au projet veuillent aller dans le même sens. Si les régions ont donné un avis clair et défendent leur « capacité à orchestrer France Travail au niveau de son territoire », les départements ne veulent pas finir avec un rôle de sous-traitant. « On veut coconstruire les choses avec le gouvernement, explique François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France. On ne veut pas recevoir simplement des injonctions. Mais les premiers signes de dialogue sont très positifs. »
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