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appelons à manifester partout en France autour du 24 février, date « anniversaire » de l’invasion à grande échelle.
Télécharger l’appel au format PdF : Flyer 23 février 2025 – 270125
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/01/flyer-23-fevrier-2025-270125.pdf
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Connu / TG le 6/02/25 à 14:39
53 min - Disponible jusqu'au 09/12/2025
Sous-titres Version originale Info et société Enquêtes et reportages Documentaires et reportages
Gros plan sur l'escalade vertigineuse du risque nucléaire depuis que la plus grande centrale du continent européen est tombée aux mains de la Russie, au début de la guerre.
Dans le sud-est de l'Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande de toute l'Europe, fait partie des territoires conquis par les troupes russes dans les premiers jours de l'invasion, tout début mars 2022. Ces dernières avaient au préalable occupé celle de Tchernobyl, non loin de la frontière avec la Biélorussie, avant d'en être chassées par l'armée ukrainienne. Assortie des menaces régulières de Vladimir Poutine sur une possible dévastation nucléaire, et des appels de certains de ses conseillers à recourir à l'arme atomique pour vaincre rapidement l'Ukraine, la guerre porte ainsi en germe une catastrophe qui dépasserait en ampleur celles de Tchernobyl et de Fukushima, en 1986 et 2011. La centrale a d'abord été visée par les tirs des assaillants, puis a fait l'objet d'un incendie d'origine indéterminée, avant que le gigantesque barrage de Nova Kakhovka, construit sur le Dniepr à une centaine de kilomètres en aval, ne soit détruit. Outre les immenses inondations occasionnées, son explosion, dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement, a fait craindre pour l'alimentation en eau de la centrale.
Arme fatale
Pour éclairer cet enjeu crucial du conflit, qui tend à être oublié chaque fois que décroît l’imminence du péril, Pavel Cherepin recueille les témoignages de deux anciens salariés ukrainiens – l'un expulsé après avoir été arrêté et torturé, l'autre ayant pris la fuite –, qui ont refusé de passer sous le contrôle du nouveau gérant russe de la centrale, Rosatom. Il confronte ces récits avec les analyses alarmantes de différents experts, dont le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, qui a pu se rendre plusieurs fois sur le site à l'issue de difficiles négociations, et s'efforce de maintenir avec Moscou un dialogue vital. Rappelant que Zaporijjia fournissait à l'Ukraine près de la moitié de ses ressources énergétiques, ce documentaire montre aussi combien le chantage nucléaire constitue pour le bellicisme russe une arme potentiellement fatale.
Réalisation Pavel Cherepin - Année 2024
Connue / https://x.com/ARTEfr/status/1877762326310359338
Les conflits armés reportés sur des cartes
#ukraine #russie #conflitukraine
En tentant de porter sa guerre contre la Russie sur le terrain africain, et en le revendiquant, l’Ukraine a-t-elle fait le faux pas de trop ? Cela faisait déjà des mois que l’on savait que Kiev voulait affronter Moscou sur le continent où Vladimir Poutine ne cesse de tisser sa toile. En novembre 2023, le Kiev Post annonçait que le pays dirigé par Volodymyr Zelensky avait envoyé des commandos aux Forces de soutien rapide au général Mohammed Hamdan Daglo dit Hemetti, ancien vice-président de la transition au Soudan et protagoniste de la guerre civile qui déchire son pays. Mais désormais, Kiev assume ouvertement. Tout part d’un affrontement militaire violent entre l’armée malienne, appuyée par la société militaire privée russe Wagner, et des rebelles touaregs pas loin de la frontière entre le Mali et l’Algérie. Les rebelles, qu’à Bamako on considère comme des terroristes, ont le dessus et infligent des lourdes pertes à l’armée malienne et à Wagner. Enhardis par la victoire, les autorités ukrainiennes se vantent de leur action jusqu’ici clandestine.
Comme si cela ne suffisait pas, l’ambassade ukrainienne à Dakar, qui s’était déjà signalée en appelant des jeunes Africains à s’enrôler à ses côtés, a publié une interview vidéo et un commentaire qui a conduit à la convocation de l’ambassadeur. Depuis, de nombreux pays africains et même la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ont fustigé “les ingérences extérieures” pouvant constituer une menace contre la paix et la sécurité. La CEDEAO qui a pourtant des relations très difficiles avec le régime militaire au pouvoir à Bamako. L’exécutif ukrainien a-t-il donné le bâton pour se faire battre ? Un tabou a-t-il été violé ? La France et les États-Unis pourront-ils éviter de se distancier des agissements de leur allié sans nourrir les accusations sur leur propre complicité ?
