Cent quatre-vingts barrages et dérivations édifiés depuis 2015, deux cents en construction, et 2 800 autres dans les cartons… Les « minicentrales » hydroélectriques... Ces projets, souvent soutenus par l’Union européenne, permettent à des potentats locaux de blanchir leur fortune ou de capter des subventions, sans que leurs avantages économiques ne soient évidents : la capacité de production électrique demeure faible, tandis que toutes les autres sources d’énergie renouvelable, comme le solaire ou l’éolien, sont encore sous-développées.
Malgré les promesses des gouvernants, ces ouvrages ne créent guère d’emploi que lors de leur construction – ensuite, il suffit bien souvent d’un gardien et d’un ou deux techniciens pour les faire tourner. En revanche, les ravages environnementaux sont irréversibles, et les barrages menacent directement le mode de vie des communautés rurales, privant d’eau agriculteurs et éleveurs.
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Une menace pour l’environnement et pour la vie humaine
Une étude commanditée par le réseau Eco Watch et Euronatur estimait en 2012 que 30 % des 35 000 kilomètres de rivières des Balkans, de la Slovénie à la Bulgarie, étaient dans un état vierge ou « quasi naturel » et que 50 % étaient « en bonne condition », contrairement à l’Europe occidentale où la plupart des cours d’eau ont été endigués ou soumis à une industrialisation massive.
-> https://www.youtube.com/watch?v=Ja5abLlpdQQ Entretien avec Hazir Tahiri et Ratko Staletović.
Rafael Yaghobzadeh