Auteurs
Jean-Louis Combes
Professeur d'économie, Université Clermont Auvergne
Pascale Combes Motel
Professeur des Universités, Université Clermont Auvergne
Beaucoup d’inquiétudes se font jour actuellement sur les possibilités de connaître dans un avenir prévisible un épisode de croissance similaire à celui des « trente glorieuses ». Sur le plan intellectuel, la théorie de la stagnation séculaire a connu récemment un regain d’intérêt. La stagnation séculaire peut être définie comme une période durable de faible croissance économique et une situation de baisse des taux d’intérêt réels résultant d’un excès d’épargne par rapport à l’investissement souhaité.
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Si le changement climatique affecte l’ensemble des secteurs, il peut considérablement fragiliser le secteur financier dont l’importance pour la croissance est largement reconnue. Ainsi le changement climatique pourrait générer des risques physiques (directs ou indirects par le jeu des mécanismes assurantiels) ou liés à la transition énergétique avec la problématique des « actifs échoués », c’est-à-dire les actifs liés aux énergies fossiles qui verraient leur valeur diminuer. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, insiste sur la nécessité de dépasser ce qu’il appelle la « tragédie des horizons https://www.bankofengland.co.uk/speech/2015/breaking-the-tragedy-of-the-horizon-climate-change-and-financial-stability », c’est-à-dire la dichotomie entre un horizon de court terme qui est celui de la finance et un horizon de long terme approprié pour traiter des contraintes environnementales.
Clés : agriculture climat énergies fossiles démographie environnement industrie changement climatique énergie croissance pétrole gaz à effet de serre recherche économie transition énergétique
endettement CO2
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Les investissements dans le solaire, l’éolien et la biomasse stagnent partout dans le monde, quand ils ne sont pas carrément en déclin. Un récent rapport de Bloomberg compile les données trimestrielles du 1er janvier 2005 au 30 juin 2018. On trouvera ici un aperçu des principales tendances mondiales et nationales.
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Bilan
En dépit de certains succès locaux, l’investissement dans les énergies renouvelables est bloqué à un niveau ne permettant absolument pas d’atteindre les objectifs pourtant modestes de l’accord de Paris. Presque tous les pays semblent traverser le même cycle où une période d’euphorie est suivie d’un certain déclin des investissements, quand ce n’est pas un effondrement.
Ces revers ne semblent pas ébrécher l’optimisme de façade de Bloomberg, qui conclut son rapport en écrivant: « Depuis les années 1970, les carburants fossiles représentent de 60 à 70 % du mix mondial de production électrique. Nous pensons que ces 50 ans d’équilibre touchent à leur fin et que les énergies renouvelables et les batteries bon marché vont remanier les systèmes électriques en profondeur partout dans le monde. L’éolien et le solaire sont destinés à presque atteindre le « 50 d’ici 50 » – 50 % de la production mondiale d’ici 2050 à la faveur de réductions de coûts accélérées et de l’arrivée de batteries toujours meilleur marché, qui permettront de stocker et de libérer le courant pour répondre aux variations de la demande et de l’offre. »
On ne peut pas dire que les tableaux reproduits ici appuient très bien cette hypothèse optimiste!
Source :
Bloomberg, Clean Energy Investment Trends, 2Q 2018
https://data.bloomberglp.com/bnef/sites/14/2018/07/BNEF-Clean-Energy-Investment-Trends-1H-2018.pdf