Pour répondre à ces questions,Théophile Kouamouo a invité Amzat Boukari Yabara, historien, auteur de Africa Unite - une histoire du panafricanisme et co-auteur de L’Empire qui ne veut pas mourir - une histoire de la Françafrique, dans ce nouvel Entretien d'Actu.
Tr.: ... la position russe considère les ukrainiens comme fascistes ...
En pleine guerre, Kiev et Moscou parviennent à communiquer pour entretenir la plus grande centrale d’Europe, ...
vidéo Marc Levy, invité de la Matinale de France Inter le mardi 14 novembre 2023 ©Radio France - Grégoire Nicolet
L'écrivain Marc Levy publie "La Symphonie des monstres" (Robert Laffont) dans lequel il raconte les rapts d’enfants ukrainiens depuis le début de la guerre engagée par la Russie, "preuve absolue d'une volonté génocidaire", selon lui.
Il a vendu 50 millions de livres. Son 25e roman, “La symphonie des monstres” (Robert Laffont) est une fiction, nourrie par des enquêtes de presse sur les crimes commis par les Russes en Ukraine et notamment l’organisation d’un programme de kidnapping et de déportation systémique des enfants, théorisé par Maria Lvova-Belova, commissaire russe aux droits de l’enfant, qui aurait déjà concerné plus de 40.000 enfants. “Ce sont des dizaines de milliers d'enfants qui sont kidnappés et qui sont envoyés dans ces camps de rééducation où on leur réécrit leur histoire, on leur fait croire que leurs parents les ont abandonnés ou que leurs parents sont morts, quand ce n'est pas le cas”, raconte le romancier.
“Mettre en place un programme de déportation systématique d'enfants, c'est la preuve absolue d'une volonté génocidaire”, estime Marc Levy. “Quand un pays met en place un programme qui consiste à déporter - parce que dans les propos de Maria Lova Belova, elle revendique en kidnapper 700.000”, l’objectif est selon lui que “l'Ukraine n'ait pas de futur, parce qu'il n'y a plus d'enfants”.
“C'est une terreur pour tous les parents” , rapporte-t-il encore. “Les kidnappings se font dans les pouponnières, dans les maternelles, dans les écoles communales. Ils sont organisés par l'armée, notamment, et par les milices comme Wagner” , explique-t-il, évoquant “un programme pour les bébés, un programme pour les enfants, un programme pour les adolescents” . Ces derniers sont habillés d’uniformes “avec des écussons russes sur le côté” et “les enfants les plus en âge de devenir des adultes, c'est-à-dire ceux qui ont 16-17 ans, sont immédiatement placés dans des écoles militaires pour devenir des futurs soldats du régime” .
Le roman sera publié “gratuitement en ligne, en traduction russe” dès qu’elle sera achevée, “je l’espère avant la fin de l’année”, précise Marc Levy. “Un éditeur de La Résistance va le distribuer en version papier” et “je me rendrai très bientôt à Kiev pour la sortie du roman en ukrainien”.
L'équipe Marion L'Hour, Production
L'invité de 7h50 du week-end Par Ali Baddou
Tr.: ... Poutine principal bénéficiaire de l'attaque du Hamas ... Ukraine ...
22 octobre 2023
Des secteurs de la gauche occidentale développent un récit selon lequel la Russie a été progressivement encerclée par l’OTAN, ce qui aurait « provoqué » Poutine
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Guerre en Ukraine : l’an II Chronique
L’Ukraine prépare sa contre-offensive par une série d’actions stratégiques et informationnelles auxquelles la Russie essaie de répondre. Employant la tactique du torero, Kyiv alterne frappes lointaines et coups de sonde savamment médiatisés. La chronique de Cédric Mas, historien militaire.
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Le magazine « Pièces à conviction » enquête, à charge, sur les volets les plus sulfureux et coûteux du dossier Areva, et le rôle d'Anne Lauvergeon, qui a incarné le nucléaire français durant une décennie.
Connue / https://twitter.com/DENISELaurent18/status/1654322458617344001
Terminer >40mn ACT
L’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a alerté samedi sur le risque d'un « grave accident ...
