"Comme nous existons", c'est le titre du nouveau livre de la sociologue et écrivaine Kaoutar Harchi, où elle raconte son enfance marquée par le racisme et la relégation sociale. Entretien.
C’est l’histoire d’une jeune fille qui a grandi à Strasbourg, dans le quartier de l’Elsau. Aujourd’hui écrivaine et sociologue, Kaoutar Harchi raconte une enfance marquée par le racisme et la relégation sociale. Une enfance écrasée par les systèmes de domination mais aussi une enfance de résistance. De résistance contre la place qu’on lui avait assigné dans la société. De résistance pour protéger ses parents, et en particulier sa mère, des réalités terribles de l’institution scolaire.
Dans cette autobiographie, Kaoutar Harchi livre un récit intime, unique mais aussi tellement semblable à celui de millions d’enfants de l’immigration postcoloniale. Un récit littéraire mais foncièrement politique et revendiqué comme tel par l’autrice, parce que “ces millions d’hommes et de femmes ne peuvent pas être uniquement définis par leur statut de dominés, ils sont aussi des dominés qui ont un rapport réflexif à leur domination, qui essaient de faire quelque chose”.
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Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris, défend des manifestants et des journalistes victimes de gardes à vue arbitraires, de violences policières ou d'autres atteintes aux libertés.
Dans un livre paru récemment et intitulé "Ennemis d'État. Les lois scélérates, des anarchistes aux terroristes", il montre comment les lois souvent adoptées sous le coup de l'émotion (attentats, événements violents), présentées comme des réponses nécessaires pour la sécurité générale, aboutissent toujours tôt ou tard à de graves restrictions des droits politiques (liberté d'opinion, de manifestation, d'organisation, de circulation) pour TOUS les citoyens.
Dans cet entretien, R. Kempf souligne en particulier comment les lois anti-terroristes de 2001, 2014, 2015 et 2017 ou encore la loi anti-casseurs de 2019, exactement comme les "lois scélérates" promulguées en 1893-1894 après des attentats anarchistes, servent en fait à tout autre chose qu'à lutter contre le terrorisme : elles créent des délits d'intention et d'opinion qui permettent d'empêcher les écologistes et tous les opposants en général, en particulier les gilets jaunes, d'exercer leurs droits fondamentaux. Elles représentent ainsi un fort recul de la démocratie en France.
.#GiletsJaunes #Répression #État
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Transcription : ... au 19ème siècle, la relégation / déli de vagabondage, la récidive ... mesure de sûreté ... "Généralement adoptée sous le coup de l'émotion pour gérer une situation exceptionnelle, désignant des ennemis, elles donnent un pouvoir extraordinaire et parfois temporaire à l'État, à la police, et au ministère public, avant de se normaliser et de cibler aussi les citoyens."