Connu / TG le 7/05/23 à 23:18
Lors du sommet UE-Ukraine qui se tiendra le 3 février à Kiev, un accord entre l’Union européenne et l’Ukraine portant sur un partenariat stratégique sur les énergies renouvelables doit être annoncé. Selon une copie du projet du partenariat qui a fait l’objet d’une fuite, la France et la Hongrie déploient tous leurs efforts en sous-main […]
Connu / TG le 30/01/23 à 17:34
Durée de lecture : 10 minutes - Clés : Énergie Ukraine
L’Allemagne est contrainte, en urgence, de miser sur des énergies fossiles dont elle veut pourtant se débarrasser. Quitte à mettre en danger ses objectifs climatiques. [2/4]
David Dresen a des raisons de se réjouir. Sa coquette maison de briques rouges, typique de la campagne rhénane, ne sera pas détruite. Par un accord passé au mois d’octobre avec les autorités, le géant allemand de l’énergie RWE a renoncé à exploiter le sous-sol riche en charbon de Kuckum, son village natal, ainsi que celui de quatre autres communes avoisinantes. L’aboutissement d’un long combat pour la famille Dresen.
Pourtant, David est « en colère », « extrêmement déçu ». À quelques kilomètres de chez lui, son compagnon de lutte, l’agriculteur Eckardt Heukamp, n’a pas eu sa chance. Le dernier habitant du hameau de Lützerath a bel et bien été exproprié. La localité doit être rasée cet hiver pour agrandir la mine à ciel ouvert de Garzweiler II. « Avec cet accord, le gouvernement autorise RWE à extraire 280 millions de tonnes de charbon supplémentaires d’ici 2030, déplore David Dresen, devenu le porte-parole de l’association Alle Dörfer bleiben (Tous les villages restent). Cela revient à dire adieu à l’engagement de l’Allemagne de contenir le réchauffement planétaire à 1,5 °C. » Garzweiler II est l’une des 425 « bombes climatiques » mondiales, selon les scientifiques.
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Pour tenir ses objectifs climatiques, Berlin s’est engagée à fermer Neurath ; sur ses sept unités de production, deux ont cessé de produire. Trois autres étaient censées les rejoindre cette année. Mais il n’en sera rien. L’accord du mois d’octobre permet à RWE d’exploiter les unités C, D et E de Neurath jusqu’en mars 2024.
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décision ... prise par le parti ... les Verts, membres de la coalition tripartite qui dirige l’Allemagne depuis un an, aux côtés des sociaux-démocrates du SPD et du parti de droite libérale FDP. Du côté du gouvernement, on assume. « C’est une décision amère, mais indispensable », selon l’écologiste Robert Habeck, ministre fédéral de l’Économie et du Climat. Hors micro, des interlocuteurs nous glissent que les autorités ne veulent pas prendre le risque de se fâcher avec un acteur aussi puissant que RWE, appelé à jouer un rôle majeur dans l’éolien marin et l’hydrogène vert.
L’Allemagne « appuie sur tous les boutons »
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Claudia Kemfert de l’Institut pour la recherche économique (DIW). Freinées sous les gouvernements Merkel, les renouvelables représentent aujourd’hui moins de la moitié du mix électrique allemand — encore trop peu pour répondre à une augmentation massive et soudaine de la demande. En outre, aucun parc photovoltaïque ou éolien ne fait partie de la « réserve de sécurité » dont l’Allemagne dispose en cas de coup dur.
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« À court terme, garantir l’approvisionnement en énergie est la mission prioritaire de l’Allemagne », a expliqué le 22 novembre Robert Habeck
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En cause, notamment : les défaillances du parc nucléaire français, qui enregistre une production au plus bas depuis trente ans. Pour compenser, l’Allemagne doit produire plus. Depuis le début de l’année, elle a exporté massivement vers la France (15 térawattheures, TWh)
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« Au troisième trimestre, il a manqué plus de 30 TWh français sur le marché européen », observe Bruno Burger, chercheur à l’institut Fraunhofer et créateur du site Energy Charts. À Berlin, on s’inquiète de voir EDF repousser la réouverture de ses centrales et on redoute de devoir compenser d’autant plus longtemps le déficit français.
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En complément du charbon, les écologistes ont aussi, après des débats houleux, accepté de jouer les prolongations avec le nucléaire. Le parlement a donné son feu vert à une exploitation des trois dernières centrales nucléaires du pays au-delà du 31 décembre 2022, date fixée initialement pour la fin définitive de l’atome. Représentant moins de 5 % du mix électrique actuel, les trois sites fonctionneront jusqu’au 15 avril 2023, le temps d’épuiser les barres de combustibles entamées.
« On saute sur n’importe quelle source d’énergie »
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talon d’Achille de l’Allemagne : son addiction au gaz naturel russe, bon marché et acheminé directement par gazoduc. Dépendante de cette énergie fossile pour son industrie et le chauffage, la première économie d’Europe se voit aujourd’hui contrainte non seulement de faire tourner davantage de centrales à charbon pour économiser la ressource, mais aussi de courir après une alternative encore plus polluante : le gaz naturel liquéfié, issu notamment de la fracturation hydraulique aux États-Unis.
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« J’ai le sentiment que le gouvernement cède à la panique, déplore Constantin Zerger, expert en énergie de l’association environnementale Deutsche Umwelthilfe
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Le déploiement des renouvelables doit aller trois fois plus vite qu’auparavant, pour viser un mix électrique renouvelable à 80 % d’ici huit ans. Les infrastructures liées aux renouvelables sont désormais classées d’« intérêt public majeur »
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plan de sobriété énergétique : corrigée des variations saisonnières, la consommation d’électricité a baissé de 7,5 % en octobre par rapport à l’an passé
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Dans le bassin minier rhénan, les autorités ont avancé la fin de l’exploitation du charbon à 2030, contre 2038 auparavant.
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pour remplacer à terme le gaz naturel, le gouvernement assure que les futurs terminaux méthaniers pourront être utilisés pour approvisionner l’Allemagne en hydrogène vert. « La coalition au pouvoir a fait plus en un an pour la transition énergétique que les gouvernements précédents en dix ans », juge le climatologue Manfred Fischedick. La stratégie emporte l’adhésion : 86 % des Allemands sondés sont favorables à davantage de renouvelables.
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« Les premiers effets ne seront vraiment visibles qu’à partir de 2024-2025 », souligne toutefois Muriel Gagnebin, experte en énergie du groupe de réflexion Agora Energiewende
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Pas de quoi rassurer les défenseurs du climat. La Deutsche Umwelthilfe de Constantin Zerger a déposé un recours contre le gazoduc en construction pour connecter le terminal GNL de Wilhelmshaven au réseau national. Quant à David Dresen, il espère encore faire plier les autorités pour éviter la destruction du hameau de Lützerath. Dans une pétition, 10 000 personnes se sont déclarées prêtes à lui prêter main forte. Au rythme actuel, l’Allemagne manquerait « largement » ses objectifs climatiques en 2030, alerte le comité d’experts pour le climat mandaté par le gouvernement.
Ndlr : que représente 15TWh de conso élec en Fr. ? ACT
Dans le cadre de l’accueil d'une délégation ukrainienne à l'Assemblée nationale, l’intergroupe NUPES organise ce mercredi ...
Connu / TG du 30/11/22 à 10:40
ukrain(ien)(n)(e)(s)
[07/09/2022 15:31]
En pièce jointe et au lien ci-dessus, une note d’information de l’IRSN sur la centrale ukrainienne de Zaporizhzhya
Cette note est également disponible en suivant le lien
Pour ceux qui disent que la centrale est sous contrôle... elle est surtout sous d'intenses bombardement depuis plus d'un mois... la roulette russe tourne à plein...
Clés : Gauche Ukraine Russie
Crédits : ALAIN JOCARD/AFP - JACQUES DEMARTHON/AFP
Delphine Batho et Bastien Lachaud exposent deux visions divergentes des événements actuels et des façons pour la gauche d'y réagir.
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La guerre en Ukraine révèle des schismes dans chaque famille politique. Les partis de gauche ne sont pas épargnés. Par-delà les prises de position officielles des candidats à la présidence de la République, deux visions divergent. Il y a d’abord celle défendue dans nos colonnes par Delphine Batho, députée et présidente de Génération écologie. Nombreux sont ceux qui, comme elle, jugent légitime qu’une démocratie se défende les armes à la main face à l’impérialisme russe. Ils sont favorables à un soutien actif, y compris militaire, à la résistance ukrainienne. La seconde est portée dans ces pages par Bastien Lachaud, député La France insoumise, pour qui la voie diplomatique est la seule alternative à la guerre, particulièrement face à un agresseur qui n’hésite pas à brandir la menace nucléaire. Reste une interrogation : la France est-elle encore capable de faire entendre sa voix singulière sur la scène internationale et de jouer les médiatrices ?
Delphine Batho députée des Deux-Sèvres, coordinatrice nationale de Génération écologie, porte-parole de Yannick Jadot.
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Bastien Lachaud Député la France Insoumise de la Seine-Saint-Denis, Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées.
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Europe Entretien
Étienne Balibar : « Le pacifisme n’est pas une option »
Face à ce qu’il définit comme « une guerre européenne », le philosophe imagine ce qui pourrait faire reculer Poutine : l’aide à la résistance du peuple ukrainien, mais aussi au peuple russe dissident – seul moyen d’éviter une « reconstitution des blocs ».
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l’Otan aurait dû disparaître à la fin de la guerre froide, en même temps que le Pacte de Varsovie. À cette époque, l’Occident a pensé qu’ayant gagné la guerre des « systèmes », il fallait qu’il engrange les fruits de cette victoire sur tous les terrains : économique, idéologique, militaire. Parmi les choses qu’il a gardées, il y a l’Otan, qui avait des fonctions externes, mais aussi et peut-être surtout celle de discipliner, pour ne pas dire domestiquer le camp occidental.
Tout cela est certes lié à un impérialisme : l’Otan fait partie des instruments qui garantissent que l’Europe au sens large ne dispose pas d’une véritable autonomie géopolitique par rapport à l’empire américain. C’est une des raisons du maintien de l’Otan au-delà de la guerre froide. Et les conséquences en ont été catastrophiques pour le monde entier.
L’Otan a consolidé les dictatures dans sa propre zone d’influence, couvert ou toléré toutes sortes de guerres, dont certaines affreusement meurtrières, comportant des crimes contre l’humanité. Ce qui se passe en ce moment ne me fait pas changer d’avis sur ce point.
Cependant, l’agressivité russe est bien réelle, et pour les citoyens des pays baltes, par exemple, la seule protection, apparemment, c’est l’Otan. Ils ont 30 ou 40 % de russophones. L’Empire russe a toujours voulu l’accès à la mer, au Nord et au Sud, et Riga peut tout à fait craindre le sort de la Crimée. La Pologne, c’est peut-être déjà un autre problème, où entre une grande part de nationalisme héréditaire, en même temps que le traumatisme du pacte germano-soviétique…
Le mieux serait que l’Europe soit suffisamment forte pour protéger son propre territoire, et qu’on dispose d’un système de sécurité international effectif – c’est-à-dire l’ONU démocratiquement rénovée, libérée du droit de veto des membres permanents.
Or, plus l’Otan monte comme système de sécurité, plus les Nations unies descendent. Au Kosovo, en Libye et surtout en Irak en 2003, l’objectif des États-Unis et de l’Otan dans leur foulée a été de casser les capacités de médiation, de proposition, de règlement et de justice internationale des Nations unies.
Étienne Balibar, le 3 mars 2022, chez lui à Paris. © Photo Sébastien Calvet / Mediapart
Si l’on se pose la question des garanties que des peuples peuvent avoir contre des agressions, l’Otan est le dernier bâton auquel ils peuvent se raccrocher dans certains cas. Mais ce n’est pas l’idéal, c’est le moins qu’on puisse dire. Car, avec la « protection » de l’Otan arrive l’incorporation au conflit stratégique des impérialismes mondiaux.
Pour revenir à la question, je pense que c’est évidemment un prétexte de la part de Poutine. Ce n’est pas une agression de l’Otan qui a poussé Poutine à la guerre. Mais qu’il y ait eu depuis 1991 une politique systématique de grignotage de positions autour de la Russie, il suffit de regarder la carte pour comprendre que c’est vrai.
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Il est difficile d’être internationaliste quand le nationalisme triomphe, mais il y a une petite brèche par où l’internationalisme s’infiltre : c’est la solidarité avec les peuples, qui sont d’un côté et de l’autre du champ de bataille.
Cela me paraît d’autant plus vital que nous avons chez nous nos propres nationalistes ou « souverainistes », subventionnés ou inspirés par Poutine. Eux aussi forment paradoxalement une sorte d’Internationale.
Mais mon obsession du moment, c’est de savoir comment pratiquer l’unité des contraires : faire la guerre à l’armée russe et à Poutine, puisqu’il nous l’impose, et penser un au-delà de cette guerre, qui n’est pas la reconstitution des blocs. L’objectif, à terme, n’est pas seulement que Poutine recule. Il y a un objectif politiquement plus intéressant : c’est que son peuple se débarrasse de lui.
Et un autre encore plus ambitieux : inventer la grande Europe multilingue, multiculturelle, ouverte sur le monde. Ne pas faire de la militarisation de l’Union européenne, si inévitable qu’elle paraisse à court terme, le sens de notre avenir. Éviter le « choc des civilisations », dont nous serions l’épicentre.
Ndlr : son analyse ne valide-t-elle pas la position de JLM ? ACT